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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Est-il encore besoin de présenter le maître absolu de l'horreur Howard Phillips Lovecraft ? Malgré les biographies de Michel Houellebecq et de Sunand Tryambak Joshi sans doute que oui... L'auteur natif de Providence s'inscrit dans la lignée d'Edgar Allan Poe, et après le maître qui a révolutionné la littératures fantastique/horrifique au XIXe siècle, l'élève a dépassé le maître en révolutionnant à son tour la littérature fantastique/horrifique au XXe siècle, car aux gimmicks bien maîtrisés des récits gothiques et des récits macabres il ajoute un frisson existentialiste : l'homme n'est plus l'être créé par Dieu à son image qui règne sur une planète créée pour lui et placée au centre de l'univers, mais une espèce comme les autres qui apparaît, évolue et disparaît comme les autres...
Il passe ainsi à la moulinette les travaux de Darwin, d'Einstein et de Wegener : l'homme est une aberration de la création, misérable insecte face à l'immensité de l'espace et du temps, qu'il ferait bien d'ignorer totalement pour continuer à vivre béatement car il pourrait bien se faire écraser par des espèces antédiluviennes et des êtres bien plus importants que lui (remember "La Guerre des mondes" ou "La Machine à voyager" dans le temps d'H.G. Wells ^^) ! Mais pas que, parce qu'il est un érudit qui connaît tout des genres de l'imaginaire à une époque où les frontières entre ses différences composantes : héritier d'Edgar Allan Poe, fanboy de "Le Horla" de Guy de Maupassant, oeuvre majeure pour ne pas dire fondatrice du genre fantastique, connaisseur de "The Kraken" d'Alfred Tennyson, "The Novel of the Black Seal" d'Arthur Machen), des "Dieux de Pegana" de Lord Dunsany, et correspondant épistolaire hyperactif d'Abraham Merritt, R.E. Howard, Clark Ashton Smith, Robert Bloch et tutti quanti qui bien souvent échangent à lui leurs créations respectives ^^


"L'Appel de Cthulhu" est peu ou prou le manifeste de l'auteur, dont le texte constitue un modèle de narration indirecte...

Dans la 1ère partie, intitulée "L'Abomination d'argile", Francis Wayland Thurston, anthropologue originaire de Boston, hérite de tous les biens de son grand-oncle, George Gammell Angell, professeur renommé ayant enseigné les langues sémitiques à l'université Brown et décédé dans des circonstances qui vont bientôt s'avérer mystérieuses pour ne pas dire hautement suspecte... Parmi son héritage une curieuse statuette d'argile mésopotamienne qu'il a mise en relation avec les travaux d'Henry Wilcox, un jeune artiste moderne de Rhode Island jugé décadent dont les rêves déviants ont toujours constitué la muse... L'artiste psychologiquement fragile a connu une période de folie furieuse, qui a coïncidé avec les crises d'un nombre incalculable de patients à travers le pays, et qui a coïncidé avec les exactions d'un nombre incalculable de désaxés à travers le monde...

Dans la 2ème partie, intitulée "Le Récit de l'inspecteur Legrasse", Francis Wayland Thurston reçoit le témoignage d'un policier cajun ayant dû gérer bon gré mal gré l'une des innombrables flambée de violence ayant eu lieu durant la période de folie furieuse d'Henry Wilcox... Dans les bayous de Louisiane la maréchaussée a dû ainsi affronter les cultistes colorés d'une religion vaudou friande de sacrifices humains, persuadés de ne faire qu'obéir aux volontés de déités venant du lointain passé de l'humanité !
Pour l'interrogateur tout n'est qu'élucubrations d'hallucinés, pour les interrogés qui développent en long, en large et en travers une mythologie oubliée c'est belle et bien la réalité : l'Homme n'est que le dernier et le plus faible maillon de la création, et tous ceux qui l'on précédé sont des dieux-démons oubliés en sommeil, et qu'il faut mieux servir pour faire partie du camp des vainqueurs quand ils seront réveillés et qu'ils débarrasseront la Terre de l'Humanité... Qui est le plus près de la vérité ???

