Lois Lowry.
le passeur. Médium Poche. 220 p. 4 étoiles et finalement 1 étoile.
J'explique…
Ce livre est proposé à la lecture dans le cadre scolaire.
Or, le message est trouble, ambigu (voir la fin), et les émotions générées…fortes.
Qui pourraient perturber un mental sensible...en construction ou en recherche de repère.
Bref, dans le cadre de l'éducation nationale, est-ce opportun d'obliger un enfant à lire ce (type de) livre… ?
Quand on est adulte : p.44, on comprend que les personnes âgées vont à la mort le coeur léger… (et déjà là j'ai senti quelque chose de dérangeant…j'ai fini par mettre le doigt dessus après avoir fini de lire et après plusieurs jours de réflexion…Dépendant de ses opinions sociopolitiques, le professeur (s'il est jeuniste, pro-euthanasie,…) pourrait présenter à nos enfants ce système communautaire comme un idéal potentiel… pour éliminer la « concurrence » d'un enfant supplémentaire et accepter de se passer des anciens…
Quelques exemples parmi tant d'autres.
p. 47. Chacun présente ses rêves le matin et une autocritique est souhaitable…tous trouvent cela normal. P. 50. Jonas à ce sujet parle de sa stimulation érotique (pourquoi celle-là ?) et la réaction des parents est de décider qu'il est temps pour Jonas de prendre une gélule pharmaceutique communautaire obligatoire : le récit n'explique pas pourquoi. OR, l'auto-critique est une technique de contrôle social et de manipulation employée par les gouvernements autocratiques totalitaires e.a. par la Chine communiste. ET d'autre part, ce serait pour un professeur (chrétien extrémiste, que sais-je…) la possibilité de promouvoir la prise de médicament en général et castrateur de surcroît.
p. 49. J'ai l'impression qu'il y a confusion entre une envie, un sentiment et une émotion : ici la déception (et on n'en parle pas) : un peu troublant
p. 55, 56. Uniforme pour chacun lors des cérémonies communautaires obligatoires et port d' emblèmes de différentiation selon l'âge.
p. 58. Les nouveaux-nés qui posent problème (gnan-gnan, empêchant les puériculteurs.trices de dormir,…) sont « élargis» càd…tués.
Je vais arrêter là, mais cela continue au même rythme et avec la même « densité » jusqu'à la fin !
Cela me gène que ce livre soit employé (de façon libre je suppose) dans le milieu SCOLAIRE…
Pour rendre le livre « acceptable » humainement plusieurs choses devraient être réfléchies (ce n'est pas le but de cette critique) et e.a. :
Un projet pédagogique devrait être joint en préface.
Chaque point « sensible » du récit de discussion devrait faire l'objet d'un recensement et d'une réflexion philosophique « pour / contre » : l'euthanasie des vieux, des nourrissons, le contrôle social,…et passé au crible de éthique honnêteté, vérité, non-violence
L'attention devrait être attirée sur les émotions générées (yc. le sentiment de malaise).
OR, il n'y a pas d'avertissement. Et le corps professoral ne reçoit pas de cours d'ETHIQUE UNIVERSELLE
Bref, le récit est très beau mais cache une violence sous-jacente terrible qui pourrait déstabiliser les personnes plus faibles sans même qu'elles en soit conscientes et ressurgir des années plus tard…
Il génère des émotions « adultes » de plus en plus puissantes. Pour arriver à un final poignant et au dénouement qui pour les plus optimistes des lecteurs, se termine sur un point d'interrogation. Pour les autres, c'est la mort.
Un final qui de toute manière réprouve l'initiative de Jonas et donne « raison » à l' «organisation d'une société axée sur un gouvernement de type totalitaire avec contrôle strict des naissances et de la fin de vie, port de l'uniforme,… Très troublant…
Ceci explique ma cotation.