AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 155 notes
5
6 avis
4
10 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
Une fois de plus un coup de coeur avec Jack London, celui-là qui sait aussi bien nous livrer les misères du monde, et là il nous livre les misères intérieures de l'homme, celui-là qui, vaincu et persécuté par l'alcool, est incapable de lutter avec lui-même pour éradiquer cette soif mordante de John Barleycorn qui évolue d'ailleurs qu'en ordre croissant...

Et cet homme n'est autre que lui-même! Il retrace paisiblement son avancement en degré dans l'alcoolisme. de cinq ans à 7ans, puis de 13ans à la vie active où son indépendance financière a favorisé sa totale initiation dans le monde de l'ivresse...

Un beau livre!!!
Commenter  J’apprécie          430
"J'ai toujours, je crois, poussé les choses à l'extrême".
Comme tu dis, Jack, et pas qu'un peu, que ce soit dans l'effort physique, dans la tension de ta volonté, dans l'expérimentation de l'extrême, dans la création, dans la réussite... et dans la consommation d'alcool.

Jack London, dont j'admire au-delà du raisonnable la personne plus encore que l'écrivain, est un homme fascinant, absolument hors des normes, doté d'une force vitale sidérante mise au service d'un parcours social éblouissant : parti d'en bas, hissé à la force des bras et de l'intelligence jusqu'au sommet, et encore capable une fois là-haut de voir à travers les mirages... mais pas sans l'aide d'un verre, de plusieurs, d'une quantité effarante de verres de John Barleycorn, l'ami whisky qui a fini par réussir à le prendre par le bras, lui qui n'était pas alcoolique.
Et c'est tout à l'honneur de London d'avouer sans fard que toute grandeur humaine ne se peut concevoir sans faiblesse, l'addiction à l'alcool en l'occurrence, surtout quand celui-ci se rencontre dès l'enfance à tous les coins de rue et est un passage obligé pour la socialisation. Et plus encore pour supporter la lucidité d'avoir vu en face "l'aveuglante intuition" de la condition humaine.

Outre un plaidoyer d'une efficacité redoutable contre les ravages sociaux causés par l'alcool (bien que je doute que Jack London eut apprécié le puritanisme des années de prohibition et plus encore celui, plus moral et insidieux, de l'époque actuelle), cette autobiographie offre le bonheur pour les aficionados de l'auteur de revisiter à travers l'évocation de son parcours toute son oeuvre romanesque, tant cette dernière est fécondée par les expériences de vie riches en nombre, en amplitude et en intensité de cet homme incroyable, atypique jusque dans la mort.

