AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,74

sur 260 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est écrit avec brio sans ton décalé sans fioriture. Seuls le talent de la plume mêlé à la connaissance du personnage central scellent le macrocosme de cette gamine. Son caractère, ses passions, ses démons, son univers comme ses peurs tels sont les angles d'attaque que parcourt Liberati pour parler de ce qu'il aime en elle. Eva Ionesco c'est à lire maintenant...
Commenter  J’apprécie          00
Eva est un livre singulier, le portrait amoureux de l'ex-fillette-objet photographiée dans les années 70 par sa mère, Irina Ionesco, dans des mises en scène érotiques ou pornographiques. Simon Liberati s'attache avec beaucoup de délicatesse à décrire leur première rencontre (il était alors âgé de 19 ans, elle de 13) et tout le parcours de la jeune icône qu'elle était alors, personnage imaginé, magnifié par sa mère photographe, jusque dans la démesure. Parcours d'une jeune fille défaite de son enfance, entrée en résistance et en révolte contre sa mère et contre toute forme d'autorité, comme un Narcisse cherchant son reflet dans des eaux sans fond.

Simon Liberati donne à voir mais aussi à comprendre, avec beaucoup d'acuité et de sensibilité, celle qui deviendra des années plus tard son épouse, mais il dénonce aussi ce que furent les excès d'un certain milieu parisien, celui des nuits des années 70 en pleine libération sexuelle, celui du microcosme fêtard du Palace, des Bains douches, celui enfin d'une certaine élite artistique et intellectuelle de gauche qui avançait vers un idéalisme cynique et sans scrupules (on ne parlait pas encore de pédophilie) .

