C'est une autobiographie passionnée et passionnante que nous donne à lire Monsieur
Philippe Laurent , maire de Sceaux .L'auteur retrace tout d'abord son parcours personnel et les conditions qui le prédisposaient à devenir maire . Si au début de sa carrière il était avant tout ingénieur ( il a officié dans des grands groupes français) puis financier ( spécialiste de finances publiques) il est passé à d'autres domaines comme la Culture et l'Ecole où il fait l'apprentissage de « l'Humain « . Il y a de très belles pages à ce sujet. Il fait aussi avec amertume le constat d'un désenchantement de nos concitoyens minés par un individualisme qui finit par se retourner contre eux. Son développement à cet égard est très original nourri par ses connaissances de terrain et une réflexion personnelle sur l'idée de progrès.
Dans la deuxième partie du livre il affirme son combat pour le maintien d'une décentralisation amorcée dans les années 80 mais de plus en plus neutralisée par un État tout puissant et mauvais gestionnaire , selon lui,(avec Bercy à sa tête) qui veut transformer les maires en simples administrateurs de leurs communes …
J'ai été intéressée mais moins convaincue par sa théorie de l'impôt, qui certes, doit devenir une véritable obsession pour un décideur au niveau communal ,mais qui ,pour beaucoup de contribuables, est ressenti comme un prélèvement trop lourd ,qu'ils le payent à l'Etat ou à la commune, avec la menace de payer toujours plus pour financer de nouvelles entités dont ils ne voient pas forcément le bénéfice pour eux- mêmes . Ceci contribue aussi au repli sur soi et au désintérêt pour l'engagement associatif que Monsieur Laurent appelle de ses voeux.
C'est un livre fort, bien structuré et très instructif sur les rouages de la gestion d'une commune que j'ai lu d'une traite étonnée même que cela m'intéresse à ce point.