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3,8

sur 1934 notes
Si vous souhaitez lire un roman érotique, passez votre chemin !
Au regard de l'évolution de la société depuis sa sortie, les quelques scènes de sexe apparaissent bien raisonnables. Non vraiment l'intérêt de ce roman réside dans autre chose !
D'abord un très beau personnage : les interrogations, le mal être mais aussi la spontanéité, la liberté et la droiture de cette jeune Lady Chatterley sont fort bien décrits et c'est une héroïne que j'ai trouvée très attachante. Issue de la haute bourgeoisie, mariée jeune avec un noble qui reviendra infirme et impuissant de la guerre de 14-18, elle s'ennuie à mourir dans le domaine de son mari situé dans les Midlands à proximité des mines de charbon.
La galerie de personnages qui gravitent autour d'elle est aussi très réussie : le mari Clifford qui incarne le conformisme et l'absence de scrupules des classes supérieures, la soeur, l'infirmière, le père etc
Je serai plus réservée sur le personnage du garde-chasse Mellors, un homme curieux, du moins à mon sens, qui rejette les autres, revendique sa virilité en étendard et semble toujours insatisfait. Je ne l'ai pas trouvé très attachant.
C'est aussi une belle réflexion sur ce qui fait un couple. L'amour charnel en est le ciment et pour un classique c'est étonnant et plutôt amusant d'avoir des descriptions plutôt précises et non édulcorées de leurs rencontres. L'histoire d'amour en devient d'autant plus convaincante.
C'est également une réflexion sur la société anglaise évoluant dans un environnement industriel, s'éloignant des valeurs fondamentales et de la nature et de et de plus en plus obsédée par l'argent. Sur ce point, le roman a des accents prémonitoires : destruction du milieu naturel, société de consommation qui arrivera ensuite…..tout était en germe dans ce livre.
Je ne mets pas toutes les étoiles car j'y ai trouvé des longueurs mais cela reste un roman plutôt passionnant, atypique, avec un très beau personnage féminin et plein de de pistes de réflexion. Intemporel finalement !
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Constance, Lady Chatterley, meurt d ennui à petit feu auprès de son mari Clifford revenu handicapé de la guerre. Incapable de la satisfaire physiquement et de lui donner un enfant. Constance va s éveiller à la sensualité auprès du garde chasse de son mari.
Roman très sensuel, un peu cru, souvent poétique qui met en balance deux visages de l Angleterre.
Roman que j ai trouvé long à démarrer. Peut être que j avais trop d attentes.
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Le poète et écrivain Philip Larkin résume à sa façon le procès et les conséquences de son verdict : On a commencé à faire l'amour en 1963, entre la fin de la "censure Chatterley" et le premier disque des Beatles.

Et bien, c'était pas folichon, le cul, chez les Anglais !

Ils Brexitaient déjà dans le lit conjugal, ces satanés Rosbeef.

Tout est histoire de savoir quand il faut se retirer (ni trop vite, ni trop tard) de ne pas laisser des factures impayées, ou des femmes insatisfaites sexuellement parce que leur Jules la joue à la Chirac (deux minutes, préliminaires comprises).

Et à ceux qui diraient que les femmes sont frigides, je leur répondrai qu'ils sont des mauvaises langues.

Je suppose, mesdames et mesdemoiselles qui lisez ma bafouille, que des amants merdiques, vous avez connu ça vous aussi. le mec qui tire son coup et puis se vautre à côté pour ronfler, vous laissant sans jouissance, on a toutes connu ça (et les hommes qui aiment les hommes aussi, je ne suis pas sectaire).

Lady Constance Chatterley n'a pas de bol, après avoir été déniaisée dans sa jeunesse, elle a épousée Clifford Chatterley, un intellectuel avec un titre mais ce dernier a perdu l'usage de ses jambes et de tout ce qui se trouvait sous sa ceinture dans les tranchées de 14-18.