Sous l'écriture de Liberati, le personnage et la personnalité d'Eva Ionesco oscille sans cesse entre fiction et réalité, apparaît dans toute sa lumière mais aussi dans sa complexité, dans un temps que l'on dirait éphémère, dépassé. Quelque chose insiste cependant dans l'écriture qui rend ce livre attachant. C'est un hommage rendu à l'enfant-victime mais aussi une déclaration d'amour à la femme résiliente d'aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          120
Premier livre lu pendant cette période de confinement. Lecture agréable même si la plume de l'auteur peut paraître parfois un peu lourde...
Commenter  J’apprécie          00
Un souffle
Difficile de ne pas être sensible à l'enfance d'Eva Ionesco, photographiée nue dans des positions indécentes par sa mère. le livre de Simon Liberati raconte ses rencontres avec Eva à différents moments de sa vie et son amour immodéré pour celle qui est devenue sa femme. Ce livre est aussi une chronique des nuits parisiennes. Je l'ai lu d'une traite sans pouvoir m'arracher à ce texte. A lire.
Lien : https://lilietlavie.com/2019..
Commenter  J’apprécie          50
Une écriture érudite et très libre, un écrit passionnant sur la rencontre entre Liberati et Eva Ionesco, une description quasi hypnotique de la vie des héros dans le Paris de la fin des années 70. Eva est une forte personalité dont la jeunesse a été plus que tumultueuse. Leur amour unique dure toujours, loin de Paris, à la campagne, mais ils sont toujours proches des lumières de la ville. Liberati excelle dans ses descriptions d'Eva, de son caractère insolite et attachant, hors du commun, il nous parle de lui et d'elle, si proche et si inaccessible.
Commenter  J’apprécie          60
Livre que la Grande Librairie m'avait conseillé. En lisant les critiques on constate que les avis divergent : ou on adore ou on aime pas ce roman.
Pour ma part, j'ai été déçu, mais j'ai tout de même poursuivi la lecture jusqu'au bout.
Simon Liberati raconte le grand amour pour Eva Ionesco qu'il épousera, la vie, la jeunesse de celle-ci, il en fait une biographie d'Eva que sa maman photographe prenait comme modèle dès son jeune âge. En effet la gamine, petite devait poser dans des tenues parfois dérangeantes, souvent nue, pieds nus aussi dans des lingeries, nuisettes presque transparentes et laissait souvent dévoiler son intimité féminines.
Le roman contient trop de personnages qui à mes yeux n'intéresseront pas les lecteurs. Ce n'est pas un livre que j'ai lu avec plaisir. C'est un livre que je ne conseillerais donc pas.
Commenter  J’apprécie          40
Une étrange, sulfureuse mais belle histoire d'amour.
Une écriture poétique, ciselée, de la dentelle, du point de croix. J'ai dû plusieurs fois aller regarder la définition de mots dans le dictionnaire. Longtemps que cela ne m'était pas arrivé.
De ces livres que je lis lentement, pas en premier lieu pour l'intrigue mais pour apprécier les mots, le rythme, les impressions qu'ils font naître.
Il me reste à lire l'ouvrage d'Eva Ionesco pour entendre la 2e voix de ce duo hors des normes.
Commenter  J’apprécie          00
De l'incroyable matière romanesque que constitue la vie de sa compagne, Eva Ionesco,
Simon Liberati a su tirer un beau livre - très poétique, très personnel. Sans rien cacher de ses propres addictions, de ses faiblesses, Liberati compose un émouvant "Hymne à l'Amour d'Eva" - enfant abusée, adolescente rebelle, femme aujourd'hui reconstruite, mais qui reste pleine de blessures et de failles.
Bien sûr, par moments nous sommes un peu transformés en voyeurs, et sommés d'apprendre des choses parfaitement indiscrètes ( le désordre d'Eva. Son lifting, ses manières un peu crapuleuses et ses grossièretés de langage. Ses excentricités, ses violences ...). A d'autres moments il se livre à des raisonnements tatillons: à quelle date exactement Eva a-t-elle fait couper les somptueux cheveux blonds de son enfance? Sur ce point, dit-elle la vérité dans son film? Qu'en pensent les amis, les témoins? Que disent les photomatons, cartes postales et petits poèmes qu'elle stocke dans une boîte en fer?
Mais ce qui est frappant chez Liberati, c'est la volonté d'inscrire la femme qu'il aime dans une mythologie qui lui est personnelle, et qui comprend tout aussi bien Nerval et Lewis Caroll que le cinéma underground ou les petites reines martyres du monde de la nuit: un imaginaire labyrinthique où s'entremêlent érudition et féérie, un peu de noirceur gothique, pas mal de substances illicites, mais où toutes les femmes, rêvées ou vécues, sont autant de cailloux de Petit Poucet qui mènent à "L'Amour fou" (Liberati Père faisait partie du groupe surréaliste; Louis Aragon, André Breton ne sont pas loin, qui veillent en figures tutélaires...).
Quant à moi, bien que n'ayant jamais fréquenté le Palace et n'ayant découvert Eva Ionesco qu'assez récemment, je ne me lasse pas de confronter entre eux leurs deux livres ( et de les confronter au film qu'Eva elle-même a réalisé). Chez Eva comme chez Simon l'écriture est belle, poétique et sensible , et le petit zeste de "people-itude ", ou de snobisme parisien, ne me rebute pas, bien au contraire! Ainsi, avec leur parcours de vie incroyablement romanesque et leur authentique talent, ces deux-là constituent à mes yeux une sorte de diamant noir de la littérature française contemporaine!
Commenter  J’apprécie          20
Inclassable ce livre à la plume d'une grande finesse. C'est l'histoire tristement célèbre d'une enfance volée et abusée, d'une ado à la dérive et d'une femme qui lutte contre ses démons. Mais c'est aussi l'histoire croisée de ceux qui se retrouvent au bout d'un chemin sinueux pour poursuivre ce qu'il leur reste de bon à vivre ensemble. L'un a besoin d'en faire un livre et l'autre un film, point de guérison totale mais une forme de rémission à deux et un livre très réussi.
Commenter  J’apprécie          40
J’ai souvent pris du plaisir à lire ce livre parfois prenant même si certains aspects en sont agaçants ou ennuyeux. Liberati nous livre un objet hybride : il oscille entre le roman d’amour, la biographie de son épouse Eva, l’autofiction, l’autobiographie, le journal intime, le roman autoréflexif sur la littérature. Ce côté indéterminé en est un des intérêts et permet d’éviter le piège d’une construction linéaire ou chronologique. Le récit oscille en permanence et de manière assez fluide entre des temps différents : le présent, le passé proche, le passé ancien. C’est un livre sur la mémoire, sur les traces du passé, sur les souvenirs. Cette indétermination entre biographie et fiction est assez réussie.

