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3,57

sur 101 notes
Après une petite déception avec « Meurtre dans le boudoir » je retrouve avec plaisir notre illustre philosophe dans sa troisième aventure.

L'auteur nous rappelle que Voltaire rime avec Lucifer, l'écrivain et homme de théâtre étant convié par un éminent ecclésiastique, confesseur d'un encore plus éminent cardinal qui gouverne la France, à démasquer l'être bipède aux pieds de bouc qui s'est autorisé à trucider un théologien du séminaire Saint-Nicolas.

Espérant obtenir du clergé une certaine reconnaissance de sa publication, « Lettres philosophiques d'Angleterre », qui dérange jusqu'aux plus hautes instances de l'état, faisant peser sur lui la perspective d'un séjour à la Bastille, Voltaire s'attelle à la traque des forces de l'ombre flanqué de l'abbé Linant, son fidèle homme à tout faire de plus en plus porté sur les nourritures terrestres, au détriment des spirituelles - qui ne sauraient combler un appétit et une soif gargantuesques -, et d'Émilie sa marquise préférée, irremplaçable partenaire d'enquête tant qu'elle ne s'approche pas d'une table de jeu.

La petite troupe nous entraîne dans une folle équipée à travers Paris et dans les sous-sols de la capitale, suivie de près par un encombrant exorciste germanique, et par René Héraut, l'incontournable lieutenant de police qui n'est jamais bien loin, persuadé des bénéfices substantiels que peut apporter la surveillance d'un enquêteur/philosophe s'agitant rarement pour rien.

L'humour est toujours au rendez-vous, Voltaire aussi insupportable que fascinant, surtout lorsqu'il décide de bouleverser les habitudes de la vénérable Comédie-Française en faisant jouer aux artistes sa dernière pièce censée, en toute humilité, « réformer l'art dramatique pour l'édification des populations éblouies ».

De scènes cocasses en dialogues jubilatoires, le temps passe vite dans cette lecture particulièrement divertissante, même avec un dénouement loin d'être inoubliable - mais est-ce bien là l'essentiel.

J'oubliais le côté instructif du récit qui nous en apprend plus sur les moeurs de l'époque, et plus particulièrement sur la pratique on ne peut plus précautionneuse du bain, même dans les milieux aisés.
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[Arovet L(e) I(eune)] = Voltaire éternel gamin, acrobate d'esprit - et de son corps défendant- au pays de Lenormand.

Si les crimes commis par les contemporains De Voltaire sont particulièrement atroces (quatre techniques d'assassinat violent sont subis par une pauvre baronne), l'auteur semble s'intéresser à user de toute son érudition à démontrer la banalité de ce genre de mal sous Louis XV. Entre religieux fanatiques, jeunes filles à marier expertes en poisons et jarretelles affriolantes, clercs corrompus et flics inquiétants toujours prêts à vous saisir par le collet pour vous le jeter dans une geôle à faire pâlir tous les Mesrines, on se prendrait presque à trembler de tous les genoux cagneux du pauvre Voltaire au long de ses aventures toujours contraintes, parce qu'alors, il a mieux à faire, il est encore jeune et n'a pas de grande cause.
Heureusement, l'insouciant égocentrisme du prince des philosophes spirituels (et spiritueux), associés à la naïveté de son Linant et l'allant gracieux de la du Châtelet, nous donne un rebondissant tout enfantin qui bubble-gumise nos aventures trépidantes de lecteur accroc. On roule, on roule sans temps mort, carrément comme dans un flipper, culbutés par les mots d'esprits, les retournements de situations autant que de directions de l'enquêteur au vieux bonnet fourré qui a toujours mieux à faire que de s'occuper des autres, au fond. Et c'est génial !
Lien : https://crazycrassy.com/2019..
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Comme les autres opus, une enquête policière à découvrir davantage pour son humour mordant et cultivé que pour son intrigue. On s'amuse et on apprend beaucoup. En revanche, âmes sensibles s'abstenir : les cadavres sont bien malmenés et laissent des souvenirs assez peu ragoûtants !
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Comment ne pas succomber à tant de fantaisies avec autant de détails d'époque pour un polar au coeur de paris, dans les souterrains même pour voir le diable, croiser voltaire enquêteur et dramaturgue. Plaisante lecture pour la détente
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J'abandonne! Je n'arrive pas à rentrer dans cette histoire certes bien écrite mais qui m'ennuie profondément!
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Virevoltant, sans répit, plein de cet humour vache et plein d'esprit que manie si habilement Lenormand, voici la 3ème enquête de Voltaire qui doit traquer un adversaire à sa démesure : Satan en personne, haleine soufrée et empreintes de bouc à l'appui. Enquête dans l'univers des tailleurs, jupières, costumiers qui font durer les modes. Sans oublier la révolution théâtrale initiée par Voltaire...
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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N°755 – Juin 2014.
LE DIABLE S'HABILLE EN VOLTAIRE- Frédéric Lenormand – JC Lattès.

