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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mais que voilà un roman extraordinaire, qui sort de toutes les cases des romans dits “de genre”. Dystopie, certes. Thriller aussi. Roman noir sociétal et féministe, également.
2224, en Côte d'Opale … ce qu'il subsiste de l'humanité semble s'être adaptée aux conséquences du réchauffement climatique, de la pollution. Des villages se sont organisés, loin de la violence, de la surconsommation, dans un idéal de coopération. Finalement, ça pourrait être pire, n'est-ce pas ? Mais au-delà des apparences, qu'en est-il ?
Que se passe-t-il vraiment, au Domaine des Hautes-Plaines ? Nous allons le découvrir avec Rachel.
Le meurtre, la violence, ont-ils vraiment été éradiqués ? La Gouvernance territoriale est-elle vraiment aussi bienveillante qu'elle ne le paraît ?
Ce qui est vraiment terrifiant, c'est que le monde du futur décrit par Sophie Loubière ne fait pas appel à des technologies inconcevables, non, il est le prolongement très possible de technologies d'aujourd'hui. Et le sort des hommes et des femmes dans ce roman est tellement plausible, tellement angoissant … Les hommes ne sont pas les héros tout puissants, invincibles, trop souvent décrits dans la SF. Les femmes ne sont pas réparties entre les nunuches et les masculinisées, elles ont leur personnalité, forte, singulière. Des personnages fouillés, attachants, une vraie réflexion sur notre société et ses dérives… le tout, fort bien écrit.
En conclusion, lisez vite Obsolète, ce roman est formidable, intelligent, original.
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2224. Alors que notre génération a mené notre planète à sa perte et au Grand Effondrement de la civilisation, la passant de plusieurs milliards d'individus à quelques millions, nos descendants ont construit un « nouveau » monde, adapté, armé contre les événements climatiques, basé sur l'entraide et la non-violence, dans lequel les femmes qui ont passé 50 ans partent au « Grand Recyclage » afin de permettre à leur mari de se remarier avec des femmes plus jeunes et ainsi repeupler la planète.
Rachel, héroïne de ce livre, fait partie de ces femmes ménopausées, devenues obsolètes, promises au « Recyclage », petit paradis idyllique où finir joyeusement sa vie, mais duquel personne ne revient jamais. Entre appréhension et curiosité, Rachel profite des derniers jours avec son mari et ses enfants. Mais alors que son départ approche, trois petites filles sont retrouvées mortes… et elles pourraient avoir été assassinées ! Chose inconcevable dans cette société bienveillante où les émotions sont contrôlées par un bracelet modérateur d'humeur.
Sophie Loubière déborde d'une imagination incroyable et nous propose une histoire d'un réalisme et d'une crédibilité effrayants. Roman d'anticipation et de suspens, plus que polar, ce livre absolument passionnant se dévore de bout en bout. Vraie lecture plaisir, elle nous confronte également à des sujets sérieux (statut reproducteur de la femme, inégalité homme-femme, etc.) et nous questionne réellement et judicieusement sur les aberrations de notre société actuelle (hyperconnexion, surconsommation, etc).
Cette satire sociale est particulièrement intelligente et addictive. Nous sommes vite happés par cette dystopie et sommes partagés entre l'envie de tourner les pages et de rester le plus longtemps avec ces personnages. Une petite pépite à découvrir absolument !

