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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je suis la seule Babeliote à me demander pourquoi Céline Schwaller-Balaÿ intitulé la version française de "The last Resort" d'Alison Lurie par "Un été à Key West", alors que le roman se passe... en hiver !

Willie vient de prendre sa retraite de professeur d'université à 70 ans, sa femme de 23 ans plus jeune n'a jamais eu de profession rémunérée, se contentant du rôle d'épouse dévouée, de mère attentive et de collaboratrice efficace et discrète pour son époux, un spécialiste de l'écologie aux idées terriblement conservatrices sur bien des sujets.

Mais Wilkie vit mal la dernière partie de sa vie. Il déprime malgré qu'il soit encore fort sollicité pour des colloques et des conférences et qu'il doit terminer un livre qu'il estime être son chef-d'oeuvre. Persuadé qu'il est atteint d'un cancer, il veut se suicider pour éviter une longue agonie et passer à la postérité dans les meilleures conditions.

Jenny persuade Wilkie de passer l'hiver à Key West, une île au sud de la Floride. Jenny ne tarde pas à se faire des amis dans la population bohème et homosexuelle, tandis que Wilkie cherche le plan parfait pour en finir en essayant que cela passe pour un accident...

Il y avait bien longtemps que je n'avais lu un roman d'Alison Lurie et celui-ci me donne envie d'en lire ou en re-lire d'autres.
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Jenny Walker et son mari écrivain Wilkie décident de s'installer au soleil pour un temps. Jenny a vingt ans de moins que son mari et l'assiste dans son écriture et dans l'édition de ses livres. Wilkie semble traverser une phase difficile, aussi jenny pense-t-elle que ce changement d'air lui sera bénéfique. Ils choisissent Key West en Floride, mais Wilkie continue d'être morose tandis que Jenny s'épanouit en rencontrant les habitants des villas avoisinantes. Elle se rapproche notamment De Lee, lesbienne qui tient l'hôtel voisin uniquement réservé aux femmes.

La galerie de portraits peuplant cette ville est originale : tous semblent ici à la recherche de quelque chose qu'ils n'ont pas trouvé et qui les a mené à choisir finalement cette vie facile au soleil. L'auteur réussit à insuffler de la modernité dans cet univers conservateur aux patriarches ayant des visions très réduites des femmes et de leurs attentes. Chacun tentera de trouver sa place dans un monde miné par la mort qui rôde, insidieuse..

"Pour moi, tout le monde a le droit d'être amoureux. C'est une convention idiote qui fait que ces deux personnes doivent être du même âge, de la même race, de la même religion et de la même classe sociale, mais pas du même sexe. On peut s'estimer heureux d'aimer quelqu'un quand ce quelqu'un vous aime aussi."
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J'étais curieuse de voir ce que j'allais penser de ce roman, lu une première fois il y a une bonne vingtaine d'années. Et bien j'ai passé un excellent moment, aucune déception, j'ai retrouvé l'auteure dont j'ai aimé toutes les fictions. J'avais oublié l'intrigue, j'ai donc découvert à nouveau le couple Wilkie-Jenny. Lui, naturaliste célèbre, auteurs d'ouvrages reconnus, conférencier respecté. Elle, épouse dévouée, multi-tâches et heureuse de l'être pour le plus grand confort du grand homme.

Wilkie est en fin de carrière mais écrit toujours, leurs deux grands enfants ont quitté le foyer depuis un bon moment, le couple se retrouve en tête-en-tête. Seulement voilà, depuis quelque temps, Wilkie n'est plus lui-même, son caractère s'assombrit, il a l'air préoccupé, Jenny se sent vaguement coupable, sans savoir de quoi. En fait, Wilkie se croit atteint d'une maladie incurable, à l'issue fatale. Incapable d'en parler à son épouse, il s'enfonce dans le mutisme et rumine un plan plutôt tordu.

En désespoir de cause, Jenny propose à Wilkie de quitter la Nouvelle-Angleterre en plein hiver, pour Key West, en Floride, espérant que le soleil et la douceur du climat lui fera retrouver la joie de vivre. Wilkie accepte à contre-coeur, malgré son peu de goût pour cette île à touristes. Une fois sur place, son humeur va continuer à s'assombrir ; par contre Jenny elle, va y trouver un épanouissement inattendu.

Elle va se faire des amis sur place, notamment Lee une femme qui tient un hôtel. Toute une petite communauté gravite autour d'elle. Plusieurs voix s'expriment dans le roman, dont Jacko, un homosexuel qui découvre sa séropositivité. C'est l'époque où la maladie garde son mystère, il n'y a aucun traitement, trop de jeunes hommes meurent. Lee est féministe et revendique haut et fort son indépendance, essayant de secouer Jenny et de la sortir de sa dépendance à son mari.