Liberati me fait l’impression d’être un artisan verrier ou artisan bottier, je veux dire par là, un écrivain exerçant de manière quelque peu désuète un métier quasi disparu. Il nous livre un travail soigné, minutieux, expression d’un savoir-faire traditionnel transmis de génération en génération, parvenu à un degré de parfaite maîtrise. Sa langue et son écriture plongent dans la tradition et j’ai eu l’impression que Liberati avait écrit , un peu intimidé, avec tous les écrivains qu’il admire, perchés sur son épaule. J’ai ressenti cependant un poids de la tradition un peu encombrant. Ce qui est le plus agaçant, c’est cette manie de citer et de faire des références en permanence (j’en ai compté jusqu’à 8 en une seule phrase). Ainsi lorsqu’il évoque son déménagement dans le Valois, Liberati ne peut pas s’empêcher de convoquer Nerval et Sylvie et de préciser illico ‘Valois, pays littéraire’. Lorsqu’il raconte sa sortie dans le 16ème arrondissement pour accompagner Eva chez son médecin, il se retrouve bien évidemment à l’attendre dans la maison Balzac, en surplomb de l’hôtel de Lamballe où Nerval, encore lui, fut interné quand le palais fut transformé un asile psychiatrique.

Les meilleurs passages sont ceux où Liberati abandonne la prose romantique et nombriliste avec laquelle il s’étend sur lui-même, souvent sans complaisance, et ceux où il sort de son obsession de la littérature et de l’objet de son écriture. Liberati ne manque évidemment pas de rappeler que Eva est aussi le titre d’un roman de J.H. Chase et va même jusqu’à s’interroger à propos de sa première nuit d’amour avec Eva sur « l’étrange destin qui consiste à faire l’amour à un de ses personnages ». Ce livre a donc aussi pour objet la littérature et sa place omniprésente dans la vie de l’écrivain. Une autre citation pour l’exemple : « Très naïvement, je voulais être à la hauteur de ce que j’avais écrit ».

Les meilleurs passages, donc, sont ceux où il retrace une époque et particulièrement celle de la fin des années 70, celles des années punk et destroy, celle des années Palace, celle où la pédophilie n’était pas encore devenu un crime intolérable, notamment dans un certain milieu artistico-intellectuel. Son style devient un peu moins ampoulé et comme un caméléon s’adapte au côté moins sage de cette période. J’ai aussi aimé la peinture fine et subtile de la relation complexe entre Eva et sa mère. Le livre est également sauvé par le caractère évidemment fort romanesque de son héroïne principale, dont Liberati fait un portrait kaleïdoscopique émouvant, attachant et haut en couleurs.

Parce que la fin est très belle et très réussie, je décide de rajouter une étoile à mon jugement premier et de finalement donner 4 étoiles à ce livre.
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (534) Voir plus



Quiz Voir plus

Performance (Simon Liberati)

Sur quel groupe porte le scénario qu’écrit le narrateur pour une série télévisuelle ?

Les Moody Blues
Les New Seekers
Les Pretty Things
Les Rolling Stones

13 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : Performance de Créer un quiz sur ce livre

{* *}