Pour la bagatelle, Constance est priée d'aller voir ailleurs – oui, elle a sa permission – et elle a même le droit de choisir un étalon reproducteur, puisque, en 1920, la banque du sperme n'avait pas encore de guichet spécial prévu pour les retraits en liquide.

À ceux qui voudraient lire de la gaudriole, du porno ou autre terme, ma foi, il perd son temps car ce qui était considéré comme pornographique en 1928 ne l'est plus en 2019.

On pourrait dire que le roman est érotique car rien n'est suggéré, on parle de phallus, de con et il parait que dans la V.O, Lawrence utilisait volontiers le mot "FUCK". Voyez, je le note en majuscule et personne ne va s'émouvoir ou perdre connaissance. Juste ma mère qui me fera les gros yeux. Et encore, s'il elle le voit (risque zéro).

Là où les dents ont dû grincer, c'est que Lawrence frappe aussi sous la ceinture et ne se prive pas de dresser un portrait peu flatteur des classes non laborieuses, celle qui a des dents, du fric, qui est allée à l'école, qui a des biens, qui ne bosse pas, qui fait bosser les autres, anybref, celle qui a des titres de noblesses et des noms à rallonge.

L'Angleterre des riches propriétaires qui ont fait leur fortune sur le dos des mineurs s'en prend plein la gueule aussi.

Parlant du déclin de cette Angleterre rurale pour une industrielle, de ces manoirs, châteaux, trop chers à l'entretien, qui se font abattre l'un après l'autre, l'auteur tape une nouvelle fois sous la ceinture, alors que les parties étaient déjà douloureuses. Certains ne veulent pas voir la vérité en face.

Revenons maintenant à notre Clifford qui va autoriser sa femme Constance à aller se faire monter par un autre et se faire engrosser, aussi. Mais attention, faut qu'elle continue de l'aimer, son Clifford, faudrait pas qu'elle y prenne du plaisir.

De plus, môsieur Clifford est persuadé qu'un jour, sa machinerie recommencera à fonctionner et là, il pourra lui faire des enfants. C'est beau de rêver.

S'il vous plait, pourrait-on faire un accident de chasse pour Clifford ? Ce personnage n'a rien pour lui et j'ai eu plus souvent envie de pousser sa chaise d'infirme du haut de la colline que je n'ai eu d'empathie pour lui.

Sir Clifford est hautain, égoïste, tyrannique, est pour la persistance des classes sociales, des apparences et pense que c'est lui qui sacrifie son existence pour sa femme et que c'est elle l'insensible. À se demander s'il l'a aimé un jour, Pitié, offrez-lui des lunettes de chez Afflelou ou baffez-le pour qu'il ouvre enfin les yeux.

Ou mieux, payons un tueur à gages pour lui régler son compte, même si, parfois, dans ses discours, il analyse correctement la société et que l'auteur avait besoin de créer un personnage tel que lui pour délivrer son fiel sur la société et son analyse, aussi.

Pas de bol pour le Clifford, c'est avec le garde chasse, Oliver Mellors, que sa femme va fauter. Pire, elle va y trouver du plaisir et en tomber amoureuse. Et ça, c'est pas permis.

C'est ça, le grand scandale du roman ! Pas tellement le fait que madame aille voir à côté, puisque le petit oiseau de monsieur son époux ne siffle plus, mais c'est le fait qu'elle jouisse avec son garde-chasse, qu'elle y prenne du plaisir, qu'elle en tombe amoureuse. Et ça, la société bien pensante anglaise ne le tolérait pas.

En 2019, ce roman n'a plus rien de sulfureux, plus rien de porno, plus rien de licencieux, personne ne se choquera du garde-chasse qui tire son coup dans une chasse gardée et qui nomme son pénis "Thomas" et le sexe de sa lady, son con.

