L'amour des livres je l'ai aussi et il n'est pas toujours passé par les mêmes chemins que pour
Michel le Bris. Certains passages du livre m'ont beaucoup intéressé, d'autres moins. J'ai particulièrement apprécié l'importance que l'auteur accorde aux genres littéraires qui ont été déclarés, pendant des décennies, genres "mineurs". Pour moi, l'éveil au plaisir de lire est passé aussi par l'aventure sous toutes ses formes. Quant au passé politique gauchiste de le Bris, dont il essaie de se démarquer avec énergie, je regrette qu'il en subsiste des traces. On ne peut réduire l'histoire du socialisme et du communisme à la Russie et à la Chine. Quitte à évoquer le communisme, il y a des personnages ou des événements que j'aurais aimé voir évoqués. le mot "anarchisme" apparait modestement, lorsque l'auteur parle de Zévaco et d'un ou deux autres auteurs... Personnellement, j'aurais intégré des gens comme
Elisée Reclus, et je n'aurais pas oublié l'Espagne libertaire de 1936..., entre autres. Bravo pour la remise en selle de
Nicolas Bouvier et pour l'apparition de Lacarrière dans les hommages (je souscris), mais, dans les auteurs contemporains on ne peut ignorer
Kenneth White lorsque l'on parle de littérature de voyage.
Bref, j'ai été un peu déçu par certains partis pris de l'auteur, même si je lui conserve ma sympathie pour nombre d'idées exprimées... Je crois bien avoir ressenti la même frustration après avoir lu "
l'homme aux semelles de vent".