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3,8

sur 4168 notes
C'est le premier ouvrage de cet auteur, Prix Goncourt 2013 avec Au revoir là-haut, que je lis. Non seulement je ne suis pas déçu, mais j'ai envie de lire un autre de ses romans...

Ce livre nous raconte l'histoire d'Antoine, un pré-adolescent qui tue, plus ou moins intentionnellement un petit garçon fin 1999. Tout la ville est bouleversée, mais le sera plus encore par les tempêtes de cette fin d'année qui le frappent avec une violence maximale. Cet événement climatique deviendra une aubaine pour Antoine. A la fin du livre, nous retrouvons Antoine devenu étudiant en médecine et se préparant à s'engager dans l'action humanitaire. Mais son passé meurtrier va le rattraper d'une façon des plus inattendues.

Dire que les personnages sont crédibles serait présomptueux. Pierre Lemaitre nous livre plutôt une caricature d'une petite ville de province, de ses habitants et des relations entre eux. Au milieu, Antoine, puis les tempêtes, constituent des éléments perturbateurs qui vont exacerber les tensions. Pour l'essentiel, tout cela est vu avec le regard d'Antoine, au travers de ses états d'âme de jeune meurtrier qui s'attend à être démasqué à tout moment.

Le livre est porté par une écriture simple, directe, nerveuse, des phrases et des paragraphes plutôt courts. Autant Antoine se sent totalement impliqué au coeur de l'action, autant le narrateur semble observer et décrire avec distance, ce qui crée des contrastes étonnants.

Une lecture recommandée sans réserve, d'autant que le livre est plutôt court (à peine plus de 300 pages)
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Beauval, décembre 1999. Petite ville qui va être dévastée par la tempête, comme beaucoup, mais pas que. Rémi Desmedt, 6 ans, a disparu. Et Antoine, 12 ans et au centre de ce drame. 2011, on retrouve Antoine, ses angoisses. 2015, Antoine, encore.
Ce drame m'a particulièrement accroché. C'est un format d'intrigue un peu original, où l'empathie est bien présente, là où elle l'est rarement habituellement. Il y a de la tension, de l'attente, du bovarisme aussi chez Antoine.
C'est un roman noir, psychologique. L'auteur se penche sur ce qui unit une communauté, la désunie, ce qui crée les circonstances du drame, ce qui éloigne, rapproche, la culpabilité pesante, l'auto-punition dont l'âme est capable. Il y ajoute un mimétisme nature/drame bien trouvé. Il arrive à rendre très visuel quelque chose de profondément intérieur.
Un bon moment de tension !
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J'ai lu ce livre très rapidement certes mais alors je suis déçue Pierre Lemaitre est capable d'écrire beaucoup mieux, comme pour Robe de Mariée que j'avais lu d'une traite avec un suspense haletant.

La le récit est tout de même très linaire plus de la moitié du roman au moment "du drame" ou au final il ne se passe pas grand chose car le drame survient dès le début du récit.

Et l'autre partie qui se passe des années plus tard on se doute de ce qu'il va se passer, pas d'empathie pour le personnage d'Antoine pour ma part ni pour les autres.

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Pierre Lemaitre est un rassembleur. de ce que d'aucuns qualifient de mauvais genre (le thriller) jusqu'à son prix Goncourt, il a prouvé que coller une étiquette sur le front d'un auteur n'a pas de sens. Avec ce nouveau roman, Trois jours et une vie, il en apporte une preuve en 280 courtes pages.

Pauvre de vous, si vous tenez absolument à cataloguer ce roman tout à la fois littérature « blanche » et roman noir, et qui ose même parfois s'inspirer de certains codes du thriller pour faire monter la tension. Car Pierre Lemaitre unit les lecteurs, tout simplement.

Touchante histoire que celle de ce jeune garçon de douze ans confronté à une situation dramatique. Un drame absolu, dont il est le protagoniste, et à travers lequel il devra survivre et se construire. Tout ça, découlant de la mort du chien des voisins…

C'est un roman terrien, qui raconte tout autant ce drame indicible que la vie dans une petite bourgade entourée de forêts, où tout le monde se connaît et où tout le monde se juge. Une description de la vie d'un village à la fin de l'année 1999 (le choix de la date n'est pas dû au hasard, et c'est une belle idée de départ).

Nous, lecteurs, traversons cette tragédie aux côtés du jeune Antoine ; au plus près de lui, de ses pensées, de sa perception d'une telle situation du haut de ses douze ans. Nous le suivons, pas à pas, durant les premiers jours qui suivent la disparition d'un autre enfant. Nous découvrons, à travers le prisme déformé de son jeune âge, les relations interpersonnelles des habitants.