Commenter  J’apprécie          360
D'après Jack London, le sous-titre du livre pourrait être « Mémoires d'un Alcoolique ». Tout au long de cet ouvrage, on suit les ravages du facétieux John Barleycorn ("Jean Grain d'Orge", personnage imaginaire humoristique irlandais), et on subit les paroles d'ivrogne du narrateur, du style demain j'arrête de boire. Livre autobiographique de London, qui expose ses problèmes d'alcoolisme qui lui coûteront la vie à 40 ans. Même dans ce récit autobiographique, on retrouve le London proche des idées socialistes et parfois en avance sur son temps. Ainsi, il est intéressant de trouver dès le début du livre un plaidoyer sur le droit de vote des femmes. Puisque les hommes, pour des raisons sociales, se montreront incapables de renoncer à l'alcool, l'éradication de l'alcool dépendra donc exclusivement d'elles.
Parfois un peu lassant, c'est un roman à mon goût un peu trop long et au style mal vieilli. On n'y retrouve pas le lyrisme et l'émotion des oeuvres majeures de London comme Martin Eden. Cependant, on prend quand même du plaisir à suivre les déambulations de l'auteur, en trois temps bien distincts: sa jeunesse de marin et ses soirées de débauche, un long moment de sevrage, qui lui permet de commencer à écrire, de publier et d'être connu. Puis, le dernier acte, le retour de l'alcoolisme sous une forme plus sournoise, plus bourgeoise : l'alcool mondain, qui aura finalement raison de Jack London. Cette chronologie est finalement intemporelle...
Commenter  J’apprécie          210
" le cabaret de la dernière chance " peut être considéré
considéré comme un livre autobiographique de Jack London.
Ce dernier est connu pour être un grand bourlingueur et fait une diversité de métiers : chasseur de phoques,
chercheur d' or, écrivain...etc
La vie n' a pas été facile pour lui et dans ce livre , l' auteur
nous parle de ses difficultés et son apprentissage de boire
l' alcool et de là son addiction. Dans un passage de son récit
Jack London disait :" Dans ma jeunesse, c' est grâce au bar
que j' avais échappé à l' influence mesquine des femmes
pour pénétrer dans la grande société libre des hommes ."
Donc, pour Jack London au début, tout au moins, aller au
bar lui procure une certaine liberté et dans cet endroit se
" trouve la grande société des hommes libres ".
Jack London aime " le romanesque et l' aventure" et il dit
dans ce passage: " Tous les chemins menaient au bar. C' est
là que convergeaient les milles routes romanesques de
l' aventure et c' est là que divergeaient vers les points
cardinaux ".
C' est très jeune qu' il commence à boire et à un moment
donné, il essaie de s' arrêter c' est-à-dire qu' il connaît une
période de sevrage mais une fois que son train de vie a
changé car il est devenu célèbre grâce à ses livres et riche
il devient mondain et de là, il commence à boire sans
retenue. C' est le début de la fin pour lui et plus rien ne
peut le sauver. Terrible fin pour cet écrivain talentueux.
Commenter  J’apprécie          170
Roman autobiographique de Jack London ,publié en 1913 ,qui ce centre sur ses déboires avec l'alcool . Ce roman sera utilisé aux Etats-Unis dans les débats en faveur de la prohibition ,ce que souhaitait d'ailleurs l'auteur lui-même. La prohibition est votée en 1919 ,trois ans après le suicide de Jack London
Déjà j'adore sa façon d'écrire ,son style et son franc-parlé. Jack London ,c'est le grand romancier du début du XXéme siècle ,qui connait encore le succès aujourd'hui avec Croc-blanc ou l'appel de la forêt. Mais ce qu'on sait moins de lui , c'est qu'il est aussi alcoolique . Et il souhaite témoigner des ravages de l'alcool dans ce livre.
A cing et sept ans ,il connait ses premiers excès avec l'alcool et , conscient du danger que cela représente ,se promet de ne plus y toucher ,d'autant plus qu'il n'en aime pas le goût . Mais l'alcool ( qu'il personnifie en lui donnant le nom de John Barleycorn),se rend-il rapidement compte, est un puissant lien social. Et c'est ainsi qu'à quatorze ans ,il devient familier des bars ,car cela lui permet de faire des rencontres déterminantes pour lui. Sa vie est elle -même un peu chaotique ,pauvre ,il se cherche et fait toute sorte de métiers dont pilleurs d'huîtres ! Et il se met plusieurs fois en danger.

C'est seulement lorsqu'il décide de reprendre ses études qu'il s'éloigne pour un moment des bars . Il finira par connaitre le succès en tant qu'écrivain. Mais il prend alors de plus en plus goût à l'alcool jusqu'à ne plus pouvoir s'en passer.

Jack London dépeint avec beaucoup de sincérité et de vérité sa relation avec l'alcool . il est lucide sur ses ravages mais ,par sociabilité , ne s'en prive pas . Pour lui c'est dans les bars qu'on peut faire des rencontre intéressantes et non pas dans les YMCA (association chrétienne qui propose beaucoup de loisirs) de l'époque . Ils trouvent les personnes « droites » insipides.

Un témoignage assez fort ,éloquent ,qui touche d'autant plus que Jack London meurt trois après ,de maladie mais aussi des excès d'alcools. J'ai adoré et je compte lire tous les romans que je vais trouver de ce brillant auteur et aventurier.

