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La femme qui attendait, c'est moi, ou plutôt, c'était moi. Parce que j'ai pas attendu bien longtemps au final avant de craquer sur ce livre. J'ai été tellement emportée par son Archipel d'une autre vie (où un petit bout de moi est resté prisonnier dans la glace) et que j'avais envie de retrouver Andreï Makine sans plus tarder. Normalement j'attends un peu entre deux livres du même auteur mais parfois c'est bien de changer ses habitudes.

Makine, Makine, mais qu'est ce que j'aime donc tant chez lui ? Je l'aime parce que c'est un prêtre du silence. Je l'aime parce que c'est un peintre de l'éphémère. Je l'aime parce que c'est un magicien de la lumière. Voilà, pourquoi je l'aime. Ça peut sembler excessif tout ça, j'admets que c'est pas trop mon style habituel ce genre de déclarations mais puisque je sais pourquoi je l'aime, autant le dire, non ? Parfois on ne sait pas pourquoi on aime, là c'est plus compliqué, donc pour une fois que c'est simple, j'en profite. En fait, Makine a su parler à mon “âme slave”, cette chose mystérieuse qui peut rester tapie dans l'ombre pendant des années et resurgir d'un coup pour se répandre dans toutes les fibres de l'être (voire du néant si jamais on a un trou dans son être). Et l'âme slave, c'est quoi ? C'est ce qui peut te faire pleurer juste en entendant un violon, ce qui fait que tu sais sans l'ombre d'un doute que les plus désespérés sont les chants les plus beaux (et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots comme le dit si bien Musset qui n'est pas slave mais vraiment romantique ce qui parfois revient au même), dans un autre registre c'est aussi ce qui fait que tu sais quand tu veux boire beaucoup de vodka que c'est bien de manger quelques śledzie entre deux verres, ce qui fait qu'un de tes rêves ultimes c'est de te retirer dans ta petite isba à moitié ensevelie sous la neige avec un samovar plein de thé et une cargaison de livres. Bref, y'a des détails qui ne trompent pas ;)

Moi je dis slave parce que je suis demi-polonaise, y'en a d'autres qui parlent d'âme russe mais je ne suis pas d'accord : c'est pas parce que la Russie est si grande qu'elle a le monopole de l'âme. Alors pour ce livre, ok on va dire russe car La femme qui attendait attendait en Russie. A Mirnoïé, sur les bords de la mer Blanche plus précisément. Rien que ce nom, Mirnoïé, ça me fait triper, pas vous ? C'est tellement beau, je n'ai pas réussi à savoir si ça existait vraiment ou non, dommage, tant pis, un jour j'irai me perdre (ou attendre moi aussi ? va savoir...) auprès des mers du Grand Nord Russe, pourquoi pas du côté des îles Solovski…

Donc voilà, maintenant que les choses sont posées, parlons peu, mais parlons bien. Moi aussi j'ai envie de me plonger dans la lente transfusion des froissements et des silences, moi aussi je veux entendre la glace se rompre avec une sonorité de clavecin et son écho se fondre dans la luminosité de l'air en se mêlant à la plainte répétée d'un loriot, à la senteur d'un feu de bois, une odeur d'écorce brûlée dans la fraîcheur amère des joncs et de l'argile humide de la berge ; moi aussi - dans le silence décanté de minuit - j'ai envie d'entendre se détacher un bruit mat, le claquement d'une porte au loin (une porte, sa porte, ta porte…), je veux voir comment la lune embusquée sous un bleu laiteux fige les maisons et les arbres dans un guet soupçonneux, phosphorescent…(rhâââ oui je veux je veux je veux !!)

ChuUuut maintenant il faut parler tout bas… Ça y est ? Vous y êtes ? Moi j'y suis tellement que je n'en reviens pas… “La beauté de cet instant allait tout simplement devenir notre vie” … putain mais c'est à quel moment que je me mets à chialer ? Mais là, maintenant, tout de suite, pourquoi attendre, Makine m'a tué. Ce mec est celui sur terre qui sait le mieux me faire comprendre le sens du mot “décantation” (et ça fait deux fois qu'il me fait le coup, comment on se remet de ça ? Ben c'est simple, on ne s'en remet pas.)

