Descendants des Oracles, tome 1 : Fugitive

Mon résumé

L'Empire a envahi Albion. Désormais la population est sous le joug d'une puissance destructrice et omnipotente qui veut détruire tous les Mages encore vivants et ainsi instaurer le règne de l'homme. Ayden se bat contre un monstre intérieur. Logain refuse de faire face à la réalité et retarde la mise à mort de son frère jumeau. Thom cache derrière son humour son grand coeur. Beyan veut faire ce qui est juste. Sara croit à la cause des purificateurs. Gareth veut protéger sa famille. Et Ashelia, au milieu de tout ça, fuit pour sauver sa vie. Une longue échappée qui la conduira bien loin de tous ses repères, qui la mènera sur des champs de bataille et qui lui permettra de découvrir sa propre force intérieure.

Mon avis

Le premier tome de Descendants des Oracles n'est pas ce qu'on pourrait appeler une révélation en matière de fantasy. Il y a des gentils, des méchants, des monstres, du sang, des larmes, et tout ce qui fait un roman de ce genre littéraire. Je ne pourrais donc pas finir cette chronique en vous annonçant, avec un profond ravissement « waouh c'était génial, j'ai adoré, ça change de d'habitude », non. Mais je pourrais sans doute conclure en disant que, s'il ne sort pas de l'ordinaire, c'est un bon roman de fantasy.

Qu'est ce qu'un bon roman de fantasy pour moi ? Un roman qui part d'un point A pour arriver à un point B. Ça peut paraître idiot mais je vous assure que quand il faut écrire tout ce qu'il y a entre le point A et le point B on est pas sûr de là où ça peut mener.

Un roman aussi, où l'ensemble des personnages principaux évolue, et pas juste le héros parce que c'est le héros, et pas juste un tel parce qu'il a vécu un truc horrible, etc. Là, propulsés dans la même aventure, chaque personnage a sa propre évolution personnelle et chacun de leur point de vue apparaît à un moment ou un autre de l'histoire lui donnant une profondeur à côté de laquelle elle aurait pu passer. Aucun n'est tout noir et aucun n'est tout blanc. Ayden, bien que courageux et désireux de protéger Ashelia, reste très lâche dans sa façon d'agir avec elle mais aussi envers lui-même en voulant enrayer toute sa part d'ombre. Ashelia agit souvent comme une enfant gâté, elle boude, rouspète en bonne petite princesse mais elle semble aussi étrangement consciente des personnes qui l'entourent et de ce qu'elle doit faire. Et c'est le cas aussi pour tous les autres. le seul personnage qui selon moi aurait mérité plus d'attention de la part de l'auteure est Evan. C'est un Mage, il vit caché pour éviter d'avoir à affronter les Purificateurs, il semble connaître bien des choses sur des peuples secrets, mais jamais on ne lui demande pourquoi il a été fait prisonnier lui qui a vécu si longtemps, jamais on ne l'interroge sur ce qu'était le temps des magiciens, et on a aucun point de vue de ce personnage. Pourtant il semble être très important à l'histoire, non seulement il aide nos jeunes amis à s'enfuir d'Albion, mais il enseigne également la Magie à Ashelia ! Un mentor en quelque sorte. Ceci n'est toutefois que le premier tome, peut-être sera t-il développé plus tard…

Et un bon roman fantasy ne serait rien sans de magnifiques paysages. de ce côté ci nous sommes un peu pauvres en cités resplendissantes, fontaines luxuriantes ou bois enchantés, il faut dire aussi que c'est une fuite vers Rozzaria le dernier fief à se défendre contre l'Empire, et qu'il ne fait pas bon de traîner dans les parages. A chaque fois qu'un village s'est profilé, les Purificateurs ont rattrapé nos fugitif, ou un combat a été déclenché. Mais cela reste convenable.

Ni un bon scénario. Et là ça flanche peut-être un peu. le scénario n'est pas mauvais. Il est juste trop prévisible. Bien sûr qu'ils allaient réussir à libérer la princesse, bien sûr qu'ils allaient s'enfuir en ayant de l'aide inespérée de quelqu'un de surpuissant – sinon ça n'aurait vraiment pas été crédible – , bien sûr que certains vont mourir et que ce seront les plus joyeux, bien sûr qu'elle va vouloir se venger et oui, cette marque dans le dos sert à te géolocaliser comme une petite balise ambulante ! Que c'est frustrant ! Certains éléments semblent pourtant sortir un peu du lot, notamment grâce aux questionnements qu'ils engendrent : Breyan, avec sa droiture et son honneur va t-il finir par flancher ? Où est passée la Reine et qui la sauvée des griffes de l'Empire ? (une rébellion ?) Que va faire le Seigneur Ambroise de ses deux fils ? Qui est le peuple des Daedrids (encore un peuple reculé ayant vécu dans le secret et éloigné des hommes afin de ne pas entrer en guerre ?). Il y a de nombreux points sur lesquels Maéva Lubin peut encore abattre des cartes maîtresses et s'éloigner des discours déjà surexploités des anglo-saxons.

En résumé

En bref, Descendants des Oracles a tout pour plaire… à quelqu'un n'ayant pas déjà lu une vingtaine de romans dans la même veine. le scénario est simple, mais bien construit ; l'écriture ne manque pas de finesse malgré quelques faiblesses ; les personnages sont à la hauteur de nos espérances. Mais tout est peut-être trop convenu, pas assez addictif et trop prévisible. Certains points laissés en suspens pourraient permettre à l'autrice de rebattre les cartes et de nous donner à lire quelque chose de tout à fait différent.
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Les personnages sont très touchants et très attachants. Petite mention pour Thom, le personnage le plus drôle du tome 1 et Shaiel, la plus "sassy" (sarcastique et bad-ass). J'aime beaucoup pouvoir suivre leur différents parcours du moment qu'ils se séparent ou se retrouvent. Savoir ce qu'ils pensent, les quiproquos que cela peut engendrer.
Le monde : les paysages et les traces de petits éléments locaux m'ont régalé !
Un vrai petit livre de fantasy

Des personnages très attachants (mention spéciale pour Aiyden et Shaiel, mes chouchous), une intrigue bien menée, du suspens... La saga promet d'être passionnante !