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3,6

sur 180 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai adoré La Justice de l'ancillaire.
Premier point , assez critiqué ici : cette écriture au féminin. J'ai trouvé ça assez déroutant au début, mais vraiment passionnant, et très bien traduit en français : écrire "la cousin" plutôt que "la cousine" oblige à se poser la question du genre de chaque nom. Est ce normal que, en français, chaque terme soit à priori masculin, puis qu'on ait à le féminiser ? C'est la structure de notre langue, on y est habitué, mais dans une autre société où le féminin est le genre dominant (grammaticalement en tout cas) , ça parait normal d'avoir autre chose. En tout cas c'est une idée originale, et lourde de sens.

Deuxième point : l'univers , vraiment intéressant. C'est l'empire romain (séparation civilisé/barbares, religion, expansionnisme, etc..) dans l'espace. Je l'ai trouvé très réaliste, pas starwarsy pour un sou. Pas tout à fait de la hard SF mais presque.

Troisième point l'histoire : le plus important bien sûr, une structure cependant assez classique.

Dernier point, le meilleur : la héros. ( ^^ ). Une IA, incarné dans un corps humain, en quête de quelque chose. Et comme dans tous les bons livre de SF, la même question; qu'est ce qu'être humain ? Pourquoi agir ainsi ? Pour éclaircir cela , quelques flash backs bien amenés, et le contrepoint amené par la maitre du Radch , fascinant.

Donc voilà pour moi un prix Hugo très largement mérité par son univers et sa héros.Je précise que je suis fan de Vernor Vinge et que "ancillary justice" est un des meilleurs livre depuis "au tréfonds du ciel" et "un feu sur l'abîme"
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Une oeuvre assez complexe qui ravira, séduira les amateurs de singularité. Un roman particulièrement humain, tout en étant une quête froide de vengeance, de justice. Justice ou vengeance, cet éternel dilemme ...
L'auteure réussit un vrai tour de force en nous mettant dans la peau de cultures vraiment étranges et en parvenant à nous faire partager, par exemple, les ressentis d'une Intelligence artificielle partagée en "segments".
C'est un livre à vivre, où les ambiances, les dits et non dits sont essentiels à la trame (musclée) dur récit.
Ne vous trompez pas, c'est un space opéra et pas un bouquin mièvre.
Accrochez-vous cependant au début, car trouver ses marques n'est pas chose aisée dans cette aventure.
Juste un petit tuyau : Justice et Mercy sont des classes de vaisseaux.
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Breq est une ancillaire. D'apparence humaine, elle n'est en fait qu'un corps humain qui a été réanimé pour contenir l'IA d'un vaisseau. Elle a cependant une particularité qui la différencie des autres ancillaires : son vaisseau n'existe plus et elle en est la dernière incarnation. Que s'est-il passé il y a 19 ans, et comment Breq va-t-elle se venger de ce qui lui est arrivé ? C'est là tout l'enjeu de ce premier tome.

J'ai vraiment passé un excellent moment avec ce début de trilogie, même si je dois reconnaître que ça n'a pas toujours été simple. L'histoire commence avec une alternance entre deux périodes : le présent où Breq tombe sur un personnage de son passé qu'elle pensait mort depuis mille ans, et un passé où elle était encore complète, où son vaisseau était intact et où elle était incarnée dans de nombreux corps.

Si je n'ai jamais eu le moindre souci avec la première timeline, la seconde m'a semblé beaucoup plus ardue puisque c'est celle où l'autrice met vraiment en place son univers, sans jamais tenir la main des lecteurs. Ainsi, il n'est pas forcément très facile de comprendre l'organisation des différentes classes de vaisseaux, et encore moins l'organisation militaire à bord de ces vaisseaux. Par exemple, la dénomination des soldats est assez compliquée (en VO, Breq est initialement appelée Justice of Toren One Esk Nineteen) et ça demande à la fois du temps et un peu de lâcher prise pour assimiler tout ça. Cependant, le reste de l'univers est bien plus abordable et on finit par s'y faire.

Une des grosses particularités de cet univers, et plus spécifiquement de l'Empire Radch est un rapport au genre complètement différent de ce qu'on connaît dans notre société. Pour les Radchaai, la notion même de genre ne semble pas exister et l'on utilise systématiquement des pronoms féminins pour tout le monde.

J'ai trouvé ce concept d'autant plus intéressant qu'on voit régulièrement Breq interagir avec d'autres peuples, dans d'autres langues, pour lesquels cette notion de genre existe, et on peut voir la difficulté qu'a Breq à genrer ces personnes correctement, et les réactions que cela suscite quand elle se trompe.

Au-delà de cette approche très moderne de la question du genre, cette série aborde allègrement des questions de colonialisme puisque l'entièreté de l'Empire Radch se fonde sur une suite d'annexations permettant, selon les Radchaai, d'apporter la civilisation à d'autres peuples. On peut vite constater l'élitisme, le mépris et le sentiment de supériorité du colonisateur (ou plutôt la colonisatrice dans cet univers) sur les peuples autochtones.

