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2,74

sur 260 notes
Pourquoi donc me suis-je lancée dans cette lecture, alors que le dernier roman de Simon Liberati, "California Girls", ne m'avait pas énormément plu? Les souvenirs d'articles dans les journaux, la publicité autour de ce livre lié à une histoire sulfureuse; celle d'EvaIonesco, Lolita des 70's dont la mère se plaisait à photographier le corps dénudé dans des positions scabreuses... le sulfureux fait vendre...
Rien de tel ici toutefois. Simon Liberati nous entraîne dans le sillage des bobos parisiens qui pensent être au summum de la création littéraire actuelle, entre deux rails de coke et trois beuveries aux Bains Douches. EvaIonesco y surnage en tant que fée totalement détraquée, bousillant ses talons Louboutin à chacun de ses craquages nerveux. Mais elle n'a finalement pas le premier rôle dans ce roman à l'écriture maladroite, parfois même incompréhensible; celui-ci est tenu par l'auteur-même. le "je" narcissique et égocentrique en est bien le personnage principal. Simon Liberati tente d'impressionner son lecteur à coups de références littéraires (Homère, Nerval, Goethe...) mais sa plume est plutôt proche de celle du journaliste de Grazia et 20ans, qu'il a été... Hé oui...
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J’ai souvent pris du plaisir à lire ce livre parfois prenant même si certains aspects en sont agaçants ou ennuyeux. Liberati nous livre un objet hybride : il oscille entre le roman d’amour, la biographie de son épouse Eva, l’autofiction, l’autobiographie, le journal intime, le roman autoréflexif sur la littérature. Ce côté indéterminé en est un des intérêts et permet d’éviter le piège d’une construction linéaire ou chronologique. Le récit oscille en permanence et de manière assez fluide entre des temps différents : le présent, le passé proche, le passé ancien. C’est un livre sur la mémoire, sur les traces du passé, sur les souvenirs. Cette indétermination entre biographie et fiction est assez réussie.

Liberati me fait l’impression d’être un artisan verrier ou artisan bottier, je veux dire par là, un écrivain exerçant de manière quelque peu désuète un métier quasi disparu. Il nous livre un travail soigné, minutieux, expression d’un savoir-faire traditionnel transmis de génération en génération, parvenu à un degré de parfaite maîtrise. Sa langue et son écriture plongent dans la tradition et j’ai eu l’impression que Liberati avait écrit , un peu intimidé, avec tous les écrivains qu’il admire, perchés sur son épaule. J’ai ressenti cependant un poids de la tradition un peu encombrant. Ce qui est le plus agaçant, c’est cette manie de citer et de faire des références en permanence (j’en ai compté jusqu’à 8 en une seule phrase). Ainsi lorsqu’il évoque son déménagement dans le Valois, Liberati ne peut pas s’empêcher de convoquer Nerval et Sylvie et de préciser illico ‘Valois, pays littéraire’. Lorsqu’il raconte sa sortie dans le 16ème arrondissement pour accompagner Eva chez son médecin, il se retrouve bien évidemment à l’attendre dans la maison Balzac, en surplomb de l’hôtel de Lamballe où Nerval, encore lui, fut interné quand le palais fut transformé un asile psychiatrique.

Les meilleurs passages sont ceux où Liberati abandonne la prose romantique et nombriliste avec laquelle il s’étend sur lui-même, souvent sans complaisance, et ceux où il sort de son obsession de la littérature et de l’objet de son écriture. Liberati ne manque évidemment pas de rappeler que Eva est aussi le titre d’un roman de J.H. Chase et va même jusqu’à s’interroger à propos de sa première nuit d’amour avec Eva sur « l’étrange destin qui consiste à faire l’amour à un de ses personnages ». Ce livre a donc aussi pour objet la littérature et sa place omniprésente dans la vie de l’écrivain. Une autre citation pour l’exemple : « Très naïvement, je voulais être à la hauteur de ce que j’avais écrit ».

Les meilleurs passages, donc, sont ceux où il retrace une époque et particulièrement celle de la fin des années 70, celles des années punk et destroy, celle des années Palace, celle où la pédophilie n’était pas encore devenu un crime intolérable, notamment dans un certain milieu artistico-intellectuel. Son style devient un peu moins ampoulé et comme un caméléon s’adapte au côté moins sage de cette période. J’ai aussi aimé la peinture fine et subtile de la relation complexe entre Eva et sa mère. Le livre est également sauvé par le caractère évidemment fort romanesque de son héroïne principale, dont Liberati fait un portrait kaleïdoscopique émouvant, attachant et haut en couleurs.

