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3,8

sur 439 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous voilà propulsé dans le Londres de la fin du XIXè siècle. A la veille de l'Exposition Universelle de 1851, qui aura lieu au Crystal Palace, et avec la révolution artistique dirigée par la soi-disant fraternité préraphaélite en toile de fond. La Révolution Industrielle a amélioré la qualité de vie des londoniens, même si ce n'est pas mirobolant non plus. Elizabeth Mcneal nous propose une image étonnamment vivante du sous-sol victorien alliant le glamour et la misère.

Silas Reed, taxidermiste, tient une boutique de curiosités, constamment à la recherche de LA pièce de collection rare qu'il pourrait présenter lors de l'Exposition Universelle. Albie est son fournisseur d'animaux morts. Quelques rues plus loin, Iris Whittle passe ses journées à peindre des poupées de porcelaine avec sa soeur jumelle, Rose, pour Mme Salter, accro au laudanum qui traite les soeurs comme des esclaves. Iris rêve de devenir un véritable peintre.

Ce roman, c'est avant tout l'ambiance. Pour moi, cela a été une vraie joie de me retrouver dans les rues de Londres en compagnie des personnages. Les descriptions sont en effet d'un réalisme surprenant. J'avais vraiment l'impression de « voir » les lieux. Pourtant, je suis pas très fan de Londres. C'est donc un vrai coup de maître de la part de l'auteur me concernant !! La force de ce roman est bien là : son absolue crédibilité. Et bien qu'il se situe dans une époque révolue, les événements du roman pourraient arriver aux femmes d'aujourd'hui.

J'ai adoré les passages racontant le travail de confection des poupées d'Iris, ou encore les séances de peinture de Louis. Ce monde artistique est passionnant. Nous sommes aussi confrontés à un certain goût du macabre : en effet, Iris a une clavicule déformée, Rose, victime de la vérole, en a gardé de nombreuses séquelles, provoquant un certain malaise. La lutte des classes, la condition féminine, l'amour, la liberté, tous ces thèmes se rejoignent pour nous offrir une magnifique fresque, qui se transforme en thriller dans sa seconde moitié. Et c'est également une histoire d'amour, atypique certes, mais tout de même. Tout le monde a droit à l'amour, vous ne trouvez pas ? Et il est la quête de tous nos protagonistes.

Les personnages sont très réalistes. On ne peut pas s'empêcher de s'attacher à eux. le petit Albie m'a beaucoup émue, fouinant le moindre sous pour pouvoir se payer un dentier. Ce gamin des rues m'a trop fait penser au Gavroche de Victor Hugo. J'ai adoré Silas. OK, ceux qui liront ce livre me diront que je suis dingue. Car Silas, c'est le savant fou de ce roman, le psychopathe. Malgré ses déviances, je l'ai trouvé très fascinant. Car son passé a façonné son présent, et même si je ne cautionne pas son acte, je le comprends. Quant à Iris, elle est une femme intelligente et talentueuse avec ses propres ambitions. Contrairement à Rose, qui se résigne à une vie malheureuse et humble, Iris ne souscrit pas aux conventions. L'opposition entre les deux soeurs est intéressant à suivre lui aussi.

L'écriture est fluide, légère, charmeuse et très photographique. C'est le premier roman d'Elizabeth et j'avoue avoir été agréablement surprise de la qualité de sa plume. Elle a mis beaucoup d'enthousiasme dans son roman, et on le ressent complètement lors de la lecture.

La couverture est juste magnifique. Elle reprend bien le thème du roman, la beauté que l'on veut garder sous cloche pour la conserver éternellement.

Un roman très riche que je ne peux que vous conseiller chaudement.

Je remercie les Éditions Presses de la Cité et NetGalley pour cette belle lecture.

#LaFabriqueDesPoupées #NetGalleyFrance
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Captivant, addictif, dérangeant .. Ce roman d'atmosphère m'a transportée dans le Londres de l'époque victorienne, au coeur de l'univers de la peinture autour d'une héroïne profondément libre et inspirante. Impossible à lâcher, je suis heureuse d'être sortie de ma zone de confort avec ce thriller psychologique si particulier.


