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Quelque part dans les années '70, au fond de la froide et désolée Sibérie soviétique, le narrateur, un orphelin de 13 ans, se lie d'amitié avec Vardan, un an plus âgé. D'origine arménienne, Vardan est arrivé avec sa famille dans ce bout du monde, à 5000km du Mont Ararat, pour suivre dans leur exil les prisonniers arméniens, déportés de leur terre natale pour cause de nationalisme anti-soviétique. La petite communauté s'est installée au Bout du Diable, un quartier déshérité en bordure de la ville, à côté de la prison.
Peut-être parce qu'il est orphelin et n'a jamais connu la chaleur d'un vrai foyer, le narrateur est fasciné par la solidarité qui règne entre les Arméniens, leur générosité malgré leur dénuement, leur force et leur noblesse de caractère, leurs traditions et l'histoire tragique de leur peuple, qu'il découvre au fil des récits de la mère de Vardan.
Si cette histoire d'amitié adolescente, pourtant brève, a durablement marqué le narrateur, elle ne m'a pas touchée, moi. Je ne suis pas arrivée à y croire, je n'ai pas ressenti ce que le narrateur a ressenti, je n'ai pas vraiment compris pourquoi cette histoire a pris autant d'ampleur dans sa vie, j'ai eu l'impression qu'il magnifiait et adulait à l'excès tout ce que pouvaient dire ou faire Vardan et sa famille. Malgré que la vie les ait déjà durement malmenés malgré leur jeune âge, j'ai trouvé ces deux gamins trop précoces avec leurs échanges philosophiques de vieux sages.
Avec une certaine poésie, le récit fait la part belle aux thèmes de la nostalgie et de la mémoire, dans un style formellement irréprochable, mais trop classique et trop lisse à mon goût. Je n'y ai pas trouvé le supplément d'âme qui m'aurait rendu cette histoire inoubliable.

En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.
#Lamiarménien #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Je suis de nouveau partie en voyage en Sibérie du temps de l'Union soviétique avec un ado orphelin dont la rencontre avec des réfugiés arméniens va marquer durablement la vie.

J'adore la manière dont Makine pratique le français, se servant des nuances des mots et de la ponctuation pour faire ressentir les émotions qui se dégagent de ce côtoiement de deux cultures, sans emphase ou recherche de spectaculaire.

Une façon de se démarquer, d'autres écrivains contemporains, que j'apprécie énormément, tout en finesse et justesse, un français tel que je l'aime et qui me porte, me transporte parfois et m'emmène toujours dans mes émotions et mes sensations.

Peu m'importe que les faits soient réels ou non, que cette manière d'écrire semble académique à d'autres lecteurs, elle est pour moi juste et poétique !

#Lamiarménien #NetGalleyFrance

Challenge MULTI DEFIS 2021
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16 septembre 2023

Après le coup de coeur pour " La Vie d'un homme inconnu", je poursuis ma découverte tardive de ce écrivain avec ce nouveau roman....

Texte très émouvant , où parallèlement à la jeunesse de deux amis, nous apprenons de nombreux détails de la Grande Histoire , touchant à la persécution, emprisonnements et exils d' Arméniens...

Le narrateur ( auteur) qui vit dans un orphelinat
en Sibérie, devient l'Ange- gardien de Vardan, un jeune garcon d'origine arménienne, sensible et persécuté par les autres adolescents. En accompagnant les deux adolescents, nous faisons connaissance avec un quartier déshérité, nommé " le Bout du Diable" où survit une communauté arménienne, venue soutenir, pour la plupart leurs proches emprisonnés à cinq mille kilomètres de leur patrie !!

Récit qui nous prend à la gorge car on apprend que ce roman est largement inspiré de la véritable histoire d'une amitié d'adolescence d' Andreï Makine,amitié rare et précieuse ayant été pour lui un épisode crucial de sa vie...

Un style élégant, de la bienveillance, une tendresse profonde pour ses personnages, ce qui rend l'écrivain aussi captivant qu'attachant !

"Je compris que nos vies glissaient tout le temps au bord de l'abîme et que, d'un simple geste, nous pouvions aider l'autre, le retenir d'une chute, le sauver.Presque par jeu, nous étions capables d'être un dieu pour notre
prochain !
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Au moment de commencer à écrire quelques lignes sur le ressenti de la lecture de L'ami arménien, c'est un vertige qui me saisit tant il me paraît difficile d'exprimer l'enthousiasme toujours renouvelé, avec plus ou moins d'intensité, en quittant un livre d'Andreï Makine.

