AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 149 notes
5
8 avis
4
18 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
La Feuille Volante n° 1279

Pour services rendus - Iain Levison – Liliana Levi.
Traduit de l'américain par Franchita Gonzalez Batle.

Fremantle , chef de la police du Michigan, devait se dire que c'était un poste de fin de carrière et que la retraite était pour bientôt. Il ne s'attendait sûrement pas à voir débarquer deux avocats désireux d'obtenir son témoignage et encore moins l'objet de celui-ci. Ce qu'on lui demande d'évoquer remonte à quarante-sept ans, mais pourtant, il n'a rien oublié ! Ancien sergent dans un régiment de l'armée américaine au Vietnam, il avait eu sous ses ordres une nouvelle recrue inexpérimentée, Drake, qui est maintenant candidat à sa réélection au poste de sénateur dans l'état du Nouveau Mexique. Durant sa campagne, Drake a cru bon, pour s'attirer les voix des vétérans, de vanter sa conduite militaire au Vietnam et de s'approprier des faits d'armes dont il n'était pas l'auteur. L'ennui pour lui fut que ces faits ont été contestés et les avocats engagés par Drake sont chargés de convaincre Fremantle de confirmer, en qualité d'ancien sous-officier de cette section, les paroles du candidat sénateur, au cours une interview télévisée. Il devra simplement confirmer les propos de Drake, c'est à dire pas vraiment mentir par affirmation mais seulement omettre de dire toute la vérité sur la façon de servir du candidat pendant cette période. En retour, après la réélection, il obtiendra des crédits pour financer son commissariat dont la gestion financière est des plus problématique. Il pourra donc léguer à son futur successeur une situation saine. L'ancien sergent accepte donc.
Pour Fremantle, cette période de sa vie qui est encore bien présente à sa mémoire et des souvenirs qu'il croyait évanouis lui reviennent et dérangent quelque peu le témoignage qu'il a promis d'apporter. En réalité il ne parle que de la guerre qui peut plaire, une version édulcorée en quelque sorte et surtout pas des atrocités qui s' y déroulaient. Nous sommes ici dans le domaine politique et s'il en est un aux États-Unis qui est incompatible avec le mensonge, c'est bien celui-là. Ainsi, pour grappiller quelques voix, d'ailleurs pas forcément indispensables à sa réélection compte tenu de son parcours parlementaire antérieur et pour se donner une dimension glorieuse d'ancien combattant toujours appréciée outre-atlantique, Drake s'est enfermé volontairement dans un mensonge, petit au départ , qui a malgré lui et avec le temps pris des proportions qui ont fini par lui échapper et qui n'ont pas manqué d'être exploitées par ses détracteurs. Pourtant Fremantle n'est pas vraiment à l'aise dans ce mensonge, lui qui, pourtant, en tant que policier, en entend tous les jours de la part des prévenus, puisqu'il retrouve des anciens camarades de combat qui connaissent la vérité, Mais la politique déroule son jeu avec ses prébendes, ses trahisons, ses artifices. Existe-il vraiment une justice immanente mais, comme le disaient les Anciens, « la roche tarpéienne est proche du Capitole », une réalité qui s'impose à Drake et la morale est sauve comme cela arrive parfois dans la vraie vie. Cet événement en tout cas fait prendre conscience au policier qu'il a vieilli et que l'heure de la retraite a sonné pour lui,
C'est donc non seulement une critique de cette Amérique démocratique et censée être vertueuse que nous prenons comme modèle qui est ici menée. Elle est pourtant inféodée au pouvoir de l'argent et l'hypocrisie, la palinodie, la flagornerie sont choses quotidiennes comme elles le sont dans nos sociétés occidentales qui s'accommodent du mensonge, de la trahison, des apparences, C'est évidemment une diatribe contre le monde politique où tous les coups foireux sont permis pour accéder au pouvoir, où les promesses les plus fantaisistes ont droit de cité. Ce milieu qui devrait être celui de l'évolution des choses au profit du plus grand nombre n'est en réalité qu'un creuset où se développent les inutiles, les incompétents, les arrivistes qui deviennent très vite des parasites. plus soucieux de leur enrichissement personnel et de leur parcours que du bien commun. C'est aussi une satire contre l'espèce humaine, toujours plus prétentieuse et désireuse de reconnaissance, avide d'avantages , et à laquelle nous appartenons tous .