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La côte d'Opale en 2224. Face au déclin de la population suite au Grand Effondrement, la Gouvernance territoriale a décidé le Grand Recyclage des femmes à 50 ans de telle façon que leur mari soit Réattribué à une femme plus jeune qui soit en mesure de lui donner d'autres enfants. On ne sait pas ce que deviennent les Retirées car aucune n'est revenue pour raconter. Afin que la société vive en harmonie, que les émotions ne prennent pas le dessus et conduisent au chaos, chacun porte un BMH (bracelet modérateur d'humeur) qui les régule. Mais dans ce monde hyper-contrôlé, où chacun est fliqué en permanence, trois petites filles de 7-8 ans sont retrouvées mortes étranglées.
Ayant déjà lu trois romans noirs, que j'avais appréciés, de Sophie Loubière, mais n'étant pas friande de dystopie ou d'anticipation, j'ai longuement hésité à me plonger dans "Obsolète" et je ne le regrette absolument pas.
L'auteure innove totalement par rapport à ce qu'elle a déjà écrit avec ce livre qui est à la fois un polar, un roman d'anticipation et un féministe.
Le monde qu'elle décrit n'est pas une dystopie complètement déjantée, sortie d'une imagination très fertile, mais une projection cataclysmique mais vraisemblable de ce que nous vivons actuellement : place de plus en plus importante donnée à l'intelligence artificielle, ressources naturelles insuffisantes, températures extérieures caniculaires, baisse de la fertilité, submersion de territoires entiers..... Cela fait froid dans le dos, car on se dit que ce qu'elle invente comme le bracelet régulateur d'humeur, l'obsolescence d'une partie de la population, Big Brother is watching you...pourraient devenir une réalité.
Dans ce monde de 2224, nous suivons des personnages comme vous et moi dont, entre autres, Rachel, à qui il ne reste que 28 jours avant d'être Retirée. le texte alterne la description de la communauté qu'elle va quitter et son enfance, ses sentiments, ce qu'elle pense de sa vie à la première personne . Ce roman pose bien sûr la question de la place des femmes dans la société du futur mais surtout dans la nôtre, le Grand Recyclage pouvant être vu comme la métaphore de la ménopause qui invisibilise et désocialise les femmes qui ne peuvent plus procréer, partant du postulat, que bien sûr, je rejette, que la procréation est le rôle essentiel qu'inconsciemment on attribue aux femmes et qu'elles-mêmes s'attribuent parfois, se sentant inutiles après 50 ans. Il fictionnalise une réalité dans certains pays où le nombre de filles dépasse celui des garçons, donc on procède à un "tri" sélectif par l'avortement ou par l'élimination à la naissance.
Il chosifie la femme et en fait un objet en fin de vie à recycler comme un vieil aspirateur; ce qui est frappant, dans ce roman, c'est que les femmes ne se posent pas de questions et acceptent leur sort tellement elles ont été conditionnées.
Mais "Obsolète" reste un polar noir avec un double mystère : que deviennent les femmes Retirées? et qui a tué les trois fillettes? qui donne l'occasion à l'auteur de développer sa vision féministe de la place accordée aux femmes.
Ce roman est une vraie surprise car il est totalement différent des précédents. Et c'est une totale réussite, un tour de force qui m'a complètement happée pour son intrigue, pour la description d'un monde à venir, pour l'arrière-plan féministe. Il m'a rappelé "La servante écarlate" de Margaret Atwood pour le corps de la femme, machine à procréer et "Les heures rouges" (2018) de Leni Zumas, dystopie féministe, qui décrit la régression de la liberté des femmes à disposer de leurs corps, là aussi pas si dystopique que cela quand on observe ce qui se passe aux États-Unis.
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J'ai longtemps hésité à écrire cette chronique, parce que j'avais l'impression que quoi que je puisse exprimer, ce ne serait jamais assez face à cette oeuvre remarquable. Et puis, finalement, j'ai craqué.

Je ne connaissais pas Sophie Loubière avant de lire Obsolète, et je dois dire que je suis ravie de cette rencontre ! J'avais vu passer plusieurs fois cette parution dans des listes de recommandations chez les libraires, sur Babelio… Et j'ai fini par l'acheter chez mes libraires. Je suis tombée sous le charme de la 4ème avant de tomber amoureuse du livre dans son ensemble ; je suis tellement satisfaite de l'avoir acheté pour moi plutôt qu'emprunté à la médiathèque ! C'est un livre que je relirai sans aucun doute, ce qui m'arrive pourtant très peu.

