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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Samarcande est avant tout un hommage au poète perse du 11ème siècle Omar Khayyam, dont les célèbres Robâiyât chantent le vin et la contemplation.

La première partie du roman concerne la vie du poète lui-même, et la rédaction de ses quatrains. Bien qu'étant l'un des hommes les plus érudits de son temps, il se tient éloigné des conflits politiques. Il ne peut cependant pas s'en couper complètement : pas toujours très bien vu parmi le peuple à cause de sa conception très personnelle de la religion, il lui faudra toujours un puissant protecteur qui lui permettra de réaliser ses travaux au calme. La vie de Khayyam est également liée aux Assassins, fanatiques religieux qui bouleversent l'équilibre politique de la région en ôtant la vie à plusieurs dirigeants pas assez souples à leur goût.

La seconde partie du livre nous emmène dans l'Iran du 19ème siècle, à la recherche du manuscrit de Khayyam. Pillée à la fois par la Russie et par l'Angleterre, le pays connaît une grande période de trouble, et est déstabilisé à chaque fois qu'il tente de s'émanciper de ses deux « protecteurs ».

Maalouf a toujours le don de nous faire vivre les événements de l'intérieur, quelles que soient la période et la région concernées, expérience d'autant plus intéressante pour un européen qui ne connaît pas grand chose de l'histoire de l'Orient. Agréable à lire, instructif : n'hésitez pas à vous y plonger !
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Je lisais les robaïats d'Omar Khayyam en me disant que ce serait bien quand même d'être moins ignare sur le contexte de son écriture, la Perse du XIème siècle, quand je me suis souvenue qu'Amin Maalouf avait écrit un livre-hommage au poète.
La première partie est biographique. Omar Khayyam n'est pas seulement poète, c'est un éminent filassouf (=philosophe), un astrologue, un mathématicien (c'est de lui que nous vient ce x symbole de l'inconnu sur lequel nous avons tant sué du temps de notre scolaire jeunesse).
S'il côtoie les puissants, Omar Khayyam a peu de goût pour les intrigues, le pouvoir. Il préfère observer les étoiles, boire du vin, écrire des robaïats. C'est bien dommage mais assez fréquent, les plus sympas répugnent à exercer le pouvoir et laissent la place aux plus terribles. Ici le refus de s'engager d'Omar fait le lit de l'implacable et fascinant chef des Assassins, Hassan Sabbah.

Et puis cette machine à remonter le temps qu'est ce roman nous transporte 8 siècles plus tard, et nous nous retrouvons aux côtés de Benjamin Omar Lesage, en quête du manuscrit de Samarcande, écrit de la main du poète.
Benjamin doit son second prénom, et peut-être même la vie à Khayyam: la première fois qu'ils se retrouvent seuls, ses futurs parents, découvrant avec ravissement qu'ils sont tous deux en train de lire les Robaïats, ont la sensation que leurs «lignes de vie venaient de se rejoindre», et c'est entre deux poèmes qu'ils se donnent leur premier baiser.
Son périple dans l'univers oriental est particulièrement intéressant lorsqu'il nous entraîne dans les turbulences politiques de la Perse, nous faisant assister à la brève victoire des démocrates, que le Tsar russe et le gouvernement anglais vont s'empresser de contrer pour préserver leur mainmise sur les richesses du pays.

J'ai aimé le côté instructif et dépaysant, je mourrai moins bête - mais, comme Omar Khayyam le disait bien avant Marion Montaigne, je mourrai quand même.
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Samarcande est un livre en deux parties. La première se passe au 11ème siècle, en Perse. Elle relate la vie d'Omar Khayyam, poète et scientifique. Il a consigné ses poèmes et ses pensées dans un manuscrit qui lui a été volé par Hassan Sabbah, le fondateur de la ligue des Assassins. Le manuscrit a été conservé dans la forteresse d'Alamut, avant de disparaître dans l'incendie qui l'a ravagée deux siècles plus tard.

La deuxième partie se passe à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème. Le personnage principal est Benjamin Lesage, un Américain qui part en Perse à la recherche de ce manuscrit, parce qu'il a entendu dire qu'il a été sauvé des flammes d'Alamut. C'est un personnage de fiction, mais il est plongé au coeur des remous politiques de la Perse de son époque, dont il est une sorte de témoin privilégié auprès de personnages qui ont réellement existé.