Parce que la fin est très belle et très réussie, je décide de rajouter une étoile à mon jugement premier et de finalement donner 4 étoiles à ce livre.
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Un livre voyeur qui voudrait dénoncer le voyeurisme? Voilà que je reste perplexe, voir mal à l'aise. C'est comme si il fallait déshabiller et dénuder encore Eva, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien que la bave des concupiscents sous les projecteurs.

Et surtout: encore un auteur qui parle de lui, lui et elle et, parfois, elle et sa mère. Pourquoi tant d'égo dans une bio?
Lien : http://noid.ch/eva/
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Plutôt attiré par ce titre qui figurait en bonne place sur les listes de la rentrée littéraire 2015, je me suis laissé tenté par sa lecture. J'avais déjà vaguement entendu parler de cette petite fille que sa mère photographe faisait poser pour des photos érotiques et ça me paraissait prometteur. Grosse erreur !

Le livre est écrit par le mari de cette Eva qui est un écrivain parisien nombriliste et noceur (il y a plusieurs pléonasmes dans cette expression...) qui décrit leur rencontre et leurs premiers mois de vie commune.

Liberati a une haute opinion de lui-même et n'hésite pas à truffer son bouquin de références culturelles si possible inconnues du grand public : et ouais la culture mainstream c'est plouc !

L'histoire elle-même est passablement alambiquée et ce qui aurait pu en faire tout l'intérêt, à savoir les blessures de l'Eva adulte, sont rapidement expédiées et vaguement cataloguées en "cris stridents" et "jalousie colérique" (citation non garanties : c'est au-dessus de mes forces !).

Je lui reconnais une qualité : il est court, l'ennui ne dura guère :-(
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Je ne fais pas l'effort d'écrire quelque chose...
Un seul mot sans intérêt
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Si j'avais pu, je ne l'aurais pas noté. Je n'ai pas réussi à aller plus loin que la moitié. le sujet de l'histoire n'avait rien à voir avec ce que j'espérais lire et ne m'a pas intéressée même en persévérant. Et malheureusement, je n'ai pas réussi à accrocher à la plume de l'auteur, que j'ai trouvée assez ampoulée. Grande déception pour mon premier roman de la rentrée littéraire.
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Je venais de lire "Innocence" d'Eva Ionesco et ai voulu en savoir un peu plus sur la suite de sa vie ... mais quelle déception .Simon Liberati est un imbu de sa personne , n'écrivant que pour l'élite comme il le dit lui même .Son écriture est ampoulée et snob comme le milieu qu'il a fréquenté , une très grande déception si ce n'est cette rencontre extraordinaire entre deux êtres perdus qui ont associé leur mal être . C'est très rare que je ne finisse pas un livre mais cela a été le cas cette fois ci malheureusement ...
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Voilà un livre que je n'ai pas aimé du tout et que je ne suis pas arrivée à terminer. Je me demande même pourquoi je l'ai emprunté à la médiathèque ? Allez savoir...je ne suis même pas curieuse de ce type d'histoires !
Mais ce qui est vrai, c'est que j'aime me faire ma propre opinion au delà des clichés...
Et puis je n'avais jamais rien lu de l'auteur et son précédent livre avait obtenu le Prix Fémina...
Et puis le regard d'Éva sur la photo de couverture est si triste...

Maintenant, après avoir essayé, je pense qu'il est impossible de ne pas avoir un avis tranché sur cette lecture !

L'auteur, Simon Liberati y raconte l'histoire d'amour ravageuse qu'il a vécu avec EvaIonesco et qu'il vit encore, des années après l'avoir connue alors qu'elle était jeune adolescente, puisqu'ils sont aujourd'hui mariés.

Eva est une toute jeune gamine lorsque sa mère, Irina Ionesco, photographe de son métier, la "vend", pour en faire une sorte d'objet sexuel...
A 4 ans elle pose, nue devant sa mère. A 10 ans, elle est déscolarisée. Elle jouera même dans des films "érotiques" (ou "pornographiques") alors qu'elle est encore mineure.
Elle a des yeux magnifiques et porte sur les gens un regard qui les attire.
Elle fait fantasmer les hommes : ils profitent de son innocence et lui volent son enfance.
Ce sont eux les vrais coupables et bien sûr sa mère qui a profité de la situation pour vendre l'image de sa fille, la déguiser en mini femme fatale, l'obligeant en plus à être moquée et rejetée à l'école par ses camarades.
Éva a donc vécu une enfance traumatisante et qu'elle n'a pas choisi.
Elle quittera d'ailleurs sa mère à l'adolescence et vivra seule, grâce aux aides sociales.
Bien plus tard, elle portera plainte contre sa mère et gagnera son procès.
La justice considérera que la mère est l'auteur de photos relevant de la pédopornographie...
Bref si vous voulez en savoir plus, il y a pleins d'infos sur le net.