Je ne tiens pas en dire plus sur l'intrigue, et j'ai l'impression d'avoir déjà beaucoup dévoilé du worldbuilding mais je ne savais honnêtement pas trop comment parler de ce livre sans aborder ces différents points qui sont quand même très structurants pour cet univers.

Cette trilogie peut sembler un peu intimidante de prime abord mais elle est bien plus abordable qu'il n'y paraît, et les thématiques sont trop intéressantes pour passer à côté (d'après moi). En plus, les tomes sont plutôt courts !
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Lu en VO.
Ancillary Justice a été une excellente surprise, à la fois en tant que science-fiction, avec beaucoup d'idées intelligentes et originales dans la construction de l'univers, mais aussi à la fois en tant que récit, qui nous fait nous attacher progressivement à la narratrice et aux personnages auxquels cette dernière tient.
Il est difficile de discuter le scénario sans en dire trop, car l'une des forces du roman est dans la révélation progressive du passé et l'établissement progressif de l'univers, des adjuvants et des opposants, des enjeux de la quête du personnage principal.
On y suit donc le trajet d'une intelligence artificielle, celle du vaisseau de transport de troupe de l'empire Radch, Justice of Toren. On comprend vite que dans cet univers, les AI peuvent se projeter simultanément dans de multiples corps "auxiliaires" comme dans autant de coquilles vides (d'origine humaine, généralement des prisonniers de guerre récupérés lors d'annexions), et que pour des raisons que la narration révèle progressivement, Justice of Toren a été détruite, ne survivant plus que dans un seul auxiliaire. Cette dernière, sous le faux nom de Breq, est en quête de vengeance, une vengeance qui pourrait bien avoir d'énormes répercutions.
En parallèle de cet arc narratif, on suit plus particulièrement One Esk, l'une des auxiliaires de Justice of Toren, au service d'une de ses lieutenants vingt ans auparavant, qui va être malgré elle entrainée dans un réseau d'intrigues potentiellement mortelles.
L'une des forces du roman est bien entendu le point de vue de One Esk/Breq/Justice of Toren : la multiplicité de ses points de vue, la teneur de ces derniers, par définition inhumains et mécaniques et pourtant possédant une personnalité propre, l'exploration de sa nature et de ses loyautés, qu'elle ne comprend elle-même pas toujours.
L'aspect de diversité des cultures extraterrestres et de leur altérité est aussi extrêmement bien rendue, épaulé notamment par un parti pris de l'auteur que je trouve brillant : la langue d'origine de Justice of Toren ne différencie pas les sexes, et tout le monde est de genre féminin par défaut quelque soit leur sexe biologique, ce qui insuffle un twist très intéressant à la narration et accessoirement pause de gros problèmes à Justice of Toren quand elle doit interagir avec des races ou des peuples qui eux ont une différenciation des sexes et risquent de se vexer si elle se trompe.
Le roman met un peu de temps à se lancer, mais est vite très prenant, et se fini en une traite, ne laissant que le choix de se précipiter sur le second tome.
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J'avais de grandes attentes avant de débuter la lecture d'Ancillary Justice, ce roman ayant reçu 5 prix majeurs de SF dont les Hugo, Locus et Nebula, excusez du peu. Eh bien je n'ai pas été déçu.

Une des forces de ce space opera est le traitement du personnage central de Breq, un "ancillary" (auxiliaire), c'est à dire un des nombreux soldats au corps humain contrôlés par l'intelligence artificielle d'un vaisseau de guerre. le début du récit est particulièrement réussi, raconté par ce narrateur aux multiples corps, à la conscience à la fois unie et éclatée entre un vaisseau gigantesque vieux de plusieurs millénaires et ses différents ancillaries. le style rythmé nous fait suivre les aventures de cette IA, à la fois humaine et surhumaine, dans un univers aux éléments SF à la fois originaux et cohérents.

Un futur classique !
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⚠ Ne (re)lisez pas le résumé avant de le commencer, il est trop spoilant.

Nous suivons notre protagoniste sur deux temporalités, son passé et son présent, dans un monde futuriste qui est dirigé par La maître du Radch. Nous apprenons au fur et à mesure quel est son but, l'état politique de son monde et qui il est vraiment.

J'ai passé du temps à essayer de comprendre qui il était mais cela ne m'a pas gênée dans l'avancée de l'intrigue qui est très prenante. Les personnages secondaires sont très intéressants et ont une importance dans le développement du récit.

Je retiendrais le personnage de Awn qui est très humaine et celui de Seivarden qui tape sur le système mais qui fini par surprendre.

