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3,74

sur 485 notes
Dans la ville de Bordeaux, dans une ambiance assez noire où vont se côtoyer le pire et le meilleur, l'auteur nous fait rencontrer ses personnages.
Il y a Louise et son fils Sam, son amour absolu, celui qu'elle protège comme une louve, elle qui se démène pour mener une vie à peu près correcte, en faisant des ménages et en s'occupant de personnes âgées.
Et surtout, en essayant de se défaire de l'emprise de Lucas, son ex petit-ami qui l'a harcèle depuis qu'elle l'a quitté.
Il y a Jourdan , officier de police judiciaire, en mal de vivre depuis que Marianne et Barbara l'ont quitté.
Dans son équipe, plusieurs enquêtes sont sur le feu, la vie normale d'un commissariat et des enquêteurs en somme.
Lorsqu'il est appelé sur une scène de crime sordide, Jordan a du mal à rester debout. Trois enfants et leur mère assassinés par un père violent.
Dans un autre quartier de Bordeaux, un homme étrange est trouvé sur un banc, du sang sur lui, emmené au commissariat il ne dit pas qui il est. Tente de s'évader, et saute par la fenêtre du 4e étage

Qui est-il ? Quel est ce sang trouvé sur ses vêtements
Meurtrier ou victime ?
Des femmes qui disparaissent, prostituées, suicide ou meurtre, mais qui va se soucier de ces femmes.
Jordan s'en inquiète, d'elles et de toutes les affaires dont il doit s'occuper.

J'ai écouté ce livre, tout d'abord avec réticence, car il me semblait bien long avant qu'il ne se passe quoi que ce soit, avant de trouver une cohérence entre les personnages. Puis doucement, les liens se créent, les vies s'entrecroisent, les enquêtes avancent, et surtout les différents personnages prennent une ampleur qui les rends à la fois atrachants et désespérants. Tant on voudrait que leurs vies s'éclairent, que le mal qui les entoure disparaisse.

J'ai mis un moment avant d'apprécier la voix de la lectrice, puis elle m'a paru totalement en accord avec les sensations qui se dégagent de cette intrigue. Une voix douce, posée, inquiète ou fataliste parfois, en symbiose avec Louise Jordan et leurs vies chaotiques et déprimantes.

https://domiclire.wordpress.com/2024/05/29/traverser-la-nuit-herve-le-corre/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Un roman plus noir que noir, comment le qualifier ? Sombrissime ???

Je poursuis tout de même la lecture des romans d'Hervé le Corre pour retrouver son style addictif. Sentiments, paysages, ambiance, climat poisseux, beautés de l'estuaire … Plusieurs trajectoires de personnages au destin massacré, sans issue que la mort, finalement, qui apparaît comme un moindre mal.

On y retrouve des thèmes chers à l'auteur : les vies invisibles. Significatif toutefois : une série télévisée est diffusée en ce moment sur ce thème par France 2.

Mères célibataires à la merci d'un ex-conjoint massacreur, jeunes prostituées bulgares dont le marl a confisqué les papiers jusqu'à extinction de la dette contractée lors de leur passage, flics en burn-out incapables de vivre une vie de famille normale tant ils côtoient l'horreur quotidienne, serial killer sous l'emprise d'une mère désaxée …

La misère, la sauvagerie, le fond de l'enfer sur terre. C'est le terrain sur lequel Hervé le Corre cisèle son récit. Romain, le géant simplet qui ouvre la séquence, Louise que seulement Sam, son fils surdoué retient à la vie, Jourdan le commandant de police dépressif et si sympathique, Christian l'ancien soldat psychopathe, John le dealer, Naïma la copine fidèle, Caminade le père assassin, les ados qui tabassent à mort un de leurs camarades pour une dette de cent euros …

Leurs parcours s'imbriquent pour tisser un décor de pluie et de fureur, de larmes et de sang … Pas de quoi remonter le moral en ce début d'hiver, mais quel style !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Dans son dernier roman, Hervé le Corre invite le lecteur à scruter les recoins les plus sombres des nuits, ces heures ténébreuses qui s'étirent indéfiniment sous la pluie battante de la Gironde, autour de personnages affreusement touchants, condamnés à la colère ou à la douleur. Un polar noir, empli d'une poésie désespérée, sans rédemption possible, qui raconte aussi bien la détresse des plus faibles que l'extrême violence des plus forts.

Mais au coeur de cette nuit sans fin émerge quelques étincelles de lumière, celle de Jourdan, flic abîmé, qui lutte de toutes ses forces pour conserver l'équilibre et ne pas exploser sous les assauts de la misère charriée par les scènes de crimes qui se succèdent. Et il y a celle de Louise surtout, la fulgurance de sa tendresse, celle d'une mère pour son enfant magicien, qu'elle veut protéger du danger des coups d'un ancien compagnon.

