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Quel polar rafraichissant que ce petit boulot de Iain Levison ! Ce court récit noir et satirique dépeint une société américaine dans tout ce qu'elle a de plus absurde. Sur fond de crise l'auteur offre la solution qu'un américain lambda a trouvé pour continuer à vivre comme "avant" et pourquoi pas racheter le magasin dans lequel il est exploité afin de gagner SA liberté une bonne fois pour toute et accéder lui aussi au rêve américain qu'on lui avait promis.

Et comme tout rêve celui ci n'a pas de prix et c'est tout naturellement que Franck notre héros miséreux et misérable va accepter de devenir tueur à gage car pour lui ça ou peigner la girafe à priori c'est kif kif !

Lu par Olivier Cuvellier, ce livre dans sa version audio m'a fait passer 5h20 de petite joie littéraire absolue ! Car bien que le sujet soit grave l'humour noir et l' ironie acérée de Iain Levison font de cette histoire sombre un récit drôle et optimiste !
Lien : http://edea75.canalblog.com/..
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Ian Levison raconte l'Amérique désenchantée entre désindustralisation et misère sociale. L'intérêt réside principalement dans la charge politique : lorsque les "élites" politiques et économiques vous jettent comme un mouchoir usagé, votre sens moral s'émousse et ce qui auparavant était inconcevable devient possible : c'est ainsi que Jack accepte des "contrats", il faut bien vivre.

Évidemment, il y a des critiques à formuler. La plus importante est qu'à l'exception de Bretch, qui représente tout ce qui est détestable et inhumain dans le management contemporain (mépris, bassesse, cupidité, conformisme, etc.), Jack tue pour la pègre locale. Or, s'il est une organisation qui applique à la lettre les règles du capitalisme dérégulé le plus sauvage c'est bien la mafia... Autrement dit, politiquement, on aurait préféré que Jack flingue toutes les raclures en col blanc, les élites mondialisées qui participent et profitent du système merdique dans lequel nous vivons... Sans oublier les mafieux. Bon à la cohérence politique, Ian Levison à préféré le réalisme : dans un sens c'est heureux, "un petit boulot" est un roman et non un manifeste.

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Un bon petit roman bien troussé qui franchit joyeusement les limites de la morale en s'attachant aux aventures d'un tueur à gages néophyte dans un Amérique disloquée par la crise économique. Un bon moment de lecture qui me donne envie de découvrir d'autres romans de Iain Levinson
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Since the layoffs, premier roman publié en 2003, appartient au genre du polar humoristique. le narrateur du récit, Jake Skowran est un chômeur, dont la femme est partie, et qui n'arrive plus à joindre les deux bouts. Il vit dans une ville américaine économiquement sinistrée, dans la région du Wisconsin, non loin du lac Michigan. Il n'a aucune perspective. Alors lorsque Ken Gardocki lui demande de faire le tueur à gage pour éliminer sa femme, Corinne, infidèle, il ne tergiverse pas longtemps. La proposition tombe à pic. Comme les bonnes nouvelles n'arrivent jamais seules, il se voit, au même moment, offrir un job – modeste – au Gas'n'Go.

Iain Levison dépeint à merveille l'état d'esprit du chômeur victime d'un système impitoyable. Broyé, humilié, dépossédé de tout, son protagoniste bascule dans le crime. Il tient sa revanche.

L'auteur met en avant les mécanismes pervers de l'économie capitaliste et d'une société où la place de l'individu n'est autre que celle d'un rouage. Les relations humaines dans ces conditions ne connaissent plus de sentiments, mêmes les sphères intimes s'en ressentent.

L'écriture de Iain Levison est particulièrement savoureuse. Elle évite toute dramatisation et privilégie l'humour, et l'absurde, dans un registre de cynisme général. L'ensemble est assez jubilatoire. Iain Levison serait-il le Pierre Lemaître d'outre Atlantique?

Ses personnages, très crédibles, sont également bien campés. Jack, intelligent – dès l'ouverture du roman, dans la scène de paris sportifs, il apparaît qu'il sait tirer parti des situations – est un anti héros, certes, mais non dénué de ressources. Au second plan, le jeune Jughead, le gamin de 16 ans qui l'initie à son nouveau job, fait l'objet d'un portrait à peine caricatural. C'est par le langage que sa personnalité est suggérée. L'auteur apporte une bonne dose d'ironie à la relation de ces deux-là, puisqu'on comprend que Jake a été embauché pour évicter l'ado dont les heures sup doivent être obligatoirement payées.

