Morgantown est une petite ville d'environ trente mille habitants, moitié cité universitaire, moitié site industriel désaffecté, située dans la grande plaine du sud du Michigan, à plus de cent cinquante kilomètres de Detroit. le décor est planté. le docteur Lancaster travaille au service des urgences de l'hôpital local. Au cours d'une garde de nuit, un grand brûlé victime d'un accident de voiture lui est confié. Sans qu'il le sache encore, cette rencontre imprévue ainsi que la mort d'un jeune toxicomane vont bouleverser sa vie et l'obliger à replonger dans un lointain passé où les drogues occupaient la majeure partie de son temps et de ses veines. L'inspecteur Brandon pilote l'enquête. Sa fille ayant été tuée plusieurs années auparavant par un chauffard ivre et drogué, il n'apprécie pas le docteur Lancaster qui officie bénévolement dans un dispensaire où il aide des jeunes en détresse à terrasser leurs addictions.
La rivière du chagrin – The river sorrow – est le premier roman de
Craig Holden, paru en 1994, traduit en 2008. L'intrigue est intéressante mais laborieuse ; les histoires des personnages principaux sont émouvantes mais superficiellement évoquées dans un style coûteux en énergie ou illustré de dialogues inutiles comme si l'auteur était soumis à une contrainte de remplissage. Je n'ai pas réussi à m'investir dans ce roman qui avec le sérieux d'un catalogue Yvert & Tellier fournit la cote de toutes les substances psycho-actives vendues sur le marché ainsi que la recette très simple du napalm-maison réalisable avec des ingrédients chimiques tirés du placard, ou encore décortique geste après geste toutes les procédures imposées au personnel d'un service des urgences lors d'une admission.
En résumé, un premier essai littéraire maladroit, qui permet cependant d'apprécier le travail accompli par l'auteur pour atteindre la maîtrise de ses romans ultérieurs.