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sur 3647 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman qui fait réfléchir : serions-nous prêts à perdre les couleurs, les sentiments, l'inattendu... pour vivre une vie sans souffrances mais aussi sans saveur ? Un livre qu'on ne lâche pas facilement avant la fin !

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Est-ce que je vous avoue que j'ai vu le film avant de me plonger dans le livre ? Non, vraiment, pas la peine ? C'est un peu une habitude avec moi et je ne m'en plains pas, cela me permet de découvrir des auteurs et parfois des pépites. Avec le passeur, j'ai eu deux sentiments prédominants : un goût d'inachevé et aussi un malaise récurrent. Et après avoir refermé le livre, je me dis que ce n'est pas vraiment une histoire jeunesse, à bien des niveaux.

J'ai d'abord été un peu surprise par l'âge de Jonas, notre héros. Avec le film, il avait seize ans environ, un âge où on se dit que plus de choses sont envisageables, possibles. Mais c'est un sentiment qui disparaît très vite, car au final, du haut de ses onze/douze ans, Jonas n'a rien d'un enfant. Il y a d'autres petits éléments qui changent, mais pour ma part, rien de trop conséquent. On retrouve beaucoup de points communs entre les deux oeuvres.

Mais si dans le film la nouvelle société qu'on nous dépeint est étrange, dans le roman j'ai eu pendant très longtemps un sentiment constant de malaise. Aucun choix, aucune personnalité, aucune liberté, aucune fantaisie. Tout est réglé à un niveau effrayant. On choisit si à la naissance vous avait le droit de vivre ou pas, on choisit votre métier, votre conjoint, vos enfants, l'heure de votre mort… Pour Jonas tout ceci est normal car il a été élevé dans cet environnement et comme ses amis et sa famille, personne ne semble malheureux. On cherche à protéger une société qui a vécu visiblement beaucoup de choses et le choix a été l'Identique. On a même enlevé aux gens la possibilité de voir les couleurs. Plus aucun choix possible mais derrière cette « protection », il y a aussi une violence sans nom. Latente quelque fois ou très présente à d'autres moments. Dès qu'un enfant sait marcher, on sort la baguette et cela jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il ne doit pas désobéir pour des choses parfois grotesques, et on retrouver ce système pour les personnes âgées… Pleins de petits détails comme cela qui sont effrayants.

Puis Jonas bascule dans un autre monde. En devenant le successeur du Dépositaire, celui qui garde tous les souvenirs de l'humanité, notre jeune héros prend conscience du monde dans lequel il vit. Il découvre la « vraie » vie, en quelque sorte. On passe alors d'un sentiment de malaise à celui de la colère et de l'incompréhension. Les réflexions de Jonas deviennent pour moi la partie la plus intéressante. Sa prise de conscience redonne un souffle au roman. Les émotions reprennent vie et nous ne sommes plus les seuls à être « scandalisés » par cette société. Notre héros est en phase, en quelque sorte, avec le lecteur. Et ce petit bonhomme prend aussi une toute autre envergure. On souffre avec lui, on espère aussi. On rêve de changements.

Et puis la fin arrive. Je sais qu'il y a une suite, plusieurs même, mais je ne peux m'empêcher d'avoir un goût d'inachevé. On ne sait pas ce qu'il advient de cette société, un point pour moi primordial car on rêvait d'un changement depuis le départ. Et Jonas, où va-t-il ? Il semble connaître ce lieu, mais comment ? Ce n'est pas possible. Comment est-il si sûr de lui ? Et que va-t-il lui arriver ? On se retrouve avec des questions innombrables sans fin pour le coup, et de ce que j'ai pu lire, ce n'est pas le tome deux qui nous donnera des réponses. J'avais eu le même sentiment avec le film et j'avais espéré voir autre chose. Etrange. Je poursuivrais la saga pour avoir mes réponses, même si j'ai en quelque sorte un doute là-dessus.
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A presque douze ans, Jonas va bientôt découvrir lors d'une cérémonie officielle quel sera son métier dans sa communauté. le moment tant attendu arrive : il sera "passeur", gardien des souvenirs du passé, cachés aux autres habitants de cette société volontairement aseptisée. Jonas découvre lors de sa formation des sentiments inconnus, des merveilles, des atrocités, la douleur. Mais pourquoi tout le monde reste-t-il bien sagement à obéir aux ordres, sans savoir qu'une vie colorée et teintée d'amour existait par le passé ?