Je m'attendais d'abord à un roman un peu façon Sandrine Collette, sombre, avec des réflexions profondes sur la nature humaine ; et en même temps avec pas mal d'action, comme chez Neil Gaiman. Au final, l'histoire n'est pas si sombre même si elle parle beaucoup de nature humaine ; et si on y trouve pas mal d'action, elle a un rythme lent qui permet de construire tout un Monde. Ce dernier est d'une complexité rare. 200 ans dans notre futur, avec quelques milliards de têtes en moins, l'Humanité a dû trouver d'autres manières de vivre. Sophie Loubière interroge absolument TOUS les aspects d'une société : politique, ressources, climat, travail, éducation, relationnel, loisirs, transports, croyances, logement… Moi qui me plains souvent de ne pas trouver assez de détails sur le contexte, ici j'ai pu tout savoir. Et relire, et discuter des solutions envisagées pour telle ou telle contrainte environnementale, et réfléchir, et rechercher. J'ai lu certains passages comme un documentaire, apprenant beaucoup, faisant des allers-retours dans les paragraphes. Je n'ai pas poussé le vice jusqu'à prendre des notes (parce que l'histoire est tout aussi prenante et que je voulais savoir la suite), mais je serais bien capable de m'y mettre à la relecture ! Quel pied…

L'histoire dans cet environnement si riche est fascinante elle aussi. Rachel vient d'avoir cinquante ans et se prépare pour le Grand Recyclage, avec deux de ses amies proches. Elle doit donc quitter son mari, ses deux enfants, son métier, sa maison, son village… tout en n'ayant qu'une version officielle relayée par Maya, l'IA universelle, et en se questionnant sur ce qu'il en est réellement. Il ne faut par contre pas être trop pressé, puisque Rachel ne quittera sa maison qu'à la moitié du roman (530 pages, rappelons-le) ; le récit comprend plusieurs arcs narratifs, dont celui du Grand Recyclage, mais d'autres le rejoignent et sont tout aussi passionnants et engagés.

L'engagement de l'autrice, parlons-en. Sophie Loubière livre un récit profondément féministe et écologiste. de nombreuses réflexions des personnages, notamment de Rachel, invitent à penser le sexisme sous toutes ses coutures : par sa violence systémique (dont le Grand Recyclage) ou isolée. Depuis sa racine jusqu'à ses conséquences concrètes en 2224. Les pistes avancées sont passionnantes, les positionnements des personnages très éclairants. Qu'il s'agisse de la protagoniste, de son mari ou de son ami John, chacun voit les choses à travers son propre prisme, et nous dévoile à tour de rôle sa pensée. La réflexion est donc très riche et m'a grandement passionnée !

Pour ce qui est de l'écologie, c'est surtout le contexte qui l'explicite. le Grand Effondrement semble n'avoir plus laissé le choix. Dans les cours à l'école dont se souvient Rachel, on décrit notre époque actuelle d'une manière qui rebute les élèves, tant nos erreurs et nos égarements sont violents. Par rapport aux animaux (plus de chatons ni d'oiseaux en 2224, plus non plus de régime carné), par rapport à la Nature (on n'occupe plus l'intégralité des Sols), par rapport au Climat… Et les habitants de ce futur font face aux erreurs de leurs ancêtres, construisant des maisons passives, luttant contre les canicules, récupérant l'eau de pluie. Leurs habitudes, leur manière de vivre, leurs emplois, leur agriculture, tout est fonction de leur environnement. Ce programme m'a semblé si utopique, et il est si bien détaillé et expliqué, que j'aurais voté cent fois pour lui.

La question des croyances et des religions est elle aussi abordée et fouillée. Je me dis que si ce roman dérange, ce sera sûrement pour cette dimension-là. Et pourtant, j'ai beaucoup aimé la manière d'amener cette idée, et de l'expliquer.

Les personnages portent tous un bracelet de régulation des émotions, ce qui a permis à l'humanité d'éradiquer la tristesse, la colère, et par là, la criminalité. Entre le bracelet et Maya, qui répond à toutes les questions et administre la vie des humains, ces derniers n'ont plus d'émotions fortes qui pourraient les déstabiliser et mettre la communauté en péril. Si je pense que le bracelet est vraiment du domaine de la science-fiction, l'IA par contre pourrait bien devenir un futur très proche avec les Google Home, les Alexa et compagnie… A la fois rassurante et contrôlante, Maya fait partie intégrante du quotidien des nouveaux humains. Cette dimension-là m'a fascinée aussi.