Misère sociale, solitude, violence conjugale, incommunicabilité, amours déçues, cruauté et autres maux contemporains, le Corre n'épargne rien à son lecteur, et raconte sans concession une humanité perdue. Mais c'est d'une bouleversante beauté, et on entre avec délectation dans cette nuit, dont les dernières pages ne vous laisseront pas indemnes.
Un diamant noir et brut, une écriture adorée, une première incursion en forme de coup de coeur dans l'oeuvre de le Corre!
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Bordeaux, ses vieilles pierres, son miroir d'eau et ses musées. Ah non, ce n'est pas ce Bordeaux que choisit de nous dépeindre Hervé le Corre, mais plutôt une ville marquée par le froid et la grisaille, la violence et la misère. Décor idéal pour plonger tête la première dans la noirceur du monde, et dans une enquête sordide où des femmes sont retrouvées sauvagement assassinées par un tueur insaisissable. Un roman à trois faces, celle de Jourdan, de Louise et de Christian.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Jourdan, ce flic abîmé par la vie, perdu dans les profondeurs abyssales des ténèbres. Il est descendu si bas que la lumière lui semble trop lointaine, à peine une lueur, qu'il ne parvient pas à atteindre, malgré la main tendue de sa femme et de sa fille, qui tentent désespérément de l'aider à remonter la pente. Il m'a touchée, lui le flic au bout du rouleau, fatigué, usé par des scènes de crime devenues trop insupportables. Je l'ai aimé dès que je l'ai rencontré. J'ai fait corps avec sa colère, sa lassitude, son désespoir. le genre de personnage que je ne peux pas oublier, tout comme je ne peux oublier Louise.

Louise, c'est cette jeune femme qui lutte pour garder la tête hors de l'eau, depuis ce jour où le malheur s'est abattu sur elle, la conduisant à se réfugier dans le pire pour oublier sa peine. Mais Louise a un atout, son fils, Sam, ce magicien incroyable, seul être au monde capable de lui redonner ce souffle de joie quand plus rien ne va. Pour lui, elle déplacerait des montagnes, avec toute la force dont sont capables les mères. Harcelée et violentée par son ex compagnon, elle vit dans la peur, toujours sur le qui-vive. Elle aussi m'a touchée, dans sa vulnérabilité comme dans sa force. Elle qui fait partie de ces invisibles, sans lesquels pourtant le monde irait bien plus mal.

Jourdan, Louise, deux personnages éprouvés, que le destin fera se rencontrer.

Et puis, il y a aussi Christian, l'ancien militaire. Un homme en apparence ordinaire, avec un emploi ordinaire, mais à l'existence faite de failles et de dysfonctions. À commencer par sa mère, femme hautement dérangée, violente et malaisante.

L'ambiance imaginée par l'auteur nous immisce dans le décor d'un Bordeaux un peu sordide, sous l'emprise d'une pluie glaciale qui brouille le regard, qui s'infiltre sous les vêtements comme dans les âmes. Une ambiance qui m'a un peu rappelé le carré des indigents d'Hugues Pagan, dont la couverture aurait également pu convenir au Traverser la nuit d'Hervé le Corre.

Un polar noir qui raconte aussi la violence et le déclin d'une société malade qui n'hésite pas à laisser de côté les plus faibles, ceux qui ne rentrent pas ou plus dans le cadre. Il n'y a là aucun espoir, ce qui a été pour moi un coup au coeur, d'une vérité si abrupte qu'elle m'a laissé à terre.

C'était ma première rencontre avec l'auteur et j'ai été séduite par sa plume, par l'humanité qui se dégage de son histoire et de ses personnages. Un roman que je n'ai pas pu lâcher, que j'ai adoré, bien que d'une noirceur insondable et d'une réalité crue.

Mon avis sur la version audio :
Dans sa version Audiolib, Traverser la nuit est porté par la comédienne Ariane Brousse. Un choix qui m'a déstabilisée au départ, la narratrice ayant un timbre de voix très cristallin qui contraste avec la noirceur de cette histoire. Puis, une fois la surprise passée, la magie a opéré, d'autant que cette dernière incarne parfaitement Louise, et je dirais même qu'elle m'a aidée à trouver la lumière. Malgré tout, j'aurais apprécié un duo pour ce roman, j'aurais aimé une voix profonde pour interpréter Jourdan, ce personnage de flic fatigué pour lequel je me suis prise d'affection. Pour autant, c'est une écoute que j'ai vraiment beaucoup aimée, conclue par une dernière phrase prononcée avec ce qu'il fallait d'émotion et de volonté.

Roman lu dans le cadre du Prix Audiolib 2024
Chronique détaillée sur le blog.
Caroline - le murmure des âmes livres
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Hervé le Corre est un virtuose des mots et il décrit la crasse, la misère humaine, la noirceur des âmes comme personne.
C'est tellement fort, tellement imagé que l'on se retrouve devant un grand écran, au fond d'une salle obscure.
Je vous préviens, c 'est noir, très très noir...la seule lueur que j'avais vue, espérée...et bien non, elle est étouffée avant même d'avoir commencé à briller.

