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4,09

sur 861 notes
Publié en 1978, Necropolis a reçu le Grand prix de littérature policière la même année. le roman suit l'itinéraire chaotique du docteur Paul Konig, chef de l'institut médico-légal de la ville de New York. C'est là le premier point original du roman qui, au lieu de suivre les enquêtes d'un inspecteur, préfère prendre pour personnage principal un médecin légiste, soit la personne la plus au courant de la vie criminelle d'un territoire. New York y apparaît comme une véritable Babylone, cité de perdition et lieu de toutes les horreurs, lesquelles sont comptabilisées, analysées et disséqués par l'équipe de l'institut médico-légal. New York, où pourtant ont été érigées les tours du World Trade Center en 1973 (soit un an avant le récit des événements du roman), véritable phare du monde, ville de beauté qui cache de terribles revers : viols, meurtres, violences physiques, tortures, kidnapping et racket.

Le roman commence d'ailleurs par une scène de crime, ou plutôt deux, auxquelles Paul Konig a été invité en sa qualité de expert par l'inspecteur Edward Flynn. Mais c'est un autre crime particulièrement sordide qui occupe la majorité du roman, à savoir à la découverte de deux cadavres entièrement démembrés et décapités dont toute trace d'identification a été annulée. L'autre grande affaire du roman est, pour le docteur Konig, plus personnelle : il s'agit de l'enlèvement de sa fille, Lolly, 22 ans, par une bande d'ex-taulards récemment échappés de prison. Konig, qui est un homme seul depuis le décès de son épouse, s'est toujours entièrement consacré à son métier dans lequel il est devenu une sommité mondiale. Mais ses relations familiales sont difficiles et sa fille a arrêté de lui parler depuis cinq mois,

Malgré ses relations et toute sa bonne volonté, malgré sa folie qui pointe et met en danger sa vie professionnelle et le pousse à être, tel un vieux fou, dans les rues de New York en quête d'un visage familier ou d'une toile de sa fille, Paul Konig ne retrouve pas sa fille.

En plus de cela, le docteur Konig doit faire face à des remous qui agitent son service et crée le trouble dans les services municipaux. En effet, un employé de la morgue vend des cadavres à des services de pompes funèbres de façon à ce que la municipalité les rétribue. D'autre part, des soupçons pèsent sur la falsification d'une autopsie concernant la mort d'un jeune Noir en prison, possiblement victime de ses geôliers. Derrière cette dernière affaire sa cache l'ambition des collaborateurs de Konig.

Necropolis dresse, au final, une peinture bien sombre d'une ville où, jour après jour, « tournée du boucher » après « tournée du boucher », le genre humain prouve la petitesse de sa valeur et sa formidablement horrible capacité qu'il a à se détruire lui-même. La fin du roman révèle un peu plus cette folie qui, tous, nous guide.
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Bienvenue à New-York.
New-York en 1974... Big Apple, sans encore d'Apple et de Big Mac au quatre coins du monde...
New-York, New-York...ses rues, ses quartiers, ses buildings, l'Hudson, l'East River, ses taxis..et sa morgue.
Paul Konig est le chef du centre médico-légal. Un sexagénaire, reconnu par tous comme étant le meilleur. La référence dans le domaine. Mais derrière cette reconnaissance qui le laisse froid, comme les cadavres qu'il dépèce, se cache un être détruit. Détruit par la mort de son épouse, emportée par un cancer, détruit par le rejet de sa fille et son silence obsédant et invivable...."Classique" me direz-vous, "déjà vu".. mais non justement car Lieberman, ne tombe jamais dans le misérabilisme des romans de quai de gare, et dans le pathos.
L'écriture est fine mais tranchante comme la lame du scalpel avec lequel Konig trépane les macchabées. Et cette ville tentaculaire, sombre, prenante....étouffante..envoûtante....destructrice... cette ville qui a besoin de "victimes" pour satisfaire son désir... cette ville semblable aux dieux de l'Antiquité auxquels on offrait des victimes innocentes en guise d'expiations de péchés ou pour les bons auspices divins...

Konig est un homme détruit et le restera. Et le sera d'avantage.

Konig descendra de son vivant en enfer....

Nécropolis ad vitae aeternam.

En conclusion je citerais un passage du dernier chapitre, le 65, page 586, pour vous imprégner de l'ambiance du livre :
"En bas dans la rue, les chats en maraude cherchent leur pitance dans le trop-plein des poubelles. Des pigeons sales se dandinent dans les caniveaux tandis qu'une vieille putain vêtue d'une robe toute froissée descend la 30e Rue d'une démarche flageolante."...........
Bienvenue à New-York.
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L'histoire de quelques jours de la vie de Paul Konig, chef du centre médico-légal de la police de la ville de New york. Konig est un bourreau de travail, le meilleur de la ville dans son domaine, voire au monde.
La psychologie de ce personnage est profondément travaillée, ainsi que celle des ses collègues et autres enquêteurs. Mais "la ville de New York des années septante" est aussi l'un des personnage principaux. Celui-ci est très détaillé, et vraiment bien décrit. L'on se laisse allé à ces longues, mais jamais ennuyeuses descriptions. L'univers est riche et le décor est très vivant.

