Après "
Le serpent majuscule" lu récemment et qui m'avait fait découvrir l'auteur, je découvre aujourd'hui "
Trois jours et une vie", bien plus noir et beaucoup moins caustique.
Je ne raconterai pas grand-chose du synopsis, pour éviter de divulgâcher dès les premiers chapitres. le récit est découpé en trois parties dans lesquelles on suit d'abord Antoine en 1999 à l'âge de 12 ans, puis en 2011 et enfin en 2015. Son existence et sa vie seront marquées par deux événements tragiques qui se sont produits à quelques jours d'intervalle : la disparition de son petit voisin Rémi et les deux tempêtes Lothar et Martin, en fin d'année 1999.
Les événements se déroulent à Beauval, petite commune dans laquelle tout le monde connaît plus ou moins tout le monde, où tout le monde connaît tout plus ou moins sur tout le monde. C'est beaucoup de qu'en dira-t-on, de ragots et de rumeurs. C'est dans ce contexte que l'auteur pose son histoire, et c'est plutôt réussi puisqu'on perçoit l'importance des apparences tout du long.
Là où il excelle également, c'est pour implanter l'ambiance générale. D'angoissante dans la première partie, on perçoit toute la tension, les peurs et l'appréhension d'Antoine. À l'âge adulte, l'ambiance est davantage maîtrisée par l'attente et l'anticipation d'abord, par la résignation ensuite, mais toujours aussi tendue. C'est cette ambiance qui fait, pour moi, toute la force de ce roman.
Quant au personnage principal, Antoine, l'auteur n'en a pas négligé l'aspect psychologique. Ce n'est pourtant pas narré à la première personne, mais il nous transmet savamment tous ses ressentis et ses raisonnements. Malgré les faits, je me suis attachée au garçon de 12 ans, beaucoup moins après mais il n'en est pas moins intrigant. Les personnages secondaires, bien que beaucoup moins creusés, s'imposent tout de même.
L'intrigue, elle, est très sombre, nous coupe en deux. Je ne peux en dire plus sans prendre le risque d'en dire trop. Je n'irai donc pas plus loin, je rajouterai juste que la révélation au tout dernier chapitre, en plus d'être assez surprenante, est également la bienvenue, puisque l'auteur revient enfin sur un objet dont je me demandais depuis le début ce qu'il avait bien pu advenir.
Au même titre que "
Le serpent majuscule", l'auteur a réussi une nouvelle fois, grâce à "
Trois jours et une vie", à me faire passer un agréable moment de lecture, bien qu'il fut bien plus sombre et oppressant.