Que dire de ce roman, sinon qu'il est tour à tour agaçant, long, captivant, passionnant ? Je suis passé par tous les stades m'amenant à ces adjectifs lors de ma lecture.
D'abord agaçant et long, parce qu'on ne sait pas où Vincent veut aller ; on ne comprend pas sa démarche de quitter si tardivement une femme qui l'a fait souffrir, qui l'a fait languir, cruellement, sadiquement. C'est un homme qui ne peut se résoudre à agir. Il subit constamment. Il ne peut pas quitter cette femme, mais néanmoins, dès qu'il en rencontre une autre il tombe sous son charme et se croit amoureux. Mais dès qu'Irène ne montre ne serait-ce que le bout de son nez, il redevient l'homme soumis, malheureux. Il fréquente alors les autres femmes plus pour rendre jalouse celle qui lui est inaccessible que par vrai amour. Il en devient énervant de soumission, de non prise en mains de sa vie. On ne voit pas comment avec un tel manque de personnalité et d'affirmation de soi, cet homme pourrait s'en sortir. Vous pourrez me dire que ce n'est pas parce que le héros n'est pas dynamique ou attirant que le livre ne l'est pas non plus. Alors là, je dis : "Eh bien oui, vous avez mille fois raison, mais je ne peux m'empêcher de m'auto-titiller -c'est une image, bien entendu, rien de grivois dans mes propos. Non mais qu'allez-vous chercher là ?- et je plaide donc coupable : oui, je suis fautif d'avoir du mal à lire les aventures ou mésaventures de gens mous !
Ensuite, captivant et passionnant parce que
Hervé le Tellier nous balade dans Lisbonne, et dissèque les sentiments amoureux. "En virtuose des jeux de l'amour et du hasard,
Hervé le Tellier veut croire qu'il n'est de destin qui se laisse dompter." (4ème de couverture) Ce Vincent sait agir dès lors qu'il ne le fait pas directement pour lui mais pour un autre ; dès qu'il peut et doit le faire pour sa propre personne, il est totalement timoré ou à contretemps.
Un roman qui me laisse un goût d'amertume pour n'y avoir pas totalement adhéré. Cependant, force m'est d'admettre que l'auteur sait retenir son lecteur par des petites intrigues -amoureuses-, par une écriture à la fois érudite et très accessible. Comme les passages relatifs au roman qu'essaye -encore un essai, une vélléité- d'entreprendre Vincent sur Evariste Galois et Pescheux d'Herbinville, son assassin -en duel- putatif. Ou encore les savoureux paragraphes dans lesquels
Hervé le Tellier cite l'écrivain portugais
Jaime Montestrela : Vincent s'essaye à traduire les Contos Aquosos de cet auteur en français. de petites histoires surréalistes, difficilement traduisibles ou adaptables qui émaillent le texte du roman. Elles sont philosophiques, drôles, sombres, décalées, parlent d'amour, de religion
Que dire de ce roman, sinon qu'il est tour à tour agaçant, long, captivant, passionnant ? Je suis passé par tous les stades m'amenant à ces adjectifs lors de ma lecture.
D'abord agaçant et long, parce qu'on ne sait pas où Vincent veut aller ; on ne comprend pas sa démarche de quitter si tardivement une femme qui l'a fait souffrir, qui l'a fait languir, cruellement, sadiquement. C'est un homme qui ne peut se résoudre à agir. Il subit constamment. Il ne peut pas quitter cette femme, mais néanmoins, dès qu'il en rencontre une autre il tombe sous son charme et se croit amoureux. Mais dès qu'Irène ne montre ne serait-ce que le bout de son nez, il redevient l'homme soumis, malheureux. Il fréquente alors les autres femmes plus pour rendre jalouse celle qui lui est inaccessible que par vrai amour. Il en devient énervant de soumission, de non prise en mains de sa vie. On ne voit pas comment avec un tel manque de personnalité et d'affirmation de soi, cet homme pourrait s'en sortir. Vous pourrez me dire que ce n'est pas parce que le héros n'est pas dynamique ou attirant que le livre ne l'est pas non plus. Alors là, je dis : "Eh bien oui, vous avez mille fois raison, mais je ne peux m'empêcher de m'auto-titiller -c'est une image, bien entendu, rien de grivois dans mes propos. Non mais qu'allez-vous chercher là ?- et je plaide donc coupable : oui, je suis fautif d'avoir du mal à lire les aventures ou mésaventures de gens mous !
Ensuite, captivant et passionnant parce que
Hervé le Tellier nous balade dans Lisbonne, et dissèque les sentiments amoureux. "En virtuose des jeux de l'amour et du hasard,
Hervé le Tellier veut croire qu'il n'est de destin qui se laisse dompter." (4ème de couverture) Ce Vincent sait agir dès lors qu'il ne le fait pas directement pour lui mais pour un autre ; dès qu'il peut et doit le faire pour sa propre personne, il est totalement timoré ou à contretemps.
Un roman qui me laisse un goût d'amertume pour n'y avoir pas totalement adhéré. Cependant, force m'est d'admettre que l'auteur sait retenir son lecteur par des petites intrigues -amoureuses-, par une écriture à la fois érudite et très accessible. Comme les passages relatifs au roman qu'essaye -encore un essai, une vélléité- d'entreprendre Vincent sur Evariste Galois et Pescheux d'Herbinville, son assassin -en duel- putatif. Ou encore les savoureux paragraphes dans lesquels
Hervé le Tellier cite l'écrivain portugais
Jaime Montestrela : Vincent s'essaye à traduire les Contos Aquosos de cet auteur en français. de petites histoires surréalistes, difficilement traduisibles ou adaptables qui émaillent le texte du roman. Elles sont philosophiques, drôles, sombres, décalées, parlent d'amour, de religion
Lien :
http://lyvres.over-blog.com