J'avais un très bon souvenir d'une première lecture de Samarcande dans les années 1990. Je l'ai donc choisi dans le cadre d'un dîner littéraire sur le thème de la littérature du Moyen-Orient : c'était l'occasion de m'y replonger. Mais je n'ai pas eu la même impression qu'il y a 25 ans... car finalement, à qui peut plaire ce livre ?

Aux amateurs d'histoires avec un petit h et un s à la fin, d'abord. Car il y en a plusieurs : l'histoire de Khayyam et Hassan Sabbah, celle de Khayyam et Djahane, celle de Khayyam et Vartan... l'histoire de Benjamin et Chirine... Et surtout, l'histoire du manuscrit, que j'ai trouvée trouve fascinante. On a très envie de se dire que c'est vrai, que le manuscrit a survécu, et qu'aujourd'hui, il nous attend de nouveau dans un lieu inaccessible mais où on peut rêver qu'il est en sécurité.

Ensuite, il peut plaire aux amateurs d'Histoire, avec un grand H et pas de s à la fin. Parce que plusieurs pans de l'histoire de la Perse (de l'Iran, donc) sont racontés. Il est également beaucoup question d'islam, une religion comme les autres, avec ses décalages entre un dogme supposé et des pratiques qui changent avec les lieux, les époques et l'instrumentalisation politique qui en est éventuellement faite. Il y a notamment des éclaircissements sur les mystérieuses différentes entre Sunnites et Chiites. Plus encore qu'à des amateurs d'Histoire, c'est à des amateurs d'Histoire en tant qu'elle éclaire le présent que s'adresse ce livre.

Par contre, ce n'est pas un livre pour amateurs de profondeur psychologique, dont je fais partie : c'est sans doute ce qui m'a le plus manqué lors de ma deuxième lecture. On n'a pas beaucoup accès aux pensées intimes d'Omar Khayyam. Pourtant, même aujourd'hui, sa position de retrait du monde serait considérée comme originale. Quand Djahane vient le voir avec une question brûlante, un choix politique à faire dont va découler le sort du pays et qui décidera aussi de sa propre survie, il lui propose juste de tout quitter, de laisser les fauves s'entre-tuer et de vivre avec lui d'amour, de vin, de poésie et d'étude. "Un rejeton de sultan turc remplace un autre rejeton, un vizir écarte un vizir, par Dieu, Djahane, comment peux-tu passer les plus belles années de ta vie dans cette cage aux fauves ? Laisse-les s'égorger, tuer et mourir. Le soleil en sera-t-il moins éclatant, le vin en sera-t-il moins suave ? [...] Si tu attaches encore la moindre valeur à notre amour, viens avec moi, Djahane, la table est mise sur la terrasse, un vent léger nous vient des monts Jaunes, dans deux heures nous serons ivres, nous irons nous coucher. Aux servantes je dirai de ne pas nous réveiller quand Ispahan changera de maître". Ô combien me plaisent ces phrases... mais une fois qu'elles sont prononcées et que Djahane fait son choix, on n'en sait pas plus.

Alors si vous êtes différent de moi et que vous êtes soulagé à l'idée qu'on ne vous inflige pas les tourments intérieurs du personnage qui tient ce discours, n'hésitez pas, lisez ce livre. Mais si vous me ressemblez et que ce moment où on n'en sait pas plus, est justement celui où vous trouvez qu'on aurait enfin pu entrer dans le vif du sujet, alors hésitez et peut-être même, passez votre chemin... ou lisez directement les robaÿat d'Omar Khayyam.
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Samarcande est un roman historique, réel et fictionnel d'Amine Maalouf. L'auteur nous embarque dans une odyssée qui s'étend du 18 mai 1048 jusqu'au 18 avril 1912, trois jours après le naufrage du Titanic, là où le narrateur benjamin Omar Lesage perd le manuscrit d'Omar el Khayyâm.
L'auteur y décrit la vie du persan Omar Khayyâm et le périple de son manuscrit, ce fameux mathématicien qui a révolutionné l'algèbre avec ces travaux sur les équations cubiques, il suffit de rappeler qu'il est le premier qui a introduit le X symbole international de l'inconnu en math, astronome, poète et libre penseur! L'auteur des Robaites(quatrains) incluses dans le manuscrit.
Contre vents et marées, le manuscrit tombe entre les mains de Djemâl ad-Dîn al-Afghâni . Un philosophe réformiste et libre penseur ! Et finit entre celles de benjamin O Lesage.
Dans le fond Amine Maalouf y décrit les étapes politico-historiques de la perse et de l'orient.
L'absolutisme religieux, les traditions séculaires, la main mise des puissances étrangères y favorisant le despotisme et la corruption pour en tirer profil et qui reste toujours monnaie courante, la lutte pour le trône, le pouvoir corrompu et d'autres facteurs qui font que la démocratie et la bonne gouvernance ne s'y concrétise pas.
Quel en est le rapport entre Omar Khayyâm et Djemâl ad-Dîn al-Afghâni ?
L'auteur fait une passerelle entre les deux philosophes pour démontrer que le changement y vient de cette catégorie de gens !
Il est à noter que tous les personnages du roman entre autres :
Omar Khayyam, Nizam al-Mulk, Nizam al-Mulk, Alp Arslan, Malik Shah Ier, Hassan ibn al-Sabbah, Henri Rochefort, Nasseredin Shah, Djemâl ad-Dîn al-Afghâni , Mirza Reza Kermani, Mirza Reza Kermani, Howard Baskerville, Morgan Shuster ont bel et bien existé sauf jahane et chirine qui y sont employé pour assaisonner le coté passionnel du roman.
Bien-que l'ouvrage m'ait saisi, j'y trouve quelques passages un peu languissants ! Mais dans l'ensemble,le livre est une grande réflexion sur la démocratie , la liberté et les valeurs humaines.

