AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,38

sur 56 notes
5
2 avis
4
3 avis
3
7 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est parce que le plus récent roman d'Hervé le Tellier, Eléctrico W, se déroule à Lisbonne que j'ai été attirée par lui. Même si d'aucuns ont reproché ici et là à l'auteur le fait que la capitale portugaise ait trop peu été mise de l'avant au profit de plusieurs histoires qui s'y déroulent, je ne suis pas de cet avis. Eléctrico W est un roman d'atmosphère, pas un roman sur Lisbonne, et c'est cela qu'annonçait le quatrième de couverture.

Vincent, un journaliste qui a choisi de s'installer à Lisbonne pour fuir une histoire d'amour qui ne menait nulle part, et Antonio, un photographe qui a grandi dans cette ville, lesquels ont déjà eu l'occasion de travailler ensemble sur un livre, se retrouvent le temps d'un procès à couvrir pour un journal français. Les deux hommes se connaissant peu, c'est pour eux l'occasion d'échanger, d'en apprendre davantage sur l'autre, voire même, peut-être de devenir amis. C'est aussi pour les deux l'occasion de découvrir à quel point le monde est minuscule alors qu'ils parlent d'eux, de leur vie, de leurs amours, de leur enfance. Tant et si bien que l'un voudra peut-être changer le cours d'une histoire qui s'est mal terminée en faisant sa propre enquête.

Roman d'atmosphère où Lisbonne est plus qu'une toile de fond, alors que surgissent au fil des pages le bruit du tramway, les terrasses de cafés bien connus, des odeurs, un jardin, détails qui s'additionnent pour rendre la capitale portugaise présente et inoubliable, Eléctrico W, c'est aussi les contes de Jaime Montestrela que Vincent s'amuse à traduire, dessinant par la même occasion une histoire parallèle.

Roman sur le passé, réflexion sur l'écriture, sur le passé, sur le sens de la vie, sur l'amour, Eléctrico W peut se targuer d'être tout ça et Hervé le Tellier de l'avoir mené de main de maître.

Lien : http://lalitoutsimplement.co..
Commenter  J’apprécie          100
Lisbonne, durant le mois de septembre 1985, celui de la mort d'Italo Calvino et du tremblement de terre à Mexico (de magnitude 8,2)Vincent Balmer, un ancien reporter de guerre d'une quarantaine d'années, et Antonio Flores, un photographe de dix ans son cadet, se sont connus à Paris. Relations de travail plutôt qu'amis, ils ont collaboré à un ouvrage dont l'un a écrit les textes accompagnant les images de l'autre et ils ont de l'estime pour leur travail respectif.
Fuyant une histoire d'amour à sens unique, Vincent s'est installé à Lisbonne depuis quelques mois comme correspondant de presse. D'origine portugaise, Antonio, qui a vécu son adolescence dans la capitale portugaise, n'y est pas revenu depuis dix ans. Ils se retrouvent pour couvrir le procès à sensation d'un tueur en série, un jugement en assises qui tarde à débuter.


Au cours de la première soirée, Antonio confie à Vincent le souvenir de « Canard », une jeune fille qu'il a aimée à quinze ans et dont il a été séparé. S'étant connus enfants sur le trajet de la ligne de tramway Eléctrico W, ils étaient vite devenus indispensables l'un à l'autre.
Aux dernières nouvelles, Canard était enceinte… Vincent, amoureux éconduit et insatisfait, écrivain et traducteur velléitaire, incapable de finir une histoire et sans doute désireux de prendre une revanche sur la médiocrité de son existence, entreprend d'accomplir le destin inachevé d'Antonio.
En même temps qu'il reconstitue et raconte l'histoire de Canard, il se révèle au lecteur : gentil mais inconsistant, souvent démuni et maladroit, compliqué, alors qu'Antonio, plus combattif, plus séduisant, apparaît comme son contrepoint. Pourtant, la fin les renvoie un peu dos à dos : secret pour dissimulation, malhonnêteté pour hypocrisie, l'attitude de l'un comme de l'autre ne me paraît pas mieux défendable.