Donc dans ce livre, il y a tout ça, cette immersion profonde et totale dans ces paysage, dans cette nuit tiède, ce répit avant le déferlement de l'hiver. Il y a tout ça (et c'est déjà beaucoup) et il y a aussi Véra. Alors là, comment dire ? J'ai adoré le personnage de cette femme qui attend, elle a percuté un truc quelque part, Véra c'est moi. Je connais déjà le sens du mot attendre, je peux même dire que je sais apprécier le charme douloureux de l'attente, j'aime quand ce n'est pas facile à aimer, c'est mystique, irrationnel, ça respire la fatalité et la nostalgie, la démesure et l'abattement. On n'a pas le choix parfois, il faut être jusqu'au-boutiste dans son entêtement … et advienne que pourra !
Attendre ça vient d'un mot latin qui veut dire “prêter attention” et je trouve que c'est très juste, quand on attend finalement on a le temps de prêter attention à tout un tas de petites choses qui passeraient inaperçues autrement et qui finalement sont peut-être les plus essentielles (les frôlements, les craquements, les petites lueurs, les odeurs diffuses, toutes ces petites émanations de la vie…)

...Nan mais quelle poète je suis hein !?! Sérieux, je m'épate, mais c'est parce que dans le fond, je reste persuadée d'un truc : c'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière. C'est pas Makine qui le dit mais Edmond Rostand et ça ne change rien, ce que j'aime c'est ce concept d'espoir dans le désespoir, l'espoir que l'attente ne sera pas vaine. D'ailleurs il vaut mieux se dire ça, parce que sinon, bah sinon... c'est vraiment les grosses boules.

Je resterai donc encore la femme qui attend.
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L'écriture est belle, c'est incontestable. Ce roman ne se dévore pas mais se savoure, chaque phrase est ciselée. Je n'ai pour autant pas réussi à entrer en osmose avec Vera, cette "femme qui attendait". Je suis restée étrangère à son histoire et n'ai pas eu cette fascination pour elle comme le narrateur, jeune journaliste qui, venu enquêter sur les coutumes de cette contrée va être jubjugué par cette femme. Il va alors chercher à en savoir plus et découvre qu'elle n'est pas cette pauvre paysanne qui attend follement son amour qui est parti à la guerre depuis 30 ans. Vera est autre et va devenir l'obsession de ce journaliste qui veut en savoir plus et, un brin machiste veut la séduire.
Certains lecteurs parlent d' un envoûtement, la 4ème de couverture quant à elle, dit " de la rencontre avec cette héroïne de" l'extrême frontière ", nous sortirons transfigurés, illuminés par l'intensité de son amour, de sa foi." Je suis loin d'avoir ressenti ces émotions, j'en ressors tout simplement admirative devant la belle plume mais n'ai pas été transportée par l'histoire.
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« Entre ces deux temps de sa vie, entre sa promesse juvénile et l'avenir que ce voeu avait anéanti, je tentais de retrouver le jour où tout avait basculé... »

« En fait, toutes les femmes attendent, comme elle, durant toute leur vie, formulai-je avec maladresse. » Eh bien Monsieur le Lettré, ce n'est certainement pas la seule fois où vous avez été maladroit ! Bien la peine de croire tout savoir pour finalement être tant à côté de la plaque. Je ris de vous voir faire autant de pirouettes en si peu de jours. Mais cela vous allait bien, à vouloir tout comprendre... rien, vous passiez à côté de tout. Tout comme vous étiez bien triste à regarder ces grains de beauté qui vous filaient sous les doigts, entouré d'intellectuels dissidents qui étaient plus en rupture avec eux-mêmes qu'avec un régime ou une ligne artistique.

Le respect, il vient de Véra et de ces vielles femmes regroupées à Mirnoïé, sans attente particulière mais dans la chaleur des coeurs. Il vient de ces petites gens agglutinées dans un bus à six heures du matin, regardant des phalanges qui manquent et qui malgré tout arrivent à tenir un journal avec les doigts restants, et quand bien même ce journal n'élève pas la pensée mais l'engourdit, ces gens ne vous jugent pas, eux. le respect, il vient aussi de l'attitude de Otar, fort en bouche mais honnête et respectueux, « il refusait de comprendre cette femme et qu'en même temps, en vrai montagnard, il éprouvait pour cette attente le respect presque sacré qu'on doit à un voeu, à un serment... »

Véra l'attend depuis trente ans son amour. Que pourriez-vous y comprendre ? Voilà le personnage qui m'est apparu particulièrement énervant. Un défaut de la jeunesse ? Peut-être... Il est plus jeune que Véra quand ils se rencontrent au milieu des années 70 près de la mer Blanche et veut comprendre son attente, la mettre dans des cases. Mais il manque de maturité selon moi.