Pourtant, cet homme a de l'éducation, a lu des livres, a étudié, a fréquenté des officiers, mais les circonstances de la vie l'ont rendu amer, nihiliste et il a abandonné son beau parler pour reprendre le patois du coin.

À notre époque, on ne s'émouvra même pas de la critique de l'Angleterre de l'après-guerre, on a lu pire, on a lu plus cinglant dans le cynisme, on est allé voter, on a vu les résultats…

Donc, de nos jours, on haussera juste un sourcil là où, il y a 90 ans, on reniflait des sels pour se remettre de ses émotions tout en hurlant à la fatwa sur la tête de D.H. Lawrence avant d'enfermer son roman durant 40 ans dans les jupons de fer de Dame censure.

La lecture était plaisante mais on a tout de même beaucoup de blablas sur la fin et ça commençait à devenir un peu lourd, surtout quand la lady Chatterley nous la jouait petite fille amoureuse avec ses "dis-moi que tu me gardes. Dis que tu vas me garder, que tu ne me laisseras pas te quitter pour aller ailleurs ou avec quelqu'un d'autre".

Une oeuvre classique sur laquelle j'aurais dû me pencher un peu plus tôt mais, voyez-vous, il n'est jamais trop tard pour bien faire et se mettre à jour dans ses lectures érotico-classiques (bon, ce n'est pas les "Les onze mille verges" non plus).

Un roman que j'ai apprécié, même si les blablas sur la fin m'ont plus fait soupirer qu'autre chose.

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Publié en 1928 mais rapidement censuré, L'Amant de Lady Chatterley est considéré comme le Cinquante Nuances de Grey de l'époque, la qualité en plus (vous ne trouverez pas de chroniques de Cinquante Nuances de Grey sur ce site car la lecture a été tellement fade que 1. je n'ai rien trouvé à en dire d'intéressant, 2. rarement un livre m'avait paru aussi dépourvu d'intérêt pour refuser de lire la suite).
Largement décrié, le roman du britannique D. H. Lawrence a d'abord été publié à Florence à compte d'auteur en 1928 mais n'a été admis dans les librairies anglaises qu'après 1960 (l'auteur est décédé en 1930) après un procès de la maison d'édition Penguin Books pour publication obscène. Les scènes largement érotiques que d'aucuns ont estimé pornographiques ont été cause de cette mise à l'index durant trois décennies.

L'histoire en elle-même n'a pourtant rien de scandaleuse. Constance Chatterley est mariée à Clifford, un riche terrien qui revient infirme et impuissant de la Première Guerre Mondiale. Constance est jeune et Clifford, compréhensif. Constance, en jeune femme libérée, prend un premier amant, puis un deuxième. Elle entretient une relation bouleversante avec Mellors, le garde-chasse du domaine dont elle finit par avoir un enfant. Dans un même temps, D. H. Lawrence décrit une Angleterre industrialisée et triste où le paysage se couvre davantage de mines que de forêts. de longs passages décrivent ses campagnes houillères en opposition au reste de nature qu'ils subliment de lumière et de beauté. Pourtant, même si ces descriptions sont intéressantes, elles restent mineures et au second plan d'une histoire beaucoup plus sulfureuse.

Ce qui a choqué à l'époque, c'est le langage cru des descriptions des scènes érotiques. Les femmes de l'époque tentaient de se procurer L'Amant de Lady Chatterley pour mieux comprendre les choses de l'amour qu'on n'apprenait pas à des jeunes filles. le point de vue pris par l'auteur est étonnant : j'ai trouvé ce roman très centré sur le plaisir féminin contrairement à ce que l'on pourrait penser pour un auteur britannique du début du XXème siècle. Parfois je me suis demandé s'il n'avait pas été écrit par une femme, tant l'étude des sentiments et des sensations me semblait réaliste et bien analysée.
J'ai trouvé quelques longueurs, notamment quand Constance prépare son voyage en Italie. Certains passages auraient sans doute mérité d'être abrégés mais ils n'enlèvent rien au côté précurseur d'un roman pareil.