Dans la 3ème partie, intitulée "L'Aberration surgie des flots", Francis Wayland Thurston entre en possession du journal du capitaine scandinave Gustaf Johansen récemment décédé et découvre son récit qui relate son affrontement avec des marins renégats aux coordonnées 47°9′S 126°43′W (un no man's land situé au coeur de l'Océan Pacifique). Au milieu de nulle part ils accostent sur une île surgie des flots (remember "Tintin et l'étoile mystérieuse" ^^), et par pénètres dans les structures cyclopéenne d'un cauchemardesque cité-nécropole qui ne suit pas les règles de la géométire euclidienne... Pas de bol pour eux, c'est le 23 mars 1922 et les astres propices étaient : ils assistent ainsi au réveil d'une monstruosité plus ancienne que l'humanité, avant d'en être les premières victimes humaines... Par un acte aussi héroïque que désespéré, le capitaine utilise son navire comme bélier contre la gigantesque créature qui blessée rentre dans son tombeau, et la cité-nécropole rentre sous les flots. Seul survivant hanté par ses événements, il est poursuivi par Sa vengeance qui s'exerce par intermédiaire de Ses serviteurs...
Francis Wayland Thurston finit d'assembler les pièces du puzzle : le capitaine a été assassiné, son grande-oncle été assassiné, et lui qui a tout compris de l'horrible vérité peut lui aussi finir assassiné... Mais du coup moi et vous connaissons également cette horrible vérité, donc nous aussi sommes devenus des cibles des cultistes de « celui qui n'est pas mort et qui a jamais dort »... OMG ils arrivent !!!

Le récit a quand même vieilli, et si les magnifiques illustrations de l'artiste touche-à-tout François Baranger lui redonne toute sa jeunesse et toute sa puissance (quelque part on t'a reconnu Herbert West, dont on annonce chez Bragelonne de nouvelles version illustrées des récits du Maître de Providence), ce qui lui vaut mes 5 étoiles, impossible de ne pas mentionner l'incroyable racisme de l'auteur : les WASP sont persuadés de trôner au sommet de la création, tout ce qui ne l'est pas mais qui reste occidental donc blanc et chrétien relève de la citoyenneté de seconde zone, et le reste de l'humanité n'est que métisses et aborigènes plus ou moins soupçonnés d'être des traîtres à l'humanité (sont-ils d'ailleurs vraiment humains si on suit la pensée nauséabonde de l'auteur ?)


Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) 2018
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Ouah ! Magnifique !
Cet album de très grand format est une splendeur.
Le texte de Lovecraft est un bijou de terreur pure et les illustrations sont de toute beauté, soit sombres et mystérieuses par moments, soit lugubres et hypnotiques à d'autres, l'horreur est suggérée plus que montrée et le résultat est un chef d'oeuvre artistique qui prend aux tripes.
L'association du texte de Lovecraft avec les dessins de François Baranger donne un ouvrage qui génère à la fois la terreur et l'émerveillement.
Une sacrée réussite !
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Superbe roman graphique illustré par François Baranger qui a su représenter l'imaginaire fantastique dès la page de couverture. L'esprit du roman y est représenté tellement précisément que HPL l'aurait grandement apprécié. Parmi les trois parties de l'ouvrage la dernière sonne l'apothéose avec ses tempêtes, les représentations titanesques du monde de Cthulhu au fin fond de l'océan. A lire et relire; se référer à l'excellente critique de Alfaric pour l'analyse. le livre, grand format, est d'une qualité exceptionnelle avec un papier épais, genre photographie.
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S'il y a bien un auteur d'horreur et de fantastique à côté duquel il est impossible de passer, c'est bien H. P. Lovecraft. Parmi son abondante bibliographie, « L'appel de Cthulhu » reste sans doute son récit le plus célèbre, et c'est celui-ci qu'a justement choisi d'illustrer l'artiste et auteur François Baranger. Publié par les éditions Bragelonne dans une collection qui, espérons-le, sera amenée à s'étoffer dans les années à venir, l'ouvrage est tout bonnement magnifique et en impose déjà par ses dimensions (attention, grande bibliothèque obligatoire !). Écrit à la fin des années 1920, le texte met en scène un jeune homme qui, alors qu'il est occupé à trier les affaires de son grand-oncle décédé, met la main sur une série de documents réunis sous l'appellation mystérieuse de « Culte de Cthulhu ». En se plongeant dans les notes du défunt, le narrateur découvre une succession de témoignages plus extravagants et intrigants les uns que les autres. le premier fait état des rêves ayant hanté pendant une période similaire un ensemble de personnes (essentiellement des artistes) qui rapportent toutes les mêmes visions cauchemardesques de cités cyclopéennes et d'une créature si colossale et si terrifiante que l'esprit humain ne peut l'appréhender sans sombrer dans la folie. le second récit relate quant à lui une intervention de police survenue dans un petit village de la Nouvelle-Orléans et faisant état de rituels atroces et de sacrifices sanglants perpétrés par les adorateurs des Grands Anciens, des divinités qui auraient vécu bien avant nous et reposeraient désormais endormies dans les profondeurs de la terre ou de la mer. du moins jusqu'au jour où le grand prêtre du culte, Cthulhu, s'éveillera « dans sa sombre demeure de R'lyech, la grandiose cité sous-marine, pour reconquérir le monde ». Sceptique mais néanmoins intrigué, notre héros va à son tour tenter de percer le mystère de cette curieuse secte… quitte à mettre son corps et sa santé mentale en péril.

A ma grande honte, je dois avouer que je n'avais jamais jusqu'à présent pris le temps de me pencher sur les récits de Lovecraft. C'est désormais chose faite, et je ressors très enthousiaste de ma première rencontre avec le maître du récit horrifique. Avec une économie de mots et de moyens remarquables, l'auteur parvient à instaurer une ambiance oppressante qui fascine autant qu'elle met mal à l'aise. A l'image du narrateur, le lecteur sent bien qu'il ferait mieux de faire machine arrière et de ne pas plonger plus avant dans l'horreur, et pourtant sa curiosité est tellement forte qu'il ne peut s'empêcher de tourner les pages avec frénésie. Difficile de ne pas être secoué à la lecture de ce récit glaçant du début à la fin et qui n'a de toute évidence pas pris une ride (si on excepte toutefois les commentaires racistes fréquents qui ne sont pas surprenants compte tenu de la xénophobie de l'auteur mais qui font inévitablement tiquer le lecteur d'aujourd'hui). le texte de Lovecraft est tellement puissant et évocateur en lui-même qu'on serait dans un premier temps tenté de questionner l'intérêt de le mettre en image, et pourtant François Baranger s'en sort de manière magistrale. Plus magnifiques et inquiétantes les unes que les autres, ses illustrations reflètent parfaitement l'ambiance du texte de Lovecraft et, loin d'en atténuer l'horreur, ne font au contraire que la renforcer. Mer déchaînée, créature monstrueuse, immenses cités en ruines… : chaque planche illustre une scène culte de la novella dont l'artiste parvient à capturer parfaitement l'essence, renforçant ainsi l'immersion du lecteur. le noir est évidemment la couleur dominante, mais les nuances d'or et de bleu qui succèdent au fil des pages viennent rehausser la beauté ou l'étrangeté des paysages et monstres représentés.

Cette version de « L'appel de Cthulhu » illustrée permet de redécouvrir un chef d'oeuvre de la littérature horrifique du XXe siècle auquel François Baranger rend ici un superbe hommage. Que se soit pour le texte ou les illustrations, l'ouvrage vaut incontestablement le détour, et on ne peut qu'espérer que l'artiste s'attaquera à d'autres récits de la bibliographie de Lovecaft.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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La chose la plus miséricordieuse en ce bas monde est bien, je crois, l'incapacité de l'esprit humain à mettre en relation tout ce qu'il contient.