L'histoire tourne autour du vieillissement et du sentiment d'inutilité, de la maladie, de la difficile place des femmes, de l'appauvrissement de la faune et de la nature. le ton est assez sarcastique, souvent réjouissant sur les personnages, dont beaucoup sont attachants .. et d'autres détestables, tel Wilkie.

En bref, une très bonne relecture. Il n'est pas impossible que je continue à lire Alison Lurie, ma bibliothèque est bien fournie.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu Alison Lurie. Depuis « La vérité sur Lorin Jones », ce qui doit bien faire 25 ans ou plus. J'ai retrouvé intactes ses grandes qualités de romancière dans ce roman, paru en 1998.

Jenny et Wilkie Walker forment un de ces couples où un écrivain célèbre domine un conjoint tout à sa dévotion. Ici c'est Wilkie, un homme vieillissant, qui tient sa femme plus jeune Jenny sous sa coupe. Ils se sont aimés et pendant longtemps chacun a trouvé sa place dans ce mariage. Mais rien ne va plus pour Wilkie : sans en parler il est devenu gravement dépressif, suicidaire même. Jenny n'en peut plus de sa froideur et se sent coupable d'elle ne sait trop quoi. Elle le persuade d'aller passer l'hiver au large de la Floride, à Key West.

Beaucoup de personnages sont inclus dans la trame de ce roman intelligent, fin et caustique. Comme Alison Lurie laisse du temps au temps, aucun ne paraît caricatural. C'est bien connu, « tout le monde a ses raisons » et elle l'illustre particulièrement bien !

Le fond est souvent plus grave et subtil qu'il ne paraît. Ce roman qu'on ne quitte qu'à regrets offre, entre autres, matière à réflexions sur le vieillissement, la maladie, le saccage de la nature et les faux-semblants dont nous nous embarrassons trop souvent…
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Résumé Nathalie Bullat 14 07 2018-
Profitez de l'été pour vous plonger dans une histoire aigre-douce de relation conjugale torturée. Vous aimerez le style ironique et réaliste d'Allison Laurie ( je l'avais découvert dans « conflits de famille », il y a bien longtemps). Elle aime croquer le milieu universitaire !
Et si nous partions pour Key West en compagnie du célèbre et ennuyeux professeur Wilkie Walker et Jenny son épouse bien plus jeune ?
Key west en Floride, réputé pour ses récifs coralliens et ses belles maison de couleurs.
Le professeur vieillissant est angoissé, persuadé qu'il est atteint d'un cancer. Il souhaiterait une fin rapide. Jenny ignore son état et espère que le climat de la Floride apaisera l'humeur querelleuse et sombre de son mari. Elle a toujours vécu dans l'ombre de son époux, le secondant dans ses travaux de chercheur.
Kay West c'est aussi un rendez vous d'artistes, d'intellectuels, de poètes ; Jenny découvre un autre univers, des gens charmants, différents. Hélas nous sommes au début des années sida.
Mais Wilkie ( bien connu pour son homophobie !) a une autre vision de l'île, pour lui c'est un rendez vous de clochards, d'ivrognes, d'homosexuels et de beatniks désoeuvrés !
Plus son mari se replie sur lui-même plus Jenny s'épanouit. Il faut dire qu'ils sont attachants ses nouveaux amis surtout la séduisante Lee aux allures de gitane, Gerry le poète, Molly la peintre maintenant une dame âgée, et Jacko si beau mais qui préfère les garçons.
N'hésitez pas ! Dévorez cet ouvrage qui fleure bon l'été, le soleil, vous allez rencontrer toute une galerie de personnages hauts en couleurs, généreux, drôles ou irritants… Par contre je m'attendais à un autre dénouement !!!
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Une Alison égale à elle même, formidablement agréable à lire, dotée d'une belle écriture (et d'une bonne traduction, ce qui est à souligner). Des situations parfois cocasses, une belle dose d'humour, des sujets très actuels et des personnages toujours bien définis dans leur diversité. J'ai quasiment tout aimé chez elle. Qui plus est, il est très amusant de lire en parallèle Alison Lurie et David Lodge; L'une américaine, l'autre britannique, tous deux universitaires donc légèrement détachés des choses de ce bas monde et contraints par la force des choses de s'y frotter de temps à autre, monde sur lequel ils poseront un regard un peu "enfantin" voire carrément innocent. Ils se croiseront d'ailleurs lors d'échanges universitaires. Un même bonheur de lecture avec tous deux.
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Key West, c'est cette île plein ouest au large de la Floride, où les Américains du nord du continent viennent se réchauffer ou passer les dernières années de leur vie. Jenny propose donc à son mari, Wilkie Walker, écrivain écologiste vieillissant et déprimé depuis quelques mois, d'y passer quelques semaines, dans le but de le dérider.
Toute une faune les attend là-bas: la vieille Molly, illustratrice atteinte d'arthrite, Lee, belle féministe aux épais cheveux noirs, Jacko, jeune homosexuel séropositif et sa douce mère, sa cousine Barbie niaise et maladroite et enfin sa tante arriviste et républicaine.
Mais rien ne soulage Wilkie Walker, de plus en plus distant avec sa femme; c'est qu'il cache un secret: il n'en a sans doute plus pour longtemps et cherche par tous les moyens à mourir dignement. Pour cela, une seule solution, le suicide, et vite.
Ces tentatives de suicide sont le moteur de l'histoire et Alison Lurie nous mène irrémédiablement de la peine éprouvée pour cet homme angoissé au rire sarcastique quand les tentatives échouent les unes après les autres. Je me suis surprise à penser au Coyote de Bip Bip et le Coyote qui multiplie les plans ingénieux sans jamais réussir.
Mais il y a aussi Jenny, épouse totalement dévouée à son mari, incomprise des autres femmes, enviée des autres écrivains mâles, qui, subissant la froideur de Wilkie, se tourne vers d'autres horizons et se découvre elle-même.
Je ne voudrais pas en dire trop sur ce récit où l'on suit tous les personnages et tous les points de vue tour-à-tour. J'ai été heureusement surprise par l'humour subtilement sarcastique qui se dégage petit-à-petit et qui m'a fait sourire pas mal de fois. Alison Lurie rend les personnages attachants en montrant leurs travers et leurs faiblesses et critique sans pitié le milieu des intellectuels.
J'ai dévoré la deuxième partie du livre, et je compte bientôt me jeter sur Liaisons Etrangères qui a obtenu le Prix Pulitzer. Il semblerait que je me suis dégottée une nouvelle romancière à mon goût!
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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J'ai été très agréablement surprise par ce roman qui traînait sur mes rayonnages depuis quelques temps sans que je ne lui jette un regard. Finalement, je m'y suis plongée en cette fin juin et je ne le regrette pas (peut-être que c'est l'atmosphère des vacances qui m'a attiré cette fois-ci !). C'est le premier livre d'Alison Lurie que je lis, mais certainement pas le dernier : l'écriture est agréable, l'histoire est prenante et les personnages attachants. Cela m'a fait penser à l'ambiance des Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin que j'avais également adoré à l'époque. Cette tranche de vie de ces personnages sommes toutes assez hétéroclites (retraités, homos, veuves, touristes…) même s'ils aspirent tous à fuir quelque chose (la chaleur, la réalité, la ville, les soucis…), est très bien rendue et donne envie de s'exiler dans un tel lieu de villégiature coupé de la « vrai vie » et de son cortège de contraintes. Je ne peux que penser à mes chères îles grecques...
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Jenny Walker est mariée depuis de longues années à Wilkie, écrivain et naturaliste de renommée internationale. Elle tient le rôle d'épouse aimante, d'assistante personnelle, de documentaliste et de première lectrice, au côté de cet homme plus âgé qu'elle. Mais depuis quelques mois, Wilkie a changé à son égard, il est devenu distant, désagréable parfois.
Elle décide de louer une villa en Floride, à Key West, afin d'y passer la mauvaise saison, espérant que le dépaysement mettra fin à cette dépression, comme le suggèrent ses deux grands enfants.
Ce qu'elle ignore, c'est que Wilkie se croit atteint d'un cancer et se prépare à mettre fin à ses jours, afin d'épargner à sa femme une horrible agonie.

