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3,85

sur 313 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vous vous sentez légèrement morose en ce moment ? le moral n'est pas tout à fait au beau fixe ? Alors un conseil, surtout passez votre chemin ! Non pas que le roman d'Hervé le Corre soit mauvais, bien au contraire, mais l'auteur de polar a misé ici sur un univers ultra sombre dans la plongée duquel on ne ressort pas indemne. La lecture est aussi intéressante qu'elle est éprouvante, au point qu'il est souvent nécessaire de faire une pause afin de ne pas se retrouver totalement accabler par le poids des événements racontés. Vous voilà prévenus… L'action se déroule à plusieurs époques et met en scène quatre générations de femmes qui, de mère en fille, vont assister au délitement complet de notre civilisation et au retour d'une barbarie sans fard ni artifice où elles ne sont plus considérées par la plupart des survivants que comme de la chair fraîche. Tout commence au milieu du XXIe (relativement proche de nous donc, dans environ une vingtaine d'années). On fait la connaissance de Rebecca et Martin, jeunes parents d'une petite Alice née dans un monde qui part déjà sacrément en vrille suite à une succession d'épidémies, de guerres et de catastrophes naturelles d'une ampleur toujours croissante. Malgré le contexte, la naissance du bébé provoque une vague d'espoir et de joie chez ce couple lambda de classe moyenne, relativement épargné jusqu'ici. Et puis, alors que la petite n'a que quelques mois, tout s'éteint. Black out total, et pour toujours. On ne connaît pas vraiment l'origine de la panne mais toujours est-il que les dernières digues sautent, et qu'on comprend rapidement qu'il n'y a plus de pilote dans l'avion. le lendemain, Martin part eu travail et ne rentre pas, laissant Rebecca et la petite Alice seules. D'autres chapitres nous dévoilent le parcours d'Alice devenue adulte et mère à son tour, dans une petite communauté qui n'a rien à envier à l'univers de la « Servante écarlate » de Margaret Artwood. Et puis on suit Nour, la fille d'Alice, elle-même mère d'une jeune fille nommée Clara et qui partagent leur destin avec un père et son fils, Léo, seul véritable protagoniste masculin du roman.

La narration alterne entre l'une ou l'autre de ces époques et de ces femmes, sans que cela n'entraîne de confusion puisqu'on comprend très vite comment se suivent les personnages en terme de génération. Cette variation de temporalité permet à l'auteur d'imaginer à la fois le basculement de la société telle qu'il se l'imagine, mais aussi ce que cela pourrait donner dans vingt ans, puis quarante… Et le portrait brossé n'est vraiment pas gai ! En gros, dites-vous que tout ce qui pourrait mal tourner tourne effectivement mal et que le pire advient systématiquement. le black-out et la confusion qu'il entraîne ne tarde en effet pas à laisser la place à une société où le chacun pour soi prime et où les faibles ont tout à craindre des forts. Les forts se sont les hommes, généralement armés, et qui se sont débarrassés de tous les vernis de la civilisation. Réunis en véritable horde, ils détruisent tout sur leur passage, pillent, et surtout violent. Car c'est là le coeur du roman d'Hervé le Corre, et justement l'une des raisons pour lesquelles le récit est si difficile à lire. Les violences sexuelles sont partout, les femmes vivent dans la peur permanente d'être violée et, pire encore, de voir leur propre fille se faire violer. Les scènes de ce type pullulent dans le roman, parfois d'une violence telle qu'elle manque de vous faire lâcher le roman (à l'image de la scène d'ouverture qui est tellement atroce que j'ai bien failli m'arrêter là). Si ces passages ne sont jamais gratuits et si l'auteur ne sombre pas de le voyeurisme, il n'empêche que ce choix pose question, et d'autant plus que le même schéma a tendance à se répéter inlassablement. Les femmes ne sont-elles vraiment vouées qu'à devenir des bouts de viande que s'échangent des brutes testostéronées qui détruisent tout pour leur simple plaisir ? La violence insupportable qui nous explose à la figure à la lecture de ces pages est parfois difficile à endurer, et ce d'autant plus que le futur imaginé n'est pas si lointain, si bien qu'on ne peut s'empêcher de s'y projeter et, pire, d'y projeter nos enfants.

