Le gang Garet
Attention, je déclenche l'alerte coup de coeur pour ce roman qui tient à la fois du roman historique, du roman d'aventures, du roman d'amour et du western !
Aux confins du Colorado, du Wyoming et de l'Utah se cache un canyon à l'abri des regards, Brown's Hole : c'est là qu'a poussé la petite ville de Timberline. A peine une ville d'ailleurs : « une épicerie, un saloon et une maison de passe, une forge, une demi-école avec une salle de classe et le bureau du shérif, un ancien voleur de bétail ». A quelques encablures de Timberline, un ranch où on dresse des chevaux sauvages pour les vendre ensuite, principalement à l'armée, mais aussi à des bandits, comme ceux du gang Spooner (une émanation du gang de Jesse James). Heresy Ranch, c'est son nom, n'est pas ordinaire : il est tenu par des femmes, pas ordinaires non plus ! A leur tête, Margaret Parker, dite Garet, et Henrietta LaCour, dite Hattie, une ancienne esclave. Elles sont accompagnées de deux soeurs, Stella et Joan, et de Jehu le compagnon d'Hattie. Et elles ont plus d'un tour dans leurs sacs ces « drôles de dames » : élever des chevaux, soit, mais aussi recueillir des femmes maltraitées, abusées, violentées, et… braquer des banques ! Mais pas n'importe lesquelles et pas n'importe comment : ces banques, elles appartiennent toutes à un fieffé salopard, le colonel Connolly (puis à son neveu, qui ne vaut pas mieux) qui a spolié Margaret à la mort de son mari, lui volant son ranch de Cache-la-Poudre ; et ces braquages se déroulent sans violence. Pas question de tirer à tout va et de risquer de blesser ou de tuer des innocents. Lors de l'un de ces hold-up (une diligence de la Wells-Fargo qui transportait la paie des mines Connolly), Garet emmène Grace Trumbull qui se présente comme une écrivaine souhaitant relater les exploits du gang Parker, en les suivant, de l'intérieur.
J'ai adoré ce western féministe au romanesque assumé qui m'a transporté dans les paysages de l'ouest américain que je connais bien et que j'aime infiniment.
La construction est particulièrement intelligente, même si, au tout début, elle peut dérouter : en effet, le livre est présenté comme un essai écrit par par une historienne sur la vie d'un groupe de femmes hors-la-loi au Colorado, dans les années 1875-1877. Celle-ci raconte en « préface » comment elle a mis la main, un peu par hasard, sur les journaux intimes de Margaret Parker et de Grace Trumbull , ainsi que sur une archive d'une administration américaine, datant de 1936, où figurait l'interview d'une vieille dame de 92 ans, Henrietta Lee, accréditant la thèse selon laquelle il existait bien, à cette époque, des femmes hors-la-loi. Tour à tour, le récit nous est présenté par ces journaux intimes et par les propos d'Henrietta. En intercalant les voix de cess trois personnages principaux –Margaret, Grace et Hattie - l'auteure renforce l'attrait du roman et le rend totalement addictif. Roman sur la place des femmes dans l'Ouest américain, à la grande époque, (où le choix était soit de se marier, soit de se prostituer) c'est un magnifique plaidoyer pour un féminisme intelligent et moderne et pour la tolérance, qui bouscule toutes les idées reçues sur le western. Quant aux personnages masculins, il faut reconnaître qu'ils n'ont pas le beau rôle ! Ils sont peu nombreux et la plupart sont présentés comme étant lâches, veules, violents,
Quelles femmes extraordinaires, « dures, fières, vulnérables, intelligentes, loyales » ! Je suis conquise.
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oup de coeur💖
Moi aussi j'ai adoré cette histoire à laquelle je ne m'attendais pas.
L'ouest américain au 19ème siècle est un monde vaste et sauvage peuplé de mustangs et de hors-la-loi. Un monde d'hommes blancs armés et plein de testostérone. Un monde qu'on a tous découvert au cinéma : le western!
Ce roman remet les hommes à une autre place en racontant l'histoire d'un gang de femmes. Un #Metoo au Farwest
Une belle, une magnifique histoire de sororité, d'amitié, d'amour.
La lecture est agréable et l'intérêt toujours tenu en éveil, on passe du journal de l'une ou l'autre des protagoniste à l'interview d'Henrietta au 20ème siècle en passant par des extraits de journaux ou de télégrammes.
Beaucoup de cadavres aussi. En 1877, année où se déroule l'histoire de ces femmes, la seule loi que connaît cette partie de l'Amérique où l'Etat n'est pas présent, est celle des armes (cela a-t-il beaucoup changé d'ailleurs?)
Bref, un vrai régal que cette lecture que je vous conseille vivement.
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Colorado, 1870. A la mort de son mari, Margaret Parker est dépossédée de son ranch, de son cheptel qui est réquisitionné par l'armée américaine. Elle se retrouve obligée de fuir et de trouver un nouveau foyer pour elle, ainsi que sa "famille", qui est constituée principalement de femmes qu'elle a sauvées de situations critiques. Il y a Hattie, Stella, Joan, sans oublier Jehu, le seul "homme" de la bande, fidèle ami au poste.
