Citations sur La sorcière (99)
" Je dois être Ingrid jusqu'au bout des doigts, dans chaque scène. Elle était toujours impeccable. Je ne peux pas ressembler à une Kardashian ! Et on me parle de contouring, c'est dingue, non ? Mes traits sont parfaits, je n'ai pas besoin d'un putain de contouring ! "
Khalil ne voulait pas être ingrat. Ce pays lui avait garanti un toit, de quoi manger. Et la sécurité. Pas de bombes. Ici, on ne vivait pas sous la double menace des soldats et des terroristes. Mais même en sécurité, il était difficile de vivre dans les limbes. De ne pas avoir de maison, rien à faire, aucun but. Ce n'était pas une vie. Juste une existence.
La plupart des gens étaient fondamentalement bons, ils avaient juste besoin d'un coup de pouce dans la bonne direction.
C'était peut-être là son destin, sa punition pour ce qu'il avait fait à ceux qui le pourchassaient dans ses rêves. Il avait cru pouvoir fuir, mais personne ne pouvait échapper au regard de Dieu, qui voit tout.
Ne pas avoir d'horaires à respecter était un des avantages à être son propre chef, mais on pouvait aussi considérer ça comme un inconvénient : le métier d'écrivain exigeait du caractère et de l'autodiscipline, et pouvait parfois sembler un peu solitaire.
Il se remit lentement en marche, mètre après mètre. Un peu plus loin, il aperçut de l’eau entre les arbres. Ils avaient reçu des instructions claires en cas de découverte d’un cours d’eau. Il fallait prévenir la police, qui devrait inspecter l’eau, la draguer, ou faire venir un plongeur si elle était profonde.
L’eau était calme, lisse, à l’exception de quelques éphémères qui s’y posaient, provoquant d’infimes cercles à la surface. Il ne voyait rien. À l’œil nu, on ne pouvait distinguer dans ce petit cours d’eau qu’un tronc abattu par le vent ou la foudre, des années plus tôt. Il s’approcha et vit que ce tronc était encore relié à la terre par un bout de racine. Il y grimpa prudemment. Il ne voyait rien. Que de l’eau calme. Puis il déplaça lentement son regard vers ses propres pieds. Alors il découvrit les cheveux. Les cheveux cuivrés qui flottaient comme des algues dans l’eau trouble.
"Les souvenirs de sa traversée de la Méditerranée l'avaient frappé avec une force qui l'avait surpris. Il ignorait, jusqu'à aujourd'hui, combien il avait eu peur dans ce bateau.Sur le coup, il n'avait pas eu le temps ni l'espace d'avoir peur. Amina et lui étaient tellement occupés à garder les enfants sains et saufs. Mais ce matin, sur le bateau avec Bill, il s'était rappelé chaque vague, chaque cri de ceux qui tombaient à l'eau, les regards de ceux qui soudain de crier et glissaient doucement sous la surface pour ne plus jamais remonter. Il avait refouler tout ça, s'était répété que tout ce qui comptait, c'était qu'ils étaient à présent en sécurité. Qu'ils avaient un nouveau pays. Un nouveau foyer."
(p 287)
Anna rageait toujours contre ces coussins, mais ils avaient été brodés par la mère de Dan, qui était si gentille, qu’Anne n’avait pas le coeur de les changer. En cela, au moins, Erica avait de la chance: Kristina, la mère de Patrick, n’était vraiment pas du genre à s’adonner aux ouvrages de dames. (p. 135)
Voilà seulement quelques jours, les parents de Stella pensaient sûrement savoir quoi attendre de la vie. Ils laissaient le quotidien filer son petit bonhomme de chemin, sans à chaque instant s’interrompre pour se réjouir de ce qu’ils avaient. Comme la plupart. Il fallait qu’il arrive quelque chose pour qu’on apprécie chaque seconde passée avec ceux qu’on aime.
Quand la hache s'abattit, Elin Jonsdotter adressa une dernière prière au Dieu qu'elle venait d'invoquer. De toute son âme, elle sentit qu'Il l'avait entendue.
Ils seraient punis.