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3,84

sur 507 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Petit frère sort de taule, et plonge dans les affaires douteuses de grand frère parti sur un gros coup en Espagne : drogues, garages clandestins, boites de nuit très, très mal fréquentées. Petit frère se débat, le monde extérieur est-il plus dangereux que l'univers carcéral.

Mais bon dieu, pour quel déterminisme, petit frère devrait se colleter toutes ses humiliations, et puis il y a Rachel, petite fille mutique de neuf ans qu'il n'a pas envie de voir moisir dans cet enfer.

Dans le bordelais il n'y a pas que des grands crus. Bienvenu dans le désert social au Sud de la Gironde. Bienvenue sur la terre des oubliés, à la marge de la vie, dans un monde fait de précarité, de violence et de survie.

Impossible de ne pas penser à Jim Thompson pour cette plongée dans un cloaque écrasé de chaleur, mais Hervé le Corre de son écriture blanche réinvente la série noire et nous sommes bien en France dans ce début de XXIe siècle et sa plume froide nous glace le dos.

Un écrivain majeur , déjà auteur de quelques pépites telle que : « L'homme aux lèvres de saphir » ou « Après la guerre » et qu'on découvrira avec un plaisir non feint lors de la prochaine édition du Festival Quais du Polar qu'on a longuement présenté jeudi dernier.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Hervé le Corre nous avait étonné avec " Après la guerre " et il récidive avec ce puissant roman, noir au possible. L'auteur à une qualité d'écriture rare dans les polars qui sait parfaitement rendre l'atmosphère pesante et toxique ,il met en scène des personnages singuliers, dont il trace un portrait d'une justesse absolue. Et au milieu, de ce monde sordide et misérable où les instincts sont primaires, il insère une petite fille innocente, ce qui rend le récit encore plus glauque. Une ambiance lourde, moite, un huis clos où la sexualité,l'alcool,la violence et la folie se mélangent.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Il est dangereux de prendre des loups pour des chiens, tout comme de prendre des vessies pour des lanternes… Ou de prendre des remorqueurs pour des gondoles, comme le chantait Maurane.

Franck va en faire l'amère expérience, lui qui pensais retrouver son frangin à sa sortie de prison, le voici obligé d'attendre son retour en compagnie de la nouvelle copine de son frère et des parents de celle-ci.

Entre nous, un séjour dans une congrégation de moines bénédictins serait plus sympathique que de se retrouver à table avec ces deux vieux dont on ne sait trop ce qu'ils pensent, cachés derrière leurs regards torves et Jessica, la meuf de son frère, chaude comme une baraque à frites, que dis-je, c'est pas une chatte, mais un volcan en feu et qui aime que les hommes la prenne tel un pompier au prise avec un grand incendie.

Si le pitch de départ ressemble à une resucée (Jessica, calme-toi) réchauffée, la suite l'est moins. Je ne dirai rien de plus pour vous garder vierge de tout savoir.

Le point fort, ce sont les personnages, tout en aigreur, tout en secrets, tout en mystères, tout en noirceur, tout en magouilles…

Entre Jessica (qui a chaud partout) et son caractère bipolaire gémeaux qui passe de Jessica-qui-rit à Jessica-qui-grogne-et-frappe en moins de temps qu'il ne lui en faut pour ôter son string et les vieux dont la mère est mauvaise comme une teigne et dont le père est louche, le pauvre Franck fait figure d'agneau parmi toute cette meute.

Le départ du roman est assez lent, tout se met en place, tout le monde s'observe, tels des chiens de faïence, et s'ils étaient vraiment des chiens, on pourrait dire qu'il se renifleraient le trou du cul en attendant de voir.

C'est rempli de non-dits, de mystères, d'absences, de secrets, et on s'embourbe dedans, la violence est larvée, latente, suintant par tous les pores, le tout étant toujours sur le fil du rasoir, tendu comme la corde d'un string, ou du jeans de notre Franck qui ne peut s'empêcher d'avoir des afflux de sang bien placé en voyant la Jessica déhancher son petit cul.

Les descriptions de l'environnement sont criantes de réalisme, on sent la moiteur, la chaleur, le soleil implacable qui darde ses rayons dans cet espèce de OK Corral où Wyatt Earp brille par son absence.

La tension est toujours à son comble, on ne sait pas ce qu'il va se passer, on découvre, on frémit, on tremble pour la petite Rachel, cette gamine qui ne balance pas 20 lignes de dialogues mais à laquelle on s'attache instantanément.

Sa mère, Jessica, on aimerait lui balancer une masse de 20 tonnes sur la gueule tant elle est exaspérante avec ses sautes d'humeur et son caractère qui ne sait jamais de quel côté il va osciller.

Et cette attente que l'auteur sait si bien décrire, sait si bien nous faire vivre, ralentissant les gestes comme si la chaleur qui règne dans cette arène plaquait tout le monde au sol.

Pourtant, malgré tout ça, j'ai mis du temps à entrer dans le roman, à m'y immerger totalement, surnageant que je faisais au-dessus de toute ce foutoir, de ce terroir qui fleurait bon les magouilles et compagnie, avec ces gens que l'on n'aimerait pas fréquenter ou croiser au coin d'un bois, même à midi.

Oui, je suis passée à côté de quelques chose, sans doute, j'ai loupé la main qui aurait dû me happer directement et ce n'est qu'après la moitié du livre que je me suis laissée vraiment aller dedans.