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Le nom d'Omar Khayyam ne m'était pas totalement inconnu. Si je ne savais rien de cette figure historique, j'avais déjà entendu parler de ses poèmes sur le vin et l'amour. Une lecture commune m'a donc donnée l'occasion de découvrir ce grand homme avec le roman d'Amin Maalouf.

Dans la bande dessinée « A la recherche de Sir Malcolm » de Floch et Rivière que j'ai lue récemment il était fait mention d'un précieux manuscrit à bord du Titanic, ce qui m'a bien amusée quand j'ai lu le prologue de « Samarcande » qui commence justement à bord de l'insubmersible naufragé. A la lecture de ces toutes premières pages, j'étais donc amusée mais un peu dubitative. Où donc étaient Khayyam et l'Orient enchanteur que me promettait cette lecture ? Pas très loin puisque très vite on fait la connaissance du fameux poète mais « Samarcande » ne se contentera pas de raconter la vie de Khayyam. Il ne s'agit pas d'une banale biographie romancée. En fait, plus que Khayyam lui-même, c'est son oeuvre poético-philosophique qui est au coeur du roman et qui permet à l'auteur de mettre en lumière l'évolution politique de la Perse au cours des siècles. Un propos très ambitieux donc. Maalouf se hisse à la hauteur de ses ambitions et livre un roman très riche et passionnant.

La 1ère partie place le lecteur dans les pas de Khayyam en lui racontant sa vie mouvementée. Cette partie est sans aucun doute celle qui m'a le plus séduite. le récit est d'un dépaysement enchanteur. Dans cette partie du roman, Maalouf prend sans doute beaucoup de libertés avec L Histoire pour donner un souffle romanesque à son récit, on sent bien que l'aspect biographique est très romancé. le plaisir de lecture est immense dans cette première partie qui, après s'être intéressé directement à Omar Khayyam, va se concentrer sur la secte des Assassins. Et c'est formidable que de suivre l'histoire de ces illuminés. S'ils n'avaient pas réellement existé il aurait fallu les inventer parce que, y'a pas à dire, elle a de quoi enflammer l'imaginaire cette secte. Et puis, j'ai adoré le rôle, discret mais fort, que joue le manuscrit de Khayyam dans l'évolution des Assassins.

La 2ème partie a de quoi surprendre. Après l'orient médiéval enchanteur et dépaysant de la 1ère partie, voilà que le lecteur se retrouve dans la Perse du début du XXème siècle. On suit cette fois un américain à la recherche du manuscrit de Khayyam et qui se retrouve témoin et acteur des événements qui vont transformer la Perse. On pourrait penser que le manuscrit de Khayyam n'est ici qu'un prétexte et qu'il ne revêt qu'une importance minime dans cette partie. J'ai trouvé au contraire que, s'il était quasiment absent physiquement du récit, Maalouf lui faisait jouer comme un rôle de miroir avec les troubles politiques du pays. C'est comme si la dualité entre Khayyam et Hassan Sabbah, le fondateur des Assassins, trouvait un écho dans la rivalité entre les tenants de la Constitution et ses opposants. Cette 2ème partie est très intéressante d'un point de vue historique. On apprend beaucoup de choses, c'est très dense. Mais cette partie m'a moins enthousiasmée que la précédente. Beaucoup moins romanesque, avec un souffle moins lyrique, cette partie est plus factuelle, moins portée sur l'émotion et l'aventure, même s'il y a de beaux passages qui retrouvent un élan exalté.