Durant les neuf jours de leur cohabitation, Vincent le narrateur, a pris des notes dans un petit cahier : leurs rencontres avec une série de personnages secondaires qui se révèlent des archétypes féminins, leurs promenades dans Lisbonne, ses ruelles, ses maisons, ses vieux docks, de petits détails qui donnent du crédit à l'histoire.
Après les avoir laissées dormir pendant plus de vingt ans, il les livre en un roman à peine retouché : neuf chapitres au long desquels des intrigues s'ébauchent, se nouent, se déroulent. La confidence d'Antonio est le point de départ d'un enchaînement d'errements et de tergiversations, d'initiatives malvenues, d'événements qu'il se croit capable de maîtriser, de décalages successifs et inattendus. Un bref épilogue achève de lever le voile, refermant les portes sur toutes les histoires entr'ouvertes.

Un rythme lent qui confère au récit nonchalance et sérénité, une construction romanesque sophistiquée, un livre sur les affinités et les sentiments tout en nuances, des histoires multiples qui se chevauchent et s'imbriquent en un univers humain complexe, un travail sur la mémoire et la mise en abîme, j'ai reposé le roman avec l'envie de recommencer la lecture du début, pour en goûter toute la richesse. Mieux encore, le narrateur qui tout en partageant des réflexions sur l'écriture - l'écrivain s'écrivant en train d'écrire – glisse dans le cours du récit, ses traductions d'un auteur portugais méconnu qu'il veut révéler et des pistes de recherche sur la biographie qu'il projette d'écrire, m'a donné le goût de lire les contes, tour à tour fantastiques ou absurdes, de Jaime Montestrela.
Commenter  J’apprécie          60
La première fois que j'ai lu Hervé le Tellier, ce fut une franche partie de plaisir. Avec en mains les Joconde jusqu'à 100, ou sur votre indulgence… je me tortillais littéralement de rire sur la banquette du métro, alors que précisément ce jour-là (cela se lit très vite) toutes les tuiles du monde s'étaient abattues sur moi. La force de cette expérience, son caractère exceptionnel et paradoxal m'ont fait me jeter sur son avant-dernier roman paru en 2009, d'autant que son titre "Assez parlé d'amour" me garantissait de jouir encore de l'humour et de la finesse de ce membre éminent de l'Oulipo. Patatra, la déception fut à la mesure de l'enthousiasme précédent. Non pas parce que ce livre n'est pas drôle - Hervé le Tellier a le droit d'écrire autre chose que des oulipettes à la Joconde et on n'est pas obligé de rire tout le temps même intelligemment... - mais plutôt que ces deux histoires d'amour croisées sont d'un profond ennui. Hervé le Tellier devait d'ailleurs s'en douter car il commence son livre par cette drôle de phrase : ''La planète connut cette année-là son automne le plus chaud depuis cinq siècles. Mais de la clémence providentielle du climat qui joua peut-être son rôle, il ne sera plus question. Ce récit couvre l'espace de trois mois et même un peu plus. Que celle - ou celui - qui ne veut pas - ou plus - entendre parler d'amour repose ce livre.'' Je n'ai pas reposé le livre tout de suite - je ne réponds pas si facilement aux injonctions - mais n'ai pu, malgré toute ma bonne volonté et l'élégance de l'écriture, m'intéresser aux ces pauvres personnages ridicules et caricaturaux, si étroitement localisés dans l'espace, le social, le psychologique. Avec le temps, j'avais évidemment un peu oublié toute cette histoire, avais mis un peu au placard son auteur… Mais lorsque j'ai vu sur les tables de ma librairie le cru 2011 de HLT, je me suis dit qu'il était trop bête de rester sur cette impression désagréable, que l'auteur devait avoir une nouvelle chance de me séduire. Et voilà, pari réussi. Electrico W - les titres des livres de HLT sont à eux-seuls des romans-, a tenu toutes ses promesses. Les ambiances, les lieux, les personnages (les femmes malgré tout me semblent encore un peu stéréotypées...) avaient quelque chose cette fois-ci à me raconter de l'amour, sûrement, de la ville de Lisbonne, c'est sûr, des hommes, peut-être, de l'Histoire, des souvenirs et ce qu' ils nous obligent à vivre. Allez-y, c'est un bon livre.

Commenter  J’apprécie          50
Que dire de ce roman, sinon qu'il est tour à tour agaçant, long, captivant, passionnant ? Je suis passé par tous les stades m'amenant à ces adjectifs lors de ma lecture.