Le cinéma a tout de même de beaux atouts : il encourage à la lecture. S'ensuivent des réactions en chaîne : aperçu d'une bande annonce, découverte que le film est basé sur un livre, lecture en prévision d'une sortie imminente dans les salles obscures. Tout un programme.
Ce livre a tous les atouts en main pour initier les 8-12 ans à la dystopie. Précurseur du genre dans le rayon jeunesse, The Giver nous embarque dans un monde désinfecté de tous les malheurs possibles, écartant l'amour pour ne pas créer la peine ou le manque. On vit dans le "Sameness" (traduit par "l'Identique" en français, que je suis contente d'avoir lu la version originale !), tout le monde est pareil, la notion de "famille" n'existe que sous la forme pasteurisée "d'unités familiales". Mais pour qui connaît la vérité, la joie, la chaleur et les couleurs, pour qui sait qu'il fut un temps où l'Homme pouvait ressentir des émotions et faire des erreurs, ce monde qui a fait le choix d'oublier est invivable, intenable, faux. Et constater que les gens "released" ("élargis" en français, alors là va falloir que le traducteur m'explique sérieusement son choix incompréhensible !!) que l'on envoie "Elsewhere" sous couvert de cérémonies poétiquement éloquentes sont en fait assassinés de sang-froid, c'est trop pour le jeune Jonas qui prend sa destinée et celle d'un bébé en danger en mains.
Le lecteur passe par divers genres littéraires. L'auteur s'interroge sur le caractère humain, sa capacité de survie, mais également de destruction. Oublier et de ne pas savoir est-il plus enviable que de connaître le malheur et la douleur ? Toutes ces questions sont très accessibles aux plus jeunes, dans un style parfaitement adapté. le lecteur adulte sera, lui, intéressé, mais sans doute pas autant emballé vu une intrigue assez lente et peu révélatrice de secrets incroyables. La révélation du devenir des "released people" n'est pas franchement une surprise, et le seul moteur extrêmement puissant est finalement l'utilisation du mensonge, extrêmement révélateur du fonctionnement de cette société qui contrôle tout.
La fin, quant à elle, nous laisse cois : l'action n'est pas terminée, apporte à peine un semblant de réponse quant à ce qui se trouve à l'extérieur de la communauté, et n'apporte en aucune façon un explication sur l'existence d'une telle communauté. Est-elle unique ? Est-ce une expérience ? Une autarcie ? Pourquoi ? Comment ? Aurons-nous les réponses dans les tomes suivants, dont apparemment les 2 et 3 ne sont pas les suites directes ?? le tome 4 Son nous en révèlera-t-il plus ?
Un goût d'inachevé et de frustration conclut cette lecture toutefois plaisante. Quid de l'avis des plus jeunes lecteurs ?
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Ce court livre classifié en littérature jeunesse (ado) est présente une communauté dystopique où chaque détail est organisé et légiféré, obligeant sa population à se comporter en moutons de Panurge, aveuglément, par conditionnement.
La première moitié du roman est très bien écrite: on y trouve une description de ce système étonnant, on fait connaissance avec Jonas et sa Cellule familiale recomposée. C'est "exotique", intriguant.
Ensuite, je crois que l'auteure veut nous délivrer un message, celui du choix de la liberté ou plutôt du libre-arbitre. La seconde moitié du roman, qui traite ce sujet pseudo-philosophique, m'a beaucoup moins intéressé.
Dans l'ensemble, cette lecture valait néanmoins le coup pour la découverte en quelques heures de ce monde original à l'ambiance un peu onirique.
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Un roman déroutant, une dystopie glaçante (comme toujours), sur un monde sans mémoire, sans sentiments, sans liberté, sans différences... Jonas, le personnage principal, est désigné pour être le nouveau porteur de mémoire. Il va donc découvrir tous les souvenirs de l'Humanité que sa communauté a bannis pour survivre.