J'ai adoré ce roman pour l'ambiance qui transpire des brumes grises et des neiges blanches, de la buée qui s'échappe des isbas près du lac, de la retenue dans l'écriture et de la sensualité fine et belle que l'auteur décrit sous les bleus de la lune par une nuit froide. Ce n'est pas une écriture facile, les premières pages demandent une résistance. Mais passé ce cap, c'est un pur régal dès qu'on a pris le rythme de la prose d'Andreï Makine. le temps est suspendu, l'attente commence.

« L'idée que cette femme vivait ce qui ne nous est donné à vivre qu'après la mort dota soudain sa vie que j'avais jugée si absurde d'un sens obscur. »
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Véra avait 16 ans quand son amour de jeunesse est parti en 1945 à la guerre. Depuis 30 ans elle l'attend et guette depuis sa fenêtre son retour. Depuis "Véra avait déjà autour d'elle un mouroir de vieilles femmes qu'elle ne pouvait plus abandonner. Non elle n'avait pas choisi d'attendre, elle avait été cruellement happée par une époque, par ce passé de guerre qui s'était refermé sur elle telle une souricière". Dix millions d'hommes morts ou estropiés au cours de cette guerre, c'est dix millions de maris que ces femmes ne trouveront pas. Alors elles sont restées à proximité de cette Baltique, à Mirnoïé, et vivent dans des isbas isolées à moitiés en ruine, perdues dans des villages abandonnés, des villages desservis par des routes aux ornières boueuses."A Mirnoïé, on est peinard, pas de loyer à payer, la moitié des maisons sont inoccupées, on entre, on s'installe, c'est vraiment le communisme !"
Un beau roman sur cette fidélité, cette solitude, mais aussi un regard empreint d'humour critique sur ce communisme qui emprisonnait les hommes mais aussi les idées et la liberté, sur ces personnes qui n'ont pas évolué pendant toutes ces années noires, malgré les frémissements de liberté. Une belle écriture poétique décrivant ces automnes, ces paysages et ces premiers froids russes. Un beau roman sur cette âme russe.
Makine est décidément un grand auteur d'âme russe.

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Ce livre m'a désemparé, j'ai avancé à tâtons dans sa lecture, sans enthousiasme et sans pour autant pouvoir me l'expliquer. J'ai même failli l'abandonner à mi-chemin.
J'avais pourtant bien aimé “Le Testament français” mais le style et le thème de ce roman ne m'ont pas touché, ne sachant pas où Makine voulait m'emmener.

Véra avait 16 ans quand son amoureux est parti au front et depuis 20 ans elle l'attend…
C'est une Andromaque ou une Pénélope paysanne russe…
Je dois à la vérité de dire que j'ai déjà calé sur des romans russes comme “Guerre et paix” “Crime et châtiment”, nul n'est parfait…

Makine écrit en français mais il est né en Sibérie et son inspiration russe transpire dans cet écrit.
Elle fait plus que transpirer, elle imprègne les réflexions à base de kolkhozes et de figures illustres : “Enlevez le portrait de Lénine de nos billets de banque. Car infinie est sa valeur.”

