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4,17

sur 992 notes
Trés gros coup de coeur pour ce roman sombre et dur.
La quatrième de couverture est magnifique : 3 lignes, 3 phrases fortes. Tout est dit. Et donne des frissons. Ces 3 lignes donnent plus envie de lire le roman que les résumés souvent trop détaillés qui sont bien trop souvent légion et gâchent le plaisir de lecture.
Un roman très puissant et très bien écrit qui pose la question : se remet t-on jamais d'une enfance désastreuse et torturée ?
A travers le destin de Karel, de son enfance à l'âge adulte, mais aussi de sa soeur et de son jeune frère Mohand, le roman va tenter d'apporter une réponse...
Je n'en dit pas plus, juste que ce livre est à lire absolument, ne passez pas à côté si vous appréciez la littérature noire qui décrit la société sans concession.
Dans un décor qui s'y prête, le milieu Marseillais, la cité, le quartier des gitans, des personnages forts qui ne laissent pas indifférent.
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Les années 80, cité Artaud dans les quartiers Nord de Marseille. Loubna et Karl ont trois enfants dont le dernier souffre de plusieurs maladies. Karl a une violence et une colère qui le dévorent, tout comme l'héroïne qu'il prend. Il insulte et bat ses enfants, les prive de nourriture, passe ses nerfs sur eux. Et surtout sur le petit dernier, le « Gogol ». Dès les premières pages, violence, tristesse et beauté se côtoient. le tiercé gagnant que manie à la perfection Rebecca Lighieri. Ces vie dures, cette violence sourde, cet amour fraternel racontés au rythme de NTM, Michael Jackson, Cheb Hasni ou IAM. Quel magnifique et triste roman !

Rebecca Lighieri explore le déterminisme social prôné par Artaud : « il y a des âmes incurables et perdues pour le reste de la société. Supprimez leur un moyen de folie, elles en inventeront dix mille autres. » Cette misère sociale qu'elle explore n'est pas sans rappelée « leurs enfants après eux » de Nicolas Mathieu.

J'ai été bouleversée de la première à la dernière page. Un véritable coup de coeur pour ce roman coup de poing qui vous prend aux tripes. La misère est moins pénible au soleil, vraiment ?
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A Marseille, Karel Claeys est né sous la mauvaise étoile. Dans les quartiers nord de la ville, il a vécu une enfance chaotique entre deux parents toxicomanes, aux côtés de sa soeur Hendricka et de Mohand, son petit frère handicapé. Pour échapper à l'emprise du père et à la menace permanente des coups, la fratrie trouve régulièrement refuge au “passage 50”, un camp de gitans sédentarisés rejetés aux marges de la cité, qui devient leur deuxième famille. Loin de la folie parentale, les adolescents rêvent d'une vie meilleure - une vie d'amour, de cinéma, de liberté. Pour y parvenir, Karel et Hendricka savent qu'ils peuvent compter sur une chose : leur extraordinaire beauté, celle du diable, qui irradie autant qu'elle consume.
Dans ce roman âpre et sensuel, Rebecca Lighieri nous immerge dans la vie des quartiers populaires de Marseille, entre les années 1980 et 2000. A travers le regard de Karel, elle fait le portrait d'existences brûlantes, dévastées par la pauvreté, la violence et la drogue, en se plaçant au plus près de la pulsation des corps, intime et social. Oscillant entre les genres, de la tragédie grecque au récit d'apprentissage, Rebecca Lighieri signe un roman noir magistral, d'une force inouïe, saisissant magnifiquement le bruit et la fureur de ces vies minuscules.
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Qu'elle signe sous son vrai nom, Emmanuelle Bayamack-Tam ou sous son pseudo, Rebecca Lighieri, une chose est sûre, l'auteure sait déceler les failles d'une société. Avec Il est des hommes qui se perdront toujours, elle nous entraîne cette fois en plein coeur d'une famille des quartiers de Nord de Marseille, entre dérèglements et enfance massacrée.

« Qui a tué mon père ? Personne et beaucoup de gens. Ou plus exactement, beaucoup de gens auraient voulu tenir la pierre qui lui a fracassé le crâne, réduisant son occiput en bouillie puis s'acharnant méthodiquement sur son visage, massacrant ce qui lui restait de beauté, ce qui n'avait pas été excavé par l'héro, jauni par la clope, bouffi par l'alcool. » C'est par cette phrase, envoyée comme une onde de choc, qu'on rencontre Karel, le jeune narrateur. Persuadé d'être né sous une mauvaise étoile, il nous confie son enfance et nous plante le décor familial. On y rencontre sa mère, kabyle aimante mais dépassée, sa soeur Hendricka – la plus jolie du quartier – et son frère Mohand, petit dernier (non désiré) et né avec de multiples malformations et un physique hors norme. Mais le pire, c'est Karl, le père, un démon alcoolique qui fait régner la terreur dans cette famille.