Or, en ce rigoureux hiver parisien de 1733, Voltaire, éternel valétudinaire, vient de décider qu'il ne mourrait pas dans les prochains jours. Cela tombe plutôt bien puisque, dans le séminaire de St Nicolas du Chardonnet où officie le révérend père Pollet, « confesseur du cardinal qui gouverne le France », ce qui fait de lui un personnage influent, on vient d'assassiner un ecclésiastique. Jusque là rien extraordinaire si ce n'est que cela ne contribuera pas à la renommée de cet établissement où se presse la jeunesse de la bonne société désireuse d'être instruite des bonnes pratiques religieuses. Pourtant  les indices laissés par le meurtrier donnent à penser qu'il ne peut s'agir que du diable en personne !Circonstance aggravante, la victimes avait dans ses mains un exemplaire de l'édition clandestine des « Lettres philosophiques d'Angleterre » dudit Voltaire. le père Pollet, comme s'il ne faisait que très peu confiance aux autorités officielles, charge donc notre philosophe qui lui ne croit ni en Dieu ni au diable, d'enquêter discrètement sur ce qui n'est rien d'autre qu'une énigme policière. Cela tombe plutôt bien pour lui car, même s'il peut paraître paradoxale que l'Église le sollicite dans cette affaire, il trouve enfin un adversaire à sa mesure que son surcroît temporaire de vitalité va nourrir. C'est que notre philosophe du Siècle des Lumières exerce non seulement son génie créateur mais également son esprit critique dans une société fortement marquée par les jansénistes et les jésuites mais aussi par la superstition qu'il s'emploie à combattre de toutes ses forces. C'est que, dans ce Paris du XVIII° siècle se croisent encore des vampires, des démons et des morts-vivants, autant de croyances irrationnelles marquées du sceau de Belzébuth qu'il ne va pas manquer de pourfendre. Si Voltaire qui est aussi soucieux de la promotion de son oeuvre malmenée par la censure, accepte cette enquête c'est aussi avec la promesse que ses « Lettres philosophiques » seront publiées sans encombre.Mais rien ne va se passer comme et prévu et même pour Voltaire tout n'est pas toujours pour le mieux dans le meilleur des mondes !

Notre écrivain ne manque d'ailleurs jamais de rappeler qu'il est génial, ce dont personne ne doute, mais pour que nul n'en ignore, il fait en permanence son propre panégyrique. On n'est jamais mieux servi que par soi-même ! Ses investigations vont mener notre penseur, qui pour l'occasion n'hésite pas à revêtir diverses apparences, au cimetière des Innocents ainsi que dans des quartiers de la capitale, lui faire découvrir un trafic de vêtements des détrousseurs de cadavres, des tripots clandestins et mêmes les entrailles souterraines de Paris quand ce ne sont pas des séances de dissections. A mesure qu'il mène ses investigations, notre enquêteur-philosophe va croiser d'autres cadavres avec toujours autour d'eux les mêmes indices diaboliques ce qui épaissit le mystère. Devant ce qui est souvent des impasses, il ne manque pas de dénoncer une sorte de complot permanent tramé contre lui, en accuse les jansénistes et ainsi ses propos prennent-ils des accents nono-thématiques... à tendance obsessionnelle (les gens pressés appellent cela de la paranoïa). Finalement cette énigme trouvera son explication.

Il peut paraître étonnant que Voltaire se transforme ainsi en Hercule Poirot du XVIII° siècle mais souvenons-nous que notre philosophe, à qui bien peu de choses échappaient, s'attaquera dans sa quête constante du respect du droit, et avec le succès qu'on connaît, à l'affaire Calas notamment.

Je l'ai souvent dit dans cette chronique, un ouvrage de Lenormand est toujours pour moi un moment d'exception, surtout quand c'est Voltaire qu'il met en scène. Il nous conte cette histoire échevelée et qui tient en haleine son lecteur jusqu'à la fin en nous en annonçant les différents chapitres à la manière des bateleurs. Non seulement ce roman regorge de détails sur la vie quotidienne dans ce Paris du XVIII° mais il montre aussi comment notre philosophe, également auteur de pièces de théâtre, se démène pour le réformer et faire évoluer le jeu des acteurs selon ses vues. Après tout, jouer du Voltaire c'est quand même autre chose que déclamer comme on le faisait à l'époque !

Lenormand parsème son texte de recettes de cuisine, de détails alimentaires mais surtout de remarques pertinentes et impertinentes, que l'auteur de Zadig n'aurait sûrement pas désavouées. Il aime tellement son Voltaire qu'il le persifle volontiers, l'affuble de sobriquets parfois peu flatteurs mais jamais irrespectueux. Il le fait toujours avec cet esprit, cet humour de bon aloi et ce style jubilatoire que nous lui connaissons si bien que je me suis surpris bien souvent à sourire à la lecture de ce roman qui est autant dépaysant et instructif que distrayant.


©Hervé GAUTIER – Juin 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Le troisième opus des enquêtes de Mr Arouet dit Voltaire est un régal d'humour, de beau parlé, même si l'enquête passe au second plan, la truculence des personnages faisant presque oublier l'intrigue. J'avais apprécié les enquêtes du Juge Ti, je suis comblé avec Voltaire. A quand la prochaine enquête ?
Frédéric Lenormand a-t-il des concurrents sur ce style et cette limpidité de lecture ?
Si vous en connaissez, je suis impatient de le ou les découvrir !
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Un moment de lecture très agréable! La manière de raconter y est pour beaucoup, c'est tout simplement exquis! C'est fluide, intelligent, plein de sous-entendus et de références culturelles. Il ne faut pas lire trop vite pour bien goûter tous les jeux de langage, de mots, de sonorités,... Et ce n'est pas du tout prétentieux, c'est ça aussi qui est très bien. Il y a pas mal d'éléments biographiques, on en apprend aussi sur la vie au XVIIIe.J'ai quand même enlevé une petite étoile, ce n'est pas parfait non plus dans le sens où l'intrigue n'est pas très fournie. Pour un policier, c'est embêtant, même si ça bouge tout le temps et qu'on n'a pas l'occasion de s'embêter. J'en lirai rapidement un autre c'est sûr.
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Une enquête menée par Voltaire. Une véritable découverte qui donne envie de lire toute la série.
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