Quelque part en Occident

Pour ma seconde critique sur Babelio, je vous partage mon avis sur ce livre paru chez un éditeur québécois, et malheureusement passé sous les radars en France. Après un premier roman déconstruisant les modèles traditionnels dans nos relations amoureuses, Stéphane Lefebvre continue de mettre en lumière nos propres préjugés, cette fois vis à vis de l'Islam.

Le roman alterne les voix de deux personnages centraux qui semblent, au départ, bien opposés: Rachid, immigrant musulman, tente de s'intégrer tant bien que mal dans une société occidentale qu'il a du mal à comprendre. Jean-Pierre, cadre récemment divorcé, se trouve par hasard plongé dans un monde musulman bien éloigné de son réseau social habituel.

Une amitié mêlée de curiosité se développe entre eux deux, mais les questionnements et les doutes demeurent. La mosquée de Rachid n'abrite-t-elle pas d'ailleurs de dangereux terroristes?

Grâce à une construction efficace, et à un suspens grandissant au fil des chapitres, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire d'une traite ce roman atypique. Stéphane Lefebvre joue avec nous et interroge notre relation à l'islam, et à la différence en général.

Parler de l'islam, du terrorisme et de l'intégration était un pari très risqué dans l'ambiance actuelle. En évitant les caricatures, Stéphane Lefebvre a réussi ce roman, qui constitue, au final, un très bel appel au dialogue.