A l'image de la couverture, Pierre Lemaitre nous dépeint une toile en vert foncé et rouille, aux couleurs sombres et à l'ambiance ténébreuse.

Une histoire touchante, donc, parce qu'elle parle d'enfants, mais pas seulement. Lemaitre décrit ce drame humain avec beaucoup de délicatesse et de subtilité, tout en l'imprégnant d'une atmosphère terriblement pesante.

Et puis, il y a la fin, magnifique de force et de sagacité, retournement de situation digne des premiers romans de l'auteur. le genre de fin qui vous fait longuement cogiter et voir sous un autre jour toutes les pages précédemment parcourues.

Dommage que ce roman soit court, trop court à mon goût. J'aurais tant aimé passer davantage de temps à Beauval, à côtoyer ces personnages, leurs failles et leurs doutes. Parce que l'auteur sait magnifiquement transcender un fait divers somme toute assez « banal » (si tant est qu'une disparition d'enfant puisse l'être) et déjà souvent traité, en lui donnant vie par sa plume soignée et expressive.

Trois jours et une vie est un roman simple au sens noble du terme, limpide et prenant, proche des gens et dégageant une belle sensibilité. le genre de qualités qui font de Pierre Lemaitre le rassembleur qu'il est.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Livre audio lu par Philippe Torreton

Quel livre, quel talent, M. Philippe Lemaitre ! Une parfaite synthèse entre le style policier de vos débuts et la saga historique qui vous a valu le Prix Goncourt avec Au revoir là-haut.

Trois jours et une vie se situe dans une petite ville (ou un gros village) perdu dans les forêts, entre décembre 1999 et 2015. Mêlant fait-divers inventé (la disparition de Rémi, un enfant de 5 ans) et faits réels (les tempêtes destructrices de la fin de l'année 1999, la fermeture des usines et la montée du chômage, ...) vu par les yeux d'Antoine, douze ans au début du récit.
Avec une maîtrise magistrale, Philippe Lemaitre fait monter l'angoisse, non quant à ce qui est arrivé à Rémi, mais sur le sentiment de culpabilité et comment y échapper : en s'éloignant le plus possible ou en restant ?
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Le jeune Antoine tue un gosse par vengeance-accident, cache le corps, angoisse, se fait des films, la montre qu'il a perdue....

Le pitch et la construction en plusieurs périodes sont intéressants, mais quasi uniquement centré sur le point de vue d'Antoine, les supputations de son arrestation qui deviennent redondantes.

Ah! ce qu'un Armel Job pourrait en faire, les personnalités croustillantes, ragots, médiocrités de tout le village.
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Voilà un texte plus compliqué qu'il en a l'air.
Trois jours, c'est les trois jours où le destin d'Antoine bascule. D'abord, fallait pas toucher au chien. Ulysse, le chien des voisins, compagnon fidèle -pas comme les copains qui jouent aux jeux video- du petit garçon seul et solitaire qu'est Antoine. Papa est parti comme ça, sans se retourner, infidèle, lui aussi. Maman est plutôt morose (tu m'étonnes...) Il n'y a qu'Ulysse qui soit correct dans la vie d'Antoine. Et voici que la brute de voisin, quand son chien fidèle se fait renverser, au lieu de l'amener chez le vétérinaire, l'abat d'un coup de fusil devant Antoine. C'est très dur. D'une injustice folle. Antoine bouillonne d'une rage qui ne dit pas son nom, et lorsque, le lendemain, il se retrouve seul dans les bois et que le petit garçon du voisin brutal, Rémi, 6 ans, le rejoint, il passe sa colère sur lui. Un mauvais coup sur la tête, le petit est mort...Antoine va dissimuler le corps dans un arbre mort. Début de la tragédie où tous ceux qui ont fait le mal seront punis...Et violemment.
Deux jours de battues, de recherches, Antoine tremble, et le 26 décembre 1999, c'est la fameuse tempête...D'autres chats à fouetter à présent que le pauvre Rémi...
Puis une vie, en deux étapes, 2011 et 2015...
Le lecteur partage avec Antoine l'angoisse d'une culpabilité éternelle, d'un châtiment qui ne peut qu'advenir. Mais où ? Quand ?
Les trois premiers jours sont extraordinaires, les paysages désolés, la forêt, la violente tempête, l'isolement du village, en complète symbiose avec l'esprit du jeune adolescent. La suite m'a un peu moins convaincue, à l'exception des dernières pages, que j'ai trouvées excellentes.
Mais dans l'ensemble, oh, quel beau livre, encore une fois, monsieur Lemaître !
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Dans le village de Beauval, un enfant de six ans est disparu, mais contrairement à un polar classique, ce n'est pas la recherche du meurtrier qui est le sujet du roman.