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Lu trop tôt je n'avais pas pu l'apprécier à sa juste valeur;et aujourd'hui c'est avec un grand plaisir que j'ai enfin pu apprécier ce livre à sa juste valeur.
Ce livre n'est pas un livre érotique au sens du terme;c'est plutôt une histoire d'amour galante;une très belle histoire d'amour,choking pour la noblesse anglaise.
J'ai beaucoup aimé,ce livre se laisse lire .
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Ennui, mépris, dégoût.
Ce sont les sentiments que Constance (Connie) Chatterley en vient à éprouver pour son mari, Clifford, et pour leur domaine de Wragby, dans la campagne anglaise.
Tout avait pourtant bien commencé, à l'aube de ce nouveau siècle. Constance et Clifford se rencontrent, se sentent unis par une grande complicité intellectuelle. Ils se fiancent puis se marient. Puis s'en vient la Grande Guerre, qui prive Clifford de l'usage de ses jambes et de sa virilité. Mais qu'importe, pour lui « le côté sexuel ne signifiait pas grand-chose », et, quant à Connie, elle « n'était pas peu fière de cette intimité qui était au-delà du sexe, au-delà de la « satisfaction » de l'homme. (...) l'intimité était plus profonde, plus personnelle que cela. Et le sexe n'était rien d'autre qu'un accident, qu'un accessoire en tout cas ». Et le jeune couple de préférer se retirer au manoir familial de Wragby, loin de l'incessante agitation de la ville. Dans leur sombre demeure, Clifford et Connie tiennent salon avec quelques intellectuels divers et variés, et Clifford se pique même de devenir romancier. Connie se dévoue corps et âme (surtout âme) pour soutenir son époux invalide dans ce projet, qui semble lui redonner goût à la vie. « Le temps passait. Quoi qu'il arrivât, rien n'arrivait, car elle était superbement détachée de tout. Elle et Clifford vivaient dans leurs idées et dans ses livres ». Mais après s'être voilé la face pendant quelques années, Connie doit s'avouer qu'elle trouve ces bavardages philosophico-politiques vains, vides, désincarnés à force d'être cantonnés au monde de l'esprit. Elle en devient presque un fantôme, dépérissant d'ennui, d'inaction et de manque de vie dans sa triste chaumière : « la vie intellectuelle de Clifford et la sienne devenaient peu à peu un pur néant. Leur mariage, leur vie intégrée fondée sur l'habitude et cette intimité dont il avait parlé, devenaient certains jours absolument vides, du néant. Des mots, beaucoup de mots, et c'était tout. La seule réalité, c'était le néant, et par-dessus, l'hypocrisie des mots ».
Heureusement, le printemps revient, et il prend subitement à Connie l'envie de se promener dans le bois autour du domaine pour observer les petites fleurs et les petits oiseaux. En fait d'oiseau, elle rencontre Mellors, le garde-chasse grand, musclé, taciturne, viril. Ce qui devait arriver arriva, et Connie découvre le plaisir sexuel au féminin et la vraie passion. Elle met aussi les doigts dans l'engrenage compliqué de l'adultère, des différences sociales, de son envie de vivre en dilemme avec un reste de loyauté envers son triste sire de mari.