Avec des personnages forts mais un peu clichés, voire déjà lus (le flic désabusé, la pauvre fille un peu paumée, le tueur psychopathe sous l'emprise d'une mère complètement dérangée), Hervé le Corre parvient à proposer un roman exceptionnel de maîtrise, addictif et passionnant.

Un auteur qui ne m'a jamais déçue !
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Un nouveau roman d'Hervé le Corre c'est forcément un événement. "Traverser la nuit" n'y échappe pas, par sa noirceur et son humaine déshumanité. Ce court ouvrage colle à une actualité trop souvent et trop longtemps occultée, violences faites aux femmes et désir sur fond de misère sociale. Un grand roman social servi par la si belle écriture de son auteur. Un roman également rude et dérangeant, noir.
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Que dire sans répéter ce qui aété dit ? Roman très noir, pessimiste, mais passionant.
Tout d'abord, une critique (ben oui !) : aucunne ponctuation entre le style direct et le récit. C'est une technique qui semble à la mode, mais que je trouve un peu crispante, et sans intérêt.
Cela dit, le livre nous fait vraiment vivre le quotidien de la police, en la personne de Jourdan, qqui est devenu cynique.
- La difficulté du métier de flic, d'avoir une véritable vie de famille.

L'ambiance de ce polar est très lourde, plombée, sous le ciel de Bordeaux... mais il vaut le coup, car l'auteur a su trouver un équilibre entre l'enquête et la psychologie, l'humanité de son personnage.
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Autan prévenir le lecteur : vous qui entrez dans ce livre abandonnez tout espoir.
Hervé le Corre n'écrit plus de thrillers, peut-être depuis Prendre des loups pour des chiens.
Il écrit des romans, des romans noirs. Il est à la littérature ce que Soulage est à la peinture contemporaine. de grand à plat de ténèbres et de pluie d'où jaillit la lumière, ou plutôt des lueurs : le sourire de Louise, l'avenir de Barbara.
Dans l'esprit de Lucas, de Christian et du commissaire il n'y a que des fantômes, The Haunting dit Jourdan. Il n'y a que du fracas, des massacres, de l'inceste, une misère définitive. A l'image du monde:
« Jordan éteint. Il regarde autour de lui la ville dans la nuit, les silhouettes tranquilles des passants ... Ça tient encore debout, tous ces réseaux, cette énergie, cette assemblage complexe, tant cela lui semble relever d'un château de cartes auquel on n'en rajoute sans cesse un autre puis un autre en pariant sur la stabilité de l'ensemble. Il est persuadé, Jourdan, que ça va se casser la gueule, que les lumières s'éteindront , que les images saturant les écrans, les voix surgies du lointain n'arriveront plus nulle part, perdues dans d'infranchissables distances comme ces oueds absorbés par le dessert.......Temps barbare vers quoi on apprend encore des enfants à marcher » Car Hervé le Corre s'engage et nous prévient de l'imminence du désastre, de l'attention nécessaire dans le chaos calme.
Alors bien sûr, vous l'avez compris, ce n'est pas très gai. Ce n'est pas fait pour. Mais l'écriture, aussi épaisse soit-elle, est magnifique, striée par les orages, comme dans un tableau de Soulage.


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Louise est harcelée par son ancien compagnon. Jourdan est un flic au bord du burn out qui enquête sur une série de mort. Leurs chemins vont se croiser pour le meilleur et peut-être pour le pire.
Si vous aimé suivre une enquête policière, avec ses indices, des flics qui réfléchissent et des passants venus témoigner, passer votre chemin. le propos du livre n'est pas du tout çà. le récit s'attache plutôt au quotidien de ses personnages, à les suivre dans leurs problèmes et finit par télescoper leur destin. Mais pas du tout comme on aurait pu l'imaginer au départ.
J'ai écouté ce livre, porté par la voix d'Ariane Brousse, qui donne vie à ses personnages qui dérivent dans la nuit bordelaise, une nuit pluvieuse et déprimante. Les chapitres alternent les points de vue, Louise et Jourdan, bien évidemment, mais aussi Christian dont l'importance va petit à petit se révéler.
Un roman très noir, assez déprimant, mais sans doute très réaliste, qui est sans concession pour ses personnages.
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Mon 5eme le Corre et ma premiere déception (GROSSE).Si pour lui ce fût "Traverser la nuit", pour moi ce fut malheureusement une traversée du désert, reprendre le filon de la femme battue , du flic désabusé, et ramer pour que cela fasse 300 pages ,avec une fin expédiée. J'attendais beaucoup plus de vous mon cher Hervé .Ca arrive à tout le monde des passages à vide , mais il ne faut pas que ça dure :)
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