Depuis «
Écoute la pluie » et «
le canapé rouge » j'aime l'univers secret , un peu lent, poétique en diable, nostalgique de
Michèle Lesbre.
Elle retrace avec grâce les
chemins sur lequel les personnes l'ont accompagnée, ces moments trop courts, définitivement disparus, les images anciennes enfouies qui se superposent à celles du présent , le flou du souvenir, ses petites ruines intimes..
Trouver des réponses semble être la quête essentielle de ce texte aux
chemins buissonniers , vagabonds et doux qui la ramènent en arrière ..
Elle y rencontre un homme qui lit «
Scènes de la vie de bohème »d'
Henri Murger, toujours sur le bureau de son père, cet incompris , qu'elle a si peu connu, cet « intime étranger » , un vrai mystère pour elle...suit un canal, fait de belles rencontres , revient dans la ville R de son enfance ...
Son écriture lente, expressive , aérienne , lumineuse , d'une beauté mélancolique accompagne les êtres enfermés dans leurs conventions étriquées de l'époque, ces lieux disparus , cette nostalgie du temps savamment modulée sur l'univers culturel de l'auteure , ponctué de discrètes références .
Cet ouvrage est un monologue doux qui se nourrit d'une façon buissonnière du cheminement de la mémoire, nostalgie du temps perdu, fine et sensible petite musique intérieure d'un passé embué qui parle à l'âme du lecteur.
Quête universelle et intime des
chemins de vie, des origines , du père , cet inconnu rêvant jeune homme de la vie de bohème mélancolique, bouleversante..