Voilà un moment que l'on tournait autour des polars de l'anglo-américain
Iain Levison , un auteur réputé que l'on compare souvent avec
Donald Westlake.
On a donc fait connaissance avec ce titre :
Arrêtez-moi là !
Dès les premiers chapitres, la comparaison avec
Westlake tourne court :
Iain Levison a beaucoup d'humour bien sûr, mais c'est un humour plutôt grinçant et si l'on sourit souvent, on va s'apercevoir bien vite que l'on rit jaune, de la même couleur que le taxi.
Faut dire que l'histoire n'est pas celle de Joe le taxi mais celle de
Jeff Sutton, taxi driver à Dallas.
Tout va bien pour Jeff jusqu'à ce qu'un beau jour les flics l'arrête et l'inculpe d'un crime plutôt horrible.
Le pauvre Jeff n'y est pour rien mais se retrouve victime de deux ou trois méprises ou négligences policières, coïncidences ou hasards malheureux, ...
La machine à broyer judicio-policière se met en branle et le pauvre Jeff a beau ne pas avoir la peau noire (on sait que ça pardonne pas ça, là-bas) il est bien parti pour y laisser sa peau claire.
Et ce n'est pas son minable avocat commis d'office qui va le sortir des griffes de la machine.
C'est assez réaliste et c'est donc assez effrayant. Tout est fait pour que cette histoire soit celle d'un banal chauffeur de taxi ordinaire, celle de Monsieur Tout-le-monde.
L'histoire est d'ailleurs librement inspirée d'un fait divers américain.
Sauf que Monsieur Tout-le-monde ne s'attend pas vraiment à se retrouver dans le couloir de la mort pour un crime dont il ignore tout.
Iain Levison se veut le témoin des petites gens ordinaires pour qui le rêve américain est un mensonge.
À mi-parcours, un rebondissement laissera entrevoir une lumière au bout du tunnel, une porte de sortie, c'est le cas de le dire, pour notre ami Jeff.
Mais l'illusion ne dure que quelques lignes et
Iain Levison reprend la main bien vite.
Un film de Gilles Bannier avec Reda Kateb en a été tiré en 2016.
Pour celles et ceux qui aiment les romans noirs.
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