Ce qui est déroutant dans ce roman, c'est la froideur de la situation, les choix de vie qui ont été faits et ce que sont devenus les humains, lobotomisés en quelque sorte, mais aussi de se rendre compte que se souvenir et retrouver la liberté n'est pas la panacée non plus. L'impasse de toute dystopie, en quelque sorte. Où est le bien ? Où est le mal ?

Un roman estampillé ados mais qui ira très bien dans des mains d'adultes !
J'ai bien aimé le début, la mise en place, mais ai été déçue par le personnage du Passeur, je trouve que ces passages manquent d'épaisseur et la fin va vite... Mais c'est un bon roman, facile en apparence mais très complexe sur le fond !
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Dystopie dont le thème a été traité maintes fois en littérature. Jonas vit dans une société "idéale", aseptisée, uniforme, sécurisée dans laquelle les dangers, les sentiments excessifs ont disparu. La société décide pour vous, prévient tous les désagréments, tout est organisé, l'imprévu n'existe plus. A douze ans, une fonction est attribué aux habitants qui l'occuperont toute leur vie. Jonas est choisi pour être dépositaire de la mémoire, porter les souvenirs dont le reste de la population est dispensé. Grâce à son formateur, il découvre, des sensations, des sentiments, un monde disparu dont il ignorait l'existence. Il apprend également ce que deviennent les vieillards, les enfants non conformes ou considérés ainsi qui sont "élargis".
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J'avais entendu parler de ce livre comme étant une des premières dystopies écrites en littérature jeunesse.
En effet, ce roman paru en 1994 est la matrice de toutes des dystopies que nous trouvons actuellement : une société surveillée, uniforme, régulée par des règles extrêmement précises où les sentiments forts, les couleurs, la différence, l'originalité n'existent pas, où l'on se demande, en lisant, quel est le but de cette vie sans saveur, sans relief...
Ce roman porte en lui quasiment toutes les pistes suivies et creusées par des séries apparues récemment (La déclaration, Promise, Divergente, sentiment 26, Glitch, Delirium, et j'en passe). J'ai trouvé très intéressant, très passionnant de le lire sous cet angle-là. Cependant, côté plaisir de lire, j'ai trouvé que le rythme n'était pas assez soutenu, qu'il n'y avait pas assez de rebondissements. Peut-être suis-je habituée à la littérature actuelle, plus "nerveuse", plus proche du cinéma. Bref, j'ai trouvé le récit de Lowry assez plat.
Par contre, la fin du roman est ouverte, très mystérieuse, propice à toutes les interprétations possibles et même si cela peut être frustrant , ce procédé littéraire change des romans habituels où l'on a, le plus souvent, un happy end.
Je sais que l'adaptation cinématographique de ce roman est sorti aux Etats-Unis, j'ai hâte de la voir sortir en France pour comparer les deux versions.

A partir de 13 ans
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'c'est un livre" pour enfant"mais je crois qu'il ferait beaucoup de bien à nombre d'adultes.
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Bon roman sur une société dystopique, et comme bon roman dystopique, ça m'angoisse toujours autant. Au programme : réduction du langage, formatage de ma société dès la plus jeune enfance. Nous suivons Jonas, un jeune garçon qui est destiné à un avenir bien particulier.
Le début du roman est vraiment bon, dynamique et angoissant ! Par contre plus j'avançais dans la lecture plus je ne savais pas où le roman me menait. Et lors de la fin ( que je ne divulgâcherai pas), je me suis senti vraiment embarrassé. Vraiment, ce livre selon moi mérite une meilleure fin et surtout une suite. Dommage.
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Dans ce roman à destination du jeune public, mais qui peut tout à fait être lu par des lecteurs plus matures, on découvre un univers standardisé, encadré, contrôlé à l'extrême. le personnage principal découvre qu'un autre monde peut exister et il est très intéressant de le suivre à travers ce parcours initiatique. S'agissant d'une tétralogie, je suis curieuse de lire la suite, car effectivement, même si cette thématique est abordée dans un certain nombre de livres pour les « grands », c'est assez original de la voir ici sous un angle plus adapté aux « jeunes ».
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