Bon. Vous aurez observé que je n'ai mis que deux étoiles à ce roman. « Quoi-comment-qu'est-ce ? Elle ose ne pas aimer ce chef-d'oeuvre ? » Ben... oui. Ennui, « déplaisance », indifférence, je n'ai pas éprouvé grand intérêt pour cette histoire. Ce roman est sans nul doute richement pensé, écrit et construit, moderne (et, je suppose, choquant) pour son époque, pose de grandes questions (opposition Nature/Progrès, lutte des classes, qu'est-ce que l'amour, la vie,...), décrit avec une infinie subtilité psychologique les pensées et comportements des personnages, et pourtant... Rien à faire, j'aurais vraiment voulu l'aimer, j'vous jure, mais non. J'ai trouvé tout cela trop intellectualisé, trop psychanalysé, ou au contraire, parfois trop vulgaire (en tout cas ce genre d' « érotisme » ne me convainc pas). Je n'ai ressenti aucune empathie pour les personnages, sacrément ambigus (la palme à Mrs Bolton), manipulateurs, malsains et/ou névrosés. Tout cela l'emporte sur l'histoire d'amour, qui à mon sens n'en est pas une, ou pas encore. Je n'y ai lu que l'histoire banale d'un désir physique et d'une passion, qui se transformeront peut-être en amour, un jour. Mais c'est une autre question, et une autre histoire.
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Un roman comme on les aime avec une héroïne qui veut vivre sa vie physiquement et moralement mais l'époque du début du XXè siècle en Angleterre n'autorisait pas ce genre de situation...Les valeurs morales concernant le mariage ne permettaient pas aux gens d'avoir des relations extra conjugales malgré le pire qui aurait pu arriver à l'un des deux conjoints.
L'auteur a su aller au delà de toutes ces valeurs et à juste titre nous a écrit un magnifique roman avec des descriptions des plus intéressantes concernant les relations humaines qu'elles soient d'ordre moral ou/et physique.
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Quel bel amant que cet amant-là !

Ce roman est un hymne à la liberté, à la transgression, à la vie !

D.H.Lawrence érige la sexualité comme fondement de la connaissance de soi et l'amour comme force quasi révolutionnaire permettant à l'individu de se libérer de ses entraves, de s'émanciper de toutes contraintes sociales qui l'enferment dans un rôle.

C'est aussi un roman historique et social très riche sur l'Angleterre du début du 20ème siècle où l'essor industriel a considérablement modifié l'espace et les comportements humains.

L'auteur dresse un portrait très sombre et pessimiste de la société anglaise de l'époque. L'industrie minière a transformé les paysages, les mines rognant petit à petit les champs, les bois, les fumées des hauts fourneaux s'apparentant aux nuages. Les hommes ne sont plus que des demi-hommes, à l'âme corrompue par l'argent, à la pensée stérile et aux corps brisés par la guerre ou la mine.

Dans cet univers désincarné, Lady Chatterley s'étiole et trouve refuge dans la forêt, sorte d'ilot paradisiaque préservé de toute laideur, où elle va rencontrer Mellors, le garde-chasse, être écorché, épris de liberté.

Deux corps, deux désirs qui s'apprivoisent et fusionnent, deux âmes qui convergent l'une vers l'autre dans le respect de leur différence, deux êtres qui se libèrent du poids de leur destin respectif. Une alliance des contraires qui laisse entrevoir la possibilité d'un autre monde.

Il y a chez ces amants là une sensualité, une joie, un accomplissement qui renvoie à l'innocence originelle de l'amour et qui est de toute beauté.

DH. Lawrence joue sur l'opposition de ces deux univers, minéral et végétal, intellectuel et sensoriel, mortifère et vivifiant et excelle tout autant dans les descriptions de l'un comme de l'autre. L'environnement, les saisons sont très présents et accompagnent les sentiments de Constance, de sa désincarnation à sa renaissance comme si ils faisaient partie intégrante d'elle-même, corps avec son âme. L'écriture sensible, poétique et simple de Lawrence confère à l'ensemble une grande intensité.

Tout contribue à créer un univers intimiste, édénique contrastant avec le chaos ambiant et sa déshumanisation et donnant le sentiment d'un renouveau possible.