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Londres, 1850, juste avant l'ouverture de l'Exposition Universelle… Dans ce roman on croise toutes les facettes de la société victorienne : deux jumelles employées d'un magasin de poupées, Rose, défigurée par la petite vérole et Iris avec une malformation à la clavicule qui viennent d'une famille modeste mais convenable, Iris rêve d'arrêter ce travail exploité pour pourvoir peindre pour l'art plutôt que juste des visages de poupées. Il y a aussi des prostituées et des gamins de rue, notamment Albie, un jeune garçon débrouillard dont la soeur se prostitue et qui essaie de gagner le moindre sou pour pouvoir s'acheter un dentier car il n'a plus qu'une dent. Il sera le lien entre plusieurs personnages : Silas un taxidermiste qui rêve d'un musée de ses créations ou d'une présentation au Crystal Palace pour l'Exposition Universelle mais qui en attendant, fournit des petits animaux aux bourgeoises ou à des peintres pour leur tableaux et Iris qui posera pour Louis Frost, un des artistes qui achètent des animaux empaillés chez Silas.

Auprès du groupe de peintres préraphaélites auquel Louis appartient (et dans lequel on rencontre Dante Gabriel Rossinni!), Iris sera le modèle de Louis mais il lui apprendra aussi des techniques de peinture et elle gagnera en indépendance et se mettra à croire à une reconciliation avec sa soeur qui n'a pas accepté son choix de vie …

Silas quant à lui est un être malsain qui devient obsédé par Iris et qui tourne autour d'elle…

Tous ces mondes, si différents vont se percuter de plein fouet et les personnages vont malgré eux se retrouver liés les uns aux autres.

Les thèmes de ce roman sont la pauvreté et la grande précarité des bas-fonds de Londres au 19e, la place des femmes dans la société de l'époque, l'évolution de l'art avec des artistes qui cassent les codes, et au-delà de l'aspects social, il y a aussi un côté thriller et même de l'amour.

Un savant mélange, qui m'a fait penser un peu à Dickens pour l'époque et aussi au roman « le Parfum« . En tout cas un roman parfait pour le mois anglais!

Le livre est bien lu par Thierry Janssen qui est un lecteur que je connais pour l'avoir entendu lire des romans de Fred Vargas et sa voix se prête très bien à l'aspect thriller du roman!
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Merci à Babelio de m'avoir envoyer ce livre pour la masse critique . C'est une belle découverte qui m'a beaucoup plus.Une histoire dans une ambiance à la Dickens tragique et palpitante riche en et étonnante. J'ai adoré les personnages Silas m'a intrigué avec ces animaux et j'ai trouvé Albie et Iris très attachants. Agréablement surprise par ce conte sombre et cruel . Avec une plume fluide et riche en détails. Très addictif et captivant. L'histoire m'a littéralement subjugué et je n'ai plus pu le lâcher. Avec une intrigue angoissante qui m'a fait frissonner. Et la fin m'a laissé sans voix,Belle Lecture
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La fabrique de poupées est une histoire qui commence de façon banale, ordinaire. Londres, 1850, alors que l'exposition universelle va ouvrir ses portes, Iris, s'ennuie. Elle peint les visages de poupées en porcelaine avec sa soeur Rose. Leur existence sordide, dans cet atelier, saturé par les odeurs de sucre des magasin voisins, déprime Iris qui aspire à mieux, à plus. La nuit, lorsque tous dorment, elle dessine et se voit déjà exposer ses oeuvres aux yeux de tous. Par hasard, elle croise Louis Frost, peintre appartenant au mouvement des préraphaélites. Elle va devenir son modèle, troquer sa vie misérable en échange d'une vie d'artiste, apprendre à peindre et à aimer.

Changement de ton avec un autre personnage. Silas est taxidermiste et voue à sa vie à son art. Il aimerait obtenir la reconnaissance du public à l'exposition universelle. Lorsqu'il croise le chemin d'Iris, c'est le coup de foudre, à sens unique. Iris va alors devenir son obsession…

Elizabeth MacNeal débute son roman de façon bien gentille, en nous présentant l'existence crasseuse d'Iris et de Silas mais peu à peu l'histoire se mue en quelque chose de glauque, de poisseux, de tordu. Elle nous fait d'abord découvrir un Londres qui n'aurait rien à envier à l'univers de Dickens: la saleté des rues, la prostitution, les bordels, les enfants qui mendient. Son univers sent mauvais. Il est rempli de crasse et de sordide à l'image d'Albie, ce gamin des rues, contraint de ramasser des cadavres d'animaux pour les vendre à Silas.