Je ne vais pas m'éterniser plus je crois, j'ai été complètement hypnotisée par Obsolète. C'est sans conteste un des meilleurs romans d'anticipation que j'ai lus, et je ne saurais que trop le conseiller. Lisez-le, c'est un roman total et bouleversant.
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C'est en lisant de cendres et de larmes, un thriller aux accents fantastiques que j'ai eu le plaisir de découvrir la plume de Sophie Loubière. Lorsque j'ai découvert qu'Obsolète sortait, je me souviens avoir ressenti cette pointe d'impatience face à l'attente.

L'intrigue promettait un bon moment de lecture et je n'ai pas été déçue !

L'intrigue a beau se situer dans 200 ans après l'effondrement de la civilisation moderne, certaines thématiques sont déjà bien présentes et actuelles et n'ont rien du récit d'anticipation.

En partant de thématiques très actuelles, l'écologie, l'épuisement des ressources, la baisse de la natalité, tout en explorant en profondeur la place de la femme, Sophie Loubière crée un futur à la fois éloigné, mais très proche de nos préoccupations actuelles. le postulat étant que les solutions existent bien avant l'effondrement et pourtant, l'Homme dans toute sa capacité à fermer les yeux n'a pas anticipé cette fin annoncée.

C'est à la fois un thriller d'anticipation noir, une étude sociétale mais aussi une exploration de l'âme humaine avec ce qu'elle a de plus complexe, notamment avec l'éducation des enfants. La place de la femme mise au rebut, arrivant en fin de vie, à cinquante ans, doit se retirer. Enfin, elle est retirée de son foyer, déclarée obsolète, car elle ne peut plus procréer. Son rôle premier étant dévolu à la procréation, elle doit laisser sa place et permettre à l'homme de créer une seconde famille, car lui n'a aucun souci pour engendrer.

Outre cette thématique principale, Sophie Loubière, décortique l'impact du retrait de la femme sur sa famille,, tout en se penchant sur la revisite de certains faits historiques, balayés pour mieux déconstruire les idées afin d'en imposer d'autres.

Les sentiments sont tempérés par des implants qui permettent de ne plus ressentir ce qui pourrait perturber. Mais le fait de bannir les sentiments n'est pas toujours ce qui rend l'être humain plus humain. La complexité des sentiments, n'est-elle pas, malgré les horreurs, ce qui rend l'être humain plus empathique ? C'est une des questions que l'on se posera à plusieurs reprises. Sophie Loubière, se pose comme une visionnaire, en s'attaquant à la place de la femme dans le futur en observant ce qui se passe aujourd'hui. le fait est qu'il est difficile pour la femme de disposer librement de son corps, dans certains endroits du globe et ce qui aujourd'hui nous fait réagir, ne le fera certainement plus dans un futur où la terre compte davantage de femmes que d'hommes et où la diminution de la natalité implique la disparition de l'humanité.

L'auteure, pousse le lecteur à la réflexion à travers le portrait de plusieurs femmes, arrivées au moment du « Grand recyclage » et sa normalisation. Elle décortique les usages de cette nouvelle société, son évolution, mais aussi son mode de pensée.

Deux intrigues en une, chacune se construisant en parallèle de l'autre, et même si elles ne se rejoignent pas, elles mettent en exergue ce qui ne fonctionne pas dans ce 2224.

Sophie Loubière ne pouvait construire ce type d'intrigue, sans glisser une enquête sur la disparition de trois fillettes… Même si au paradis, il ne peut pas y avoir de mort, celle-ci amène une enquête particulière, tout en explorant les limites d'un tel système.

C'est assez compliqué de parler de ce livre sans divulguer l'intrigue, car tout est intéressant, tout est transposable à notre époque, tout fait froid dans le dos, malgré le tableau idyllique qu'on veut nous dépeindre…

En s'aventurant vers l'anticipation, avec une pointe de thriller, et un zest de polar, Sophie Loubière prend une certaine hauteur avec un univers dense réfléchi et plausible, puisqu'à travers des recherches très poussées, elle utilise ce qui existe en 2024, pour enfin le rendre aboutit en 2224. le grand recyclage ne concerne pas que les femmes, c'est toute une société qui se recycle, parfois au détriment de son humanité la plus profonde où le rôle premier de l'être humain est la procréation.