Celui-ci débute, ainsi que c'est souvent le cas avec cet auteur, dans une légère confusion au point que l'on pourrait se demander durant plusieurs pages quel est le thème dominant traité. Et puis, au fur et mesure que l'on pénètre dans l'univers de cet auteur, c'est l'éblouissement, toujours plus intense, de page en page, jusqu'à l'apothéose finale.

Le thème de l'amitié et, sous-jacent, celui de la découverte de l'amour, revient régulièrement dans les romans de Makine. Il prend ici une dimension historique avec l'histoire de ces réfugiés arméniens qui sont venus attendre aux abords de la prison soviétique, le verdict impitoyable qui tombera sur leurs proches.

Makine dépeint cette attente au travers de ses deux jeunes héros, le narrateur, qui se remémore des dizaines d'années plus tard, le partage qui lui a été donné auprès de son ami arménien, de sa mère et de ceux qui l'entouraient. Il le fait toujours avec cette écriture extraordinaire capable de magnifier des instants simples, comme le vol d'oiseaux migrateurs ou juste le ciel avec ses étoiles observées avec espérance dans ces temps d'adversité.

Petit à petit, il construit autour des deux adolescents une vision du monde, de ses futilités et vanités, de ses richesses qu'appréhenderont seulement ceux capables d'écouter en silence, pour découvrir l'essentiel "invisible pour les yeux" si bien exprimé par Saint-Exupéry. A cela vont parvenir les deux jeunes et c'est surtout l'évolution de l'attention et de l'écoute portée par le narrateur aux déracinés arméniens qui enrichit sans cesse la trame de ce court roman.

Emotion, sensibilité sans sensiblerie, références historiques, dureté du régime stalinien, héroïsme des protagonistes, douleurs secrètes, mystérieuses, Makine anime tout cet ensemble avec les mots qui atteignent les coeurs.

Andreï Makine sait admirablement terminer ses romans. Les dernières pages de celui-ci m'ont apporté une nouvelle fois les vibrations de l'âme que l'on ressent devant cette poésie nostalgique, cette image finale si simple de l'amour humain.
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Voilà une très belle histoire d'amitié, pleine de tendresse et de poésie.
Le narrateur, un jeune garçon un peu bagarreur, qui vite dans un orphelinat du côté de la Sibérie, est amené à défendre un autre garçon des coups et des insultes des collégiens qui l'assaillent. Vardan, c'est son nom, habite un quartier isolé, le « Bout du diable », que le narrateur va découvrir lorsque son nouvel ami l'y invite.

Commence alors la découverte de tout un univers inconnu : ce sont des Arméniens qui ont été exilés à plus de 5 000 kilomètres de chez eux. le narrateur découvre petit à petit leur coutume, leur langue qu'il ne parle pas, et des figures essentielles : celle de la belle Gulizar, la soeur de Vardan, dont il tombe amoureux …

Vardan et lui ont trouvé une cachette.
De ce promontoire, ils observent les allées et venues des quelques Arméniens qui vivent chichement en Sibérie. Notamment les mystérieux trajets que Gulizar emprunte pour aller en direction de la prison, un balai qui intrigue le narrateur, qui sera en partie témoin du drame final dans lequel est entraîné la belle Arménienne.

Beaucoup de nostalgie pour décrire un passé qui nous échappe – à l'image de cette cafetière arménienne, objet fétiche pour la famille de Vardan, qui disparaîtra un matin : tout un symbole pour décrire la disparition de ce « Royaume d'Arménie « fantôme.
Il y a encore des personnages secondaires très attachants, comme ce professeur de géométrie, qui trouve dans ce quartier du « Bout du diable », son banc, et le cadran solaire qui a été apposé par un Arménien, une consolation à une vie sans attrait.

L'écriture d'Andrei Makine est pleine de sensibilité. Avec beaucoup de finesse il décrit cette amitié improbable, jusqu'au départ précipité de tous les protagonistes – un dernier chapitre nous fournissant une lueur de poésie dans un univers bien sombre.