© Hervé Gautier – Septembre 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
Commenter  J’apprécie          62
Fremantle chef de la police d'une ville du nord des Etats-Unis est convoqué par un de ses anciens soldat durant la guerre du Viet-Nam, Bill qui postule au poste de sénateur au Nouveau Mexique.
Cette rencontre, intéressée au plus haut point, rappelle à l'ancien sergent , son service dans l'armée, les drames qui s'y sont déroulés mais aussi le confronte aux mensonges et aux manoeuvres plus ou moins douteuses pour accéder au pouvoir.
Un excellent roman à la fois sur l'absurdité de la guerre du Viet-Nam et la manipulation politique et les pots de vin.
Commenter  J’apprécie          60
Quand la vie humaine ne vaut pas grand chose comparée à l'ambition des dirigeants !! Avec un humour un brin ironique et un cynisme bienveillant, l'auteur met à mal la société américaine et ses travers à l'aide d'une plume grinçante et pétillante de mauvais esprit. Une bonne découverte !!
Commenter  J’apprécie          50
Mai 1969, Tunnels de Cu Chi, 30 km au nord de Saïgon. Billy Drake arrive pour la première fois en zone de combat au Vietnam, où il se retrouve sous les ordres du sergent Fremantle, un homme énergique et vif, soucieux de ses hommes.

Octobre 2016, Michigan. Fremantle, le chef de la police de Kearns reçoit la visite de deux hommes faisant partie de l'équipe du sénateur Wilson Drake, en campagne pour sa réélection. le sénateur Drake n'est autre que le jeune Billy que Fremantle a sauvé de la mort autrefois alors qu'il était imprudemment sorti de son abri en pleine nuit pour satisfaire un besoin naturel, Billy la jeune recrue pas très douée, fragile dans un environnement hostile, qui n'espérait qu'une chose, rentrer au pays en bon état. Mais le temps a passé, le sénateur Drake a évoqué son passé de vétéran du Vietnam et a enjolivé son action pour se donner le beau rôle. Malheureusement pour lui, d'anciens soldats de son unité sont encore vivants et se souviennent de ce qui est arrivé. Entre autres, Peterson, qui fut gravement blessé au Vietnam et qui n'a pas supporté de voir les faits transformés par le sénateur. Alors, il a dit ce qu'il pensait dans une vidéo sur YouTube, il a raconté sa vérité et tout de suite la cote de sympathie de Drake a accusé le coup. Très mauvais pour l'élection, tout ça. Aussi, Drake souhaiterait que Fremantle accepte une interview télévisée dans laquelle il témoignerait de façon favorable pour son ancienne recrue, en souvenir du bon vieux temps !

C'est d'abord cette couverture colorée qui m'a attirée à la médiathèque, puis j'ai reconnu le nom de l'auteur d'Arrêtez-moi là que j'avais apprécié. Une phrase sur la quatrième de couverture a achevé de me convaincre d'emprunter ce livre : « Un roman au vitriol, où le mensonge est le nerf de la guerre et de la politique ».

C'est bien vrai, tout y est dans ce livre, la guerre, la politique, le mensonge et le vitriol.

La guerre, c'est celle du Vietnam où Mike Fremantle a effectué deux engagements consécutifs, d'où il est revenu sain et sauf, conscient et fier d'avoir fait son devoir. Sur le terrain, il a été un bon sergent, palliant les lâchetés de son supérieur, il a su mener ses hommes, il en a vu mourir beaucoup, il se souvient de Peterson et de son pied en bouillie au seuil de l'hélicoptère qui l'emmenait.
Dans la vie civile, Fremantle est devenu policier, c'est un bon chef, il soutient ses inspecteurs, il connait leurs faiblesses et n'arrive pas encore à lâcher prise, à soixante-dix ans passés. Il déteste le mensonge, il sait comment le contourner chez les suspects et les amener à sortir les phrases qui permettront l'inculpation. La guerre, il n'en parle jamais, même avec sa femme qui est vietnamienne. Alors, lorsque l'équipe de campagne du sénateur l'embarque dans un avion pour le Nouveau-Mexique, il se laisse faire, ému de revoir Billy Drake et touché que celui-ci se souvienne de lui.
Là, il découvre un nouveau monde, celui de la politique dont il n'a aucune idée, celui où la limite entre mensonge et vérité est très floue, celui où on se laisse facilement emporter à prononcer des phrases au-delà de ses convictions profondes, même si les souvenirs de moments occultés par les années reviennent en force et devraient le freiner.