Et pourtant j'ai continué ma lecture. J'ai continué d'abord parce qu'Hervé le Corre possède une belle plume très évocatrice et particulièrement prenante qui tient les lecteurices en haleine. J'ai continué, aussi, parce que, au milieu de tout ce chaos, de cette noirceur et de cette violence, évoluent des personnages d'une humanité bouleversante. Rebecca, Alice, Nour, Clara, Léo, Marceau… : toutes et tous vivent des choses atroces et révoltantes, mais les liens qu'ils entretiennent les uns avec les autres et le regard malgré tout empreint d'espoir qu'ils portent sur le monde permet de rendre le reste supportable. L'auteur s'attarde longuement sur les relations mère-fille, sur ce qui unies ces différents duos qui se succèdent au fil des chapitres et des générations, et cet amour est raconté avec une telle délicatesse qu'on ne peut s'empêcher d'en être saisi, et ce d'autant plus qu'il tranche radicalement avec le contexte dans lequel ces femmes sont contraintes d'évoluer. Il ne s'agit d'ailleurs pas de la seule touche de lumière dans cet océan de noirceur, nos héroïnes étant aussi amenées à croiser la route de communautés bienveillantes qui tentent de reconstruire une société sur les ruines de la précédente. Il est alors intéressant de regarder ce dont l'auteur choisi de faire se rappeler aux personnages de notre monde d'aujourd'hui comme, par exemple, le mot « démocratie ».

Avec son dernier roman en date, Hervé le Corre quitte le registre du polar pour nous offrir un post-apo terrifiant. Véritable cri d'alerte, le récit met en scène quatre générations de femmes toutes plus fortes et attachantes les unes que les autres et tentant tant bien que mal de survivre dans l'enfer qu'est devenu pour elles la Terre. le roman est d'une noirceur parfois difficile à supporter dans la mesure où le monde prend la pire direction possible. Les femmes en sont les principales victimes, et la présence de nombreuses scènes de viols contribue à rendre la lecture parfois à la limite du supportable. Paradoxalement, le roman est traversé par une formidable pulsion de vie qui permet de redonner un peu espoir et permet de vrais moments de grâce difficiles à oublier.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Un roman post apocalyptique qui fait penser à “ la route “ de Mc Carthy. Mais ici nous suivons le destin de 4 générations de femmes resilientes , de mères en filles depuis que l'électricité a disparu sur terre en 2040 ( dans pas si longtemps !!)
Roman noir et violent , beaucoup de viols et de meurtres , de terreur mais moments de douceur et de poésie et à la fin lueur d'espoir..
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« J'étais là quand tout a vraiment commencé à finir »

Quand débute le désastre, une panne de courant, personne ne pense que l'incident va s'éterniser. Hélas pour l'humanité, c'est ce qui va se passer.
A travers l'histoire de générations successives de femmes, on suit la décadence de la civilisation.
On s'y croirait. Oui, vraiment, on s'y croirait. Tout semble tellement vraisemblable, plausible, ce monde à l'agonie, cette violence qui s'installe, la peur des survivants, la famine, la soif. C'est une vie au jour le jour : aujourd'hui tout va bien. Demain, on verra.
Les chapitres ne se suivent pas dans l'ordre chronologique, mais en alternance des générations. Il faut un peu se repérer pour suivre, avec le prénom des femmes.
Un roman post-apocalyptique ou visionnaire ?
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Dans un futur pas si lointain, le monde a vrillé en raison d'une pandémie. le climat est difficile et ne facilite pas le quotidien des populations épargnées. Chacun tente de sauver sa peau et il n'y a même plus de moyen de savoir comment se passent les choses à l'international. L'isolement est roi tout comme la débrouille. L'électricité saute régulièrement dans le pays, les hommes et les femmes tentent de survivre, que ce soit à la campagne en s'isolant ou dans les villes où les tensions sont exacerbées. Les forces de l'ordre deviennent une faction ennemie, la guerre guette, la famine aussi. Hervé le Corre dresse le tableau d'un monde dévasté dans lequel de petits groupes tentent de continuer à avancer. Une femme et son bébé. Un père et son fils. le monde de l'auteur fait ressurgir au grand jour les émotions, les tensions, les faces sombres de ses personnages. "Qui après nous vivrez" est d'une noirceur rare. Une fiction qui mêle le roman noir et la dystopie, le tout avec la très belle plume de l'auteur qui ne laisse rien au hasard dans le rythme de son livre, difficile à lâcher. L'auteur pousse les curseurs assez loin et s'attarde avec la justesse qu'on lui connait sur les réactions de ses personnages, sur le désir de vengeance, sur les enjeux autour du collectif lorsque plus rien ne va. Les pauvres étant les plus touchés. Les inégalités augmentent comme jamais dans le contexte qui se déploie sous les yeux du lecteur. C'est parfois violent, souvent tragique. Cela donne un roman noir qui brouille les pistes du genre et qui prolonge l'oeuvre d'un auteur à part.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Il y a pour ma part deux critiques pour ce livre, une littéraire et l'autre politique. C'est un bon roman, le Corre est un excellent auteur, dont j'ai lu tous les ouvrages. Politiquement, cette "dystopie" qui d'ailleurs est plutôt une hypothèse crédible de ce qui nous attend, est remarquable. Tout y est :
- La transformation de l'État libéral en État autoritaire où la police tire à vue et sans avoir de compte à rendre.
- Les gardes frontière qui coulent les bateaux de migrants.
- le contrôle social des pauvres poussé à l'extrême (Pôlice Emploi)
- Les canicules 6 mois par an.
- Les fondamentalistes religieux et d'extrême-droite et leurs attentats.
- Les militant.es isolés, réprimés, et moqués.
- La multiplication des pandémies.
- La débandade finale catalysant le tout, sur fond d'individualisme, des smartphones et d'indifférence générales, tel exactement ce que nous vivons aujourd'hui. Tout le monde s'en fout, seules quelques minorités agissantes s'engagent dans la lutte, subissant la répression du pouvoir et l'indifférence des autres. le Corre projette cela dans le futur en s'appuyant sur une situation connue et parfaitement présentée par nombre de scientifiques. Cela lui permet de faire des hypothèses environnementales et politiquement valables. En ce sens, ce roman est à la limite de l'essai, le nucléaire en moins. Car à + 4° dans quelques décennies, il ne sera plus possible de refroidir les centrales et elles exploseront, tout se terminera donc beaucoup plus vite.

