AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,86

sur 559 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Solaris" occupe une place à part dans la SF. Certes, le concept d'une exoplanète surprenante relève bien de ce domaine. Mais, dans ce roman, la place de l'aventure et de la science est très restreinte. Le lecteur se trouve enfermé avec le héros (Kris Kelvin) dans un huis-clos particulier: une station spatiale dédiée à des expériences scientifiques sur la planète Solaris. Celle-ci présente une particularité absolument unique: elle est recouverte par un océan de matière protoplasmique, aux formes multiples et évolutives. Dans le passé, considérant que cet océan pouvait constituer une forme de vie, des scientifiques ont longuement tenté d'entrer en contact avec lui, mais sans aucun succès. Quand Kris Kelvin arrive dans la station, il est surpris et même choqué par l'attitude très bizarre des quelques scientifiques qui continuent à occuper les lieux. Mais, peu après, il découvre auprès de lui... son épouse qui, pourtant, s'est suicidée plusieurs années auparavant ! Ainsi, il se retrouve dans la même situation que ses collègues, eux aussi hantés par d'étranges apparitions. Le héros est troublé; mais il comprend que cette créature est seulement un simulacre créé par l'océan de Solaris, qui en a "puisé" tous les éléments dans son cerveau . Kris Kelvin décide de s'en débarrasser - cruellement - mais la créature qui a l'apparence de son ex-femme revient peu après, identique à elle-même...

Tout le récit est une descente aux enfers - étrange plutôt que glauque - pour le héros, qui se trouve confronté à des "remontées" provenant de recoins de son esprit, et plus spécialement au souvenir d'épisodes douloureux de sa vie personnelle. Si voyage il y a, il est intérieur. Le rythme est volontairement lent, avec même quelques longueurs. C'est donc un roman très spécial, dont on peut sortir vraiment perplexe et troublé. Je l'ai aimé, mais je le considère sur un autre plan que les autres romans de SF. (A noter que le film qui en a été tiré m'a franchement déçu).
Commenter  J’apprécie          60
e me souviens avoir été totalement bluffé par ce bouquin, même si je ne comprenais pas trop certains passage: je voulais, tel un scientifique, découvrir la nature de cet océan.
Lien : http://book-otheque.blogspot..
Commenter  J’apprécie          00
Depuis sa découverte, il y a plus d'un siècle, Solaris fait les délices et les tourments de la communauté scientifique terrienne. Entièrement couverte d'un océan aux comportements imprévisibles et fantastiques, cette mystérieuse planète hébergerait de la vie. Mais quel type de vie exactement et comment entrer en contact avec elle ? Deux difficiles questions qui n'ont toujours pas trouvé leurs réponses malgré des décennies de recherche acharnée. Passionné depuis toujours par Solaris et ses énigmes, le docteur Kelvin se rend pour la première fois sur la planète où l'attend une désagréable surprise. Dans la station Solaris à moitié désertée, les quelques membres de l'équipe scientifique restants semblent dévorés par l'angoisse et la paranoïa, mais aucun n'accepte de révéler au nouvel arrivant les raisons de cette déliquescence. L'existence de Kelvin va brutalement basculer quand il fait la rencontre en chair et en os d'une jeune femme qu'il a aimée jadis, Harey. La belle, la charmante, la si sensible Harey qui s'est suicidée dix ans auparavant sur Terre après leur rupture… Entre terreur et espoir, Kelvin va tenter de percer le Mystère Solaris afin de sauvegarder sa santé mentale et, par la même occasion, celle des autres habitants de la station.

« Nous ne recherchons que l'homme. Nous n'avons pas besoin d'autres mondes. Nous avons besoin de miroirs. » C'est peut-être dans cette phrase lâchée par un membre de la station à bout de nerfs que réside toute l'essence de « Solaris », étrange roman à la frontière du récit de science-fiction et du conte philosophique. L'errance de l'homme dans l'Espace n'y est pas motivée par la soif de découverte ou la curiosité, mais par le besoin d'y retrouver une image de l'humanité sublimée : l'homme-conquérant, l'homme-explorateur, l'homme-héros. Mais que se passe-t-il quand l'Espace nous tend soudain le miroir tant désiré ? Comment supporter la cruauté, l'impitoyable véracité de ce reflet-là ? Avec finesse et brio, Stanislas Lem explore les tréfonds les plus douloureux de l'âme de ses personnages et nous livre une fascinante leçon sur l'être humain et son rapport à l'Inconnu. Ecrit dans un style un peu froid et comportant quelques longueurs, « Solaris » n'en reste pas moins un récit d'une indéniable profondeur et agréablement atypique : de la bonne science-fiction à l'ancienne, engagée et subtile, qui captivera les amateurs de Bradbury et d'Asimov.
Commenter  J’apprécie          331
Une planète océan vivante et pensante... deux soleils ...une station spatiale...
des scientifiques ... la présence de personnes décédées...
L'alchimie est là pour un roman original et troublant.
Mélange de science fiction et de littérature psychologique, Stanislas Lem , auteur polonais écrit Solaris en 1961... les connaissances de l'époque donne à ce livre une ambiance intemporelle.

Commenter  J’apprécie          40
Solaris, c'est cette planète si éloignée de la Terre qui a fait tant débats il y a deçà plusieurs décennies, une espèce d'océan aux comportements imprévisibles et mouvants. Une station orbitale y avait été envoyée pour la comprendre, pour l'appréhender, la démystifier, même. Mais le contact ne fut pas simple et incompréhensible. le temps s'écoula, lentement, les résultats ne vinrent pas et les crédits budgétaires diminuèrent de façon drastique. Aujourd'hui, la station est quasiment à l'abandon lorsque Kelvin, solariste convaincu et grand psychologue de formation, y atterrit après un long voyage depuis la Terre de plusieurs mois…

Mais quels sont les évènements qui ont précipités la chute de la station orbitale. A son bord, il n'y reste plus que deux personnes, et… des visiteurs ! Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Ces « visiteurs » sont arrivés peu de temps après que les membres de l'équipage envoyèrent une dose massive de rayon X afin de faire réagir l'océan à ces nouveaux stimuli. Est-ce Solaris qui les enverrait pour engager un contact ?

