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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans les années 1960, le narrateur découvre par hasard un café géré par une ancienne danseuse connue: Qurunfula.
Il y reviendra souvent avec plaisir et la gérante et trois étudiants Hilmi, Ismaïl et Zaynab deviendront ses amis.
Les trois étudiants de milieux différents, enfants de la Révolution de 1952, sont heureux, Ismaïl et Zaynab s'aiment, Hilmi est l'amant de Qurunfula. Pourtant, ils seront plusieurs fois arrêtés par la police et suspectés d'être frères musulmans, communistes et la prison changera leur vie. "Nous vivions une époque gouvernée par des forces obscures, où les espions hantaient jusqu'à l'air que nous respirions".

le film tiré de ce roman, joué avec plusieurs grandes vedettes du cinéma égyptien a longtemps été censuré.

Un tout petit livre 113 pages: A lire!
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Je me suis plongée dans cet ouvrage pour des tas de mauvaises raisons comme le fait qu'il me permettait d'avancer dans nombre de mes challenges, mais la grande surprise fut que j'ai beaucoup apprécié cette lecture. 

Dans le milieu des années soixante, au Caire, le café Karnak est le lieu de rendez-vous de vieux habitués et de 3 étudiants progressistes, qui y palabrent des heures entières sur leur avenir, celui de leur pays. 

Un jour, les trois jeunes ne viennent pas. 

A leur retour, le narrateur découvre qu'ils ont été arrêtés par la police qui les suspectait d'appartenir aux Frères Musulmans. Ce séjour en prison les a transformés, ils ne sont plus aussi loquaces, Ismail et Zainab semblent moins amoureux. 

Rebelote quelques semaines plus tard, cette fois on leur reproche leurs inexistante sympathies communistes. Mais cette fois, Hilmi ne reviendra pas, il meurt en prison. 

Les temps changent. En juin 1967, l'Egypte est battue à plate couture par Israël.

Et la vie continue, moins douce qu'avant 

Un excellent roman, un peu trop court à mon goût sur la vie dans une Egypte bien plus libre qu'aujourd'hui, malgré la police politique, les arrestations arbitraires ... 

Une plume précise et très évocatrice qui me donne envie de lire d'autres romans de NAguib Mahfouz, que je vais donc m'empresser de rechercher   
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Ce court roman (une centaine de pages) écrit en 1971, se déroule dans les années ayant précédé la Guerre des Six Jours (1967) jusqu'au décès de Nasser.

Unité de lieu : un café du Caire tenu par une ancienne vedette de la danse Qurunfula. On connait la prédilection de l'écrivain pour les cafés. le Café Fishawi , 14 ans après sa mort entretien encore le mythe d'être "le café de Mahfouz" et c'est un incontournable pour la visite touristique du Caire. le Café Karnak n'a pas le lustre du Fishawi ou du Café Riche. Entré par hasard, le narrateur est séduit par la prestance de Qurunfula, par la qualité du café (la boisson) et la société qui s'y rencontre : les habitués sont des vieillards qui jouent au trictrac et un groupe d'étudiants. Qurunfula  entretient une ambiance chaleureuse et bienveillante.

C'est avant tout un livre politique. Les étudiants disparaissent à trois reprises. On imagine pourquoi. Si l'un d'eux est un militant communiste, les deux autres, un jeune couple d'origine très modeste, se définissent avant tout comme "des enfants de la Révolution" (celle de 1952) dont ils reconnaissent les bienfaits, sans elle, ils n'auraient peut être pas étudié à l'école et encore moins à l'université. On devine la chasse à n'importe quelle opposition qui s'étend aussi bien aux communistes qu'aux Frères Musulmans. On découvre les conditions indignes de détention arbitraire. Après la Guerre de Juin, comme l'auteur la nomme, certains bourreaux ont cédé leur place mais les pratiques demeurent. le jeune communiste meurt pendant un interrogatoire.  Si l'acharnement contre les garçons est cruel, pour la fille c'est encore pire.

Après la Guerre de 1967, la situation est compliquée par le sentiment d'humiliation de la défaite. le roman rend compte de ce sentiment surtout quand l'ancien bourreau fait une apparition dans le café.

Cette lecture me fait penser au livre d'Alaa El- Aswanny Jai couru vers le Nil se référant à une autre époque (après 2011) mais toujours avec la même répression policière. 