Il y a sans doute une certaine utopie dans tout cela, mais des utopies racontées ainsi, je veux bien que l'on m'en conte encore et encore…

Mon coup de coeur de l'année 2013 !
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Il y a des livres qui nous attire tellement, que parfois, on se dit qu'on les aime avant d'en avoir lu les premières lignes. Malheureusement quelque soit notre envie d'aimer ce livre, il arrive qu'il nous résiste, et à mon grand regret ce fut le cas pour L'Amant de Lady Chatterley.

Dans un premier temps j'ai été totalement emportée par la délicatesse de l'écriture de D.H.Lawrence. J'ai aussi été frappée par ses remarques toujours pertinentes aujourd'hui sur l'aspect matérialiste et superficiel de la "haute" société et des "masses". En revanche le ton nostalgique (et parfois pessimiste) avec le regret de voir l'avènement de la "nouvelle Angleterre", plus industrialisée et détruisant les majestueuses campagnes anglaises ... cela avait un air de déjà vu ; avec des discours semblables chez Thomas Hardy ou J.R.R.Tolkien, par exemple. Un discours presque commun pour son époque. Bien sûr, les descriptions érotiques le sont moins et j'imagine aisément que la bonne société edwardienne a dû s'exclamer de nombreux "oh ! shocking!" à la lecture de ces passages où le sexe est source de plaisir et non un acte mécanique dans la sacro-sainte institution qu'est le mariage - surtout depuis l'ère victorienne.

Là où j'ai le plus été déçue dans ma lecture, c'est que je ne me suis attachée à aucun des personnages.
Entre :
* Constance, dont Lawrence dit lui-même qu'elle cherche "aveuglément, avec une avidité de femme, désirait le bonheur, la certitude du bonheur." ;
* Clifford, le soldat rescapé de la Première Guerre mondiale devenu un roi ridicule dans une double tour d'argent : son fauteuil qui le prive de sa virilité et Wragby qui lui permet de régner sur les mineurs tout en étant éloigné de ce monde qu'il ne comprend pas ;
* et Oliver Mellors qui incarne une vision idéalisée du brave homme de la campagne qui derrière sa rudesse et son horrible patois cache une intelligence et des manières aussi raffinées que celle des bourgeois.
En fait, je n'ai pas réellement cru à ce trio. Trop de clichés sans doute. Sans parler de toutes ces digressions.... assez décourageante parfois.
Toutefois, D.H.Lawrence a très bien décrit la confrontation entre la classe ouvrière et la bourgeoisie anglaise : entre appréhension, fascination et envie.

En bref, D.H.Lawrence a laissé à la postérité un roman assez typique de début de siècle, mais qui ne m'a pas enflammée.
Dommage...
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Je m'attendais à trouver un roman d'amour, plein de scènes audacieuses qui justifieraient sa réputation sulfureuse.
Certes, dans la deuxième moitié, quand la passion amoureuse et charnelle devient le sujet premier du roman, on assiste à certaines scènes qui ne sont pas à laisser entre toutes les mains.
Mais la première partie du roman, consiste en une longue présentation des lieux, des personnages, de leur histoire et surtout en de longs débats sur l'amour, la vie, le statut social des uns et des autres. C'est presque plus un roman philosophique qu'érotique comme il a été présenté. Il gêne surtout car il met en péril les classes sociales: lady Chatterley ne se plait ni avec son mari qui possède tout, ni avec son bel amant de la haute société. Elle préfère le garde qui vient du peuple et qui est renfrogné, âgé et taciturne.
Ses choix, son comportement, sa liberté de femme épanouie, tout était fait pour choquer à l'époque et certains peuvent l'être encore aujourd'hui.
Enfin, c'est si bien écrit qu'on en oublie peu à peu le texte pour l'histoire. Au début, cela peut gêner, c'est tout de même complexe mais les descriptions de la campagne anglaise, les longues discussions et surtout le récit des ébats amoureux sont construits dans une langue riche, recherchée et d'une fluidité surprenante.
Un grand chef d'oeuvre que je suis heureux d'avoir enfin pu lire.
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