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Le professeur Angell est décédé et son neveu a hérité de ses possessions. Parmi elles, il trouvera, dans une étrange caisse fermée à clé, un ensemble de documents, de coupures de presses, et une tablette d'argile regroupés sous le titre "LE CULTE DE CTHULHU". Commencera alors une terrible enquête dont l'homme aurait préféré ignorer les résultats...

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On ne présente plus L'Appel de Cthulhu.
On ne présente plus Howard Phillips Lovecraft.
Et pourtant, on devrait...
Ne serait-ce que pour permettre à ceux qui ne connaîtraient pas de mettre un pied dans ce fantastique univers mythologique (et inversement).

L'Appel de Cthulhu, est le récit emblématique de l'auteur américain H. P. Lovecraft, connu autant pour sa misanthropie que pour ses textes fantastiques où l'horreur indescriptible place le lecteur face à ses pires angoisses.

Emblématique car il fait apparaître le Grand Cthulhu en "chair" et en "os" (si le lecteur prend le parti de croire ce que le narrateur raconte).
Emblématique car sa structure, tout en récits rapportés, synthèses de notes de seconde main, lectures de comptes rendus, etc. propose un crescendo au sein duquel le lecteur sera happé.
Emblématique, également, de fait qu'on y retrouvera cet effroi et ce fatalisme qui font les récits du reclus de Providence.
Emblématique, enfin, car la plume suggestive de Lovecraft ne décrit pas de manière exhaustive et naturaliste mais pioche dans l'esprit du lecteur pour en tirer les pires horreurs et lui donner accès à ces hideuses émanations ou entités indicibles.

Dur, donc, de mettre en images les oeuvres de Lovecraft. Comment sera-t-il humainement possible de dessiner des géométries non logiques et des créatures que l'esprit humain ne peut pas percevoir sans perdre la raison ?

Et c'est pourtant le pari de cette collection "Les récits de Howard Phillips LOVECRAFT illustrés par François Baranger" dont je ne connais pour l'instant que ce tome.
J'ai eu du mal à trouver la mention « texte intégral » et pour cause, elle est totalement absente du livre. Mais je vous assure qu'il s'agit bien du texte intégral ;)

Je ne donnerai pas mon avis sur l'histoire ici (juste un passage sur la traduction) et je réservé cette critique à sa mise en images. Plusieurs points de vue peuvent entrer en ligne sur ce sujet : la fidélité au texte, l'atmosphère rendue, et la pertinence des découpages en sont une partie. Et je rajouterai donc, pour avoir fait l'expérience de lire en parallèle la version originale, la traduction.

Commençons par ce dernier point : La traduction de cet ouvrage que l'on doit à Bragelonne est, fort logiquement, celle de Maxime le Dain, chez Bragelonne 2012. Et, franchement, je ne suis pas fan. Si le texte est cohérent et sa lecture très fluide (malgré quelques erreurs idiotes ), on perd beaucoup des structures et des tournures qui font l'ambiance et la pression de l'original. Car Lovecraft ce n'est pas simplement une histoire, c'est surtout une plume particulière qui mérite que l'on ne s'arrête pas à une traduction fallacieuse.

Du point de vue du découpage, je n'ai pas grand chose à redire : il est logique avec le texte, et reprend les parties mises en exergue (car certains passages ont été choisis par l'éditeur et mis en police maximale par rapport au reste. Un choix pas toujours judicieux et sans trop d'intérêt car je ne comprends pas ce que le survol de cette oeuvre peut apporter...). Un peu trop de pages, à mon goût, sur les entités que l'on ne peut pas décrire,

