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EAN : 9782828904180
Favre (22/09/1989)
4.46/5   14 notes
Résumé :
Ennio MORRICONE
En trente années de carrière dans le domaine de la musique à l'écran, Ennio Morricone a su acquérir une renommée à la hauteur de son talent de compositeur. Attentif à tous les genres cinématographiques, il a illustré avec brio des films aussi divers que Pour une poignée de dollars (Sergio Leone), Galilée (Liliana Cavani), Queimada (Gillo Pontecorvo), Théorème (Pier Paolo Pasolini), La califfa (Alberto Bevilacqua), I comme Icare (Henri Verneui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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C'était le Beethoven du western spaghetti
Le compositeur italien Ennio Morricone, décédé à 91 ans, a composé plus de 500 musiques de films, entrant dans la légende avec ses symphonies mêlant grand orchestre et tradition populaire pour le maître du western spaghetti Sergio Leone.

Sa composition la plus mémorable restera sans doute le lancinant air d'harmonica joué par Charles Bronson dans «Il était une fois dans l'Ouest» (1968). Dès l'âge de six ans, Ennio Morricone, né le 10 novembre 1928 à Rome, commence à composer. A dix ans, il s'inscrit au cours de trompette de la prestigieuse Académie nationale Sainte-Cécile à Rome, où il est remarqué par le grand professeur Goffredo Petrassi. Il étudie également la composition, l'orchestration, l'orgue et s'initie à la musique sérielle. Après avoir débuté par la musique «sérieuse», il commence en 1961 à 33 ans au cinéma avec «Mission ultra-secrète» de Luciano Salce. Trouvant les musiques de films italiens médiocres et mièvres, il veut les renouveler et imposer un style plus «américain». La célébrité arrive avec «Pour une poignée de dollars» (1964) de Sergio Leone. Sa collaboration fructueuse avec le maître du western spaghetti lui apporte une réputation internationale. Mais Morricone ne se cantonne pas au western. Ce Romain compose des bandes originales pour des films d'époque comme «1900» ou «Vatel», des comédies telles que «La cage aux folles» et met en musique des films engagés : «Sacco et Vanzetti» («Here's to You» chanté par Joan Baez), «La classe ouvrière va au paradis» ou «La bataille d'Alger». La recette de son succès : «Quand on entre dans un film, la musique frappe à la porte, elle doit préparer le spectateur et sortir sans claquer la porte, sur la pointe des pieds.»

Oscarisé sur le tard
Discret et casanier, Morricone sortait peu de sa maison proche du Capitole à Rome. Un brin timide, il était mal à l'aise face aux applaudissements, lors de ses concerts. Pendant toute sa carrière, Morricone a jonglé entre «musique légère» et classique, cinéma et télévision. L'histoire du cinéma retiendra surtout, outre bien sûr «Il était une fois dans l'Ouest», «Il était une fois en Amérique» et «Le bon, la brute et le truand» de Sergio Leone, ou encore «Théorème» de Pier Paolo Pasolini. Souvent d'ailleurs, ces chefs-d'oeuvre ont d'abord été connus et aimés pour leurs musiques. le génie de Morricone résidait dans l'impureté, ses emprunts apparemment anachroniques au néoclassicisme et au jazz, ou même au pop-rock.
Il compte aussi à son actif près de 80 compositions classiques, de musique de chambre et pour orchestre. Membre du Gruppo di Improvvisazione Nuova Consonanza, il a composé en particulier pour piano. S'il avait souvent l'air inquiet, derrière ses lunettes sévères, le maestro dirigeait aussi avec brio de grands orchestres, comme celui de Milan. Grand amoureux de la chanson, il s'est associé à la star portugaise de fado Dulce Pontes, le temps d'un disque, «Focus» (Universal), et à la chanteuse française Mireille Mathieu pour l'album «Mireille Mathieu chante Ennio Morricone» (1974). Il avait reçu, en 2007, un Oscar pour l'ensemble de sa carrière, «une belle surprise» à laquelle il ne s'attendait plus, puis un autre, en 2016, pour «Les huit salopards» de Quentin Tarantino.
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Jean Lhassa fut un des premiers critiques belges à suivre la carrière de Morricone depuis 1964 et la fameuse « trilogie des dollars » de Sergio Leone. Lui et sa compagne ont rencontré le compositeur italien lors de plusieurs tournées en France, en Belgique, en Suisse et aux Pays-Bas, où il a donné d'importants concerts. Chaque fois, Jean Lhassa l'interviewait et recueillait ses impressions. Il l'a aussi rencontré à Rome, où le maître habitait et composait dans un immeuble non loin du Capitole, là où la muse Euterpe avait élu domicile. La muse bien sûr du compositeur.