Finalement, c'est la première fois qu'un bon roman m'a été aussi pénible, j'ai eu beaucoup de mal à le terminer.
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Trois générations de femmes, qui vivent la fin de notre monde et le chaos de l'après. J'ai été absorbée par ce récit en trois époques, qui bien qu'un peu répétitif fourni de véritables héroïnes, des personnages épais qui se répondent à travers les chapitres par l'unique envie de protéger leur enfant. le dernier réflexe de ces femmes, assurer un avenir à leur progéniture : aucune n'y parviendra, en tout cas pas sans encombres.

J'aime l'écriture d'Hervé le Corre. Qui aurait cru que le déchirement du monde puisse être si doux à lire ?
Mon bémol se situe dans les intuitions et les pouvoirs de "magiciennes" d'Alice, de Nour et de Clara, qui sont citées à plusieurs reprises mais jamais assez exploitées. J'ai aimé le côté très suggestif du récit, qui passe des messages sans les nommer, mais j'aurai aimé plus de concret sur ce point.

Certains comparent ce récit avec La Route, je l'ai trouvé moins dépouillé, le style plus fluide. Les personnages ont plus de présence, les évènements qui jonchent le récit plus de fond. Je n'ai pas accroché avec la prose de Cormac McCarthy. Les fins par contre se ressemblent : trop évasives.

Petit bonus pour la morphologie du livre, à laquelle je suis inlassablement sensible : il est confortable à tenir, souple, le titre percutant. J'ai de suite flashé en le voyant.
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2048 un soir, tout s'éteint dans un monde qui ne connaît plus que des pénuries, des crises, des pandémies. Les pannes de courant arrivent fréquemment mais cette fois-ci ça ne redémarre pas et le chaos s'installe. Rebecca et Martin vivent ce black-out avec leur bébé Alice.
2121, Nour, fille d'Alice et petite-fille de Rebecca, survit en ce monde. Elle aussi a eu une fille, Clara. Elles font route avec Marceau et Léo, père et fils.

Le roman s'ouvre sur Léo, 12 ans, vivant dans un futur post apocalyptique. Il est hanté par la mort de sa mère dont il est témoin à 6 ans. Chaque chapitre alterne au niveau chronologique avec des retours en arrière sur différentes temporalités. Cette particularité demande une certaine exigence pour suivre le fil de l'intrigue et s'imprégner du parcours de chaque personnage. Une fois que j'ai accepté de ne pas tout maîtriser et savoir le pourquoi du comment j'ai pu me plonger totalement dans ce roman d'une extrême noirceur.

L'auteur nous décrit un monde de désolation. Les ruines et les carcasses de voitures font parties du paysage. Les forêts et bois renferment des animaux cruels au sens propre comme au figuré. On ressent la crasse, la chaleur et la peur qui est le quotidien de nos protagonistes.
Le mot survie trouve ici tout son sens. Il est le fait d'un être vivant de se maintenir en vie malgré un risque accrue de mort. Chaque jour qui se lève est un combat pour sa vie, penser à "demain" est inconcevable.

