Marie est la veuve de Félix Ducharme. Elle tient le Magasin Général dans la paroisse de Notre-Dame-des-Lacs au Québec. Lorsqu'elle s'était retrouvée seule après le décès de son mari, elle avait aussitôt songé à laisser le commerce, cependant les paroissiens avaient su la dissuader. Marie commence à s'habituer, mais ce qu'elle ne sait pas, qu'elle ne peut imaginer, c'est que son Félix la surveille… Comment peut-on soupçonner un tel délire ? L'esprit de Félix n'est pas parti, il hante encore son village, reste auprès de Marie et commente…
C'est l'hiver, bientôt Noël, les hommes sont partis faire du bois pour l'hiver. La neige a recouvert le paysage.
« - C'est une honte Monsieur le curé !
- Il a passé la nuit chez elle !!
- On sait pas c'est qui, pis d'où il vient !… »
Les trois dévotes, passionnées de commérages, trouvent scandaleux que Marie ait invité un étranger chez elle. Elles en réfèrent au curé en espérant qu'il y mette bon ordre.
Monsieur le curé n'a alors pas d'autre alternative que d'aller se renseigner sur l'identité du nouveau venu ; la curiosité aidant !
Serge Brouillet est arrivé au village sur une Indian Scout 1923. Sa moto ayant un problème mécanique, il est forcé de rester sur place. Sous le feu des questions de Monsieur le curé, on apprend qu'il vient de Montréal, il aurait vécu en France lorsqu'il était volontaire durant la guerre de 14, et serait resté là-bas jusqu'à cette année.
En présence de Marie, Monsieur le curé explique alors qu'il n'est pas « convenable » qu'une jeune femme seule héberge un homme qui n'est pas de sa famille. Il faut lui trouver une autre habitation. On pense donc à la vieille remise encombrée de gravats. Tous trois s'attèlent à la rendre plus confortable, sous les regards vigilants des trois « ouailles » et de celui de Félix, jaloux… « Un survenant », il le nomme. Un survenant qui commence à prendre ses aises et à envahir son territoire…
Mais qui est vraiment Serge ? Il est tout à la fois ; vétérinaire, infirmier, ancien soldat, fin cuisinier… Il sympathise avec tout le monde, il est doux et prévenant, il propose ses services pour tuer le cochon, il a de l'énergie, il a de bonnes idées… et il regarde Marie un peu trop souvent. Tout cela, ne plaît pas à Félix !!!
Noël, la fête s'installe dans les maisons et les coeurs.
« Minuit chrétien, c'est l'heure solennelle… »
Bougies, tables dressées avec nappes et bouquets , décorations, sapin, petits plats et saveurs exquises qui s'échappent des soupières… Serge organise pour la communauté un banquet et tout est magique ! Comme Monsieur le curé le dit… « C'est divin mon fils… ».
Il neige, et le bonheur s'installe à Notre-Dame-des-Lacs. Pour combien de temps ?
J'ai eu un grand plaisir à lire ce second tome, peut-être même l'ai-je préféré au premier ! Je commence à situer les personnages, leurs noms et leurs particularités. J'aime le dessin, les couleurs, l'atmosphère, l'humour, et la sérénité procurée. Lorsque je pense à cette série, le mot « gentillesse » me vient à l'esprit. Celle qui est aimable, galante et bienheureuse.
Dans cet album, nous retrouvons seulement une partie des villageois car les hommes sont partis pour faire la réserve de bois. Un étranger arrive et surprend les villageois par son dévouement et sa capacité à insuffler des joies, simples et collectives. Il sont tous charmés, Marie la première. On lit alors un temps heureux et j'espère le retrouver dans le troisième tome qui racontera le retour des hommes.
Une saga à conseiller plus que tout !