Avec «Bouche-fumier», son troisième recueil, la poétesse et performeuse interroge l?essence de la poésie dans une langue organique et décomposée.
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faire poésie c'est creuser. pour faire poésie, il faut que tu creuses, c'est inévitable. et tu dois le faire pour de vrai. tu peux pas gratter la terre comme ça du bout du doigt, puis t'arrêter, t'as cru quoi ? la poésie c'est salissant. en fait, non. c'est même pas salissant, c'est toi qu'es salissante. c'est toi qui dois être sale et salir les autres quand ils elles veulent pas, quand ils elles veulent rester toutes propres, toucher les mots du bout du nez, du bout de la langue, là. toi, tu roules des pelles à la langue,
des grosses pelles, des grosses pellasses oui. pilote de la langue t'es une pilote t'es pas moins, pas plus, mais pas moins. alors oui. ça va vite. et ouais c'est fatigant, c'est du lourd la poésie,
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Hortense Raynal lit "Je sais mal les champs" in Ruralités (Carnets du Dessert de Lune, 2021)