De ces rencontres et de leur passion commune pour le Maestro du cinéma est née cette monographie de 400 pages. Mêlant leur immense culture musicale et cinématographique (jamais pesante en vérité), les déclarations de Morricone lui-même et celles de ses proches collaborateurs, les deux auteurs ont réussi un fondu enchaîné harmonieux, qui se lit comme un reportage : vivant, précis, fourmillant de mille et une anecdotes sur le métier du compositeur. Cette monographie est complétée par une abondante filmo-discographie qui satisfera les exigences du lecteur à propos de la carrière des trente premières années du grand maître.
 Ennio Morricone est mon meilleur scénariste, affirmait Sergio Leone, parce que sa musique parle à la place de mes personnages et dicte leurs sentiments, leurs émotions.
Le musicien est parti après avoir tourné la page du western italien, mais sa musique nous subjuguera longtemps encore par son intense émotion. Ce livre nous la fait réentendre par petites notes, par petites touches.
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Ennio Morricone est mort à l'âge de 91 ans dans la nuit du 5 au 6 juillet 2020, lauréat d'un Oscar d'honneur et d'un Oscar pour "Les Huit Salopards" de Tarantino. Ses partitions pour Sergio Leone et ses westerns spaghetti sont entrées dans la légende. La puissance de Morricone est de s'être toujours mis au service des films, en s'effaçant parfois à son profit, ce qui fait de lui le plus grand serviteur du cinéma, et à la fois en instaurant une empreinte musicale durable, par la force de ses mélodies et la singularité de ses instrumentations. Compositeur exigeant et savant, capable d'expérimentation, de dissonances, d'une écriture orchestrale précise, il savait aussi toucher le coeur du grand public, il pouvait flirter avec des styles populaires, le jazz ou la chanson. Morricone, il était tout ce que la musique de film pouvait incarner. Il était le lyrisme et la retenue, la symphonie et la note tenue, le motif répétitif et le développement mélodique, l'horreur et la comédie, le soutien et le décalage. Je suis en deuil.
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Ennio Morricone composait dans un bureau aux allures de capharnaüm. Amoureux de musique classique, mais aussi de bruits et de sons, le génie de l'artiste résidait en partie dans ses trouvailles décalées. Il a inventé pour Sergio Leone un thème à partir du cri du coyote, se plaisait-il à raconter à la cantonnade. Quelques notes suffisaient à identifier son art : l'harmonica de « ll était une fois dans l'Ouest », le sifflement de « Peur sur la ville » ou encore la guimbarde du « Clan des Siciliens ». Créées pour surprendre ou étonner, ses musiques finissaient toujours par faire corps avec le film. Il était également un phénomène de hit-parade. On lui doit notamment « Here's To You » chanté par Joan Baez dans un drame italien ou le fameux « Chi mai » réemployé dans « le professionnel ». Ennio Morricone était un travailleur insatiable de la partition, du crayon et de la gomme. Celui qui a composé plus de 500 musiques de films s'imposait une rigueur jusque dans sa condition physique. Un génie, qui forçait l'admiration des plus grands du cinéma. Jean Lhassa a été le premier a l'interviewer pour un livre qui fait référence. A une époque où Internet n'existait et où les fans ne parvenaient pas à discuter de leur passion, parce que disséminés sans avoir la possibilité d'échanger leurs avis, ce livre a été une bénédiction, révélant enfin la technique de composition du maestro, ses trucs et astuces, tout en revenant sur sa carrière. Depuis, plusieurs livres ont été écrit sur lui. Celui de Jean Lhassa se targue toutefois d'être le premier !
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La renommée internationale du compositeur arrive avec C'era una Volta il West (Il Était une Fois dans l'Ouest – 1968), et son célèbre thème à l'harmonica, qui personnifie à la fois la douleur psychologique et la vengeance du personnage mystérieux interprété par Charles Bronson. Pour avoir cette sonorité plaintive de l'instrument, presque étouffée, Leone avait lui-même serré la gorge du joueur Franco de Gemini, à la limite de l'étranglement. Dans toute la partition, Morricone s'est surpassé en alternant l'humour, le tragique et le lyrisme, en particulier sur l'émouvant thème de Jill, associé à Claudia Cardinale. L'ajout d'une guitare électrique amplifiée et distordue est également un point fort de la bande sonore. Ce film est également le point d'aboutissement des recherches sonores pratiquées par Leone, comme les fameux tirs de pistolets mixés par-dessus la musique de ses génériques. Ici, sur la longue séquence introductive, le réalisateur ne conserve que les sonorités ambiantes. le vent, la goutte d'eau qui tombe sur le chapeau, le bourdonnement d'une mouche ou le couinement d'une vieille éolienne, le tout enregistré comme une véritable partition de musique concrète. Morricone reconnaîtra lui-même avec ironie qu'il s'agissait là de sa meilleure composition ! Ren que pour ces anecdotes le livre des Lhassa mérite d'être relu.
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