Sur un sujet assez voisin, j'ai préféré l'écriture de Sinoué dans son roman consacré à Avicenne. Mais j'ai passé un très bon moment avec « Samarcande ». C'est un roman riche et passionnant qui mériterait sans doute que je m'y replonge un jour pour tout bien appréhender. En tout cas, après cette lecture j'ai encore plus envie de découvrir l'oeuvre poétique de Khayyam.
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Samarcande est une cité qui évoque beaucoup, de part sa position aux confins des routes et de part son histoire .
Ici, l'auteur nous plonge dans le XI ème siècle et la vie d'Omar Khayyam, génie de son époque et auteur de recueils de poésies intemporelles.
C'est justement un de ces recueils qui est le fil rouge du livre puisque la seconde partie nous amène à la fin du XIX ème , toujours en Perse, à la recherche de ce manuscrit.
J'ai adoré la première partie . Cette plongée dans ce monde où complot, honneur , bravoure , trahison et influence de pouvoir religieux ne trouvent que l'épicurien Khayyam et sa douce comme obstacle.
C'est un récit haletant qui nous est offert.
Et puis l'on bascule au XIX ème, mais moi je suis resté au moyen age. Certes ,l'éclairage portée sur la Perse , les luttes d'influence des puissances coloniales et la recherche de la liberté par les Persans n'est pas inintéressante mais l'on a perdu ce côté conte dans lequel je m'étais immergé.
De plus, on ne peut pas dire que Samarcande soit le centre du livre qui aurait pu s'appeler Tabriz, Ispahan...
Il n'empêche que ce livre est un vibrant hommage au poète Khayyam et offre un bel éclairage sur la Perse et les luttes dans le monde de la religion musulmane.
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Cette année, j'avais prévu de lire Léon l'Africain mais finalement j'ai lu Samarcande dans le cadre d'une LC chez les Trolls. Dans l'ensemble, un voyage passionnant dans la Perse/Iran du Moyen Âge et de la fin du 19e/début du 20e siècle.

Il s'agit d'un fiction historique qui propose une introduction au passé iranien et qui permet de comprendre certains aspects du présent. On y évoque , par exemple, l'origine de la secte des Assassins créée par Hassan ibn al-Sabbah (1090-1124).

Au coeur de l'histoire, Omar Khayyam (1048 ?-1131?) et ses célèbres quatrains ou Robaïyat (ou Rubaïyat). Je les ai découverts quand j'avais 20 ans avec un petit livre des éditions des Mille et une nuits.

« (…) Puisque la fin de ce monde est le néant,
Suppose que tu n'existes pas, et sois libre. »

Khayyam était un philosophe, un poète et un savant. La première moitié du livre décrit sa vie, la politique de son époque et certains de ses écrits. C'est la partie que j'ai préféré.

La deuxième partie nous transporte à un moment charnière de l'histoire de la Perse. J'ai appris énormément de choses, et j'ai encore pris plaisir à fouiner pour approfondir certains détails et discerner les faits de la fiction.

Sur ce dernier point, je n'ai pas bien compris la démarche de l'auteur.

Quoi qu'il en soit un bon moment de lecture.



Prix des Maisons de la Presse 1988



Challenge ABC 2021/2022
Challenge ATOUT PRIX 2021
Challenge livre historique 2021
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Dépaysement garanti pour ce voyage réjouissant et enrichissant à la recherche du livre perdu!

Et quel livre! Rien moins que le mystérieux et inestimable manuscrit des quatrains d'Omar Khayam, poète, mathématicien, philosophe libre penseur dont "Samarcande" nous raconte d'abord la genèse en même temps que la vie d'Omar dans un Orient du 11ème siècle restitué dans toute sa saveur, sa sauvagerie et sa complexité par Amin Maalouf. le livre se perd pendant huit siècles, et l'on traverse le temps jusqu'au tournant du dernier siècle, à la naissance cahotique de l'Iran moderne qui sert de toile de fond à la passionnante deuxième partie du roman.