Ironie, cynisme, donnent le ton d'une écriture cinglante, qui dénonce les pires affres d'un monde tourné vers un profit toujours plus grand au détriment de classes sociales sacrifiées. L'individu ne peut échapper à la corruption générale. Jake semble avoir atteint un point de non retour.
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quoi de plus dangereux qu'un homme qui a tout perdu ? Et c'est bien le cas pour le "héros" du livre d'Iain LEVISON. L'usine où travaillait Jake Skowran a fermé, et il perd son travail, sa télé, sa copine le quitte. Jake est pressé de combler son découvert, et il sait bien qu'il risque de se retrouver à la rue. il lui faut un boulot, et vite. c'est pourquoi quand le bookmaker Ken Gardocki lui propose de tuer sa femme contre 5000 dollars, il accepte sans hésitation. La survie passe avant la morale. Lui même est victime des circonstances qui ont conduit à la fermeture de son usine et loger une balle dans la tête d'une femme qu'il ne connait pas ne l empêchera pas de dormir.
Il se révèle même doué pour ça. Et d'autres boulots suivent.
Jake a une personnalité attachante, bien loin des clichés liés au personnage du tueur. Il est intelligent, honnête et travailleur. Dans la station-service où son ami Tommy lui a trouvé un travail, il fait de son mieux et ne ménage pas sa peine.
Il n'a rien de l'homme de main bas du front, ni du tueur glamour sapé en Armani dont les livres et films véhiculent parfois l'image. un de ses "clients"
le lui fait remarquer d'ailleurs !
c'est pour lui comme une seconde carrière, et le fait que Gardocki vante ses qualités le conforte dans sa reconversion.
cependant la machine finit par s'enrayer. tant qu'il est seul dans la vie, Jake peut se permettre d'être implacable.
Sa rencontre avec Sheila change la donne. Quelqu'un compte désormais pour lui. Au fond il est juste un gars normal, qui veut racheter son affaire avec son associé, vivre dans sa ville avec une femme qui l'attend à la maison le soir.
son dernier contrat le mène pour la première fois à un cas de conscience.
pas de scrupules à tuer quelqu'un, mais pas une connaissance...de son propre aveu il "ne ferait pas un bon truand"...

un livre drôle et délicieusement immoral, écrit dans un style direct, sans fioritures. Simple et percutant.
un bon divertissement en ces temps de confinement.
ce n'est pas vraiment un roman policier, par certains aspects un roman noir, avec des aspects parodiques. il y a évidemment une critique sociale d'un certain rêve américain qui laisse à l'abandon les travailleurs comme Jake "parce qu'un petit malin de Wall Street a décidé que notre usine ferait de plus gros bénéfices au Mexique". il ne faut pas cependant y voir trop de profondeur, ce livre est léger, mais aussi caustique, plein de lucidité.
Je devais le lire depuis longtemps et c'est une belle découverte.

Ce livre a déjà été largement commenté sur Babelio et ailleurs, et je souhaitais simplement partager le plaisir que m'a procuré cette lecture.





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A l'opposé du rêve américain, Un petit boulot nous plonge dans le cauchemar américain. Dans une ville quasi-fantôme qui a vu la fermeture de l'usine qui faisait vivre sa population, Jake Skowran a tout perdu : son boulot, sa copine, bientôt son logement. A terre, il signe un pacte avec le diable en se reconvertissant comme tueur à gage, et recouvre sa dignité avec ce nouvel emploi...
Cet anti-roman policier (on connaît les coupables, pas d'inquiétude... et ils ne seront pas inquiétés) est grinçant, plein d'humour noir, amoral à souhait, tout en sachant, dans ses outrances, dresser un tableau noir subtil de l'Amérique des zones industrielles désaffectées.
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Auteur maintenant reconnu, Iain Levison a attendu son deuxiéme livre avant d'être publié en France. Un petit boulot a récemment été adapté au cinéma. Mais découvrir le livre reste une excellent expérience !

Jake Skowran a tout perdu depuis son licenciement. Sa copine l'a quitté, il a du céder tout ce qu'il avait chez lui et il ne retrouve pas de boulot. Un jour, Ken Gardocki, le petit mafieux du coin qui gére entre autre les paris illégaux, lui demande de tuer sa femme. Au début, Jake refuse mais il finit par accepter...

Un petit boulot est un livre social, mais qui traite son sujet avec beaucoup d'humour. Jake Skowran a des problémes de moralité au départ mais fini par apprécier son nouveau job et les situations sont parfois trés drôles. Et le personnage bizarrement trés attachant car il n'a rien de bien particulier. Mais ses problémes peuvent arriver à tout le monde et le fait qu'il aille au bout des choses le rend étrangement sympathique. Un esprit qui a heureusement été conservé dans le film par la suite. Avec une écriture simple et direct, le livre est une vraie réussit qui donne envie de découvrir les autres livres de l'auteur !
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Ce livre nous présente les États-Unis sous leur vrai visage, c'est une image peu fréquente loin du rêve Américain où tout le monde peu réussir. Ce livre pose deux problématique, du moins deux thèmes sont exploités. le premier thème est bien évidemment l'Amérique délaissée du XXIème siècle. le second thème est plus une approche philosophique sur la question de la morale.