L'être humain n'étant plus maître de ses choix, sous l'égide d'un grand chef d'orchestre serait-il capable de discernement ? de faire la différence entre le bien et le mal lorsque tous les sentiments sont annihilés ? le fait de passer sous silence, ou d'arranger certains pans historiques, permet-il de gommer ce qui ne va pas chez l'Homme ?

Pour le savoir, il vous faudra découvrir ce livre truffé de bonnes idées, mais aussi diablement construit, où le talent de conteur frise la perfection. Je ne me suis pas ennuyée tout au long de ce récit dense et d'une grande intensité.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
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DYSTOPIE FÉMINISTE 👀

Bienvenue en 2224. Depuis le Grand Effondrement, la civilisation s'est adaptée. Se protéger du soleil, économiser les ressources, adapter ses besoins et surtout adhérer au Tout Recyclage... y compris celui des femmes. Désormais, passé 50 ans elles sont retirées de leur foyer et remplacées par une femme plus jeune et encore fertile. Pour Rachel, il est désormais l'heure de partir et de laisser son mari et ses enfants. Mais pour aller où? Mystère car personne n'est jamais revenu du Grand Recyclage...

J'aime beaucoup la plume de Sophie Loubière qui m'a déjà convaincue à plusieurs reprises. Et si le genre de la dystopie n'est pas mon style de prédilection, j'ai adoré me laisser embarquer par cette histoire très bien documentée et pleine de détails aussi horrifiants que passionnants.

Je salue la richesse de la réflexion de l'autrice, c'est réaliste même si c'est dans 200 ans. Si loin et proche à la fois. Et si l'univers est incroyablement maîtrisé, le suspense n'est pas en reste car trois enfants sont morts de façon suspecte. Totalement inexplicable dans ce monde aseptisé où toute forme de violence a disparu.

Ne vous attendez pas à de multiples actions et rebondissements, laissez vous simplement embarquer dans ce nouveau monde où les émotions sont contrôlées et où l'intelligence artificielle prend beaucoup de place.

L'idée est brillante, les réflexions féministes parfaitement amenées, la plume superbe et la créativité à son maximum ! Sophie Loubière, une autrice qui se renouvelle et qui n'a - je pense ! - pas fini de nous étonner ! À lire ❤️‍🔥❤️‍🔥

Alors ça vous dit? Vous en avez pensé quoi vous? Des reco' de Sophie Loubière?
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2224, quelque part sur les rivages de la Manche. le changement climatique a entraîné l'effondrement de la civilisation fossile et l'humanité a appris à économiser ses ressources, à adapter son habitat et son alimentation, et à tout recycler. Cette politique concerne également les femmes : afin d'enrayer le déclin des naissances masculines, toute femme de 50 ans est considérée comme obsolète, et doit quitter son foyer pour partir pour le Grand Recyclage et une deuxième vie qu'on lui promet comme une sorte de paradis. Après son départ, une autre femme finira par prendra sa place, plus jeune, et fertile. A 52 ans, Rachel vient de recevoir sa convocation, mais ni elle ni son mari ne sautent de joie à l'idée d'une séparation qu'ils n'ont pas choisie…

Sur une idée de départ très intéressante se met progressivement en place un récit où se tissent deux fils rouges : d'un côté, la situation de Rachel, dont on découvre peu-à-peu le passé et les motivations ; de l'autre, Keen, son Ecossais de mari, qui mène une enquête officieuse sur la mort de trois fillettes, que la gouvernance semble vouloir étouffer. En toile de fond, on découvre le mode de vie de ces habitants du 23ème siècle, avec de nombreux détails sur la façon dont ils composent avec des étés caniculaires dans ce qui a été le nord de la France, alors que Londres a été submergée par la montée des eaux, que le soleil est devenu un ennemi et qu'on ne se déplace plus qu'à vélo. Si un certain nombre d'évolutions ne sont pas surprenantes – plus de véhicules personnels à moteur, végétarisme, utilisation parcimonieuse de l'eau, système de recyclage des objets – d'autres sont assez inventives comme les caractéristiques architecturales, le plan des villages ou encore le remariage des hommes – parfois octogénaires – bon gré mal gré avec des compagnes bien plus jeunes, qui donne des demi-frères ou soeurs dont les écarts d'âge sont parfois étonnants.