Mais ce n'est pas cette histoire qui au centre du livre. L'auteur ne la mentionne que pour nous faire connaître les deux facettes de celle qu'il aime plus que tout.
Il nous raconte ici leur histoire d'amour, car ce livre est une déclaration d'amour réelle et même une sorte d'hommage à Éva. Je ne renie pas cet aspect-là.
L'auteur raconte en détails ses multiples rencontres, toutes éphémères, avec Éva, son ressenti à ce moment-là, son irrépressible attirance pour elle et le fait qu'il passera toute sa vie à l'attendre (sans le savoir au début).
En fait il l'a connu alors qu'elle était toute jeune adolescente, il la reverra 30 ans après...
Mais il ne faut pas oublier dans quelles circonstances l'auteur, attiré par les jeunes ados, l'a rencontré la première fois. D'ailleurs il ne s'en cache pas.
L'auteur avoue sa faiblesse pour les toutes jeunes filles et il est en ce sens courageux, mais cela n'excuse en rien son comportement passé et son attrait pour les petites "Lolita".

Mais au delà de cet état de faits, l'histoire ne m'a sincèrement pas du tout intéressée.
L'auteur n'a pas su trouver les mots pour me toucher même lorsqu'il parle d'Éva enfant et de ce qu'elle a vécu.
La mère d'Éva lui a volé son enfance certes, comme tous les enfants maltraités c'est l'amour pour son "bourreau" qui l'a empêché de réagir pendant des années et de porter plainte... ok je peux le comprendre.
Mais était-il bien utile d'en faire un livre ?
N'est-ce pas encore une fois l'occasion de se faire de l'argent sur l'histoire d'Éva ?
L'histoire se déroule dans un milieu mondain où on ne sait s'amuser que dans les boites de nuit, abuser de drogues et d'alcool.
Pas ma tasse de thé donc, vous l'aurez compris. Donc je me suis ennuyée...
Peut-être ne suis-je pas d'un milieu suffisamment mondain et pas du tout parisienne aussi, pour apprécier ces propos ?
Ou faut-il avoir vu le film "My little princess", réalisé par Éva Ionesco elle-même en 2011, et dans lequel elle raconte son enfance,"de façon édulcorée", dit-elle, pour l'apprécier ?
Je vous laisse seul juge de vous faire votre propre idée sur ce livre...si cela vous tente.

Lien : http://bulledemanou.over-blo..
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Dans ce récit Simon Libérati dresse un portrait de sa compagne EvaIonesco. Elle est la fille de la photographe Irina Ionesco, la "My Little Princess" du film qu'elle a elle-même réalisé. Simon et Eva se sont rencontré une première fois en 1979 : elle, adolescente, en plein conflit avec son jeune passé et ses démons, lui jeune homme de dix huit ans aimant les fêtes et les excès. Il s'était inspirée d'elle pour l'écriture d'un de ses premiers romans, puis naturellement, l'avait oubliée. Depuis, ils se sont croisés à plusieurs reprises jusqu'à cette soirée chez des amis communs après laquelle ils ne se sont plus jamais quittés. Deux âmes soeurs qui se retrouvent ; il est célibataire, un peu aigri, écrivain qui se croit sur le retour, cultivant la solitude qui- il le croit- lui permettra de retrouver l'inspiration, n'attendant plus grand chose de la vie ; elle est toujours en proie aux démons de son passé, n'en finit plus de soigner les blessures de son enfance. Leur amour est la bouée qui leur permet de se sauver mutuellement.

L'auteur fait alterner des moments de leur vie présente et leurs souvenirs. Eva n'est pas très loquace sur sa vie d'avant, alors Simon tente de le reconstituer à l'aide des photos et des lettres qu'elle lui a confiées. Par petites touches, avec beaucoup de délicatesse l'auteur revient sur le passé d'Eva, sur son enfance brisée. Il évoque aussi leurs instants de bonheur partagé, leurs querelles, ses propres angoisses et travers, la personnalité de sa compagne, ses défauts, son narcissisme, ses accès de colère et ses petites manies. Il l'aime pour tout ce qu'elle est et il l'exprime avec beaucoup de sensibilité et parfois de poésie. Ce livre est une belle preuve d'amour.
Lien : http://lecturesdebrigt.canal..
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J'ai pour principe de toujours finir mes lectures mais la il faut l'avouer que j'ai eu énormément de mal. Ce livre pour moi a été décevant et je ne suis pas arrivée à m'intéresser à l'histoire. Je n'ai pas été touché par les personnages.
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