Il y a ensuite un glissement de son intrigue. Silas est un personnage complexe qui attire d'abord la sympathie du lecteur mais au fil des pages il devient monstrueux, pervers suscitant l'extrême inverse: la haine, le dégoût. le roman se fait captivant, haletant et les dernières pages prend le lecteur à la gorge.

J'ai aussi adoré que l'auteur évoque le mouvement des préraphaélites, mouvement pictural anglais qui évoque des scènes mythologiques emplies de poésie et de rêve. Ces moments de beauté viennent contrebalancer la cruauté des personnages et leur noirceur. Elizabeth MacNeal offre à son lecteur des moments de poésie pure vite détruits par la perversité sans fin de Silas.

« La fabrique de poupées » est un roman d'une noirceur subtile, un conte cruel qui fera frissonner le lecteur.
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Iris Whittle travaille, avec sa soeur jumelle Rose, dans une fabrique de poupées. Atteinte d'une fracture à la clavicule qui a laissé des séquelles, Iris rêve de peinture…
Albie, gamin des bas-fonds de Londres, qui vivote en cousant des vêtements de poupées, rêve quant à lui de se payer un dentier. Pour cela, il fournit aussi en cadavres d'animaux un taxidermiste étrange, Silas.
Silas, par le biais d'Albie va rencontrer Iris, qui le fascine, et va la « recommander » à un peintre, Louis Frost, qui cherche un modèle… Dès lors, la vie d'Iris, approchée par Louis, va changer du tout au tout, et ce changement aura des conséquences sur tous ceux qui l'entourent…
Attirée par une couverture magnifique, j'ai trouvé le début de « la Fabrique de poupées », lent, trop lent, ennuyeux… L'histoire a du mal a démarrer, le rythme est un peu poussif. de plus, n'étant pas fan de peinture, toutes les références à des mouvements picturaux, passages sur les techniques, etc… m'ont un peu laissée de marbre. Néanmoins, je me dis qu'il fallait bien poser l'intrigue, les lieux, et caractériser les personnages…
Qu'est ce qui m'a fait poursuivre, lorsque l'ennui me guettait ? Les descriptions du Londres victorien, ses bas-fonds et ses quartiers chics ; les personnages, qui, pour moi, relevaient presque du sublime, dans l'art, le handicap, la misère ou l'horreur… Tout cela avec des accents "dickensiens"... L'auteur dresse une galerie de portraits réellement subtils, intéressants, qui retiennent l'attention… Et c'est heureux car la deuxième moitié du roman est vraiment passionnante, plus rythmée, et pleine de suspens !!! Donc, là où j'avais eu du mal à accrocher au départ, j'ai fini ce roman sans pouvoir m'en détacher…


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🦋 Londres 1850.
L'approche de l'exposition universelle met les londoniens en émoi ; les beaux quartiers comme les bas-fonds de la capitale attendent avec excitation cet immense événement.

🦋 Au milieu de cette effervescence, quatre personnages vont prendre plus d'importance à nos yeux.

🦋 Iris, dont la clavicule a été brisée à la naissance et s'est ressoudée de travers, est employée dans un magasin de poupées, avec sa soeur jumelle Rose, marquée par la variole. Mais Iris rêve de liberté et surtout de peindre.
Cela lui deviendra possible en rencontrant Louis, un jeune peintre appartenant au mouvement préraphaélite si grandement décrié par Dickens. Il lui propose de devenir son modèle et également de lui apprendre à peindre.
Albie, un gamin des rues édenté, vit avec sa soeur prostituée dans un minuscule taudis et caresse le rêve de s'offrir un dentier. Ce petit garçon m'a particulièrement touchée par sa clairvoyance mêlée à une candeur toute enfantine.
Et puis il y a Silas. Silas est un taxidermiste étrange et inquiétant qui fournit des animaux aux peintres afin qu'ils servent de modèles à leurs tableaux. Si Albie m'a émue, Silas m'a fait frissonner d'angoisse et de répulsion. Je me souviens d'avoir éprouvé les mêmes sensations de dégoût et de malaise à la lecture du Parfum de Patrick Suskind.