Tout semble fonctionner parfaitement, jusqu'à ce que des grains de sable viennent gripper les rouages bien huilés de cette société présentée comme idéale, en l'occurrence les réticences de Rachel et de son mari quant au Grand Recyclage, et la mort des fillettes. Que se cache-t-il derrière l'omniprésence de l'IA Maya qui a réponse à tout, et quelle est réellement l'influence des bracelets modérateurs d'humeur, qui éteignent en chaque habitant toute velléité agressive et tout sentiment exacerbé ? Que penser du devenir des femmes, que la ménopause condamne à l'exil ? Ces questions dessinent la trame d'un récit qui touche aux genres de l'anticipation, du thriller écolo et du roman d'apprentissage. du tout nouveau pour Sophie Loubière, et pari plutôt réussi, malgré un épilogue qui m'a paru peu en accord avec le personnage de Rachel.
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Analyse sociale, roman d'anticipation, enquête pour homicide et féminisme se mêlent dans cette histoire passionnante. le rythme se cale sur le cycle de vie féminin dans cette France de 2224. Il n'est pas haletant et néanmoins passionnant. J'ai été scotchée à ma lecture et je vais m'intéresser de près aux autres romans de l'autrice que je découvre ici.
Lien : https://sorbetkiwi.fr/index...
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Je suis à la fois sidérée, effrayée et admirative en refermant ce livre.
Grande admiration pour Sophie Loubière qui a écrit avec brio ce roman d'anticipation et effroi par rapport à son contenu.
Voilà qu'au XXIIIe siècle les femmes sont devenues obsolètes, des sortes de vulgaires machines devenues inutiles puisque la ménopause les rends incapables d'enfanter et donc de perpétuer cette humanité réduite à quelques millions dans le monde.
Au premier abord c'est choquant mais il n'y a pas que cela qui choque. Les humains restants sont devenus de gentils animaux domestiques qui suivent bien les règles et dont les émotions sont régulées en permanence par un bracelet, incrusté dans leur peau, dispensant des régulateurs d'humeur à tour de bras. Toute cette société bien proprette semble couler des jours paisibles, formatée depuis le grand effondrement de l'ancien monde à respecter les règles édictées par la gouvernance.
Nous suivons donc l'évolution d'un petit groupe de personnes, un cercle amical et familial où évoluent Rachel et son mari Keen, John et Hasna, Odette et Maud.Le vieux Charlus, créateur des tenues vestimentaires que portent les « retirées », le jour de leur départ, Neo fils de Rachel et John. Tout ce petit monde va être confronté à des événements auquel ils ne s'attendaient pas, incompréhensibles pour leur univers bien réglé, calme et bienveillant. Un grain de sable va se glisser dans le rouage bien huilé de leur vie simple et soi-disant heureuse.
Et qu'en est-il du domaine des hautes-plaines, ce lieu paradisiaque où se rendent les retirées ? Est-ce vraiment un endroit merveilleux ? Que vont découvrir Rachel
et ses amies en arrivant là-bas?

Que vont mettre à jour John et keen dans leur village secouer par un drame impensable ?
Ce monde qui se veut éco-responsable, exempt de guerres, de colères, de mauvaises pensées, est-il vraiment ce monde idyllique rêvé par une humanité en sursis? Ou bien encore une fois les humains n'ont -ils rien appris et leurs choix auront des conséquences inattendues ?

C'était une lecture passionnante et sidérante de lucidité aussi. Car oui, c'est un futur possible. On le sait les humains sont capables de tout pour assurer leur survie et c'est ça qui fait peur.
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Je suis tombée par hasard sur ce livre dans la Voix du Nord:
Couverture attirante, résumé attirant : BIM c'est parti.
WHO RUN THE WORLD?! GIRLS!!