Un roman noir sordide, violent, traitre, composés de gens à qui il ne faut pas tourner le dos car tout compte fait, qui peut dire où sont vraiment les chiens et les loups dans tout ce petit monde de la truande ?

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'avais lu ici et là de très bonnes critiques sur ce livre et j'avoue que les trois T Télérama ont fini par me convaincre.
Je viens d'achever ce roman noir et si je me sens peut-être un peu moins enthousiaste que certains, je reconnais que ce livre a des qualités littéraires évidentes.
Le sujet : un jeune homme, Franck, sort de prison où il vient de purger une peine de cinq ans pour un braquage qu'il a commis avec son frère, Fabien. C'est la compagne de ce dernier qui vient le chercher à sa sortie de prison : son frère est « pour affaires » en Espagne. Cette femme très séduisante s'appelle Jessica et elle attire irrésistiblement Franck.
Elle l'emmène dans une maison entourée de pneus crevés et de carcasses de voitures, vers Langon, dans le sud de la Gironde, où elle vivote avec ses parents « Les Vieux » et sa fille Rachel qui ne dit rien et observe, mutique, le monde qui l'entoure. Un chien noir rôde sans cesse, menaçant. « Franck se demandait comment on pouvait habiter ici, loin de tout, et il eut peur de ce désert hérissé de troncs noirs d'où surgissait parfois un bosquet rond et touffu de chênes tassés les uns contre les autres, survivants sur un pré funèbre planté de hallebardes après une bataille. »
C'est l'été et l'auteur réussit parfaitement à nous faire vivre cette impression d'étouffement que ressent Franck chez ces gens qui lui ont laissé une caravane - autre espace clos - où loger en attendant le retour du frère.
Les journées passent, l'air est de plus en plus irrespirable, la chaleur accablante et chacun s'observe, s'épie, dans le silence… Franck sent « quelque chose dans l'air, comme un relent, la trace d'une ancienne puanteur qui empêchait parfois de respirer à fond. Rien à voir avec la prison. Il n'aurait pas su dire vraiment ce qu'il ressentait. »
Quelques bribes de conversations viennent réveiller des après-midi qui n'en finissent pas : les « Vieux » boivent bière sur bière, fument cigarette sur cigarette, Jessica pique des crises de colère contre sa fille muette puis disparaît soudain et Franck assiste en spectateur passif à des scènes qu'il ne comprend pas, jouées par des acteurs qui ne lui inspirent aucune confiance.
Et l'attente est longue, très longue, menaçante, sous tension. Peu de gestes, de mouvements. Difficile de respirer dans ce huis clos tragique et étouffant. le temps semble suspendu, pas un souffle d'air.
L'auteur est absolument génial dans sa capacité à décrire cette attente qui n'en finit pas et ce silence pesant. Et c'est précisément cette habileté extraordinaire d'Hervé le Corre à créer une atmosphère lourde comme du plomb chauffé à blanc qui m'a plu, bien davantage finalement que l'intrigue elle-même.
L'écrivain parle de la misère dans ce roman et de tout ce qu'elle charrie avec elle : drogues, trafics, violence et crimes, de la difficulté aussi de s'en extraire et de passer à autre chose, malgré toute la bonne volonté que l'on y met, comme un fleuve aux eaux nauséabondes qui entraînerait irrémédiablement vers la mort tous ceux qui tenteraient d'échapper à ses flots bouillonnants.
Pour être noir, c'est noir, bien glauque et ce noir a le visage d'un soleil implacable qui vous projette au sol et vous empêche de vous relever : impossible de respirer, d'avancer à découvert sous peine d'être cuit sur place. Chaque pas coûte. La description que fait le Corre de ce monde est minutieuse, précise et juste. Il a du flair et voit clair. Aucun détail ne lui échappe. La violence est brute, entière et prête à tout.
C'est sordide, malsain au possible, écoeurant et diabolique. Pas d'éclaircie en vue, pas une once d'espoir ou alors, faut y croire fort…
Et l'on se sent cerné, sans échappatoire possible : pris au piège… comme un chien.
Limite si les hommes ont encore quelque chose d'humain en eux.
La misère, la vraie, matérielle et morale.
Seule l'orée de la forêt qui borde la maison apporte un peu de fraîcheur, encore faut-il oser s'y aventurer…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Prendre des loups pour des chiens : le titre intrigue, la couverture annonce la couleur, si l'on peut dire ! Roman noir, nous voilà prévenus.Il est bien sûr hors de question de dévoiler l'intrigue. Frank, tout juste sorti de prison, trouve refuge chez Jessica et ses parents en attendant son frère Fabien, lequel lui doit une fière chandelle. A partir de là, va se dérouler un roman qui nous plonge au sein de ces milieux fangeux qu'on ne fréquente pas, nous, lecteurs, chez qui la fonction cathartique de la littérature fait office de bouclier :-;
Hervé le Corre construit son histoire dans la campagne bordelaise, sous une chaleur torride qui n'aide guère à calmer les esprits . L'écriture est violente , brutale, à l'image de ces hommes et de ces femmes perdus qui ont si peu de mots. Au milieu de ces personnages véreux, l'attachant personnage de la petite Rachel qui nous accompagne jusqu'au bout seule lueur dans les ténèbres.
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