Jack London encore et toujours. Si je m'intéresse à l'oeuvre de cet écrivain depuis quelques mois, c'est d'abord parce que ma lecture de
Martin Eden fut une révélation, mais aussi parce que ses écrits s'articulent autour d'une impressionnante palette de thèmes et de genres. Auteur prolifique,
Jack London aura écrit en moins de vingt ans plus de cinquante romans et une centaine de nouvelles, ainsi que nombreux articles et enquêtes. Il aura surtout touché à tous les genres, du roman d'apprentissage au livre fantastique, des récits d'aventures à des oeuvres graves et profondes tout en introspection, du récit politique à la plus pure fantaisie. Autodidacte, aventurier, il mourra à l'âge de quarante ans et fut une magnifique et courte comète dans l'univers de la littérature du début du 20ème siècle.
Pour preuve une nouvelle fois de cet immense et multiple talent, ce petit recueil de nouvelles qui propose une histoire post-apocalyptique et deux récits de survie dans le grand nord à l'époque de la ruée vers l'or.
Commençons par
La Peste écarlate – court roman ou longue nouvelle, c'est selon. Nous sommes en 2073, un vieillard parcourt les abords d'un San-Francisco qui ne ressemble plus à la ville que nous connaissons. La nature y a repris ses droits et l'homme n'y existe quasiment plus. le vieillard est accompagné de quelques petits sauvageons illettrés et dissipés, qui s'amusent comme des enfants de leur âge. Ils n'ont jamais connu notre civilisation, le temps où l'homme régnait sur terre, le temps d'avant
la peste écarlate, une terrible pandémie qui a mis à genou l'humanité et l'a presque fait s'éteindre. le vieillard, qui sent sa fin proche et est le dernier témoin vivant du monde ancien, raconte son histoire aux sauvageons, celle de notre temps et surtout le récit de la débâcle qui aura causé la quasi totale extinction de la race humaine.
Vous êtes fan de The Walking dead, vous avez adoré
Je suis une légende de
Richard Matheson,
La Route de
Cormac Mc Carthy reste un grand souvenir de lecture pour vous? Jetez-vous sur ce texte publié en 1912 et qui n'a rien à envier à ces quelques histoires. Je vous fais grâce des éternelles réflexions tarte à la crème sur la modernité d'un texte. Simplement, vous découvrirez ici l'un des tous premiers récits post-apocalypse, qui aujourd'hui pullulent dans les livres, les films et les séries. Et pour ne rien gâcher, cette histoire de fin du monde et de survie est aussi haletante, qu'effrayante et sombre.
Construire un feu, autre nouvelle qui suit
la Peste Ecarlate, est tout aussi sombre et effrayante. Il y est également affaire de survie et quelque part de fin du monde. Un homme et un chien parcourent le grand nord pour rejoindre un poste avancé. Mais le froid est tellement mordant, qu'il devient le pire des ennemis. la moindre petite erreur, le moindre mauvais geste pourrait leur coûter la vie. Les membres s'engourdissent, la figure gèle et partout il y a le risque de tomber dans l'eau glacée… La nature est un assassin qui attend son heure pour tuer celui qui ose la défier. Mais l'homme peut toujours se
construire un feu pour se réchauffer et réchauffer son chien, à moins que…Cette nouvelle est un petit chef-d'oeuvre grave et tendu et finalement une sorte de huis clos en plein air (pardonnez l'oxymore, mais elle est assez juste) entre l'homme, la bête et la nature.
La dernière nouvelle proposée et intitulée Comment disparut Marc O Brien est plus anecdotique. Il y est également question de grand froid, de châtiments de la nature, mais aussi d'alcool. Sa chute permet à ce recueil sombre de finir sur un note amusante et pleine d'ironie. Elle contribue surtout, à l'instar des deux pépites qui la précèdent, à prouver que cet homme avait un talent immense et était un touche à tout de génie.
Tom La Patate
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