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3,74

sur 485 notes
Très belle lecture. On est dans le glauque de cette société violente et misérable. Drogue, violences conjugales, prostitution et des flics qui perdent de leur âme dans ce merdier glauque. On est dans le noir et la pluie et on s'y sent bien. La narration est superbe, l'écriture soutenue.
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Déception
Dans le cadre du Grand Prix des lectrices ELLE j'ai lu Traverser la nuit d'Hervé le Corre.

Il n'y a pas que l'inspecteur Jourdan qui cherche à passer cette nuit interminable qu'est sa vie, une vie à voir le mal sous toutes ses formes. Il y a aussi Christian, sadique engendré par une mère dysfonctionnelle, traversant les rues afin d'assouvir ses pulsions meurtrières sur des femmes dont il estime la vie à peu de valeur. Il y a aussi Louise, la trentaine au bord du gouffre qui aimerait repartir de zéro et Sam, son fils, fuyants tous les deux les coups d'un concubin violent, brute sauvage qui frappe Louise de plus en plus souvent presque jusqu'à la mort.
La nuit est longue, la nuit est noire, une lueur d'espoir transparait vers la fin mais malheureusement, les ficelles de ce polar sont trop grosses, les clichés s'accumulent et, malgré toute la bonne volonté d'Hervé le Corre et son « flic », on voit venir la fin de loin.
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Un polar noir et sombre, où l'on avance lentement, sans surenchère avec le commandant Jourdan qui n'a plus vraiment la tête à ce qu'il fait, vraiment le coeur n'y est plus. le tueur en série qui écume Bordeaux et sa région, fait à nouveau parler de lui lorsque l'on retrouve le corps sans vie d'une jeune femme. Jourdan est désabusé, il a perdu la niaque et ne croit plus en rien. Après l'alcool, la drogue, Louise est juste dans la survie avec un petit boulot d'aide à domicile épuisant qui lui permet à peine de se maintenir la tête hors de l'eau et de s'occuper du soleil de sa vie, son petit garçon Sam. Mais c'est sans compter sur son ex, qui continue à les terroriser et à la battre. Toute l'intrigue va se jouer autour de ces trois personnages et l'auteur les met en scène tel un joueur d'échec, en plaçant ses sujets jusqu'à l'ultime tragédie. On ne peut nier une plume quasi poétique alors que l'histoire qu'il a choisi de nous raconter pourrait être tirée de l'actualité, la violence des hommes envers les femmes. Pourtant dans cette traversée de la nuit, il nous semble apercevoir comme le bout du tunnel. Un polar qui nous place face à la noirceur des hommes, de la vie, lorsque les choses ont « mal tournées », certains partent à la dérive et font des ravages sur leur passage. le destin n'épargnera personne, l'auteur y veille et souffle sur les braises de la tragédie à venir. A la lecture de la vie de Louise, avec tous les détails réalistes j'ai souvent eu une boule de tristesse dans le coeur, il y a de l'émotion, du courage et de la désespérance. L'auteur sait appuyer là où cela nous fera mal avec une précision et une justesse qui ne laisseront personne indifférent. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Hervé le Corre poursuit son oeuvre avec un pur roman noir, où l'enquête et le thriller s'effacent, comme gommés par la violence du quotidien, la tristesse humaine et la haine à l'égard des femmes.
Alors qu'avec « Dans l'ombre du brasier », Hervé le Corre marchait dans les pas de Victor Hugo, via sa narration qui embrasait simultanément l'aventure, le combat social et l'approche historique, le tout parcouru par des personnages hors normes, parfois monstrueux ou difformes, « Traverser la nuit » convoque justement à plusieurs reprises le spectre de Victor Hugo, auteur qui communiquait avec les morts, renforçant cette idée d'une filiation. La question sociale hante également le livre. Gilets jaunes, abandons des politiques, faits divers, évoqués en toile de fond, viennent noircir cette nouvelle pierre dans l'édifice construit par le Corre sur la misère humaine.
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Livre n°42

