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Une nouvelle d'une quarantaine de pages, suivie d'environ vingt-cinq pages de contexte sur l'autrice, le texte proprement dit et la période à laquelle il a été publié initialement. Cette formule permet à l'éditeur, le passager clandestin, de proposer à petits prix des textes un peu anciens (du début des années soixante à la fin des années quatre-vingt-dix environ), choisis en principe parce qu'ils traitent de problèmes qui n'en étaient pas encore tout à fait au moment de leur écriture. La présentation de la collection se conclut ainsi par la jolie formule "quand les futurs d'hier annoncent notre présent".

La nouvelle de Tanith Lee décrit ainsi un avenir bien sombre, sur un fond classique de retombées radioactives et de partition entre riches-sous-cloche et pauvres-qui-se-débrouillent-dehors. Elle vaut surtout pour le récit à la première personne d'une jeune fille qui aurait pu être présentée comme une victime et se révèle plutôt satisfaite d'un destin qu'elle n'a pas choisi. C'est bien écrit, ni trop long ni trop court, et le texte a plutôt bien vieilli. On notera tout de même que la traduction n'a pas été revue depuis la première traduction en français, dans Univers 1988.

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Pleurons sous la pluie est une nouvelle dystopique de l'autrice anglaise Tanith Lee. Publié en 1987, ce récit vient d'être réédité aux éditions du Passager Clandestin dans la collection dyschroniques, agrémentée de la traditionnelle postface synchronique caractéristique de ladite collection.

Avec Pleurons sous la pluie, Tanith Lee nous offre un récit d'un féminisme subtil et discret, sans militantisme ostentatoire, laissant toute sa place à l'empathie du lecteur/trice. Si cette histoire a quelque chose de sidérant, c'est sans nul doute parce qu'elle semble à la fois totalement irréelle et parfaitement crédible. Et si on parvient à y croire, c'est qu'il doit y avoir un peu de vrai dans cette représentation d'un monde où, encore aujourd'hui, être jeune et jolie semble rester un atout majeur dans bien des domaines. Un atout, ou une contrainte…
Chronique complète sur le blog !

Lien : http://les-carnets-dystopiqu..
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Pleurons sous la pluie est une nouvelle dérangeante qui dresse un portrait plutôt réaliste de l'injustice climatique où la survie amène à accepter l'inacceptable. C'est aussi un texte qui surprend par les décisions de ses personnages qui n'entrent pas dans ce qu'on a l'habitude de lire dans un récit du genre.

Critique complète sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
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Fonctionnant beaucoup mieux que le mythique ruissellement vers les pauvres de la richesse accaparée par les nantis : celui des retombées nucléaires. Une novella choc de 1987.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/04/14/note-de-lecture-pleurons-sous-la-pluie-tanith-lee/

Le spectre des retombées nucléaires, des contaminations, des surmortalités et des dégâts génétiques qu'elles induisent n'a pas disparu avec les pics de la Guerre Froide et de la Destruction Mutuelle Assurée (dont l'acronyme américain si curieusement explicite, MAD, ne peut pourtant pas nous faire oublier qu'elle fut un temps la doctrine officielle valant challenge entre les deux superpuissances issues de la deuxième guerre mondiale). Tchernobyl et Fukushima demeurent dans toutes les mémoires à peu près raisonnables, les risques de prolifération militaire ne semblent hélas pas localisés uniquement dans les fictions des techno-thrillers, et même les installations civiles les plus sûres restent dans de nombreux cas à la merci de programmes de cost reduction à vue beaucoup trop courte et à l'avidité contagieuse qui sous-tend – on ne le sait que trop – de larges pans du capitalisme tardif.

L'originalité de cette novella de Tanith Lee (que l'on connaît sans doute davantage en France pour sa fantasy que pour sa science-fiction électique et rusée), novella publiée en 1987 (un an après Tchernobyl, donc) et traduite par Iawa Tate en 1988 pour l'anthologie Univers 1988 de J'ai Lu (avant d'être rééditée en février 2024 chez le Passager Clandestin), tient sans doute, sur ce thème science-fictif ayant longtemps alimenté craintes et angoisses, à tort parfois mais aussi à raison, à la fermeté et à l'ingéniosité avec lesquelles elle mêle les conséquences sanitaires à moyen et long terme de retombées nucléaires massives aux organisations sociales et politiques d'époque (et toujours très contemporaines – que l'on se rassure, si l'on ose dire) en matière de ségrégation portée par l'argent et par le pouvoir qui en découle inévitablement – poussant la logique de la gated community englobante à un degré que ne renierait sans doute pas le film « Bienvenue à Gattaca » (1997) d'Andrew Niccol, pourtant construit sur des prémisses bien différentes.

Dans « Pleurons sous la pluie », le ruissellement des nucléotides et des rayonnements fonctionne beaucoup mieux que celui, toujours fantasmé encore de nos jours, de la richesse, et atterrit bien in fine et avant tout sur les corps des moins nantis et des authentiquement pauvres, réduits à monnayer une santé forcément provisoire et devant tout à la chance (et aux écarts-types statistiques) auprès de celles et ceux qui vivent sous cloche, dans le luxe (absolu ou relatif, c'est affaire d'appréciation et de goût), en tout cas à l'abri. L'ironie subtile, la tonalité benoîtement désespérée et le sentiment de sort inéluctable – et accepté – qu'a su établir ici l'autrice britannique de « Ne mords pas le soleil » et de « La forêt électrique », pour ne citer que deux titres majeurs d'une créatrice beaucoup trop sous-estimée de nos jours, forcent l'admiration.