D'abord agaçant et long, parce qu'on ne sait pas où Vincent veut aller ; on ne comprend pas sa démarche de quitter si tardivement une femme qui l'a fait souffrir, qui l'a fait languir, cruellement, sadiquement. C'est un homme qui ne peut se résoudre à agir. Il subit constamment. Il ne peut pas quitter cette femme, mais néanmoins, dès qu'il en rencontre une autre il tombe sous son charme et se croit amoureux. Mais dès qu'Irène ne montre ne serait-ce que le bout de son nez, il redevient l'homme soumis, malheureux. Il fréquente alors les autres femmes plus pour rendre jalouse celle qui lui est inaccessible que par vrai amour. Il en devient énervant de soumission, de non prise en mains de sa vie. On ne voit pas comment avec un tel manque de personnalité et d'affirmation de soi, cet homme pourrait s'en sortir. Vous pourrez me dire que ce n'est pas parce que le héros n'est pas dynamique ou attirant que le livre ne l'est pas non plus. Alors là, je dis : "Eh bien oui, vous avez mille fois raison, mais je ne peux m'empêcher de m'auto-titiller -c'est une image, bien entendu, rien de grivois dans mes propos. Non mais qu'allez-vous chercher là ?- et je plaide donc coupable : oui, je suis fautif d'avoir du mal à lire les aventures ou mésaventures de gens mous !

Ensuite, captivant et passionnant parce que Hervé le Tellier nous balade dans Lisbonne, et dissèque les sentiments amoureux. "En virtuose des jeux de l'amour et du hasard, Hervé le Tellier veut croire qu'il n'est de destin qui se laisse dompter." (4ème de couverture) Ce Vincent sait agir dès lors qu'il ne le fait pas directement pour lui mais pour un autre ; dès qu'il peut et doit le faire pour sa propre personne, il est totalement timoré ou à contretemps.

Un roman qui me laisse un goût d'amertume pour n'y avoir pas totalement adhéré. Cependant, force m'est d'admettre que l'auteur sait retenir son lecteur par des petites intrigues -amoureuses-, par une écriture à la fois érudite et très accessible. Comme les passages relatifs au roman qu'essaye -encore un essai, une vélléité- d'entreprendre Vincent sur Evariste Galois et Pescheux d'Herbinville, son assassin -en duel- putatif. Ou encore les savoureux paragraphes dans lesquels Hervé le Tellier cite l'écrivain portugais Jaime Montestrela : Vincent s'essaye à traduire les Contos Aquosos de cet auteur en français. de petites histoires surréalistes, difficilement traduisibles ou adaptables qui émaillent le texte du roman. Elles sont philosophiques, drôles, sombres, décalées, parlent d'amour, de religion
Que dire de ce roman, sinon qu'il est tour à tour agaçant, long, captivant, passionnant ? Je suis passé par tous les stades m'amenant à ces adjectifs lors de ma lecture.

D'abord agaçant et long, parce qu'on ne sait pas où Vincent veut aller ; on ne comprend pas sa démarche de quitter si tardivement une femme qui l'a fait souffrir, qui l'a fait languir, cruellement, sadiquement. C'est un homme qui ne peut se résoudre à agir. Il subit constamment. Il ne peut pas quitter cette femme, mais néanmoins, dès qu'il en rencontre une autre il tombe sous son charme et se croit amoureux. Mais dès qu'Irène ne montre ne serait-ce que le bout de son nez, il redevient l'homme soumis, malheureux. Il fréquente alors les autres femmes plus pour rendre jalouse celle qui lui est inaccessible que par vrai amour. Il en devient énervant de soumission, de non prise en mains de sa vie. On ne voit pas comment avec un tel manque de personnalité et d'affirmation de soi, cet homme pourrait s'en sortir. Vous pourrez me dire que ce n'est pas parce que le héros n'est pas dynamique ou attirant que le livre ne l'est pas non plus. Alors là, je dis : "Eh bien oui, vous avez mille fois raison, mais je ne peux m'empêcher de m'auto-titiller -c'est une image, bien entendu, rien de grivois dans mes propos. Non mais qu'allez-vous chercher là ?- et je plaide donc coupable : oui, je suis fautif d'avoir du mal à lire les aventures ou mésaventures de gens mous !