J'ai vraiment pris plaisir à cette lecture, à la confrontation de ces deux mondes si différents. J'ai particulièrement aimé la critique caustique du monde politique, la main mise des communicants, leur façon d'exploiter les informations et de manipuler les témoins. À partir d'un moment, la vérité n'a plus d'importance, il faut continuer coûte que coûte dans la stratégie que l'on a choisie et mettre les moyens qu'il faut pour dénicher celui qui dira ce qu'il faut. Quant à Fremantle, on ne comprend pas comment il peut accepter de mentir ainsi, lui qui est si attaché à la notion de vérité. Il faut attendre les dernières pages pour enfin avoir la clé de l'énigme.
Un livre attachant à découvrir !
Lien : https://ruedesiam.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          50
Très intéressant ce parallèle campagne électorale - guerre du Vietnam. Je n'avais lu ces sujets sous cet angle. Roman dévoré en quelques heures.
Commenter  J’apprécie          40
Un roman sur la guerre bien sûr mais aussi sur de nombreux autres thèmes : la politique, le mensonge, l'amitié et la loyauté. Très bien comme tous les romans de Iain Levison.
Commenter  J’apprécie          41
Les personnages de Iain Levison sont souvent hantés par leur passé. le sergent Fremantle et le sénateur Drake ne font pas exception dans ce roman habilement construit.

Le sergent Fremantle est un ancien de la guerre du Vietnam et il va se retrouver à magouiller en politique alors qu'il n'est plus très loin de la retraite dans son commissariat du Michigan. le sénateur Drake, qui est aussi un ancien du Vietnam, cherche à remporter de son côté des élections au Nouveau-Mexique et à rencontrer son ancien sergent pour qu'il le soutienne dans sa campagne.

Les deux personnages se sont croisés une première fois pendant la guerre et avec la magouille que propose le sénateur Drake à Fremantle (sur fond de souvenirs de guerre douteux), ils vont se croiser à nouveau des décennies plus tard au Nouveau-Mexique.