La partie Américaine est intéressante montrant les méfaits de l'ultra-libéralisme et d'une économie déconnectée de la réalité. Ça nous présente un monde où le futur n'a que peu de place où la débauche et le délaissement de la population s'exprime. Il nous est bien illustré les problèmes de gestions de fond publique (fermeture des hôpitaux et des commerces mais un commissariat flambant neuf) ainsi que le règne d'une « mafia » dirigé par Gardocki et qui ne s'inquiète pas trop car dans le désespoir beaucoup préfère se noyer dans le drogue.
La question de moral est aussi intéressante avec la question suivante « Jusqu'à quand la morale s'applique quand il n'y a plus d'avenir et plus d'espoir », on voit bien que le personnage principal Jake accepte son job de tueur à gage du moment qu'il est désespéré mais dès qu'il rencontre Sheila et qu'un avenir devient possible avec le magasin il décide d'arrêter le « métier » de tueur à gage qu'il considère tout de même comme un simple job qu'il enseignera rapidement à un autre avant de décrocher.
Parlons maintenant du style d'écriture, c'est sincèrement une réussite un rythme parfait, il n'y a jamais de moment de blanc, c'est très prenant et on se fait absorber par un style d'écriture moderne. Des phrases simples avec tout de même de l'émotion. le texte est très très bien structuré, c'est vraiment agréable à lire. Les personnages sont peu nombreux on ne rentre pas vraiment dans leur intimité mais ils sont pleins de réalisme ce qui les rends appréciables.

Pour conclure c'est une oeuvre très sympathique, c'est presque un sans faute finalement ce qui peut faire peur c'est le sujet qui est traité, il n'intéresse pas tout le monde mais il est tellement bien traiter qu'on est obligé d'accepter qu'il reste très bon il faut vraiment le lire
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Un chômeur honnête et sans histoire qui devient tueur à gages pour gagner sa vie ? Étonnant et peu crédible... et pourtant ça marche !

L'écriture est agréable et l'histoire se lit facilement et rapidement.
On y croit, on rentre dans l'histoire et on suit les meurtres sans s'en émouvoir !
Je mettrai toutefois un bémol pour la fin où là par contre, je n'y ai pas cru du tout. C'est un peu dommage mais ça ne m'a pas gâché le plaisir de cette lecture.
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Un court roman noir fort bien écrit.

Mon avis :

Je ne me rappelais pas pourquoi ce livre était dans ma PAL, jusqu'à ce que ma chum de fille Louise manifeste son intérêt pour son livre. La coupable étant identifiée, je pouvais poursuivre ma lecture plus sereinement, courte mais c'était justement la raison de ce choix. Ah oui j'attendais la possibilité de pouvoir me jeter sur le dernier bébé de Laurent Scalese, "Je l'ai fait pour toi" qui sort demain ! Voici donc comment le livre est venu à moi, j'aime toujours apporter cette petite introduction à mon avis. Ce n'est certes pas académique mais c'est ma signature en quelque sorte.

Iain Levison fait un portrait au vitriol - l'expression consacrée en est un parfait exemple - de l'Amérique et des conséquences de la perte d'un boulot. Une usine ferme et la crise s'installe. Quand on perd son boulot, sa petite amie qui embarque l'aspirateur et que l'on est obligé de mettre sa télévision chez un prêteur sur gage, on est prêt à tout pour retrouver un travail. Ce qui nous permet de sortir la tête hors de l'eau, pas seulement d'un point de vue financier mais surtout pour l'estime de soi. Pour cette impression de ne pas être un rebut de la société.

L'écriture est cynique, acerbe et nous offre une histoire non pas dramatique mais décapante. le héros accepte ce job de tueur sans sourciller, après tout c'est un boulot comme un autre pour lui. Il se sent de plus en confiance même si pour être honnête la chance est surtout de son côté. Cela étant dit, il est quand même plutôt malin, sa reconversion est une réussite.

L'auteur nous offre un anti-héros et un rêve américain totalement démonté. Une critique noire et pourtant réaliste d'un système qui profite seulement à la canopée. Un fin un peu abrupte, qui aurait mérité un peu plus de développement sachant que le livre compte 200 et quelques pages, mais qui a le mérite de respecter l'ambiance générale insufflée.

Ma note : 3.5/5
Lien : http://the-love-book.eklablo..
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