L'homme n'est pas prêt pour certains voyages.

Qui sont ces « visiteurs » ? Simplement des images psychiques enfouis tout au fond de l'esprit des visités, simplement des êtres faits n'ont pas de chair et de sang mais de pensées humaines que l'homme a voulu oublier. Sur le plan humain, ils se régénèrent indéfiniment et semblent plus « vrai » que nature.

L'homme est un conquérant et dans ce but, il n'a pas hésité à bombarder une planète inoffensive sans même en étudier les conséquences à court - moyen - long terme. Il voulait savoir pour dominer. Il a reçu en échange non pas des extra-terrestres mais des visiteurs issus de son propre cerveau... dans les profondeurs les plus enfouies de la mémoire. Et ce qui a été stocké au plus profond de la mémoire, ce qu'on a tenté d'oublier, ce qui a été refoulé est forcément douloureux, profondément douloureux...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
Commenter  J’apprécie          280
Un beau roman métaphysique plus encore que de science fiction qui mêle histoire d'amour, réflexions intimes ou philosophiques et de puissantes évocations de paysages imaginaires.
Commenter  J’apprécie          10
Solaris
Traduction : Jean-Michel Josienko

Comme on avait offert à mon mari le film de Sodenbergh et que celui-ci m'avait laissée sur ma faim (et une fois de plus à me demander pourquoi, mais pourquoi diable les Américains ne peuvent pas se dépêtrer : 1) de la culpabilité judéo-chrétienne ; 2) de la tradition du "happy end" Shocked), j'ai acheté le livre de Stanislas Lem.

Et alors là, par contre, j'ai adoré.

D'accord, officiellement, "Solaris" est une oeuvre de Science-Fiction. D'accord, son action se passe dans une station spatiale vouée à l'étude de l'étrange planète qui fournit son titre au roman. D'accord, Lem utilise les données habituelles de la SF. Et pourtant, ce roman est en fait l'actualisation d'une interrogation immémoriale : d'où venons-nous ? pourquoi sommes-nous là ? ...

J'avoue d'ailleurs être restée pantoise de constater qu'un écrivain polonais, et donc fortement imprégné par un catholicisme rétrograde, avait pu se livrer à une analyse aussi percutante du mystère des origines. Sa formation scientifique y est certainement pour quelque chose. (Si l'on tient compte de la richesse de pensées qui fut la sienne, on comprend mieux pourquoi les religions, quelles qu'elles soient, ont toujours considéré la Science d'un très mauvais oeil ...)

Tout commence par l'arrivée d'un psychiatre, le Dr Kelvin, à bord de la station spatiale de Solaris où règne désormais un silence presque mortel. Kelvin découvre que l'équipage, initialement formé de trois personnes, Gibarian, Snaut et Sartorius, se résume maintenant aux deux derniers. Mais Sartorius refuse de sortir de sa chambre et c'est Snaut qui apprend à Kelvin le suicide de Gibarian. Visiblement à bout de nerfs, Snaut n'en refuse pas moins d'expliquer à l'arrivant les raisons qui ont poussé Gibarian au suicide. Sous ses sarcasmes, se devine la peur. Mais de qui, de quoi a-t-il peur ? Cela non plus, il ne le dira pas.

Peu à peu, Kelvin réalise que, pour une raison qui pourrait trouver son origine dans un bombardement de rayons X infligé à l'océan qui forme Solaris, les hommes de l'équipage, sortant de leur sommeil, ont vu se matérialiser des "visiteurs." Des visiteurs de Snaut et Sartorius, nous ne saurons rien. Pour Kelvin, ce sera sa femme, qui s'était suicidée après leur rupture. Pour Gibarian, c'était aussi une femme.

On savait depuis longtemps que Solaris avait la faculté de reproduire des objets. Mais jusqu'ici, la planète n'avait jamais engendré des formes aussi exactes et douées d'une vie qui semble bien immortelle ...

Les visiteurs ne semblent pas hostiles mais, évidemment, comment concilier leur présence avec la réalité antérieure ? La Harey qui apparaît à Kelvin et qui dit elle-même ne pas trop savoir ce qu'il lui arrive n'a pas grand chose en commun avec la Harey morte il y a plusieurs années, sur la Terre. C'est une espèce de clone dont l'esprit ressemble à un cahier à peine entamé et qui, malheureusement, souffre de son état.

Plus on avance dans le livre, et plus la souffrance de Harey augmente jusqu'à ce que ...

Inspiré plus ou moins par la Gnose chrétienne, dévidant avec obstination le fil d'une logique qui peut paraître désespérée, "Solaris" est un roman unique qui nous rappelle que la SF, c'est aussi autre chose que "Star Wars." Cool

Sur Stanislas Lem :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Stanislas_Lem

et un article très intéressant sur un blog :

http://www.phasms.com/blogs/index.php/lullaby/2005/08/16/la_cyberiade
Commenter  J’apprécie          72




Lecteurs (1443) Voir plus



Quiz Voir plus

Solaris de Lem

Quelles sont les couleurs des deux soleils de Solaris ?

vert et jaune
bleu et rouge
violet et turquoise
rose et orange

10 questions
6 lecteurs ont répondu
Thème : Solaris de Stanislas LemCréer un quiz sur ce livre

{* *}