Quatre étoiles sur l'échelle canadienne. Sa pertinence ne dépasse pas nos frontières.
Je suis en train de lire "L'histoire de la littérature Québécois" de BDN (
Michel Biron,
François Dumont et Élisabeth Nardout-Lafarge) ce qui m'a rappelé d'avoir lu "
Poussière sur la ville" il y a quarante-sept ans quand j'étais étudiant à l'Université de Toronto. Ce roman a incontestablement une vocation pédagogique. Il est court et facile à lire pour un anglophone qui commence à étudier le français.
Il faut avouer je ne l'aime pas. C'est certainement un calvaire à lire. L'ambiance excessivement lugubre donne un portrait profondément pessimiste de l'humanité.
Alain Dubois, un jeune médecin arrive à Macklin qui semble être Thetford Mines au début des années cinquante. On baigne dans la poussière minière. Les villageois ne pardonnent pas au jeune docteur le fait que sa femme la trompe au vu et au su de tout le monde. Personne à Macklin ne veut de lui comme médecin. Les gens raisonnables lui conseillent de fuir la ville le plus rapidement possiblement.
BDN pourtant est élogieux de ce roman très déprimant. D'après BDN le thème de l'aliénation sartrienne dominait la littérature québécoise pendant les 1950 et que "
Poussière sur la ville" est le chef-d'oeuvre de la mouvance. Je trouve cette thèse très étonnant malgré le fait qu'il y pas mal d'articles sur l'Internet qui sont du même avis.
Il y a très peu de
Sartre dans "
Poussière sur la ville" sauf que le Docteur Dubois est un homme affreusement seul. Il semble ne pas avoir des parents et ses amis dans la ville sont très chancelants. Aussi, c'est un mécréant qui devient le cible de l'église Catholique. le curé de Macklin appuie fermement ceux qui boycottent son cabinet. À la limite on peut dire que Dubois a des points en commun avec
Mathieu Le protagoniste des "Chemins de la Liberté" de
Sartre. Néanmoins, je trouve le roman peu sartrien.
J'ai trouvé aussi autre un article sur l'Internet qui prétendt que "
Poussière sur la ville" est une version québécoise de "
L'étranger" d'
Albert Camus. Selon l'auteur, Dubois ressemblait beaucoup a Meursault. Un autre article souligne le fait "
Poussière sur la ville" est sorti peu après la grève d'Amiante. La conclusion de l'auteure est que "
Poussière sur la ville" prônait la doctrine sociale de Cité Libre.
Il faut reconnaitre finalement que dans le cas de "
Poussière sur la ville" les critiques sont beaucoup plus intéressants que le roman même. Néanmoins ce roman sera lu pour bien des années encore aux universités parce que malgré tout il représente t bien le Zeitgeist québécois de son époque.