2224.
Côte d'Opale.
Après le GRAND EFFONDREMENT DE LA CIVILISATION FOSSILE :
les pandémies, le dérèglement climatique,
l'épuisement des ressources, la fin des religions et autres croyances, la surpopulation féminine et la chute de la fertilité, Il a fallu s'adapter.
Devenir éco-responsable.
Le recyclage est au coeur de cette nouvelle Société.
La récup. le travail solidaire. La communauté avant l'individu....et le recyclable des femmes de 50 ans.
WHAT ?!?!?!
WHO RUN THE WO.....BYE BYE BEYONCE.👋
Oui oui tu as bien lu Minou,  Maman va dans la poubelle jaune maintenant.
A 50 ans, Les femmes sont donc retirées de la circulation, pour se rendre dans le Domaine des Hautes-Plaines.
Soit disant un endroit à la limite du Paradis mais dont on ne sait rien, puisqu'elles n'en reviennent jamais.


Tu vas donc suivre une famille dans le village N°6, dont le personnage principal est RACHEL, qui va bientôt avoir 50 ans.
TIC TAC TIC TAC .....
Rachel est coiffeuse, son mari, Keen est archéologue et ils ont un fils Néo.
Elle sait que dans quelques semaines elle va recevoir son avis de retrait en même temps que d'autres amies à elle.
Sapées comme jamais elles prendront le bus ensemble, laissant mari et enfants.
Les enfants apprendront à vivre sans leur mère.
Quant aux maris ils pourront prendre une nouvelle compagne en passant sur le site "SIMPLY THE BEST"(but ultime: la repopulation).
Depuis toutes ces années, cette date de péremption est devenu la norme.
Il y a même une procédure psy pour ça .
Rachel prépare donc son EVM
son ENTERREMENT DE VIE DE MAMAN.
(j'ai adoré le concept)

La première partie de l'histoire est consacrée à te faire découvrir cette nouvelle vie futuriste.
Un vocabulaire particulier pour un mode de vie particulier
Sophie Loubière a imaginé un monde extrêmement réfléchi.
Elle a fait des recherches et elle décrit quelque chose très réaliste et très détaillé.
J'ai été bluffée.
Les personnages prennent vie sous sa plume et sont très crédibles aussi (je valide +++)

A la maison c'est MAYA l'intelligence artificielle qui répond à toutes tes demandes ou tes questions. (mieux qu'Alexa- coucou Yvanie et Jérôme)
Chaque habitant est équipé d'un BMH.
Un bracelet régulateur d'humeur.
Plus de méchanceté.
Plus d'angoisses.
Plus de stress ni de colère.
Juste une couleur qui change selon ce dont tu as besoin pour être bien.
BIENVENUE DANS LE MEILLEUR DES MONDES, Minou. 
Hum tu crois?!??
SAUF QUE .... quelque chose est parti en couille : Une découverte macabre et choquante.
comment expliquer ça ?!
Ce n'est pas arrivé depuis des centaines d'années.
Comment résoudre une enquête dans un monde où le Mal n'existe plus..?!
Je sais que cette info va te titiller, Minou, mais ce roman n'est pas un Thriller.
Cette découverte sert juste d'élément déclencheur pour remettre en cause cette société, soit disant sans failles.
Donc ne t'attends pas à une enquête policière.

Mais je n'ai pas envie de t'en dire plus pour te laisser découvrir cet univers.

Un Roman qui fait réfléchir.
Une histoire marquante (en tout cas pour moi).
Un récit captivant, soigné et bien écrit.
Un roman féministe. Si.si.
Une couverture vintage pour un roman futuriste.

BONUS : pour chaque livre écrit, l'auteure te file en lien à la fin, un blog qui explique la création de son roman. Quel boulot. EPATANT et super intéressant.
C'est une belle réussite!!
BRAVO SOPHIE.

FONCE LE LIRE, Minou.


    *  A TANTÔT ~ BISOUS LES MINOUS *
               TIC TAC TIC TAC

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