Malgré la mort et les nombreux espoirs brisés qui traversent les générations, il y a de fugaces moments de contentement. Ce qui pourrait s'apparenter comme une errance sans fin ni but pour les 3 générations de femmes que l'on suit est en réalité une quête d'humanité à offrir à ses enfants, à ceux qui après eux vivront. Après avoir vécu tant de choses horribles, ces femmes ne se font pas d'illusions. Mais malgré tout elles n'ont jamais été totalement seules. L'humain a besoin de sociabilité pour rester sain et vivre.

Je me suis tout de suite attachée à Léo. Ce jeune adolescent est contemplatif. Il a un lien particulier et tendre avec la nature et les animaux. J'ai eu plus de mal avec les autres personnages au début. Puis au fur et à mesure et surtout dans la deuxième partie du roman on en apprend un peu plus sur eux, leur émotions.
Ce que j'ai aussi apprécié, c'est que ce ne sont pas des surhommes qui connaissent toutes les techniques de survie, d'agriculture, de médecine ou autres. Ils ont également leurs failles et ont dû puiser dans le pire en eux pour sauver leur vie et celles des siens. La force des femmes et leur détermination font plaisir à lire.

La fin ouverte m'a un peu frustré même si elle reste cohérente avec l'esprit du roman. L'auteur évoque plus qu'il ne décrit avec précision. Bon après je suis quasi certaine de l'interprétation à donner au dénouement au vue des mots employés.

J'avoue avoir eu le moral plombé par cette lecture. le principe du roman post apocalyptique est de pousser à l'extrême ce qu'il pourrait arriver de pire. Mais c'est tellement réaliste par rapport à ce qu'on vit aujourd'hui que ça m'a bien fait cogiter et que j'ai eu parfois du mal à dormir sereinement. Un roman noir à découvrir.
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Les romans d'anticipation sont rarement optimistes. Mais autant vous prévenir tout de suite, celui-ci est désespérément noir. Très noir.
Nous sommes au milieu du XXIIe siècle et tout s'est effondré. Dans un dramatique enchaînement, catastrophes climatiques, famines, pandémies et guerres se sont succédées, ne laissant place qu'à la misère et à la barbarie. Dans ce nouveau monde on ne vit plus. On survit. Dans le dénuement, la violence et surtout l'absence terrible d'espoir.
Tout a commencé un soir de 2051, un soir où le courant est parti pour ne jamais revenir, laissant Rebecca et sa fille Alice dans l'effroi et l'angoisse. Une angoisse quotidienne qui vivent à leur tour Alice, devenue adulte, et sa fille Nour, puis Nour et sa fille Clara. Une lignée de femmes cheminant sans fin vers un avenir qu'elles espèrent meilleur, nourrissant en leur sein une infime lueur d'espoir.
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« Fuir le passé. Redouter le lendemain ». Cette phrase résume à elle seule l'avenir que nous décrit Hervé le Corre, dans ce roman crépusculaire et terriblement angoissant. En le lisant, on pense forcément à « la route », ou à « et toujours les forêts », mais ici les héroïnes sont des femmes, ce qui donne aux propos plus de désespoir encore tant leur sort est terrible, pire encore que celui des hommes dans cette société en déclin. Parce qu'au-delà du dénuement matériel dans lequel tous vivent c'est clairement la perte de toute humanité qui rend la vie insoutenable. Et pourtant, dans cette noirceur abyssale, seules les femmes semblent porter en elles un peu de lumière. Ces femmes devenues des proies, des enjeux de pouvoir. Ces femmes lucides qui « depuis longtemps n'espéraient plus rien pour leurs enfants, sinon leur éviter le pire ». Ces femmes admirables pour leur résistance, leur courage, leur ténacité, pour la solidarité qui les lie entre elles. Pour leur décision ou pas de donner la vie, ce pouvoir ultime de faire se perpétuer l'espèce. Ou de la faire s'éteindre.romans
Au delà de sa noirceur, ce roman est aussi exigeant dans sa construction.
On se perd un peu dans cette temporalité déconstruite, on cherche des repères, des indices temporels, on hésite , et cette opacité contribue à renforcer l'immersion, à accroître la tension, omniprésente. Quant à la plume d'Herve le Corre, je le découvre et elle est magnifique. Très dense et puissamment évocatrice, elle appuie le propos et enferme le lecteur dans une ambiance glaçante et démoralisante. Et même si on est dans un dystopie, impossible de ne pas faire le lien avec notre époque actuelle, avec notre inaction, notre aveuglement. Elle éveille une prise de conscience redoutable et sans appel devant la course folle vers un avenir que l'auteur imagine inéluctable, « devant ce temps perdu où les maîtres de ce monde conduisaient à pleine vitesse vers le bord de la falaise, et nous demandaient à nous, pauvres cons, de retenir le bolide pour l'empêcher de basculer. »
Un roman éprouvant, à éviter aux âmes sensibles, aux pessimistes ou aux éco-anxieux. Un cri d'alerte pour réagir vite, mais est il encore temps?