L'indifférence d'une société
Mais il y a une chose que ne comprend pas Karel : pourquoi sa mère, si aimante, reste-elle avec ce type ? Il est prêt à tout, martyrise leurs enfants sous ses yeux, jusqu'à même vouloir défenestrer Mohand… Coûte que coûte, ils tentent de survivre à leur enfance, partagée entre toxicomanie, pauvreté et maltraitance. « Ma mère s'en va. Elle nous laisse avec le mystère irrésolu de sa splendeur. Elle nous laisse avec la conviction éclatante que nous ne lui suffisons pas, et qu'il n'y a que Mohand qui puisse la rendre heureuse avec ses souffrances et ses infirmités . »
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Ce livre a été un véritable coup de coeur ! J'étais déjà intriguée par le résumé mais alors ça a été une vraie claque quand j'ai commencé à lire l'histoire.
Ici, on découvre Karel, un jeune homme qui vit dans une cité de Marseille, et qui grandit avec son frère et sa soeur dans un foyer où leur père fait régner la terreur. Un jour, ce dernier est retrouvé mort. C'est un acte salvateur pour Karel, mais qui a commit cet assassinat ?
Au travers des yeux du protagoniste, on découvre sa propre histoire, celle de sa famille. On suit ses angoisses, ses peurs de ressembler à son père qui est cruel, sans pitié et vraiment détestable. La façon dont il traite ses enfants, surtout le dernier, Mohand, qui est handicapé, m'a véritablement mis en colère. On se rend compte que cet homme a un impact tous les jours sur Karel, sur ce qu'il fait, sur ce qu'il pense. Il est hanté par les actes de ce dernier mais aussi par ses propres pensées, ses propres pulsions violentes.
J'ai beaucoup apprécié le style d'écriture, je trouve qu'il colle complètement à Karel, avec des mots crus, des expressions particulières, je dirais que c'est écrit comme ça serait raconté à l'oral. Il y a des scènes qui m'ont révolté, j'ai eu les larmes aux yeux mais je l'ai lu d'une seule traite parce que je voulais absolument savoir ce que réservait l'avenir à Karel, à sa fratrie, et bien sûr, découvrir celui qui a tué leur père. Pour ma part, cette découverte est presque reléguée au second plan parce que suivre Karel, Hendricka et Mohand, leur enfance saccagée, leur passage à l'âge adulte pas vraiment plus serein, c'est ce qui m'a le plus plu. Je me suis sentie plongée au creux de son esprit, et j'ai trouvé que c'était très juste. La fin m'a laissé sans voix, sans souffle, et avec un sentiment d'injustice.

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Un style vivant, une famille de 3 enfants maltraités par le père. La mère n'intervient quasi jamais sauf pour le dernier, Mohand qui a de nombreux problèmes de santé.
Ils vivent près de Marseille, pas loin d'un camp de gitans où, sans en informer leurs parents, les enfants retrouvent des amis.
Beaucoup de sexe chez ces jeunes, ce qui n'est pas ma tasse de thé et déforce le récit. Finalement c'est glauque et on passe de coucheries en coucheries avec un vocabulaire vraiment très cru.
Pour réussir un roman est-il indispensable de glisser des scènes crues ?
Déçue et prête à abandonner la lecture. Écoeurement ressenti. J'ai été jusqu'au bout sans plus d'intérêt. Non, vraiment un livre à oublier.
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Un livre passionnant.
L'action se situe à Marseille, et c'est doublement intéressant, car ce n'est pas Paris, et d'autre part parce qu'il s'agit de ma ville de naissance.
L'action se situe dans un quartier de laissés pour compte sociaux, des gitans et un couple mixte, Loubna et Karl, père indigne, et leurs trois enfants, qui partent dans la vie avec un sacré handicap, sauf que deux d'entre eux, un garçon et une fille sont très beaux. le troisième, par contre, cumule les problèmes…
On suit les péripéties de la famille, à travers des événements de la vie marseillaise, comme cette finale de foot de 93…

J'ai lu des articles très élogieux sur le livre ; perso j'en recommanderai la lecture
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Il y a des hommes qui se perdront toujours est le titre de Rebecca Lighieri qui raconte les tribulations d'une fratrie dans les quartiers Nord de Marseille à l'aube des années 90.