L'occasion pour Iain Levison de montrer avec justesse l'absurdité de certains comportements humains, que ce soit en politique ou pendant la guerre. J'ai eu plus de mal à entrer dans le récit au début avec les flashbacks et finalement l'humour noir et le sens de l'observation de l'auteur ont fait effet. Une nouvelle réussite.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
Commenter  J’apprécie          30
LA POLITIQUE EST UNE RUSE
Une histoire à hauteur d'hommes (en guerre) comme l'auteur sait les concocter. Dans son tableau les étoiles US perdent encore un peu plus de leurs soi-disant éternelles clartés.
Le sergent Fremantle fait partie des 3 millions 500 000 jeunes américains qui ont combattu au Vietnam - il aura plus de chance que les 58 209 autres soldats qui vont y laisser leur peau.1969. Fremantle est chef d'un régiment et va devoir gérer la fâcheuse bourde d'une jeune recrue. Il va couvrir ce Billy Drake qui ne semble pas aussi naïf qu'il y paraît. Un peu plus tard des supposés Vietcongs sont zigouillés mais il s'agissait de paysans qui vaquaient dans leur rizière. C'est en 2016 que l'on retrouve Fremantle, désormais responsable d'un poste de police dans le Michigan, qui est approché par un prétendant aux sénatoriales. Ce n'est autre que le fameux Drake qui parvient à l'embaucher. Dans ses discours celui-ci met en avant son « expérience vietnamienne » en ciblant le public concerné mais le retour de manivelle va lui faire mal aux gencives - une énorme claque. A la guerre comme à la guerre.
Si La guerre est une ruse comme l'exprime si bien Frédéric Paulin dans son dernier roman, la politique politicienne semble utiliser les mêmes armes pour parvenir à ses fins. Mais à trop vouloir endormir le troupeau moutonnier - considéré comme tel - le pâtre en marche peut négligemment oublier qu'il y a toujours un loup dans la bergerie. Enrôlé par l'opposition, un ancien membre du régiment de Fremantle va s'exprimer sur les déclarations tonitruantes de Drake. Il a une version moins reluisante. C'est la panique dans le QG. Fremantle, qui regrette désormais son engagement aux côtés de Drake, va se retrouver en première ligne. La guerre est déclarée. le combat sera féroce.
Dans cette mêlée grotesque, les deux personnages principaux, au tempérament si différent, vont devoir jouer carte sur table alors que le passé virevolte sur leurs têtes comme un famélique vautour. Drake va étaler toute son avidité et son art du stratagème tandis que Freemantle sera envahi par une vague d'incertitude. Ce dernier, qui a connu la rigueur militaire et l'engagement pour la patrie et qui traîne ses guêtres dans son poste de police, ne cesse de ressasser les événements qui ont marqué son périple au Vietnam. L'auteur parvient à extirper les sentiments de chacun et c'est une valse noire qui, une-deux-trois, qui permet de remonter le temps et de fracasser le présent.
De ces vétérans nous connaissons le fracas de l'après. Dans Pour services rendusIain Levison adopte une autre mise en situation. Et celle-ci est aussi imprévue que fertile pour déballer les ruptures et pour nous offrir des portraits pathétiques. Ainsi, il tire à boulets noirs sur ces professionnels de la politique qui ne reculent devant aucune bassesse pour atteindre le Graal. Il dit aussi que ce n'est pas toujours celui qui mérite le respect qui en reçoit la reconnaissance. Pour services rendus fait un grand écart entre deux guerres et vire petit à petit au noir grâce à la familière et malicieuse habileté de l'auteur. On se prend au jeu du « Tel est pris qui croyait prendre » et on ne peut qu'entrer en empathie avec ce malheureux Fremantle. Avec cet art de l'ironie qu'il manie à merveille Levison en virtuose nous livre l'amère satire d'une Amérique qui n'a pas fini de nous surprendre.

Lien : http://bobpolarexpress.over-..
Commenter  J’apprécie          30
Pour faire carrière dans la politique, il faut savoir faire des concessions, ne pas avoir un nez trop sensible et surtout ne pas se regarder de trop près lorsqu'on passe devant un miroir.
Tiens, plaçons l'histoire aux Etats-Unis de nos jours, c'est loin les Etats-Unis et rien n'est comme chez nous, la classe des politiques est vraiment différente de notre caste des politiques, vraiment rien à voir !

Tenez, disons que Wilson Drake qu'on appellerait Billy par commodité, soit un Sénateur sortant qui voudrait bien se faire réélire (ben oui, les limousines, les passe-droits, les petits arrangements, la déférence, tout çà, on ne sait plus s'en passer, n'est-ce pas) et son directeur de campagne, qu'on nommera Devlin, par exemple…

Devlin citant le destin de Marie-Antoinette à Billy.
Qui ça ? Marie-Antoinette ?

« Devlin sait très bien que Billy sait qui est Marie-Antoinette, mais c'est un jeu auquel ils aiment jouer ; faire semblant, entre eux, de n'avoir pas la culture la plus élémentaire. Une façon de se moquer des électeurs, ce qu'ils trouvent de bonne guerre puisque les électeurs qui sont souvent dépourvus d'éducation ou de pensée logique les tiennent par les couilles tous les 6 ans. »

Ouais, en France ils se seraient moqués des « sans-dents » n'est-ce pas, mais comme j'ai dit que nous étions aux Etats-Unis, faut transposer…