Ensemble, ces femmes vont s'attaquer à l'empire du colonel Connolly, celui qui est à l'origine de la ruine de Margaret. Elles vont ensuite distribuer la majeure partie de leur butin aux femmes de Timberline, ville en cours de construction, afin d'aider ceux qui en ont besoin, telles un Robin des bois moderne du farwest.
Elles vont devenir des hors-la-loi, et y prendre goût. Oui mais, dans un monde éminemment masculin, on ne parlera pas d'elles. Leurs casses seront attribués au célèbre Jed Spooner et sa bande. Jusqu'à ce casse de trop, où tout va basculer.
Et si on parlait enfin d'elles ? Et si on racontait leurs exploits pour laisser une trace de leur existence et de leur histoire ? Les femmes peuvent-elles marquer les esprits autant que les hommes, en 1875 ?
J'aime beaucoup l'ambiance western de base, la période de la ruée vers l'or et de la découverte de l'ouest américain. La couverture de l'édition pocket a rapidement capté mon attention, et je n'ai pas su résister à ce qui s'annonçait comme un récit où les femmes seraient à l'honneur, une histoire de fortes personnalités dans un monde d'hommes, de sororité.
Je n'ai pas été déçue, c'est le moins que l'on puisse dire. le récit alterne les points de vue, avec les récits des différents personnages, sous forme de journal ou d'interview. Cela met en perspective les différentes personnalités du récit. Dès les premières pages je me suis retrouvée happée par l'histoire avec une seule envie : en savoir plus sur ces femmes extraordinaires. Il n'y a pas de temps mort et la lecture se fait facilement et rapidement.
La seule difficulté que j'ai rencontré à la lecture de ce récit dans les premiers chapitres est le grand nombre de noms et de personnages à retenir. La temporalité dans les journaux est parfois aussi un peu espacée, mais dans l'ensemble on arrive tout de même bien à situer les moments où se déroulent les faits.
J'ai vraiment passé un bon moment de lecture. Un coup de coeur pour moi !
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Amitié – Trahison - Amour – Haine – Violence.
Voilà tout ce qui pourrait caractériser cet ouest encore sauvage que sont les terres hostiles du Colorado en 1873.
Mais Margaret Parker dite Garet ou la Duchesse, décide à la mort de son mari de continuer à gérer le ranch qu'ils ont créé ensemble, eux les anglais qui étaient venus en voyage de noces dans cette contrée et qui n'en sont jamais repartis.
Il est vrai que même du vivant de son mari c'est elle qui s'occupait de tout.
Mais le voisin avec qui ils n'entretenaient pas de si mauvais rapports en soi, a décidé de faire main basse sur le ranch, et quoi de mieux pour cela que d'épouser la veuve.
Et c'est avec stupeur que celui s'est autoproclamé Colonel a essuyé le refus de Garet.
Donc ce qu'il ne peut avoir par les voies légales, il l'aura par la bassesse, et Garet ruinée devra quitter le ranch avec la rage au coeur et la soif de vengeance.
Elle va donc devenir hors-la-loi et avec la complicité de ceux qu'elle accueillait au ranch décidera de dévaliser la banque et les convois de fonds du Colonel, sous couvert de la bande de Jed Spooner un autre hors-la-loi et amant de Garet, parti se faire oublier ailleurs.
Mais c'est sans compter sur le retour de Spooner qui entrainera Garet dans un dernier coup afin de savoir lequel des deux est le meilleur, alors qu'elle avait décidé d'arrêter.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit par ailleurs fort bien documenté par l'auteure, mais une fois captivée, je n'ai pas réussi à quitter Garet avant de savoir comment tout cela allait se terminer, sur fond de commencement de changement de la société et du combat des suffragettes pour faire enfin entendre la voix des femmes dans cette dernière partie du 19ème siècle où la seule loi qui régnait encore était celle de celui qui dégainait le plus rapidement.
Et une pensée pour Newt, Zeke et tous ces enfants oubliés depuis longtemps qui furent également les victimes de cette violence dans ces contrées peuplées de bêtes sauvages qui pour la plupart étaient en fait des hommes.
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A partir du thème romanesque du manuscrit retrouvé, l'auteure nous emmène dans le Colorado au 19eS sur les traces d'un gang de femmes.
Le thème est original et permet surtout à l'auteure de dresser les portraits de femmes fortes, profondément solidaires et indépendantes. le gang est composé d'une duchesse anglaise, spoliée de son ranch par un homme, d'une ancienne esclave noire amoureuse d'un transgenre et de deux soeurs qui ont assassiné leur père pour viol. Elles ont toutes une revanche à prendre sur les hommes et veulent prouver que les gangs de filles sont aussi efficaces que les gangs masculins dans l'attaque d'une banque.
Le roman qui revendique l'authenticité regroupe plusieurs témoignages : journal intime, interviews, coupures de presse et gagne ainsi en souffle et en points de vue sur les protagonistes.
Une lecture depaysante et réjouissante.
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