L'intrigue ou devrais-je dire les intrigues, car elles sont à niveaux multiples et que plusieurs enquêtes se chevauchent, sont intéressantes. L'enquête principale correspond à l'identification, par konig, de deux cadavres mutilés retrouvés sur les bords du fleuve. Mais en plus de cela, ce dernier doit faire face de manière impuissante à la disparition de sa fille unique et de l'enquête en rapport qui patauge.

Vous l'aurez compris le roman est bien un roman noir. Descriptions de corps mutilé, contexte de la morgue etc. Accrochez-vous si vous êtes une âme sensible, ou passer votre chemin. De mon coté je n'ai pas trouvé cela choquant, mais apparemment ce n'est pas le cas de tout le monde.

Pour conclure, nous avons ici un excellent roman policier, (avec une fin que j'ai trouver très correct, pour ne pas dire que je la trouve juste parfaite) qui m'a grandement plu et qui rentre probablement dans la liste des 10 romans que j'ai préféré. Une lecture que je garderai en tête pendant quelques années et que je reprendrai plaisir à relire.

Edit : je l'ai relu avec un grand plaisir.
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Paul Konig est-il un homme heureux ?
Instinctivement, je pencherai pour un non négatif.
Remarquez, difficile de taper dans l'euphorie dès potron minet avec un tel CV.
Une épouse emportée par la maladie et dont le poids de l'absence pèse un peu plus chaque jour.
Une gamine préférant jouer les filles de l'air plutôt que de subir un quotidien de plomb.
Ça vous pose une ambiance pour les dix décennies à venir.

Et son boulot, me direz-vous, comme possible exutoire ?
Bien vu, Paul Konig taffe et dur encore. Il est même une pointure dans son domaine. Une référence internationale consultée à l'envi lorsqu'il s'agit de faire toute la lumière sur un cadavre au pédigrée douteux car oui, youpie tralala, Konig est médecin légiste et règne en maître incontesté sur la morgue de N.Y.
Konig, un nom prédestiné pour ce roi de l'expertise légale.
Cependant, envisager une morgue comme possible antidote à un mal-être persistant mettrait en lumière un malaise beaucoup plus profond. Oublions.

Quoi qu'il en soit, et comme le disait Freddy - non, pas Krueger – the show must go on. le Boss va devoir rempiler et fissa pour ce qui s'annonce être la plus délicate de ses expertises.
Des corps retrouvés, normal, un constat à dresser, normal, des cadavres présentant la singularité de ne posséder ni dents, ni extrémités ni quoi que ce fut-ce susceptible de faciliter leur identification, nor..., à flûte et double diantre, ça sent encore les heures sup' c't'affaire là...

Nécropolis ne vous filera définitivement pas la grosse patate, c'est certain. Mais paradoxalement, il devrait vous poursuivre longtemps tant la charge émotionnelle qu'il dégage perdure bien après sa lecture.

Le contexte tout d'abord, celui d'un médecin légiste. Atypique. Excepté dans la série Rizzoli et Isles de Gerritsen, j'avais peu fréquenté ce petit milieu feutré. Lieberman, en guide expérimenté et avide de transmettre, se charge de la visite. Un périple érudit parfois complexe, pour le néophyte, mais toujours passionnant.

Et que dire de la personnalité de son anti-héros. Sur le fil du rasoir du début à la fin, il est de ces types a priori rarement favoris pour décrocher le prix orange mais qui finissent par susciter une empathie légitime tant les épreuves traversées vous touchent.
Nécropolis n'est pas un polar au sens premier du terme.
Il aborde le sujet, bien sûr, mais la vérité est ailleurs Scully.
L'introspection d'un homme sur le déclin, que plus rien ne semble retenir en ce bas monde si ce n'est le mince espoir de retrouver sa petite Lolly vivante, voilà bel et bien l'enjeu de ce récit au cordeau, servi par une écriture sèche et cafardeuse que rien ne saurait adoucir.

Nécropolis est une déflagration, un hymne au désespoir.
Un océan de noirceur dans lequel vous adorerez patauger, au risque de vous y noyer.
Une petite musique envoûtante qui ferait passer Mylène Farmer pour la reine de la déconne.
Nécropolis ne se raconte pas, finalement, il se vit, s'expérimente, à vos risques et périls...

♫ Dans mes draps de chrysanthèmes
L'aube peine à me glisser
Doucement son requiem
Ses poèmes adorés♪

Vas-y Mimi, chauffe !