Traverser la nuit.
Hervé LE CORRE

Bordeaux, il pleut, il fait nuit et l'ambiance est à la morosité.
Un corps supplicié.
Puis un autre…
Le flic Jourdain est en charge de cette affaire.
Un flic usé, fatigué et dont le métier a bouffé toute crue sa vie familiale.
Pourtant il essaie encore mais femme et fille lui refusent une nouvelle chance.
Puis il y a Christian l'ancien militaire déchu complètement bousillé par sa mère incestueuse et qui pour se venger d'elle tue des femmes.
Souvent jeunes et prostitués, des proies faciles en opposition à sa mère dont il ne peut se défaire.
Et enfin Louise, mère célibataire traquée, menacée, battue par un ex qui refuse de laisser de la laisser vivre loin de lui.
Louise qui se recroqueville pour subir le moins de dégâts physiques possibles sous le regard de son petit garçon.
Et au milieu Bordeaux, la belle endormie qui éclaire de sa noirceur tout ce roman noir.
Bordeaux qui apparaît comme un personnage à elle seule.
🌌Un roman noir donc qui explore, scrute et dissèque le plus moche de ce qu'il y a en nous.
L'ambiance est très bien plantée, l'angoisse palpable et la psychologie finement utilisée.
Je ressors de cette lecture un peu tendue en pensant que vraiment l'homme est un loup pour l'homme.
Je n'avais jamais lu Hervé le Corre et c'est une erreur réparée !
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Je découvre pour la première fois cet auteur avec ce polar sombre et glauque. L'auteur nous dépeint des personnages dépressifs, désabusés voire écorchés vifs au coeur d'une enquête autour d'un tueur en série. Intrigue peu originale mais rien ne nous est épargné ; tous les sombres sujets de notre société sont abordés de façon abrupte : assassinats, règlements de compte, viol, inceste, violence domestique et j'en passe. le point fort du roman c'est l'écriture sublime de l'auteur qui dépeint magnifiquement bien une ambiance pesante et désespérée ainsi que la noirceur humaine. Au milieu du roman, j'ai été un peu désarçonnée par l'enquête qui reste au second plan. Heureusement, grâce à son écriture et l'ambiance lugubre, l'auteur m'a offert une dernière partie magistrale. Je recommande.
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Second ouvrage de Hervé le Corre que j'ai la chance de lire …

Je ne suis pas du tout déçue du voyage !

Toujours aussi fluide !

J'ai fais la découverte de cet auteur talentueux avec son recueil de nouvelle « derniers retranchements « j'ai été directement fascinée par sa plume tranchante et sombre !

C'est assez malsain agressif et cela reflète toujours le pire de l'être humain le mal à l'état pur : noirceur cruauté souffrance …

Assez intense, cela peut sévèrement secouer les âmes les plus fragiles attention !

Donc ici énorme succès pour cette histoire assez sordide nous faisons la connaissance de trois protagonistes :

Jourdan un flic usé par le temps et l'expérience , trop d'horreurs , il s'est laissé emprisonner par le boulot il s'est noyé , son couple a fait naufrage et sa fille le méprise…

Louise femme battue ancienne toxico qui survit uniquement pour Sam son petit garçon et pour ses clients des petits vieux dont elle rythme le quotidien, elle est auxiliaire de vie …

Et Christian ancien militaire qui subit une mère incestueuse depuis l'enfance qui n'arrive pas à se dégager de cette relation toxique et pourrie il se venge en tuant des femmes , des prostituées la plupart du temps il a besoin d'évacuer tout cela avec cette forme de violence qu'est le meurtre sauvage , un homme particulièrement dérangé…

Nos personnages sont plongés en permanence dans les ténèbres, ne vous attendez pas à de la tendresse de l'humanité la chose la plus touchante du récit étant l'amour que porte Louise pour son enfant , et sa détermination à s'en sortir pour leur offrir une vie meilleure le reste n'est que enfer chaos mort violence …

Un récit poignant engagé qui dénonce clairement les violences faites aux femmes!

La violence conjugale un fléau qui est malheureusement toujours d'actualité…

Hervé le Corre nous dépeint cet enfer parfaitement !

Un réalisme horrifiant, âmes sensibles abstenez-vous nos protagonistes souffrent énormément du début jusqu'à la fin…

Le bonheur n'est pas au rendez-vous..

Ça reste pourtant profond intense et nécessaire…

Une descente aux enfers qui botte le cul , qui me donne envie de relire Mr le Corre car il excelle dans la noirceur que ce soit pour des courtes nouvelles ou pour un polar
comme celui-ci..

C'est juste bouleversant ingénieux addictif , absolument atroce !
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Se plonger dans l univers de Hervé le Corre c est forcément se pencher sur des personnages sombres et torturés, avec un style inimitable. Ici il aborde trois personnages torturés. Jourdan, le flic envahi par ses fantômes, qui semble n avoir d existence que grâce aux voyous et meurtriers qu il poursuit et ne se sent à sa place qu'au milieu de ceux-ci pour rétablir l équilibre du bien et du mal. Il sacrifie tout à son combat, sa famille, sa santé mentale et probablement une partie de son humanité. Louise, cabossée de la vie qui a trouvé un regain de vie grâce à son fils Sam (seul personnage un peu lumineux du roman). Seulement elle a croisé la route de Lucas, qui lui fait vivre un enfer dont elle ne sait pas vraiment comment s extraire sans y perdre la vie. Et enfin Christian, qui ne trouve plus vraiment sa place dans la société après sa démobilisation et qui subit une mère maltaitante au possible. Ces trois personnages sont extrêmement complexes et nous fascinent. on a envie de savoir jusqu'où ils vont plonger dans les ténèbres. Au milieu de tout ça on trouve parfois une chronique policière finement analysé, la thématique des femmes battues et toute la complexité d appréhension de ce phénomène. La ville de Bordeaux (chère à Hervé le Corre) est poisseuse avec son ambiance orageuse et donne un cadre pesant à cette intrigue. le final est digne surprenant, intelligent et clos magistralement ce roman noir. Je reste définitivement fan de le Corre.
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J'ai découvert Hervé le Corre avec le sublime Après la guerre (2014). C'est un auteur qui évite la complaisance, un auteur qui pense que les monstres humains n'existent pas, mais des actes peuvent être monstrueux faits par des humains et il ne faut pas leur donner la parole pour se disculper.