Le mot de la fin à Francois Villon à qui l'on doit le titre:
«  Frères humains qui après nous vivrez
N'ayez les coeurs contre nous endurcis »
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J'ai eu un coup de foudre pour Hervé LeCorre quand j'ai lu Après la guerre.Ainsi je n'ai pas hésité à me lancer dans ce nouveau roman.
Il s'agit d'un récit post-apocalyptique.
L'idée était très originale de dérouler le fil de l'histoire sur une généalogie de femmes,qui donne la vie et de se concentrer sur les couples mère/fille, Rebecca/Alice,Alice/Nour,Nour/Clara dans un tempo non chronologique.
C'est le seul espoir qui tient le lecteur malheureusement. le monde entre 2050 et 2150 est en proie au chaos après une coupure d'électricité mondiale, la barbarie va prendre le dessus. Tout au long du livre, elle est palpable à chaque coin de rue,chaque futaie ,la chaleur est écrasante et la nature est sauvage ou calcinée.
Le style de l'écriture est riche et très agréable mais il ne parvient pas à alléger la redondance des menaces et de la violence qui pèsent partout et sans cesse. C'est sans doute le message que veut nous transmettre l'auteur sur ce qui pourrait nous attendre. Mais dans une dimension si noire, j'ai besoin de croire un peu en l'humanité de l'homme ou bien de retrouver une dimension philosophique ,comme dans La Route de Corman Mc Carthy.
Ça ne m'empêchera de lire les polars d'Hervé le Corre que je n'ai pas encore découverts.
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Imaginons un monde dans lequel, à force d'égoïsme, l'humain aurait détruit la Terre… Un monde dans lequel le réseau électrique s'effondre et n'est jamais rétabli. Un monde dans lequel survivre devient une lutte, l'entraide une notion de plus en plus abstraite… Un monde effrayant, violent, où tout ce qui a fait de nous une civilisation s'est effondré, au profit d'une terre désolée, peuplée d'êtres soit sanguinaires, soit tapis dans l'ombre pour survivre à l'abri des prédateurs, pourtant leurs semblables.

Hervé le Corre, dans ce roman sombre et étouffant, nous emmène dans ce monde-là au travers plusieurs générations de femmes, où tout commence par un black-out dans une époque qui était déjà frappée par une épidémie meurtrière et une baisse alarmante de la natalité.

Comme souvent, dans un récit post-apocalyptique, le sort des femmes est peu enviable, mais elles ont aussi en elles une force insoupçonnable que l'instinct maternel décuple. C'est sur cet axe que l'auteur a développé son intrigue. La narration est particulière, à première vue, elle peut même paraître décousue ! On passe d'une période à l'autre, avec parfois un peu de difficultés à raccrocher les wagons. Pour autant, on s'habitue assez vite et, abasourdis, nous nous posons en observateurs d'un monde dévasté. Alors que, pour survivre, l'union devrait faire la force, l'humain prouve encore qu'il est une race particulièrement vile et égoïste.

L'espoir, dans ces lignes, est désespérément absent, sauf à lire entre les lignes, à comprendre, enfin, avant qu'il ne soit vraiment trop tard, que le bonheur réside dans un sourire, une émotion. de son écriture poétique, l'auteur nous plonge dans les tourments de nos descendants, avec un rappel lancinant de ce cri désespéré que nous a, depuis si longtemps, lancé notre Terre et auquel nous restons tout aussi désespérément sourds. Il faut être prêts à recevoir ces mots, il faut être prêts à être enseveli par ces émotions. Personnellement, bien que subjuguée par une écriture littéralement sublime, je n'ai pu adhérer complètement à ces lignes, parce que ça signifierait cesser de croire en notre capacité à inverser la tendance, à sauver, à défaut de notre planète, au moins notre humanité…
Lien : https://lecturesdudimanche.c..
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