Une enquête de Barbicaut : Barbicaut barbote en idées noires

Barbicaut, flic de banlieue, ne va pas bien. Où, cette journée il arrive trop tard, il n'a pu sauver cette jeune femme enceinte, tombée de son balcon.
Cherchant à se reconstruire, mais toujours rattrapé par cette vision, qui inexorablement, le met mal à l'aise. Tourmenté, les heures de boulot, les nuits noires, Camille est là, il peut reposer ses épaules de déménageur sur les siennes. Barbicaut flic sensible, s'accorde des ballades en forêt, il aime sentir le vent, le bruissement des feuilles, et cette brume qui emprisonne la cime des arbres, et là, il fait le plein d'énergie.
Basé sur des témoignages, ce petit opus nous fait vivre au plus près la vie d'un commissariat, on partage leur détresse, leur angoisse. Servi ici, par la très belle plume rythmée de l'auteur, que je dirai très poétique.
"Ce livre m'a pris aux tripes, non, ces flics ne sont pas des durs, des hommes au coeur tendre"
Je remercie Rémy Lasource de sa gentillesse, lors de notre rencontre à Limoges vendredi, un homme d'une grande humanité !

J'ai découvert cet auteur en vacances dans les Landes, en lisant son livre sur Biscarrosse, Ressac ( j'en ferai la critique plus tard). Me voici désormais conquis par ce livre, ces chroniques d'un flic de banlieue. La claque littéraire ! du style, du rythme, cet auteur a du talent. L'histoire vous prend aux tripes et vous émeut. Je le recommande aux amoureux de romans policiers qui en veulent plus, c'est à dire, un style littéraire, des émotions justes, des chroniques palpitantsp

Est-ce une marque de fabrique chez l'auteur ? Comme dans Bienvenue en banlieue, dans les dernières phrases du roman, le lecteur retrouve le titre qui prend soudain tout son sens, devient évidence autant que stupeur.
L'écriture alterne des tournures très directes, des mots percutants comme la violence des banlieues décrites et des paragraphes d'une grand poésie.
"Sur le manteau de la forêt se lève un astre orange et mutilé. Il avance sur les feuillages au-dessus du crépuscule avec une beauté froide. Une lune coupée qui semble dévorer l'horizon."
"... tous les deux ivres avec notre misère portée en hotte, comme des pères Noël trop frêles pour leur chargement."
A lire Rémy Lasource, on imagine deux mondes imbriqués. Celui de son métier de flic, un décor en noir et blanc, impérieux, implacable, brutal qui exacerbe encore la sensibilité de ceux qui se croient blindés et un autre en couleur, celui de ses amours, de ses passions.
Et l'on part avec lui rouler sur les longs pétales de trèfles, échangeurs d'autoroutes sous des ciels bleutés et orangers.
L'écriture de cet auteur est à l'image de la couverture du roman. Un flic, à contre-jour, au gyrophare en action, rêvant devant un dégradé pastel.
Une réalité impitoyable sous la caresse d'un soir.

La police comme si vous y étiez. J'aime déjà cet auteur pour son style. Dans ce roman on est au plus près de la vie des enquêteurs, on partage leurs angoisses et leur vocation. Un lieutenant ne se pardonne pas d'être arrivé trop tard sur les lieux d'un drame et cherche à se reconstruire. Très humain!

Le Lieutenant Barbicaut est bouleversé de n'avoir pas pu sauver une femme victime de violences conjugales, il ne réalise pas qu'il est rongé par le remords. On vit son quotidien de policier, et son enquête sur des suicides suspects. On découvre un flic humain et attachant. le roman n'est pas policé, il est très vivant, avec des fulgurances. Je découvre l'auteur dont j'aime le style moderne et poétique. la banlieue est très réaliste, j'ai lu le livre dans la journée. Il alterne des passages de banlieue tendus et des moments de contemplation en forêt. coup de coeur!