J'aime toujours revenir à Mahfouz dont l'oeuvre est si variée. 
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Ce court roman nous fait plonger dans les années 60/70 en Égypte et plus précisément au Caire. Dans un café retiré tenu par une ancienne danseuse, des habitués se croisent et parlent de tout et de rien mais surtout de politique
Pour l'Égypte de Nasser qui devait instaurer une démocratie stable et créer une armée puissante c'est une déconvenue car le régime de la révolution se transforme en régime policier et subit une humiliante défaite militaire, commentés par les habitués du café Karnak notamment les jeunes étudiants
A cela s'ajoute les histoires de coeur de la tenancière ,de Hilmi, Ismaïl et Zaynab très liés et politisés. Des conversations qui parfois arrivent aux oreilles des autorités car il ne fait pas bon de discuter dans un lieu public. Alors certains disparaissent et reviennent parfois
plus tard la tête rasée et le regard éteint.
le rapporteur admirateur de la tenancière cherche à comprendre et raconte qu'il voit , Ismaïl et Zaynab racontent aussi mais leur passage en prison ainsi que Khalid Safwan le policier
En fait Mahfouz nous raconte a demi mots la fatalité qui touche l'Égypte un pays à peine sorti du colonialisme mais qui n'arrive pas a trouver sa voie entre la tradition islamique, son carriérisme de fonctionnaires et la corruption institutionnelle et les options nouvelles occidentales: communisme socialisme et démocratie. Une Égypte leader mais coincée entre les pays frères et l'ennemi de toujours
Difficile ici de vouloir être égyptien
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Je n'ai pas grand-chose à dire en dehors du fait que je l'ai beaucoup apprécié. Ce petit livre roman alterne entre mystère et politique, le tout lors d'une période historique que je ne connais que très peu mais très intéressante. Les personnages ne m'ont pas spécialement marqué, c'est plus ce qui leurs arrive qui imprègne mon esprit après cette lecture.
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Ce court roman est paru dans sa langue originale, l'arabe, en 1974,bien avant que ne lui soit attribué son Prix Nobel, mais ça n'est qu'en 2010 qu'il n'a été traduit et édité en français.
Au regard de certains, il peu paraître court, trop court, et à ce titre pas digne d'intérêt. Ne nous trompons pas, les auteurs savent très bien ce qu'ils font et pourquoi ils le font. Naguib Mahfouz, a voulu ainsi donner une impression de lourdeur, et d'étouffement au lecteur. Il a voulu, de ce fait aller à l'essentiel.

Karnak café est le lieu où l'on cause, librement, nonchalamment, sous le regard bienveillant et amoureux Qurunfula, ancienne danseuse orientale.
Trois jeunes y passent de longues heures, refont le monde, s'aiment. L'Egypte est devenue socialiste, et s'apprête à perdre une guerre éphémère contre les Israéliens. Il s'instaure alors un climat de suspicion, de répression. La torture est utilisée.
La jeunesse y perd ses repères, ses illusions.
L'écriture de Naghib Mahfouz traduit bien cette atmosphère là.

« Que nous est –il arrivé ? J'ai l'impression que nous sommes un peuple à la dérive. Les aléas de la vie et l'impact de la défaite nous ont fait perdre tout sens des valeurs…… »

Quatre parties constituent ce roman, la plus importante, celle consacrée à Qurunfula est la plus conséquente, comme pour mieux signifier le rôle pivot de cette femme pour ces jeune et ce café, lui aussi personnage, en quelque sorte de ce livre. Celle mettant en scène le bourreau est des plus réduite. Peut-être pour illustrer sa pensée ?
« Nous sommes tous à la fois victimes et assassins, qui ne comprend pas ça, ne comprend rien du tout. »

Voilà un auteur, dont cette lecture a été appréciée, que j'ai envie de découvrir à nouveau. Il y a dans son écriture une sensualité qui me parait intéressante à approfondir.
Autre détail qui a son importance, comme toujours les éditions Actes Sud ont mis un soin particulier à ce livre: papier ivoire épais, et jolie couverture pleine de mystère.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Karnak Café est un bref récit qui se situe dans les années 1960 au Caire, à l'époque révolutionnaire, après le coup d'Etat de 1952 par le futur président Nasser.

Le narrateur nous fait le récit des habitués du Karnak Café, dont la patronne, Qurunfula, est une ancienne danseuse orientale de renommée. Autour d'elle, gravitent des étudiants qui se considèrent comme « les enfants de la révolution » dont font partie Ismaïl al-Shaykh ou encore Zaynab Diyab mais également des plus vieux qui jouent, discutent de l'actualité, font passer le temps.

Mais très vite, les espoirs de ces jeunes laissent place à la réalité de l'Histoire, leur arrestation à maintes reprises par la police du régime, leur persécution, leur avenir remis en question…

J'ai retrouvé dans ce récit la même construction que Miramar, publié en 1967 (celui-ci étant publié en 1974) où l'on suit divers personnages, différents points de vue. Ici, c'est toujours le narrateur anonyme qui fait le récit mais qui s'intéresse à plusieurs d'entre eux ; le récit se construit tel un puzzle où l'on comprend tout une fois terminé.

J'ai aimé la plume, à nouveau, ce récit est court, mais va droit au but et tape aux coeurs des émotions fondamentales : l'amour, l'espoir, l'avidité, le malheur… Roman efficace, qui nous dessine le portrait d'une Egypte en pleine transition.

Je compte bien poursuivre ma découverte de Naguib Mahfouz, avec notamment La Belle du Caire !
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Le Karnak Café est le lieu de rendez-vous de deux mondes. D'un côté les jeunes engagés dans la révolution sociale, de l'autre, les vieux habitués, témoins impuissants des débordements du nouveau régime.
Arrestations obscures, tortures, viols et meurtres sont dénoncés dans ce récit court, mais dense, qui pointe du doigt les dérives de la répression policière sous le régime de Nasser. Un récit engagé et percutant!
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Un lieu unique, comme dans le théâtre classique, un café typique du Caire. Un narrateur, des personnages principaux et des secondaires.

Tout se joue dans ce lieu de rencontre tenu par Qurunfula, ancienne danseuse.
Le narrateur va y rencontrer Zaynab, IsmaIl, Hilmi, enfants de la révolution de 1952. Chacun d'eux payera pour ses idées, parfois jusqu'à la mort, tout cela parce qu'on les croit frères musulmans.
Arrestation arbitraires , châtiments corporels et psychologiques auront raison d'eux et de leur jeunesse.
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