Les politiques ont une vision des évènements qui n'a rien à voir avec la vôtre, avec la mienne. Parfois, malgré leurs mensonges, leurs petits (ou grands) arrangements, ils perdent et alors l'échec est terrible.
En cas d'échec, très cyniquement, ils vous diront :

« Vous autres, vous pensez que nous sommes fiers de ce que nous faisons. Vous croyez que nous ne savons pas faire la différence entre le bien et le mal.
Mais nous savons.
C'est un choix.
Nous l'assumons et nous faisons ce qu'il faut pour gagner, parce qu'il n'y a pas d'autre choix possible. Il n'y a pas d'autre façon d'effacer cette sensation que de gagner. »

Si un journaliste quelconque leur demande pourquoi ils sont venus en promo en car à…disons Tennant, pour citer un patelin paumé des Etats-Unis, alors que personne ne vient jamais à Tennant !
Ils vous répondront avec une sincérité qui leur vaudrait un grand prix d'interprétation dans n'importe quel festival de cinéma :

« C'est important d'aller dans les petites villes parce que la voix de tout le monde doit être entendue.

Leur voix entendue !?
C'est ce qu'ils veulent qu'on leur dise.
Nous vous écoutons, votre opinion est importante pour nous.
Mais personne n'écoute ! Les gens qui croient que leur opinion est entendue sont moins susceptibles de provoquer des troubles. Voilà pourquoi le car s'arrête ici, pour pacifier, soulager, roucouler des berceuses et endormir des masses en colère. Tout va bien, nous vous écoutons. Billy écoute les donateurs qui rédigent des chèques à l'occasion des collectes dans les hôtels, pas les gens qui mangent des burgers gratuits sur le parking d'une bibliothèque défunte. L'opinion de ceux-là aboutit sur la boîte vocale. »

Allez j'arrête la politique fiction, cela n'a rien à voir avec la droiture, le sens du bien public, l'honnêteté, la rigueur, l'humanité, qui caractérisent chaque élu français !

Cette science-fiction donne lieu à un magnifique roman signé Iain Levison « Pour services rendus » chez l'excellente maison Liana Levi, dans une traduction de Fanchita Gonzalez Battle.
Tous les romans de Iain Levison sont magnifiques, pleins d'humour et de dérision. Une écriture qui coule comme ces histoires qu'on sait être plausibles.
Et toujours chez Liana Levi !

Merci, j'ai échappé à la grandeur de nos hommes politiques un instant.
Un instant de pure science-fiction.
21 juil. 2018 à 16:23
Commenter  J’apprécie          20
J'ai dévoré ce petit bijou en deux fois, début d'après-midi puis soirée, tellement j'ai été happé par cette histoire sur la façon de raconter les souvenirs rapportés de la Guerre du Vietnam, selon les besoins des uns ou des autres, et sur les conséquences qu'il peut y avoir à déformer la vérité selon l'image que l'on veut donner de soi.
Iain LEVISON sait parfaitement nous faire ressentir tout ce que peuvent traverser les personnages qui sont amenés à proférer de "petits" mensonges, surtout le chef de la police qui toute sa vie a combattu les menteurs dans le cadre de son métier. Quant à l'homme politique, prêt à tous les mensonges pour arriver à se faire réélire, l'auteur nous amène à nous interroger sur la pertinence des ces mensonges si la finalité est de pouvoir accomplir de belles et bonnes actions en faveur de la population.
Les personnages secondaires sont également très intéressants, aussi bien les vétérans du Vietnam que les assistants de l'homme politique.
Pour moi, ce petit roman a de nombreux atouts donc, un regard peu souvent abordé sur la guerre au Vietnam, une critique des campagnes électorales, et une dénonciation de la corruption en politique, sans compter une révélation finale éclairante.
Un excellent Iain LEVISON, moins humoristique et ironique que d'autres du même auteur, mais peut-être plus "utile".

Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (260) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "Ils savent tout de vous" d'Iain Levison.

Qui interroge Brooks Denny au début du roman ?

Dyer
Coffey
Snowe

10 questions
7 lecteurs ont répondu
Thème : Ils savent tout de vous de Iain LevisonCréer un quiz sur ce livre

{* *}