Les récits du plus célèbre explorateur anglais en Afrique laissent deux impressions : d'abord, l'entousiasme pour l'aventure humaine, la remontée des fleuves dans des conditions très dure, la rencontre de populations hostiles ou accueillantes, la description fascinée des chutes Victoria; ensuite, la méfiance suscitée par un discours où l'on pressent la colonisation, l'idée de supériorité raciale, l'évangélisation forcée de gens qui ne demandaient qu'à continuer à vivre comme ils l'ont toujours fait. Livingstone part assurément avec de bonnes intentions et se laisse séduire par les peuplades dont il traverse les territoires, mais il reste ce sentiment de supériorité qui a si vite dégénéré en tyranie. Les anglais sont choqués par la traites d'esclaves noirs par les Arabes. Ils s'installent, puis se comportent guère mieux. Livingstone n'en est pas encore là. Il pose des jalons, naïvement.
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