C'est donc ce séjour dans un lieu qui pourrait être idyllique qui nous est raconté dans ce livre, vu tour à tour selon le point de vue de Jenny et de Wilkie. Jenny, dégagée petit à petit de ses tâches d'assistante, puisque son mari ne fait plus rien, s'accorde plus de temps libre et lie connaissance avec les habitants de Key West, bien différents de ses relations habituelles. Wilkie s'enfonce dans sa quête morbide et échafaude des plans de suicide, qui tombent souvent à l'eau (c'est le cas de le dire, dans cet endroit !).

Il est question des relations conjugales qui évoluent avec les années, de la vieillesse et du temps qui passe, sans doute pas à la même vitesse pour un homme et sa femme de vingt-cinq ans sa cadette. Jenny se découvre une autre femme et accepte des expériences nouvelles, alors que Wilkie est crispé sur ses certitudes et son manque de confiance envers les autres.

Mon premier contact avec ce livre date de sa sortie en 1998. Même si je me souvenais vaguement de la trame, j'en avais oublié les détails. Je l'ai donc relu avec plaisir cette année, dans le cadre de mon challenge Relecture 2009, profitant des vacances pour m'y replonger.

Alison Lurie est un de mes auteurs préférés : elle raconte des histoires modernes, explore souvent les relations amoureuses, sans complaisance pour ses personnages, dont elle montre les failles, avec ironie parfois, mais sans méchanceté. Elle met souvent en scène des intellectuels, des universitaires, dans des situations qui me rappellent les romans de David Lodge.
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