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4,16

sur 3647 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Le passeur est assez bien écrit et c'est un bon sujet. L'histoire remue les tripes par moment, à condition que ce soit le premier livre qu'on lise d'elle.
Car le problème de Lois Lowry est d'avoir toujours la même trame (c'est le cas pour beaucoup d'auteurs/rices, mais ici j'ai vraiment eu le sentiment d'un copié-collé). de cette autrice j'avais commencé par L'Elue, et j'avais apprécié son "originellité". Si j'avais commencé par celui-ci, j'aurais probablement inversé mes notes.
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Lois Lowry. le passeur. Médium Poche. 220 p. 4 étoiles et finalement 1 étoile.
J'explique…
Ce livre est proposé à la lecture dans le cadre scolaire.
Or, le message est trouble, ambigu (voir la fin), et les émotions générées…fortes.
Qui pourraient perturber un mental sensible...en construction ou en recherche de repère.
Bref, dans le cadre de l'éducation nationale, est-ce opportun d'obliger un enfant à lire ce (type de) livre… ?
Quand on est adulte : p.44, on comprend que les personnes âgées vont à la mort le coeur léger… (et déjà là j'ai senti quelque chose de dérangeant…j'ai fini par mettre le doigt dessus après avoir fini de lire et après plusieurs jours de réflexion…Dépendant de ses opinions sociopolitiques, le professeur (s'il est jeuniste, pro-euthanasie,…) pourrait présenter à nos enfants ce système communautaire comme un idéal potentiel… pour éliminer la « concurrence » d'un enfant supplémentaire et accepter de se passer des anciens…
Quelques exemples parmi tant d'autres.
p. 47. Chacun présente ses rêves le matin et une autocritique est souhaitable…tous trouvent cela normal. P. 50. Jonas à ce sujet parle de sa stimulation érotique (pourquoi celle-là ?) et la réaction des parents est de décider qu'il est temps pour Jonas de prendre une gélule pharmaceutique communautaire obligatoire : le récit n'explique pas pourquoi. OR, l'auto-critique est une technique de contrôle social et de manipulation employée par les gouvernements autocratiques totalitaires e.a. par la Chine communiste. ET d'autre part, ce serait pour un professeur (chrétien extrémiste, que sais-je…) la possibilité de promouvoir la prise de médicament en général et castrateur de surcroît.
p. 49. J'ai l'impression qu'il y a confusion entre une envie, un sentiment et une émotion : ici la déception (et on n'en parle pas) : un peu troublant
p. 55, 56. Uniforme pour chacun lors des cérémonies communautaires obligatoires et port d' emblèmes de différentiation selon l'âge.
p. 58. Les nouveaux-nés qui posent problème (gnan-gnan, empêchant les puériculteurs.trices de dormir,…) sont « élargis» càd…tués.
Je vais arrêter là, mais cela continue au même rythme et avec la même « densité » jusqu'à la fin !
Cela me gène que ce livre soit employé (de façon libre je suppose) dans le milieu SCOLAIRE…
Pour rendre le livre « acceptable » humainement plusieurs choses devraient être réfléchies (ce n'est pas le but de cette critique) et e.a. :
Un projet pédagogique devrait être joint en préface.
Chaque point « sensible » du récit de discussion devrait faire l'objet d'un recensement et d'une réflexion philosophique « pour / contre » : l'euthanasie des vieux, des nourrissons, le contrôle social,…et passé au crible de éthique honnêteté, vérité, non-violence
L'attention devrait être attirée sur les émotions générées (yc. le sentiment de malaise).
OR, il n'y a pas d'avertissement. Et le corps professoral ne reçoit pas de cours d'ETHIQUE UNIVERSELLE
Bref, le récit est très beau mais cache une violence sous-jacente terrible qui pourrait déstabiliser les personnes plus faibles sans même qu'elles en soit conscientes et ressurgir des années plus tard…
Il génère des émotions « adultes » de plus en plus puissantes. Pour arriver à un final poignant et au dénouement qui pour les plus optimistes des lecteurs, se termine sur un point d'interrogation. Pour les autres, c'est la mort.
Un final qui de toute manière réprouve l'initiative de Jonas et donne « raison » à l' «organisation d'une société axée sur un gouvernement de type totalitaire avec contrôle strict des naissances et de la fin de vie, port de l'uniforme,… Très troublant…
Ceci explique ma cotation.
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The Giver commence de façon tout à fait innocente.

Pendant toute la première moitié du roman, j'avais l'impression de lire La première dystopie de bébé. Jonas est sur le point d'avoir douze ans, et dans la communauté dans laquelle il vit, c'est l'âge où les enfants se voient attribués leurs métiers pour la vie. C'est une dystopie terriblement dérivative, où la plupart des éléments sont des clichés. Tout semble parfait, mais les émotions humaines sont réprimées, et il y a un terrible secret, du genre oh mon dieu la cérémonie de libération pour les vieux et les marginaux est un mensonge en fait ils les tuuuent. Banal. Il y a bien un détail qui m'a surpris, et l'ensemble est fort bien écrit, très élégant, et on est curieux d'en apprendre plus sur cette société. Bref, c'est pas transcendant, mais ça fonctionne bien.

Puis, vers la moitié du récit, tout part en vrac. Jonas devient le gardien de mémoire de la communauté, et l'auteur introduit, comme ça, l'air de rien, de la magie. L'ancien gardien de mémoire (le Giver du titre) fait passer les souvenirs de tout et n'importe quoi à Jonas en... le touchant. Comment ça marche ? On n'en saura rien. C'est de la magie. Bref, Jonas décide soudain que sa société est toute nulle et qu'il faut la changer. Alors en gros il devient Jésus et se sacrifie pour que les souvenirs retournent dans les esprits des autres gens de la communauté et que ainsi ils deviennent plus humains. Voilà. Comment la mort et même l'éloignement géographique font passer les souvenirs d'un gardien de mémoire au reste de la population ? On en sait rien. C'est comme ça. C'est de la magie.

Une scène incroyable est assez révélatrice du ton du livre. L'ancien gardien de mémoire passe à Jonas son souvenir préféré. Qu'est-ce que c'est ? Une scène traditionnelle de noël américain. Sérieusement ? le mec, il a accès à des millions de souvenirs géniaux, et le meilleur, selon lui, c'est un noël américain ? Une famille heureuse réunie, pourquoi pas, ça irait. Mais dans ce souvenir, ce qui unit la famille, c'est l'acte de déballage des cadeaux. Ce qui unit la famille, ce qui les rend heureux, c'est le consumérisme. le meilleur souvenir possible, hein ? J'ai juste l'impression que le succès de ce livre vient du fait que la société américaine décadente a besoin d'être rassurée sur ses propres mythes. le lecteur veut entendre la confirmation que ses croyances sont les meilleures.

Une dernière chose. Comme Ayn Rand dans Anthem ou Jaroslav Melnik dans Espace Lointain, Lois Lowry imagine une société qu'on peut qualifier de communiste, une société ultra rigide et contrôlée, qui reste stable sur une énorme période de temps, ici des siècles. Pour moi, c'est une ignorance considérable de la nature de l'humanité et de ses sociétés. Une telle stabilité, du moins sans imaginer des bouleversements technologiques radicaux qui la rendraient crédible, est, à mon humble avis, impossible.

Lien : http://lespagesdenomic.blogs..
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