Sainte Louise de Marillac.
Une fillette serviable.
( 1591-1660 )
Louise a les yeux rougis par les larmes ce matin. Elle a quitté les dominicaines du monastère royal Saint-Louis de Poissy où elle était en pension et vient d'être admise à Paris dans une maison réservée aux filles de la bourgeoisie. Une fois ses affaires déposées dans la chambre qu'elle partagera désormais avec ses nouvelles amies, Louise les rejoint dans la salle où déjà, chacune s'affaire à faire le ménage.
" Euh ! le ménage ? Mais je ne sais pas le faire. Je n'ai jamais touché un balais ! Je ne saurai jamais le faire, dit-elle, inquiète et rougissante, tandis qu'une femme de service lui tend de quoi balayer.
- Qu'as-tu appris chez les religieuses, alors ? l'interroge Rose, une enfant de 12 ans comme elle, tandis que Louise s'escrime à tenir le grand manche d'un balais sans le faire tomber.
- Connaître Dieu, lire, écrire, peindre. Sans oublier les cours de latin et de musique.
- Eh bien ! Cela devait être intéressant, surtout lire et peindre ! Quelle chance tu as eue, Louise !
- Ce n'était pas de la chance, Rose, et je n'y suis pour rien ! C'est juste parce que notre famille est d'origine aristocratique : mon père était Louis de Marillac, seigneur de Ferrières et. . .
- Pourquoi dis-tu " était " ?
- Parce qu'il est mort, tout comme ma mère.
- Oh ! Je suis désolée pour toi, Louise. . . Moi aussi je suis orpheline. Ecoutes, si tu le veux, nous pourrions être amies. Je pourrai t'apprendre à passer le balais et tout ce qui est nécessaire pour tenir une maison propre.
- Merci pour ton offre ! J'espère que je serai à la hauteur ! Si tu le veux, je pourrai en échange t'apprendre à faire de la broderie !
- De la broderie ? Nous pourrions alors l'apprendre à toute les autres filles et organiser une vente annuelle à la kermesse ! Avec cet argent, nous pourrions améliorer l'ordinaire pour certaines d'entre nous qui n'ont beaucoup de sous ! "
A cette idée, un large sourire illumine le visage de Louise. Elle sent qu'elle va enfin être utile !
Sur les remparts d'Orléans, de Cyril Lepeigneux