Les romans de
Marc Agapit sont souvent des huis-clos, des microcosmes repliés sur eux-mêmes, avec leurs propres règles. Comme en témoigne cet excellent "
Guignol tragique" dans lequel un jeune narrateur, médiocre bien sûr et dénommé Ulysse, va s'éprendre d'une jeune et jolie camarade d'étude. D'abord sans le sous et amoureuse, celle-ci se révèle en réalité riche et manipulatrice. Il la suit dans une grande propriété qui sera sa prison, régie par un "vieux" tuteur mystérieux. Les portes n'ont pas de clé et les fenêtres ont des barreaux. Ulysse n'est pas la première victime du traquenard, ainsi le héros découvre peu à peu le sort qui l'attend. On retiendra les étonnantes associations d'idées, de la figure de la marionnette, Guignol, à l'agence matrimoniale, pour au final lorgner vers la science-fiction. Mais c'est la chute qui achèvera de convaincre : une chute digne des meilleures nouvelles fantastiques, évidente et terrible.