Commenter  J’apprécie          160
L'alcoolisme, qui conduisit Jack London au suicide, est ici décrit avec force et dénoncé comme un fléau par l'auteur.
C'est la peinture de sa propre déchéance qu'il éclaire dans cet ouvrage fort.
Commenter  J’apprécie          140
Il y avait pour moi un mystère John Barleycorn, très ancien. Très attiré par l'Amérique, son histoire, sa géographie, sa musique, sa littérature, son cinéma, et souvent interrogé par ses dérives, j'avais souvent rencontré le patronyme John Barleycorn que je traduisais par Jean Orgeblé et dont je croyais qu'il constituait une sorte d'Américain moyen, très moyen, de la Conquête de l'Ouest et de la Ruée vers l'Or surtout. Les mythiques groupes "Traffic" et "Jethro Tull", entre autres, l'ont chanté, "Fairport Convention", "Procol Harum" l'ayant aussi évoqué sans que je percute davantage bien que les ayant beaucoup écoutés. de plus j'ai lu Jack London, sans en être un spécialiste mais "L'amour de la vie" et "Martin Eden" notamment m'avaient beaucoup plu. Et la route de Jack London en soi est une aventure, pas seulement littéraire. Mais la lente distillation a opéré et j'ai enfin compris que ce Monsieur John Barleycorn est en fait l'alcool.

Ainsi donc sans le savoir nombreux sont les amis de J. B., ses amis ou ses disciples, ses esclaves ou ses séides, jamais ses maîtres. Nul mieux que Jack London n'est autorisé à en parler, les deux personnages ayant été intimes, avec quelques brouilles, de cinq à quarante ans, la mort de Jack London. Longtemps plus connu sous le titre "Le cabaret de la dernière chance" le récit-roman "John Barleycorn" a été publié en 1912, alors que le pauvre Jack, jadis misérable, pilleur d'huîtres, pilier de saloon, bagarreur, est devenu riche et couvert d'honneurs, restant plus que jamais militant socialiste précoce et tout ça sans jamais s'éloigner beaucoup de John Barleycorn, cet ami qui vous veut. . . Jack et John resteront d'ailleurs associés jusqu'à la mort, controversée de Jack. John, aux dernières nouvelles, se porte bien.

Ce livre, je le considère comme une oeuvre maîtresse sur l'homme et sa destinée, sa fragilité et ses ressources. Car London s'est battu toute sa vie, contre la trajectoire qui lui semblait imposée, contre le haut fric, contre vents et marées au sens propre et figuré, contre la maladie, contre et avec John. Dès ses primes expériences de la bière à cinq ans et du vin à sept London a senti le danger. Mais voilà, le sourire de John Barleycorn n'est pas toujours édenté et fétide. Il sait se faire charmeur et se parer des plumes de la légèreté et de la belle amitié qu'il fracassera d'autant mieux plus tard. Marin, Jack a besoin de John. D'ailleurs, à eux deux ils font parfois un sacré boulot, l'alcool en ces années 1900 trônant partout en cette Californie des chercheurs d'or et des journaliers de ce pays neuf. Pas une éprouvante journée de travail sans que le maigre salaire ne soit délesté au premier cabaret du port d'Oakland d'où partirent les voyages de London. Ce John Barleycorn est tel que sans lui point de salut pour ces forçats du rail ou de la mer. Avec lui encore moins de salut. "Ni avec toi ni sans toi" confie Jack London. Correspondant en Corée, voyageur à Londres ou Paris, quelque part sur son bateau le Snark aux Nouvelles-Hébrides ou au Japon, l'écrivain multiple, essayiste et penseur qu'est devenu Jack London traitera toujours d'égal à égal avec J. B.