C'est plutôt l'histoire du meurtre, de celui qui a tué, avec la peur de se faire prendre qui contamine la vie, le terrible poids des cauchemars, le remords d'un geste irréparable. Et puis faire faire à la famille endeuillée…

Mais le village n'est pas au bout de ses peines, un autre drame viendra bouleverser la quiétude de ses habitants.

Un bon thriller, un suspens psychologique poignant.
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Malheureux qui, comme Ulysse, finit avec une balle…

Difficile de parler de ce roman sans rien déflorer. Tout ce que je peux vous dire c'est qu'il entre dans le club des "Court mais bon et intense".

C'est un roman que j'ai lu d'une traite, sur une soirée tant je voulais savoir ce qui allait se produire, comment cela allait se passer, et si la police retrouverait le petit Rémi.

Tiraillée je fus entre deux sentiments : celui de la Justice, tout d'abord, parce que tout de même, c'était… On rigole pas avec ça ! Et celui de l'amnistie parce que tout de même, c'était un…

Lisez le roman et vous aurez les réponses aux points de suspensions !

Et puis, j'ai beau le savoir, ça me retourne toujours autant de voir à quoi tiennent nos existences – à un détail – et comment un fait banal peut les faire basculer dans le chaos et l'abîme.

Comment un acte "battement d'aile de papillon" peut, sans qu'on le sache, déclencher un tsunami dans des vies. Ce qui sera le cas pour des personnages de ce roman.

Un acte, une réaction disproportionnée mais sans intention de… et bardaf, l'embardée dans l'abîme, des vies gâchées à jamais.

La ruralité est très bien décrite aussi : tout le monde qui connait tout le monde, les rumeurs, les jalousies, le qu'en-dira-t-on, l'opinion des autres, la bigoterie pour certains, l'usine qui nourrit des tas de famille qui est en difficulté, les licenciements, la trouille de perdre son emploi, les vieilles rancoeurs… Ces villages que les jeunes ne veulent plus habiter et qu'ils veulent quitter rapidement…

Mais aussi la solidarité avec une famille dont le petit gamin de 6 ans a disparu et l'égoïsme ensuite, après la tempête, car chacun a ses problèmes et celui des autres passera après.

Mention spéciale à la mère d'Antoine, madame Courtin, une femme d'une telle rigidité qu'on penserait qu'elle a un bâton planté dans le cul. Sa manière d'ériger des barrières, des barrages pour occulter des choses est phénoménal !

Beaucoup de tensions, des personnages forts, travaillés avec peu de mots, un récit qui m'a emporté en plein coeur de la tempête de fin 1999 et puis… waw, le coup dans le plexus pour plusieurs choses.

♫ J'm'attendais pas à ça ♪ (comme le chantait Patrick Bruel). le final est… je suis bluffée et quand j'y repense, pas possible que je l'oublie.

Mais je n'ai toujours pas tranché si c'était pire ou mieux qu'un autre, ce final. Les punitions et les prisons ne sont pas toujours celle qui ont lieu derrière des barreaux.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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On pourrait être au coeur d'un film de Chabrol. Un village entouré de forêt où tout le monde se connait et épie son voisin à l'abri derrière ses rideaux.
Antoine, 12 ans y mène la vie sereine d'un garçon de son âge jusqu'au jour où pris d'une rage incontrôlable, il tue un Rémi, un enfant de 6 ans.
Dans ce nouvel opus, Pierre Lemaître ne signe pas un polar car l'assassin nous est révélé dès les premières pages.
C'est une étude de l'âme humaine que l'auteur nous propose en nous interrogeant sur la culpabilité et le remord.
En avançant page après page dans une ambiance lourde on est de plus en plus happé par l'angoisse de l'enfant qui attend jour après jour l'arrivée des gendarmes.
L'écriture de Pierre Lemaître est parfaitement maîtrisée et donne à ce roman noir, très noir une profondeur abyssale en nous plongeant dans le coeur d'un enfant avec sa solitude, sa peur, son chagrin.
La tension est palpable jusqu'au dénouement final.
J'ai ressenti une grande pitié pour cet enfant sans, à aucun moment, parvenir à le juger coupable d'un acte qu'il n'a pas voulu.
Quel que soit le sujet qu'il aborde, Pierre Lemaître réussit chaque fois à me convaincre.
Encore un excellent roman.

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