On apprend énormément de choses dans ce roman d'aventures trépidant auquel on se laisse vite prendre, sous la plume chaude et vivante de l'auteur. un vrai plaisir!
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Amin Maalouf, écrivain reconnu nous livre ici un livre en deux époques.
La première nous transporte à Samarcande, dans la Perse médiévale du Xième siècle, au temps de l'Islam des lumières, des sciences et de la philosophie. Et comme dans tout histoire il y a le côté sombre, complexe des luttes de pouvoir entre gouvernement et religieux. Les schismes religieux provoquent déjà de grands malheurs, chacun voulant conquérir l'autre. On y fait la connaissance d'Omar Khayyam, philosophe, mathématicien, astronome, grand savant persan, amoureux des livres et de la connaissance. Il rédigera les Rubaïyat, collection de poèmes ou quatrains, écrits en persan.
Très intéressante partie car à travers la riche vie d'Omar Khayyam, on revit cette période fort mouvementée entre lutte de pouvoir et de territoires, ainsi que l'évolution des courants de pensées religieux qui s'affrontent.
La deuxième partie de ce livre, nous est narrée par Benjamin Omar Lesage, personnage américain fictif, qui à travers sa recherche du livre d'Omar Khayyam, nous raconte ce début de Xxème siècle en Perse. le côté historique m'a beaucoup intéressé, les personnages cités ont pour la plupart existé, ont participé à la révolution démocratique persane de 1905. Début du Moyen Orient moderne, c'est une période aussi très complexe par le contexte : l'ingérence des grandes puissances étrangères dans les affaires du pays, les conflits entre réformateurs et religieux, la corruption des grands du pays. Et comme aujourd'hui la confrontation continue entre l'envie de liberté et le fanatisme religieux.
Mi roman, mi documentaire, j'ai bien aimé lire les aventures et les amours d'Omar Khayyam et de la belle Djahane, ainsi que ceux de Benjamin O. Lesage et de la princesse Chirine. Tous amoureux des belles lettres, de la Perse, de l'âme orientale. Tous avides de liberté et de grandeur pour leur pays.
Belle lecture commune faite en compagnie de mes amis babeliautes du challenge historique.
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Voici un roman historique à la construction étonnante, dont le fil conducteur est un manuscrit de poèmes, mais aussi la Perse aux prises avec le fanatisme religieux.

Le récit démarre avec la biographie romancée d'Omar Khayyam, poète et homme de science de la fin du XIe et début du XIIe en Perse. Personnage historique présenté de façon exagérément positif par l'auteur, il fut célèbre dès son époque et proche du pouvoir. Il refuse cependant les postes les plus prestigieux, dont celui de vizir, et témoigne de la cour et de ses intrigues auxquelles il ne peut échapper. C'est l'occasion, pour le lecteur, de découvrir un monde peu connu de l'Occident, qui envoûte et fascine par ses odeurs, ses jardins, ses palais et ses quartiers animés.

Omar aime la rationalité et surtout la vie qu'il célèbre dans des robbayats (des quatrains) qui font sa réputation. Il aime le vin, il aime les plaisirs, et il est attaqué par les rigoristes religieux qui l'accusent de ne pas être un bon croyant. L'époque est riche en divers courants religieux, dont certains fanatiques, et très rapidement Omar rencontre Hassan Sabbah, le futur fondateur de la secte des Assassins de sinistre mémoire. Quelques années après, quand Hassan a réalisé un travail de prédication intelligent, tout bascule. La Grande Histoire est une longue série de sang versé. le rigorisme et le fanatisme religieux font froid dans le dos. On ressent bien la Chappe de plomb implacable sur la ville d'Alamout, et la terreur des autres contrées.

La seconde partie surprend au premier abord : nous sommes projetés dans la Perse de la fin du XIXe et début du XXe, et par les yeux d'un jeune Franco-américain à la recherche du manuscrit de robbayats écrit par la main d'Omar Khayyam, nous découvrons une Perse dirigée par un shah inconséquent, dépensier, qui pour remplir ses caisses livre son pays aux puissances étrangères. Là encore, le fanatisme religieux fait des ravages et appuiera la lutte de la Russie et de la Grande-Bretagne contre une Constitution qui promettait aux Persans un embryon de démocratie et de liberté.

C'est une page d'histoire plus récente que nous découvrons, et on ne peut s'empêcher de penser que l'Iran actuel paye l'écrasement au début du siècle dernier de ce vent d'espoir.

Il manque peut-être au texte un peu de chaleur ou de fureur pour ressentir les événements avec les personnages, mais cela reste très instructif. J'ai trouvé le style riche mais saccadé, proche de l'oral. Il ne m'a pas permis de totalement m'immerger dans le récit et de m'attacher aux personnages, même si ce fut une lecture intéressante.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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