La réalisation graphique est moyennement fidèle par rapport au texte, mais plutôt pertinente. Si ça ne nuit en rien à l'ensemble, je trouve ça parfois dommage. Je ne reprendrai pas les doubles pages l'une après l'autre, mais je dirai simplement que j'ai trouvé celle sur R'lyeh en songes à côté de la plaque (des pics, des décors osseux, des oiseaux alors qu'on attendait du monolithique, du cyclopéen, de la profondeur, des pierres qui suintent...), que j'ai beaucoup aimé celles illustrant le récit de l'inspecteur Legrasse, même si, encore une fois, le texte nous donne des images mentales qui ne sont pas fidèlement rendues par Baranger (une centaine de cultistes - là à peine 30 ; un cercle de flammes, un cercle d'échafauds - là du feu partout et des gibets erratiques, etc.), que j'ai moins apprécié les images des êtres des profondeurs pour la simple et bonne raison que je n'y ai pas retrouvé ce à quoi je m'attendais (était-ce seulement possible), que je ne comprends pas ce que ça aurait coûté de foutre des cheveux blancs (comme l'indique clairement le récit) à Johansen au lieu de châtain, que la partie à Point Nemo est vraiment réussie et que l'architecture est de toute beauté mais malheureusement trop peu présente pour se concentrer sur un Cthulhu pas franchement constant (et ce côté "je fous des éclairs pour rendre l'ambiance chaotique" me chagrine un peu).

Bilan ?

On pourrait croire que je n'ai pas apprécié cette mise en images, mais il n'en est rien : le tout qu'il forme (récit + illustrations) est de très bon niveau et là j'ai été dur avec la mise en images. L'ambiance qui se dégage des dessins est vraiment très bonne et on sent toute la tension qui émane du récit dans ces illustrations. C'est une bonne entrée en matière, un bon moyen de découvrir ou un autre de redécouvrir. C'est plutôt fidèle et ça apporte un petit plus "aguicheur" qui manquait peut-être à la bibliographie de H.P Lovecraft. En ce sens, c'est du bon boulot (même si Bragelonne aurait pu faire relire ses épreuves et nous virer LA coquille en plein milieu de la page de journal - bonne idée au demeurant - faisant de la police de Sydney "le police de Sydney"... ).

Toutefois, sur des récits moins emblématiques et plus tournés vers la suggestion, la pilule risque de moins bien passer (en même temps, comment imprimer une couleur qui n'existe pas ou tracer des traits à la fois concaves et convexes ?)...
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D'Howard Phillips Lovecraft, je n'ai finalement jamais connu que son influence sur d'autres oeuvres. Et je n'aurais probablement jamais tenté une incursion dans son univers sans cette édition illustrée. le travail de François Baranger est tout simplement WOW ! En plus d'être fidèle au texte, il magnifie le récit. Heureusement que la nouvelle est courte car à chaque page j'avais l'irrésistible envie de découvrir l'illustration suivante. Pas étonnant que le format soit aussi imposant tant il accroît le plaisir des yeux.

Plusieurs indices laissent entrevoir que d'autres nouvelles seront ainsi illustrées et j'ai hâte d'en voir le résultat. En attendant, un grand merci à Babelio et aux éditions Bragelonne pour ce sublime cadeau de Noël.