Karel, Hendricka et Mohand grandissent dans un immeuble de la cité phocéenne avec pour figures parentales une mère complètement soumise aux accès de colères et à la folie d'un père abusif, alcoolique et franchement détestable.

Alors comment se construire et ne pas reproduire un schéma paternel dévastateur en ayant grandit dans un climat de peur et de destruction permanente?
Aux grés des histoires d'amour, des rencontres et des drames que vivent ces enfants, l'auteur nous raconte une histoire de violence intra-familiale comme il en existe beaucoup. Elle peint également une enfance avec ses souvenirs, ses joies, ses peines ses doutes; qu'on traine avec soi comme de véritables boulets dans sa vie d'adulte.

Bouleversant de vérité et criant d'une réalité de violence inouïe, ce roman noir est écrit avec beaucoup de subtilité et sans fioritures. Un style épuré et cinglant mais pas simpliste pour autant qui réussit à toucher profondément son lecteur. Cela en devient poétique parfois dans la façon dont l'autrice raconte les événements et l'introspection du personnage principal.

Des histoires d'amour dans le chaos, une alliance indefectible, des amitiés salvatrices, une fratrie contre l'indicible sur fond de pauvreté et d'insalubrité qui vous marqueront probablement autant que moi.
En effet, ce roman initiatique m'a complètement embarqué avec lui et ce, depuis les premières pages, avec un espoir latent que tout finisse par aller pour le mieux pour ses personnages meurtris mais courageux; sans grande conviction aucune.

Lien : http://www.chroniquesdurenar..
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Ce roman pourrait être la chronique d'une famille sous emprise et comment s'en échapper ?

L'emprise d'un père aussi sombre que cruel. Il traîne ses deux aînés, Karel le narrateur et Hendricka sa soeur, tous les deux d'une beauté sans nom, de casting en casting espérant vainement qu'ils deviennent suffisamment célèbres pour vivre sur les revenus de ses rejetons. Quant au plus jeune, Mohand, porteur de plusieurs malformations, au mieux il l'ignore, au pire il le violente à un point absolument inimaginable. le plus souvent, cet homme, que ses enfants n'arriveront jamais à appeler papa, passe son temps à leur hurler dessus, à les dévaloriser, à leur tenir des propos orduriers qui les terrorisent. Les scènes de violence parentale sont juste terribles et insupportables.

Leur mère subit aussi les affres de cet homme ignoble mais laisse faire. Elle aura parfois été « joyeuse, un peu folle, attentive et tendre » mais la plupart du temps elle fut « muette, lointaine, retirée en elle-même ».

Dans cette cité très défavorisée de Marseille, ces trois enfants se débrouillent seuls. Ils vont traîner chez les gitans d'à côté chez qui ils trouvent un semblant de famille, de solidarité et d'amour.

Par les mots de Karel, on les voit grandir, évoluer, partir, s'extirper de ce domicile familial abhorré. Ils apprennent à vivre malgré tout. Karel exprime le sentiment d'avoir, telle une épée de Damoclès au-dessus de la tête, inscrit dans ses gènes la violence de son géniteur.

C'est parfois insoutenable mais on poursuit notre lecture malgré tout, happé par une écriture déchaînée mais parfaitement maîtrisée pour illustrer à la fois la violence et les états d'âme de ces enfants martyrs. le tiraillement de Karel entre cet héritage paternel et l'aspiration à une vie normale est magistralement décrit.

Beaucoup de justesse et de délicatesse (oui vous avez bien lu, un peu comme la douceur dans un monde de brutes !) pour décrire cet univers sombre (sans être glauque).

Remarquable !
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Karel vit dans la cité Antonin Artaud, quartier nord de Marseille. Sa mère ne se préoccupant que de Mohand, son frère cadet handicapé, il est confronté très jeune à la dureté de la vie, les addictions de ses parents toxicomanes, la cité, le sida...
Hendricka, sa soeur, et lui même ont un physique marquant et leur père les poussent à faire des castings, sans grand succès au début. Parfois pourtant le hasard des rencontres fait bouger les lignes... mais devenu aide soignant, Karel se sentira toujours has-been et seul...

Un roman d'apprentissage qui présente les problématiques des familles évoluant dans les cités, leurs violences, qui induisent la détresse, la peur et toutes les violences intra familiales.
Une histoire sensible sur la solitude, le mépris des classes sociales, un récit tout en finesse qui suggère plutôt que décrit cette souffrance.
Belle découverte du hasard. A lire.
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