Ensuite, captivant et passionnant parce que Hervé le Tellier nous balade dans Lisbonne, et dissèque les sentiments amoureux. "En virtuose des jeux de l'amour et du hasard, Hervé le Tellier veut croire qu'il n'est de destin qui se laisse dompter." (4ème de couverture) Ce Vincent sait agir dès lors qu'il ne le fait pas directement pour lui mais pour un autre ; dès qu'il peut et doit le faire pour sa propre personne, il est totalement timoré ou à contretemps.

Un roman qui me laisse un goût d'amertume pour n'y avoir pas totalement adhéré. Cependant, force m'est d'admettre que l'auteur sait retenir son lecteur par des petites intrigues -amoureuses-, par une écriture à la fois érudite et très accessible. Comme les passages relatifs au roman qu'essaye -encore un essai, une vélléité- d'entreprendre Vincent sur Evariste Galois et Pescheux d'Herbinville, son assassin -en duel- putatif. Ou encore les savoureux paragraphes dans lesquels Hervé le Tellier cite l'écrivain portugais Jaime Montestrela : Vincent s'essaye à traduire les Contos Aquosos de cet auteur en français. de petites histoires surréalistes, difficilement traduisibles ou adaptables qui émaillent le texte du roman. Elles sont philosophiques, drôles, sombres, décalées, parlent d'amour, de religion
Lien : http://lyvres.over-blog.com
Commenter  J’apprécie          40
Le livre est mis en tête de gondole dans pas mal de librairies, sélectionné aussi par le Prix page des libraires que les poilus de Virilo respectent. Et pour cause, il est très agréable à parcourir. On y découvre Lisbonne à travers le cheminement de deux amis journalistes au milieu des années 80. Poète membre de l'Oulipo, Hervé le Tellier manie la langue avec aisance. Toutefois, le récit manque un peu de profondeur et l'on regrettera ici de n'y voir qu'un excellent roman de plage, trop faible candidat pour un Prix Virilo devenu exigent.
Lien : http://prixvirilo.com/2011/0..
Commenter  J’apprécie          30
Septembre 1985, Lisbonne. le journaliste parisien Vincent et le photographe portugais Antonio collaborent pour couvrir le procès d'un tueur en série. Les deux hommes échangent, se confient - brodent au besoin - sur leurs amours, leurs pires souvenirs de guerre en tant que reporters.

Entre roman, carnet de voyage, recueil d'anecdotes, cet ouvrage captive d'emblée et reste plaisant à suivre jusqu'à la fin, et pourtant... Il y est peu question du serial killer - dommage, c'est l'élément qui m'a fait choisir ce livre... En outre, le méli-mélo amoureux à géométrie variable, tantôt triangulaire, tantôt protéiforme - et qui est en fait véritablement la trame de l'ouvrage - ne m'a pas convaincue. Les femmes en scène m'ont paru particulièrement peu crédibles, caricaturales à souhait (la musicienne fantasque, mutine et passionnée, la parfaite garce allumeuse, la jeune fille enceinte délaissée...). Autant de clichés qui alourdissent l'intrigue, plombent les échanges masculins intéressants, et, de mon point de vue, nuisent au récit pourtant riche par ailleurs.

Commenter  J’apprécie          30
Des personnages humains et touchants, dans l'ordinaire. Il autorise un trait de caractère plus fougueux et audacieux pour les femmes, qu'il veut d'ailleurs plutôt filles, dans la même lignée que celles qui font vivre les romans d'Alexandre Jardin. Ils ne font tous que se frôler, se désirer sans aucun retour, une jolie course poursuite sans trésor, si ce n'est la poésie et l'acharnement qui en découlent. de Lisbonne on ne voit pas grand chose, mais on se balade avec Vincent comme avec un vieil ami qu'on écoute et qu'on comprend. En bref, c'est une belle histoire qui se lit d'un trait et qui a un petit goût de printemps sympathique, avec les jupes des filles et tout.

J'ai aussi - ou surtout - beaucoup aimé les Contes Aqueux de Jaime Montestrela, que l'auteur cite partiellement dans ce livre et qui sont comme le petit chocolat qui va bien avec le café, qui rythment l'histoire de façon très onirique et drôle.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
Commenter  J’apprécie          20



Lecteurs (114) Voir plus




{* *}