Challenge MULTI-DÉFIS 2018 : Un livre de moins de 100 pages
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Boston, 1927,
L'anthropologue Francis Wayland Thurston hérite de son oncle, le renommé professeur Angell, décédé dans des circonstances assez floues. En fouillant dans les effets de son défunt parent, il découvre une boite contenant une angoissante sculpture ressemblant vaguement à un dragon ainsi que des coupures de presse et un manuscrit intitulé « Le culte de Cthulhu ».
Le professeur Angell y narre sa rencontre avec Henry Wilcox, un artiste tourmenté qui lui raconte avoir réalisé la fameuse statuette une nuit où il était la proie d'un horrible cauchemar. de plus en plus submergé par des rêves fous, l'artiste finira interné tandis qu'Angell va découvrir l'existence d'un culte païen rendu aux « Grands anciens », des gigantesques créatures arrivées sur Terre il y a des millions d'années et endormies sous le sol et les eaux. Mais Cthulhu, leur plus fameux représentant, attend patiemment son heure...
S'il existe un auteur de littérature fantastique que l'on peut qualifier de « culte » c'est bien Howard Phillips Lovecraft (1890-1937). Publiées régulièrement dans magazines « Pulp » ( bon marché), ses nouvelles ne connurent jamais un succès fracassant...de son vivant ! Car depuis sa disparition, ses écrits singuliers n'ont cessé de conquérir un public toujours plus nombreux et il est désormais considéré comme un auteur majeur du genre. C'est que Lovecraft a bâti une oeuvre fascinante et originale où revient régulièrement Cthlhu et le mythe des « Grands Anciens », de nombreux auteurs se sont même relayés pour continuer le cycle après sa disparition.
Cette luxueuse édition du texte fondateur « L'appel de Cthulhu », illustrée par les magnifiques dessins de François Baranger est la porte d'entrée idéale pour qui voudrait découvrir cette oeuvre qui peut intimider de prime abord. L'ambiance poisseuse et cauchemardesque instaurée par les longues et minutieuses descriptions y est parfaitement rendue et le grand format permet une immersion totale dans le monde effrayant crée par cet auteur génial. Répugnantes créatures à écailles et pustules, humains dégénérés, messes noires, nature en furie...l'illustrateur a tout compris de l'univers lovecraftien. Ce voyage au bout de l'horreur « indicible » ne vous laissera pas indifférent et l'on espère une suite rapidement.
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Nous avons plusieurs versions différentes de L'appel de Cthulhu, étant deux amoureux des oeuvres de Lovecraft. Les diverses traductions, éditions avec cette nouvelle sont venues compléter notre bibliothèque. Pourtant j'ai craqué pour cette version illustrée par François Baranger quand j'ai vu les illustrations. Il y a de nombreuses représentations consacrées à l'univers de Lovecraft, plus ou moins réussies, plus ou moins fidèles. Celles de François Baranger sont splendides et correspondent parfaitement à ce qu'on imagine en lisant du Lovecraft. Voilà pourquoi cette version a rejoint les autres et y trône en très bonne place.

François Baranger est illustrateur pour le cinéma (Harry Potter, le Choc des Titans), réalisateur de courts-métrages d'animation, mais aussi écrivain. Il a toujours aimé l'univers de Lovecraft et a ainsi décidé de se frotter à l'oeuvre de l'auteur américain en commençant par sa nouvelle la plus célèbre. Cthulhu, le Grand Ancien est devenu le symbole des écrits de Lovecraft, et maintenant icône de la pop culture, il était logique de commencer par ce texte écrit en 1926. Une des choses frappantes avec cette nouvelle est qu'elle n'a pas vieilli, sa lecture est toujours saisissante. Tout se joue dans la suggestion comme souvent chez Lovecraft jusqu'au moment final de la rencontre avec Cthulhu, une scène d'une grande intensité où toute l'horreur des Anciens apparait. Les illustrations de François Baranger sur cette partie la mette clairement en valeur avec un Cthulhu détaillé, magnifique dans sa monstruosité et une cité brillamment réussie.

La nouvelle est divisée en 3 parties assez distinctes: la première est centrée sur la découverte des écrits de son grand oncle par le narrateur, la seconde sur le récit de l'inspecteur Legrasse et d'une secte vaudou alors que la troisième parle du récit d'un naufrage en Australie. le texte de la nouvelle est bien intégré aux illustrations pour former un tout très agréable à lire. La traduction est plus fluide que celle que l'on trouvait dans le livre paru dans la collection Présence du Futur en 1954.

Les dessins de Cthulhu et de R'lyeh sont splendides mais les autres illustrations du livre aussi, avec un très grand travail pour rendre la lecture fluide. le travail de pagination est parfaitement réussi. le format du livre rend également hommage aux dessins. Les illustrations de François Barnager magnifient tout simplement le texte. Cette édition est vraiment une très grande réussite. Pour ceux qui n'ont pas encore lu ce texte, cette version est à conseiller, tout comme pour les férus de l'écrivain. Un bel hommage à ce grand texte, en espérant que d'autres suivront!