J'ai adoré le principe des ancillaires même si pour le coup je ne m'attendais pas à ce système de création 😱

En bref, un quasi coup de coeur 💜 et je me prévois le tome 2 en mars😁

Je compte bien finir cette saga cette année 😉
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Après avoir vu passer quelques avis positifs et au vu du nombre de prix que le premier tome de cette série à remporter, je me suis lancée dans ce livre un peu les yeux fermés (pour tout vous dire, lire de cette manière ce n'est pas très pratique…) espérant sortir de la « panne de lecture » qui me tient depuis presque trois mois.

Au premier abord, sortir de cet état avec ce livre en particulier, ben ce n'était tout simplement pas gagné.
Ann Leckie signe un premier roman à la fois novateur, dense, captivant et compliqué.

Novateur. L'auteur joue avec les codes du genre, par exemple le pluriel n'est plus masculin mais féminin et les métiers sont féminisés. Surprenant au départ, un peu compliqué par moment mais tout bonnement agréable ces quelques changements m'ont permis d'être plus attentive au récit, il me fallait une certaine concentration pour correctement suivre l'intrigue. D'ailleurs durant le début de ma lecture je me suis surprise à me demander si cet univers n'était pas constitué uniquement de femmes.
Ensuite j'ai découvert l'idée qu'un vaisseau pouvait être une intelligence artificielle, avec un développement si poussé que les émotions pouvaient être ressenties.

Dense. Ann Leckie ne se contente pas de proposer un univers féminisé à souhait, elle en propose un qui est à la fois riche de nouveaux termes, de nouvelles divinités et de nouveaux codes. Ainsi, il existe autant de religions et de modes de prières qu'il n'existe de planètes (et encore je suis sans doute loin du compte). le cérémoniale de certaine situation est décrit avec juste ce qu'il faut d'informations (on se met à avoir envie d'une bonne tasse de thé très rapidement) pour être accessible sans être indigeste.

Captivant & Compliqué. L'on suit en fait deux récits s'alternant d'un chapitre à l'autre et alternant le présent et le passé. Cette dualité a insufflé un certain rythme à l'ensemble de ma lecture, trouvant fascinant l'écho qui se créait entre eux.
D'autre part, l'intrigue en elle-même n'a certes rien de neuf (non la vengeance, ça n'a rien de neuf) mais c'est la manière dont l'auteur a traité cette thématique qui est particulièrement intéressante mais aussi particulièrement compliquée à aborder en tant que lecteur. La méchante est particulièrement bien traitée, un personnage et une situation qui m'étaient totalement étrangers. Les 100 dernières pages m'ont tenue de bout en bout, il y a bien quelques passages qu'il a fallu que je relise pour être sûre de bien comprendre l'enchaînement des événements.
Pour savoir qu'Un Esk est tout à la fois un humain et un réceptacle pour une forme d'IA, ça m'a pris quelques pages et quelques retours en arrière pour le comprendre et c'est là le reproche que j'aurai à faire au récit. Certaines informations primordiales sont apportées trop tardivement, et ne permettent pas une compréhension pleine et entière des enjeux qui se déroulent sous nos yeux. J'aime bien être dans une sorte de brouillard qui se dissipe au bout d'un certain temps, mais là le smog était trop dense et même les explications étaient peu abordables.

Ces difficultés ne m'ont, bien entendu, pas empêché de vraiment apprécier ce récit (j'espère que vous l'aurez compris).
Je tiens également à souligner le travail de traduction de Patrick Marcel, impressionnant tout simplement !

En Bref : Une pépite, un peu dure à croquer certes mais renfermant tellement de choses savoureuses ! Un récit très complet qui pose de nombreuses questions, place la féminité au premier plan et propose une « méchante » des plus atypiques. A dévorer d'urgence !
Lien : http://amarueltribulation.we..
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L'intelligence artificielle d'un vaisseau de guerre est capable de s'incarner dans des" auxiliaires", espèces de zombies décérébrés obtenus à partir de prisonniers.
Une fois possédés par l'AI, ceux-ci font partie d'une conscience collective.
Justice of Toren se retrouve pensionnaire d'un seul corps suite à la destruction du vaisseau.
Un roman passionnant parvenant à faire ressentir cette impression de conscience répartie coincée dans un seul corps.
Beaucoup de finesse dans un univers d'une rare cruauté et d'un profond cynisme.
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Le meilleur bouquin de sf depuis longtemps. le genre des personnages ne doit pas vous arrêter,puisque si vous réfléchissez une minute, on regarde là des IAs et des robots biologique et qui est assez malin pour donner un sexe à un ia ou une logicielle ou un/e clone.
Autrement c'est l'habituel lutte pour le pouvoir entre nazis brun ou noir et pour les humains, c'est circulez il n'y a rien à voir.
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Belle épopée. Il a fallu que je m'accroche les cent premières pages car le monde est totalement différents et tout n'est pas expliqué. Mais après l'effort... le réconfort. Belle lecture
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