4.5/5
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Captivantes et sombres intrigues, mais final fade..
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Nouveauté avec ce policier, nous partons à la découverte du travail quotidien d'un médecin légiste de la ville de New York :tout est construit autour de ce redoutable personnage de paul Konig, une pointure dans sa spécialité.
Nous avons droit à des descriptions minutieuses des lieux, des objets, des procédures, des reconstitutions des corps: en lisant je visualisais très bien certains passages, le livre a-t-il été adapté au cinéma ?
Nous vivons aussi les tourments d'un père dont la fille majeure est partie volontairement et qui la recherche, nous assistons à ses pertes de contrôle, à sa déchéance, la tension psychologique va crescendo.
J'ai vraiment apprécié ce livre, l'auteur a fait un travail remarquable de perfection.
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L'un des romans parmi les plus durs des lettres américaines.
Il y a un avant et un aprés Nécropolis .
Avant l'on peut trouver "cool" les histoires avec des cadavres et des morts de partout .
Aprés cette plongée en "enfer" , on ne pourra plus ermployer le terme "cool"
Ce livre fait peur , vraiment peur .
Sa radicalité , son ton trés trés sombre , sans aucune once d'espoir , tout cela fait de Nécropolis l'un des romans parmi les plus réalistes du genre .
Un tel livre ne peut étre lu par tout le monde.
Ceux qui osent ne peuvent plus aborder le genre avec le détachement qui était présent au départ ....
Inoubliable .
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L'expert à Manhattan mais en mieux. Kellerman décrit la morgue, les autopsies avec une plume qui nous laisse baba !
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Les coups de coeur deviennent une habitude, cette année…Mais ce n'est pas pour me déplaire, loin de là ! Surtout lorsque le dernier coup de coeur en question est un roman policier, genre que j'apprécie de plus en plus.

Dans ce domaine, Nécropolis est même plus qu'un policier. Herbert Lieberman, spécialiste du « policier new-yorkais », semble particulièrement bien renseigné sur le corps humain, en particulier lorsque celui-ci est en plusieurs morceaux et a passé un petit moment à moisir de la boue. du coup, le lecteur a le droit à des descriptions absolument succulentes sur 500 pages, mais si vous aimez ce genre de malsainité autant que moi, vous allez adorer. Surtout que c'est intelligent, sur l'écriture comme dans l'histoire. Les personnages sont aussi vrais que nature, blasés dans la grosse pomme livrée à la violence et de laquelle ils semblent totalement prisonniers, pestant les uns contre les autres (on a d'ailleurs droit à de beaux échanges). Les intrigues se croisent, ayant en commun le personnage de Konig, et permettant de multiples rebondissements sans être lassants. le coup de maître, et c'est ce dans quoi aurait pu tomber le roman, c'est que malgré ce milieu sombre et noir, Herbert Lieberman n'est pas déprimant.

Konig, lui, est une très belle trouvaille. C'est un personnage seul, obsédé par son travail, qui nous émoit par moment et qui pourtant, est un égoïste froid qui injurie ses collègues. C'est finalement un anti-héros total, un fonctionnaire dont la seule faille est la disparition de sa fille, mais sans cela, il serait vraiment détestable. Un personnage très fouillé psychologiquement que Lieberman nous offre donc là. L'auteur m'a convaincue et ses autres romans viennent de finir sur ma PAL.
Lien : http://papierencre.wordpress..
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Nécropolos est le premier polar que j'ai lu d'Herbert Lieberman, c'est aussi le premier polar à mettre en scène un médecin légiste comme personnage principal. Vous l'aurez déjà compris, Nécropolis est donc à la fois un classique du roman policier, mais aussi une pièce maîtresse de l'histoire du roman policier, comme Star Wars l'est pour la science fiction.

Concernant l'histoire de Nécropolis, elle est originale, et pour cause, l'enquêteur principal n'est autre qu'un médecin légiste ! Bien qu'il soit secondé par un policier. L'histoire est aussi terrible, tragique, et intéressant. Et vous plongera au coeur de l'institut médico-légal de la ville de New-York, avec ses cadavres, et son célèbre médecin légiste, Paul Konig, qui en parallèle, recherche désespérément sa fille disparue, mais en réalité kidnappée par un criminel sadique.
L'intrigue est excellent, les personnages sont peu nombreux, ce qui aide à la lisibilité parfaite de l'histoire, et les personnages ont un caractère solide, au point où par exemple, les méchants sont vraiment une race à part dans ce polar, faisant preuve d'un véritable esprit criminel.
Seul l'examen des cadavres par le médecin légiste est le talent d'Achille de Nécropolis, car souvent fastidieux.

Nécropolis est une légende du polar, mais sous-estimé et oublié par bien des fans de polars. Il est le modèle des polars de Patricia Cornwell et de son personnage principal Kay Scarpetta.

Un pur régal !
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