Decartes dit cette proposition : je suis, j'existe, dit-il, est nécessairement vrai toutes les fois que je la prononce ou que je la conçois en mon esprit; qu'un génie trompeur se plaise à me créer des illusions sur tout, il ne saurait jamais faire que je sois rien tant que je croirai être quelque chose.
Tout ce que le moi pense ou exprime en lui-même, tel qu'il existe aux yeux de sa propre conscience, il l'exprime bien, comme il l'aperçoit intérieurement, d'un être simple et réel, mais qui loin d'être une chose, une substance, sujet de divers produits ou attributs, exclut au contraire hors de lui tout ce qui peu être connu ou exprimé dans cette notion de chose ou de substance.
En vain le mysticisme cherche à nous tromper ou à se tromper lui-même sous ses différentes formes d'absorption ou de négation de personne ( homme et Dieu ) , au sortir de ces rêves de l'enthousiasme ou du sommeil de la pensée, l'esprit ne se retrouve que dans le panthéisme; la route qui mène à l'abîme peut être couverte de fleurs, mais l'abîme est là.