On devrait dire beaucoup plus souvent sur ce blog (et on tâchera de le faire dans les mois qui viennent) tout le bien que l'on pense de la collection Dyschroniques conçue il y a maintenant plus de dix ans par les éditions le Passager Clandestin (transmises en 2019 à trois jeunes éditrices sous forme de SCOP) : en rééditant ou en traduisant parfois pour la première fois en français des textes courts à forte implication sociale et politique, parus pour leur grande majorité entre 1945 et 1980, elles montrent comme bien peu, non pas le pouvoir prophétique de la science-fiction (pouvoir supposé qui n'a au fond que bien peu d'intérêt réel, lorsqu'il n'est pas simplement accidentel – l'art n'a pas nécessairement pour vocation première de se faire le substitut de la prospective ou du scenario planning lorsqu'ils sont défaillants), mais la capacité justement de ce genre littéraire particulier (dont les frontières sont heureusement plus que jamais mouvantes) à signifier l'inaction systémique que le capitalisme produit lorsqu'il n'y a pas de perspectives solides de profit à court (ou parfois à moyen) terme : sur bon nombre de thèmes, ces textes d'anticipation parfois fort sauvages ou foncièrement dramatiques, nous montrent a contrario pourquoi et comment rien ne change – ou dans le sens de la dégradation, bien entendu – là où cela devrait pourtant absolument bouger.

Que ce soit à propos d'informatique (chez le Murray Leinster de « Un logique nommé Joe » en 1946, chez le Fritz Leiber de « le pense-bête » en 1962, chez le Roger Zelazny de « le temps d'un souffle, je m'attarde » en 1966, par exemple), d'emprise délirante de l'économie (chez la Ann Warren Griffith de « Audience captive » en 1953, chez le Robert Sheckley de « La montagne sans nom » en 1955, chez le Mack Reynolds de « le mercenaire » en 1962, parmi bien d'autres) ou encore de surveillance et de répression du « subversif » (chez le Lino Aldani de « 37° centigrades », chez le Mack Reynolds de « Les gaspilleurs » – dont on vous parlera prochainement sur ce blog -, ou encore chez le Steven Saylor de « Insecticide » en 1986), ou de tant d'autres thèmes essentiels, les Dyschroniques proposent des lectures particulièrement précieuses pour mieux appréhender dans le temps long ce qui se passe ici et maintenant – et mobiliser en conséquence notre sentiment d'urgence.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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« Quand les futurs d'hier racontent notre présent. » : la phrase qui clôt la présentation de la collection « Dyschroniques » des éditions le passager clandestin résume à elle seule cette novella de Tanith Lee. En 1987, l'autrice britannique imagine un monde où la chaleur est devenue la norme et où les pluies sont si nocives qu'elles obligent la population à rester confinée. Mais aujourd'hui, Greena et sa mère ont rendez-vous au Centre avec un homme, un nanti, de ceux qui vivent sous le dôme qui les protège des feux ardents du soleil et de la contamination des pluies. le Centre est une société à l'abri de la détérioration du monde, un espace préservé où la nature et les humains peuvent s'épanouir, un monde reconstitué et surtout un espoir pour ceux qui n'ont pas la chance, ou plutôt les moyens d'y résider. La seule façon pour eux d'y entrer, de s'y faire une place est de se faire repérer, de s'y faire admettre, de se faire acheter. Aujourd'hui Greena ne doit pas laisser passer sa chance.
Ce bref et terrifiant récit qui met en lumière les différences de classe, encore accentuées dans un monde gagné par la pollution. L'argent ne fait peut-être pas le bonheur mais il contribue ici à préserver un mode de vie pour ceux qui en ont les moyens, pendant que les autres composent tant bien que mal avec ce qui leur reste. À l'heure où le dérèglement climatique n'est plus un récit de science-fiction, Pleurons sous la pluie fai écho à l'actualité et à l'avenir proche de manière saisissante.
Le point fort de cette petite collection, en plus d' « exhumer des nouvelles de science-fiction et d'anticipation », est la contextualisation qu'elle propose, situant aussi bien les auteurs dans leur courant que l'écriture du texte dans l'actualité de son époque. Une jolie découverte à tous les niveaux !
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Dans cette nouvelle, Tanith Lee nous raconte l'histoire d'une jeune fille qui vit avec sa mère et ses frères et soeurs dans un futur où les pluies sont radioactives et un risque mortel. Seuls les riches sont capables de s'en protéger tandis que les pauvres doivent tenter de survivre comme ils le peuvent. Mais la mère de l'héroïne a un plan et prépare depuis longtemps sa fille à épouser quelqu'un de riche pour lui permettre, elle aussi, de survivre.
Nouvelle fascinante imbibée des craintes nucléaires et de leurs retombées mais aussi écologiques de l'époque à laquelle elle a été écrite (un dossier passionnant vient d'ailleurs éclairer le sujet à la fin de la nouvelle), le récit est d'autant plus intéressant et terrifiant qu'il reste très actuel. J'ai été particulièrement saisie par la voix de cette jeune fille qui accepte son destin avec une grande facilité et une certaine joie, par cette mère aux manières glaçantes et pourtant capable d'amour et de compassion. C'est tout à fait inhabituel dans un récit du genre, et ainsi très déstabilisant. Mais c'est aussi sans doute pour cela que j'ai particulièrement aimé cette nouvelle, malgré une fin un peu abrupte. Je découvre Tanith Lee avec ce petit livre, j'ai maintenant très envie d'aller en lire plus de cette autrice. Merci beaucoup au Passager Clandestin et à Babelio pour cette découverte dans le cadre de Masse Critique !
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On reste en apnée tout au long de cette nouvelle, sans jamais savoir à quoi s'attendre. C'est oppressant, déstabilisant, intriguant. J'ai beaucoup aimé ce que l'auteure nous laisse entrevoir mais pour le coup, je suis déçue que ce soit juste une nouvelle. J'aurais adoré en lire plus.
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