Ce livre est fabuleux et je suis heureux de l'avoir rencontré. Les derniers chapitres montrent London arrivé au sommet de ses influences, l'homme sans qui Kerouac, Hemingway ou Jim Harrison ne seraient pas ce qu'ils sont. London, lui, lucide, sceptique, fier malgré tout, doute encore et condamne John Barleycorn. On le sent capable d'initier, avec le féminisme naissant dont il sera un rare partisan précoce, d'initier une croisade contre son autre moi, ce J. B. qui nous rapproche en quelque sorte de cet autre roman fondateur d'un autre grand voyageur qui lui-même céda parfois aux paradis artificiels, "L'étrange cas du Docteur Jekyll". Alors bien sûr pendant des décennies Jack London et Robert Louis Stevenson ont fleuri sur les étagères des chambres d'enfants. On a mis bien du temps avant de trouver leur vraie place, en littérature, la plus haute.
Commenter  J’apprécie          120
Une quasi autobiographie axée sur l'alcool. Alcool que London appelle John Barleycorn.
(Intéressant à mettre en perspective avec Martin Eden.)
Jack London était une force de la nature, avec une énergie incroyable, quasi toujours dans de l'excès. Excès de travail, excès de consommation, excès d'études, excès de lecture, excès d'écriture... Une sensibilité évidente. Malgré tout ça ou à cause de tout ça, il a péri, et l'alcool, John Barleycorn, l'a bien (ab-)usé. Dans ce texte, on peut lire toutes les étapes d'apprentissage , de réflexion, de lutte, de dissection d'un rapport avec l'alcool-produit terriblement vicieux, dur et omniprésent.
London, par contre, tire des conclusions qui ne sont pas corroborées par les faits, la « science » et les statistiques. La différence qu'il fait entre deux types d'alcooliques ne tient pas. Les uns seraient les poivrots affligeants qu'on connaît tous, les autres des hypersensibles géniaux et seuls humains intéressants qui picoleraient parce que la vie est insupportable et... surtout parce que l'alcool est là, partout, à disposition. En écrivant ces mots, je me dis qu'en fait ce n'est pas faux non plus ce qu'il dit. Mais il y a bien plus de types d'alcooliques ou de personnes souffrant de l'alcool que ça. C'est plus complexe et plus riche.
Cela dit, son parcours, son témoignage sont hyper intéressants, et certainement l'accès aisé à l'alcool est une catastrophe. Cela dit, la prohibition a été une catastrophe aussi.
Enfin, depuis le début du 20e siècle, on a quand même un peu évolué, un peu mieux saisi les enjeux. Même si on ne fait pas encore grand chose de correct et de sensé. Face à un fléau d'une puissance quasi inégalée.
Ce livre est à lire pour les fans de Jack London et à ceux qui ont un tropisme intellectuel, historique, ou effectif et dangereux vers ce putain de John B.
Commenter  J’apprécie          110
Peu importe le sujet, l'alcool et l'alcoolisme, ici ce qui compte c'est à la fois le témoignage d'un homme parti de rien et devenu un écrivain reconnu de son vivant, d'un homme aventurier au destin picaresque, d'un homme exceptionnel par sa force de travail et sa volonté, d'un homme qui a connu un changement de siècle et le dépeint sobrement par petites touches, d'un homme à la plume assurée et au style simple et puissant. Bref, c'est à découvrir. Il se dégage un je-ne-sais-quoi d'unique dans ces pages. Après si certains veulent s'enivrer à bon compte d'image d'auto-destructions, ils seront servis.
Lien : https://www.tristan-pichard...
Commenter  J’apprécie          90
La découverte d'une partie de la vie de Jack London où la consommation d'alcool régulière et dès le plus jeune âge devient au fil des pages tournées une vision très sombre et dérangeant de la vie de cet auteur. Il personnalise l'alcool en la personne de John Barleycorn, ce qui rend la lecture toujours très intéressante et certaine fois je me demande si nous n'avons pas nous même un J.B. qui est quelque fois avec nous ....L'ouvrage se lit toujours aussi facilement et il nous tient dans la narration, et à la fin je me suis demandé si ce n'était pas moi qui devenait addicte des lectures de cet auteur.....
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (423) Voir plus



Quiz Voir plus

l'appel de la foret

comment s'appelle le chien ?

holly
Buck
Billy
Rachid

3 questions
231 lecteurs ont répondu
Thème : L'appel sauvage (ou) L'appel de la forêt de Jack LondonCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..