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Dans une introduction de deux pages, John Howe, qui a notamment illustré "Le Seigneur des anneaux", revient sur un fait intéressant d'autant plus dans une version illustrée : "la plume de certains auteurs à une capacité presque surnaturelle pour invoquer des images plus vraies que nature" mais "Lovecraft [...] a rarement vu son oeuvre incarnée de façon mémorable." En effet, son univers s'est heurté à la tentation de nombreux artistes d'interpréter littéralement l'horreur en "s'appuyant sur des clichés" alors que "les mondes et les dieux de Lovecraft" relèvent "de l'ordre du cosmique", comme le talentueux François Baranger l'a saisi !

Il me semblait essentiel de restituer ces éléments avant de partager avec vous mon avis sur cette version illustrée de "L'appel de Cthulhu" et je peux désormais entrer dans le vif du sujet. Dans ce récit, le narrateur découvre l'existence d'une religion inquiétante qui adore des êtres ancestraux nommés les Grands Anciens. Sa quête pour faire la lumière sur ce qui ressemble à une secte secrète le fera voyager de l'Australie à la Norvège. Pour accompagner cette histoire, les illustrations proposent une alternance de pages où une lumière blanche éclaire le monde que nous connaissons en se déversant par d'immenses fenêtres, et des pages pleines des ombres de la nuit où une clarté phosphorescente émane de mystérieux éléments organiques.

L'illustrateur répond finalement parfaitement à ce que Lovecraft demande presque directement dans son texte lorsqu'il écrit : "Plutôt que de décrire fidèlement chaque construction ou chaque édifice, il s'attardait sur les impressions générales suscitées par les angles prodigieux et les surfaces de pierre" (p. 50-51). Et, après une première moitié du livre dominée par le texte, les illustrations prennent le dessus. le rythme du récit ralentit alors que le lecteur se plonge dans une incroyable succession de double-pages qui retranscrivent à merveille les hypnotiques découvertes du narrateur, lui-même plongé dans le récit d'un marin disparu.
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Avec sa version illustrée de L'appel de Cthulhu, François Baranger nous propose un très bel objet livre et c'est dans un très grand format de belle facture que l'on découvre son univers graphique. le texte original de Lovecraft laisse la part belle à de grandioses illustrations, tantôt mêlé à ces dernières, tantôt leur faisant face quand elles ont besoin de se déployer sur tout l'espace d'une page. Certains passages du texte, cruciaux, sont mis en avant avec l'utilisation d'une police bien plus grande mais ce système d'emphase n'est utilisé qu'avec parcimonie pour casser la sobriété de la mise en page du texte.

L'intérêt principal de l'oeuvre réside bien entendu dans ses illustrations, détaillées, patinées, grandioses. Baranger nous transporte du salon d'une vieille demeure aux confins d'une forêt tropical et la beauté de son travail s'illustre aussi bien dans le gros plan d'une statuette que dans un immense paysage peuplé de créatures cauchemardesques. Avec cette oeuvre, Branger met en scène l'indicible, il pose des contours et déploie des couleurs sur les cauchemars lovecraftiens, mais surtout il suggère : ne donnant sur telle planche qu'un éclairage faible, n'abordant sur telle autre qu'un détail en gros plan. Pendant toute la dernière partie de la nouvelle, qui se déroule en mer, le choix des angles est tel qu'il ne peut que déstabiliser le lecteur et l'amener à se questionner sur ce qu'il voit. Et quand enfin l'effroyable Cthulhu s'impose à nous c'est dans un gigantisme écrasant, fulgurant. L'impression de mouvement qui se dégage des images le rend aussi vivant que terrifiant et l'on sent que ce titan pourrait aisément provoquer des raz-de-marée simplement en avançant.

C'est une expérience de lecture très immersive que je conseille vivement.
Bien après avoir refermé la dernière page un détail s'impose à moi, encore et encore : cet oeil dans les ténèbres de la jungle… Mais est-ce mon imagination ?
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