Traverser la nuit (2021) est son dernier livre, un roman contemporain dans un décor bien précis et la violence physique et psychologique très présentes, notamment cette violence si primaire faite aux femmes.

C'est un roman noir de noir dans un Bordeaux sous une pluie incessante comme si la ville pleurait ses excès. Nous avons trois personnages principaux : le commandant Jourdan, un flic taciturne, perdu dans ses pensées, communiquant mal avec les siens et ses collègues, très désabusé et qui ne supporte plus la violence dans la pratique de son métier.

Puis nous avons le tueur en série conditionné par un drame familial sordide, immonde duquel il essaye de se libérer en tuant, en recherchant une expiation à ses péchés qu'il sait d'une ignominie sans nom; alors il se venge.

L'autre personnage est Louise, une ancienne droguée, prostituée et paumée, raccrochée à la vie grâce à son fils Samir, qu'elle appelle Sam pour rendre ce prénom plus neutre, une femme battue par son compagnon.

Tous ces personnages flottent dans le cours de cette vie qui n'est pas tranquille, loin s'en faut, entourés de cette noirceur du monde alentour : violence, incommunication, précarité sociale, sexe sans amour, blessures diverses…

Un roman dont la lecture m'a décontenancé. Trop noir, c'est trop de noir.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Comment peut-on autant apprécier une histoire aussi sombre, aussi glauque ? En commençant "Traverser la Nuit" d'Hervé le Corre, je ne m'attendais pas à autant adorer ce récit. Et il faut le dire, je me suis pris une énorme claque en découvrant ce livre, et cet auteur.

"Traverser la nuit" est un roman à plusieurs voix : on y suit Louise, une femme battue par son copain, et pour qui son fils Sam est l'unique raison de vivre ; Jourdan, un flic désabusé, vidé de toute substance par un métier qui le met bien trop à mal ; et Christian, un meurtrier aux pulsions effroyables et aux nombreuses névroses.

Alors tout d'abord, ce livre n'est VRAIMENT pas à mettre entre toutes les mains. Je pourrais y mettre tous les trigger-warnings qui existent, mais sachez juste que tous les sujets "sensibles" sont traités dans ce roman. Des sujets comme le viol, les femmes battues, la dépression et l'inceste sont abordés de manière crue, et peuvent facilement bouleverser un lecteur trop fragile vis-à-vis de ces thématiques.

Tout le récit est en plus de ça baigné dans une atmosphère sombre, une ambiance glauque. C'est ce qui rend la lecture si particulière et originale, c'est cette obscurité qui nous entoure au fil des pages, cette noirceur qui nous avale que pour mieux nous recracher à la fin du récit. L'appelation "roman noir" ne pourrait pas mieux coller à ce livre.

Mais si tout est si sombre et glauque, d'où vient le coup de coeur ?
Eh bien justement, de cette noirceur elle-même, d'où évoluent trois personnages complexes, "gris", auxquels on s'attache très fortement et pour lesquels on est investi pleinement dans leur histoire.
Avec Louise, on frissonne à chaque instant de peur de voir débarquer son dangereux copain, et on rayonne lorsqu'elle évoque son fils Sam, pour qui elle a une grande admiration, et qui lui donne la volonté de se battre.
Avec Jourdan, on est triste de voir un personnage aussi héroïque tomber dans la dépression, fatigué par les horreurs qu'il est obligé de croiser chaque jour, voulant se battre pour la cause la plus juste.
Avec Christian, on suit un personnage qui, de par son enfance et son évolution compliquée, est devenu quelqu'un d'extrêmement malsain et dangereux.
Tout ces personnages ne font pas juste "partie" du récit, ils le "sont". C'est certes un roman que l'on peut classer comme "policier", mais il va bien au-delà de ça, avec des personnages forts et poignants qui vont être amenés à se croiser, et qui construisent une histoire passionnante. Pour vous dire, j'ai envie de comparer les personnages d'Hervé le Corre a ceux de Stephen King (ouiouioui), de par la force émotionnelle qu'ils arrivent à en tirer tous deux, et parce que j'ai l'impression d'avoir adorer ce roman pour les mêmes raisons que mon auteur chouchou.

Mais ce qui sublime le tout est pour moi la plume d'Hervé le Corre. Je l'ai trouvé extrêmement travaillé, en étant parfois directe et concise, à d'autres moments haletantes et sans ponctuations, en s'octroyant des moments de poésie (toujours sombres, évidemment) qui parfont l'ensemble du récit de descriptions évocatrices, de sensations grisâtres.

Si comme moi vous êtes adeptes d'histoires sombres et glauques avec des personnages forts, foncez sur ce livre. On entend trop peu parler de cette pépite du roman noir, pour lequel j'ai eu un énorme coup de coeur. J'ai maintenant envie de dévorer tout les autres romans de l'auteur, et de découvrir l'entièreté de ses écrits. C'est simple, je vous recommande absolument de traverser la nuit avec lui.

J'ai reçu ce livre de la part des éditions Rivages, que je remercie chaleureusement !
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