Certaines descriptions de paysages sont magnifiques mais trop de froid, trop de givre, trop de boue autour des isbas, non décidément l'univers et la littérature russe et russophone refroidissent mon enthousiasme.
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Makine a été rejoint par la langue française qui l'a envouté au point de le décider à en acquérir une maitrise qui nous remplit de stupeur et d'admiration, comme Dominique Fernandez a pu le souligner lors de sa réception à l'Académie Française le 5 décembre 2016. Il écrit merveilleusement bien avec un style élégiaque qui caresse les mots, un vocabulaire suave qui par petites touches fait naitre des images délicates de sa Sibérie natale. Il donne à ce pays loin de tout, où la vie est rude, la nature hostile, l'habitat austère, une dimension poétique. de même, ses personnages, aux prises avec la chape que l'URSS Brejnevienne fait peser sur chacun d'eux, expriment leurs angoisses, leurs espoirs, leurs aspirations avec pudeur, même lorsqu'il leur fait manier un argot bien charpenté. L'univers de Makine, ce sont des destinées où chacun cherche à échapper à l'absurdité de sa situation, c'est un hymne à la femme, sensuelle, forte, déterminée, courageuse et belle. C'est aussi le questionnement de l'auteur sur son propre sort, une quête spirituelle, un manque à combler, un sens à trouver sur ce qui remplit la vie de l'homme et où l'amour prend une part importante...mais où les attaches, les liens sont toujours tranchés. "La Sibérie, longtemps identifiée à un lieu de désolation et de terreur depuis que Dostoïeveski l'avait appelée "la maison des morts" devient avec Makine la métaphore de la libération" précise Dominique Fernandez.
Véra, une femme énigmatique, belle et sauvage, se laisse progressivement apprivoiser par un jeune étudiant arrivé de Leningrad. Il a 26 ans, elle a l'âge d'être sa mère et la rumeur prétend qu'elle attend le retour de son fiancé disparu en 1945 lors de la libération de Berlin. Elle vit dans le petit village de Mirnoïé. Elle est institutrice et de dévoue aux vielles femmes du village. Elle semble attendre un retour auquel personne ne croit plus, sauf elle. C'est en l'observant que le narrateur finit par progressivement tomber amoureux de cette femme qui exerce une véritable fascination sur lui. Puissance des sentiments, délicatesse du phrasé, pudeur, font de ce roman une oeuvre agréable et profondément touchante qui descend dans l'intime de notre coeur.
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À seize ans, dans le décor bucolique de la campagne russe, Véra à vu s'éloigner l'homme qu'elle aimait vers une guerre dont il n'est jamais rentré. Trente longues années plus tard, dans un village en perdition, elle est l'objet fascinant de toutes les pensées. Incomprise, insaisissable, intensément vivante dans le faisceau morbide que représente sa vie aux yeux des autres, elle attend.
Est-elle folle, est-elle le résultat inéluctable des circonstances qui ont happées les hommes de la région vers un destin tragique, est-elle cette icône de la fidélité éternelle qui ne vit que pour le premier amour fugace et idéalisé de ses jeunes années?
Pour le jeune universitaire qui tente de la démystifier tout en la désirant ardemment, tenter de lever le mystère ne fait que le renforcer. Toute tentative de la réduire à ce qu'il peut comprendre ne la rend que plus belle, plus grande, indéfinissable.
Andreï Makine a su créer toute une atmosphère pour laisser éclore un personnage inoubliable. Dans un village de Mirnoïe où la nature toute entière est captivante, Véra embrasse le décor, Mirnoïe devient Véra, laissant le lecteur légèrement étourdi, comme imprégné d'une empreinte envoûtante.
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J'ai toujours un immense plaisir à retrouver l'écriture d'Andreï Makine. Il a l'art d'avoir une plume qui décrit les paysages, les êtres, les situations de manière très poétique et sait tout autant nous glacer d'effroi en nous évoquant la violence et la cruauté humaine.

Je préfère son "coté" poétique et ce livre m'a emportée pour cela.

Il est prétexte à opposer deux visions de la vie dans cette URSS des années 70 et à laisser le lecteur se faire "chahuter " par la pensée de ce jeune étudiant persuadé de tout savoir et de tout avoir déjà compris.


C'est un beau portrait de femme. Ses choix de vie ne sont-ils pas finalement si riches d'une certaine sagesse ? Et si c'était Véra qui avait tout compris...
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Dire que j'ai failli abandonner ma lecture au bout de quelques pages ! Je serai passé à côté d'un livre magnifique, un des plus beaux que j'ai lus au cours des derniers mois (*). le narrateur est un universitaire qui dans les années soixante-dix en Russie soviétique débarque dans un village perdu aux confins de la Mer Blanche pour y collecter les traces d'un folklore en voie de disparition. Il y rencontre une femme encore séduisante qui depuis trente ans attend son fiancé parti combattre au front lors des dernières semaines de la 2nde guerre mondiale et qui n'est pas revenu. Andreï Makine se révèle un admirable peintre à la fois des sentiments ambigüs qui vont naître entre ces deux personnages et de ce décor fantomatique d'une Russie oubliée de la modernité, tout près d'une Mer Blanche qui reste pourtant inaccessible. "La femme qui attendait" est un très beau livre que je recommande chaudement à ceux qui, comme l'auteur me semble-t-il, sont des chercheurs d'humanité, dans les lieux les plus improbables où elle se cache. Je serais tenté de rapprocher ce livre de "Sonietchka" de Ludmila Oulitskaia ou de "Djamilia" de Tchinghiz Aïtmatov.

(*) note de lecture rédigée le 19 mai 2006
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Pour moi, Makine est une valeur sure... Je sais que je vais passer un moment douillet, tant son écriture est enveloppante. Et cette lecture n'a pas fait exception... Déja le titre... énigmatique, poétique... La couverture également, sobre, mais complètement charmante... Et puis l'écriture, encore et toujours empreinte de douceur, malgré des passages crus, de tendresse, de poésie... Pour moi, ça fonctionne.. ça m'amène ailleurs... Vraiment, j'aime beaucoup beaucoup cet auteur.
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