🦋 Car oui, le texte de Elizabeth Macneal est profondément sensoriel et met de fait tous nos sens en éveil.
J'ai senti sous mes doigts la texture des animaux empaillés par Silas.
J'ai admiré les oeuvres peintes par Louis et ses amis.
J'ai entendu les fiacres et les cris des marchands mais aussi le silence inquiétant des rues le soir.
J'ai eu sur le bout de la langue le goût des mûres que Flick mange à pleine bouche.
J'ai partagé la répugnance d'Albie pour l'odeur fétide dégagée par Silas.

🦋 L'atmosphère de Londres à l'époque victorienne est parfaitement rendue et j'ai pris un immense plaisir à me balader dans ses rues, de jour, de nuit, à voir l'Exposition Universelle se préparer, à admirer le Crystal Palace. .
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Iris et sa soeur jumelle Rose sont employées dans le magasin de poupée de la terrible Mme Salter. Mais Iris n'aspire qu'à peindre au grand désespoir de sa soeur qui se sent abandonnée. La liberté se présente avec l'apparition du peintre Louis qui la choisie pour modèle en vue de l'exposition universelle londonienne en cette année 1850. Fi de la morale et de sa famille, Iris ose l'innommable ; s'en aller. Tandis que dans l'ombre, Silas, le taxidermiste se prend d'une obsession pour elle. La liberté tant enviée, le désir d'aspirations artistiques, la réfutation de sa condition de femme soumise, et désir d'aimer au delà des conventions, n'est-il pas un leurre, voire un danger ?... Une histoire romantique dans l'ère victorienne mêlée d'un suspens crescendo. Une excellent surprise pour un premier roman. Auteur à suivre.
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Pendant les fêtes de Noël, j’ai irrémédiablement envie de lire un bon thriller. Je ne sais pas si c’est révélateur ou pas, mais cette année, j’ai jeté mon dévolu sur La fabrique de poupées (oui, j’ai du retard dans mes chroniques *honte sur moi*).

Pour ma peine, j’ai été servie ; le premier mot qui me vient à l’esprit au sujet de ce roman est : dérangeant. D’une part, parce que dès le début il y a un petit quelque chose de malsain dans les relations que les gens entretiennent eux. D’autre part, parce que nous sommes dans les bas fonds de l’Angleterre victorienne et ce n’est pas vraiment l’endroit où j’aurais envie d’être à cette époque.

Cette angoisse qui vous étreint dès le début du roman vous poursuit tout le long, car il y a un personnage qui prend de plus en plus d’importance et c’est celui là en particulier qui vous file la chair de poule. Un frisson qui ne vous quitte pas et qui s’ajoute à une palette d’émotions pas vraiment positives telles que chagrin et peur. En bref, un bon vieux thriller comme on les aime.

Cependant, l’héroïne est étonnement charismatique. C’est une battante et même dans les pires moments, j’ai apprécié sa volonté à toute épreuve. Et heureusement qu’elle en a, car les princes Charmant et la police n’étaient déjà pas infaillibles.

A vrai dire, je n’ai qu’un seul petit regret : j’aurais bien aimé un véritable épilogue avec tout ce que ce dernier aurait impliqué.
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Très beau roman qui va vous plonger au coeur de Londres en pleine époque Victorienne.
A travers plusieurs thèmes tels que l'art et notamment la peinture, la place des femmes dans la société, l'auteure brosse un portrait criant de vérité de cette période.
L'héroïne y rencontrera l'amour, sera confrontée à la violence, la folie.
Si le décor change de celui de l'époque actuelle et permet une vraie évasion, on y retrouve malheureusement des maux semblables. Quelle que soit le siècle, il y a des constantes. Et la folie, la perversité de certains en font partie.

Concernant le décor, j'aime par dessus tout ces incursions dans le passé, cette immersion au coeur d'un milieu où se côtoient richesse et extrême pauvreté. Car les conditions de vie peuvent être exécrables, inconcevables à notre époque. Toute cette crasse, ce malheur incarnés par le personnage d'Albie...
Une belle découverte que cette jeune auteure.

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