Reste l'idée que le passé ne nous échappera pas tant que nous ne serons pas disposés à l'oublier. « Rien ne disparaîtra » dit l'auteur parlant du passé : un mantra qui pourrait être celui de la littérature, sans aucun doute.
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Je l'ai lu d'une traite et en une soirée, emportée par l'intrigue, les personnages, l'univers narratif et le style bien sûr. Ou peut-être par l'alchimie mystérieuse entre tous ces éléments, une alchimie dont il va être difficile de rendre compte.
Vardan est arménien. Avec sa mère Chamiram, il vit dans un quartier appelé le « Bout du diable », où se sont réfugiées provisoirement des familles arméniennes venues pour soutenir des proches qui attendent un procès. Ils n'ont pas choisi par hasard ce lieu où personne ne veut habiter ; les loyers sont bon marché, mais surtout, le quartier est proche de la prison où leurs proches croupissent.
Vardan est trop étrange pour les élèves de l'école ; ils l'agressent. Fasciné par l'adolescent, le narrateur prend sa défense. de là va naître une amitié qui le marquera à tout jamais.
Un livre à l'atmosphère lointaine et plein d'émotions. Un coup de coeur.

Lien : https://dequoilire.com/lami-..
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Dans un orphelinat de Sibérie, le narrateur d'une douzaine d'années fait la connaissance de Vardan, d'une année plus âgé, un garçon à la santé fragile, cible des autres pensionnaires de l'orphelinat. La famille de Vardan est venue s'installer dans le quartier du Bout du diable pour soutenir Gulizar, une jeune femme, dans l'attente du jugement qui doit être rendu à l'encontre de son fiancé. le jeune narrateur prend Vardan sous son aile et ensemble, ils partagent des moments de réflexion, toujours initiés par le jeune malade, qui du fait de sa complétion fragile, a intégré la notion de mort, qu'il sait anticipée pour lui.

Une histoire d'amitié simple et profonde entre deux adolescents, dans le milieu difficile de l'orphelinat en Sibérie. En dépit de ce cadre de vie hostile, c'est une relation lumineuse qu'établissent les deux garçons, entourés des exilés ou anciens condamnés, un professeur manchot et d'apparence fermé mais qui apprivoisent ses élèves en leur ouvrant l'esprit sur les mathématiques, ou Sarven, un voisin armenien, âgé et philosophe.
André Makine offre avec poésie, un récit tendre et tragique, abordant les épisodes tragiques des Arméniens et leur génocide et des Russes, pourchassés et exilés sans raison objective et c'est par le regard de l'enfance et de l'amitié qu'Andreï Makine livre, avec l'ami arménien, un récit humain et empathique.
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Tout est dit dans le titre. Pas grand chose de plus à la lecture. Amitiés de deux enfants dont l'un a la maladie arménienne. Aussi vide que le trou qu'ils creusent. Comment ce même écrivain a pu écrire l'excellent L'archipel d'une autre vie et celui-ci ?
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Mon second livre d' Andrei Makine
Toujours partagé entre sa patrie d'origine , la Russie et sa patrie d'adoption, la France qui en a fait un académicien, Andrei Makine nous emmène en Sibérie, à la fin de l'époque soviétique
La jeune pensionnaire d' un orphelinat rencontre Vardan , arménien à la santé fragile .il souffre de la « maladie arménienne » ,maladie génétique rare qui se traduit par des poussées de fièvre et de douleurs invalidantes
Il vit dans la petite Arménie, une communauté qui vit à 5000 kilomètres de sa terre natale
Ceux qui connaissent Makine se retrouvent en terrain connu, géographique mais aussi littéraire
L'écriture reste toujours aussi soignée avec un style unique qui vient certainement de sa double culture
Je fais partie de ceux qui aiment la prose de Makine que certains trouvent trop parfaite ou trop froide
Ici, elle convient particulièrement à ce récit d'amitié, avec de très beaux personnages
Makine n'écrit pas un roman historique sur le triste sort des Arméniens en Union Soviétique
Il parle de la chaleur des relations humaines et de la force d'une amitié même éphémère
Un bien beau livre même si j'avais préféré L'archipel d'une autre vie, dont la trame était plus dynamique
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Ce dernier roman de Makine, très certainement inspiré d'une expérience autobiographique, a su me toucher. Il ne présente pas le côté un peu intellectuel et moralisateur qui m'a agacé parfois chez cet auteur et qui me retient de me précipiter sur ses dernières parutions.
Le roman, très intimiste est en même temps empreint de retenue, de pudeur qui nous tient à distance d'une mièvrerie et d'un sentimentalisme facile. J'y ai retrouvé la simplicité de l'auteur à ses débuts, celui du Testament français et de la Confession d'un porte-drapeau déchu, de ces livres qui ont valeur de témoignage de la vie en Union Soviétique, d'une société qui, en dépit de contraintes et de souffrances difficiles à imaginer, semble inspirer à l'auteur une certaine nostalgie. Il s'agit sans doute de la nostalgie de l'enfance qui, même si elle n'a pas été particulièrement protégée, abrite la possibilité de l'amitié désintéressée; mais j'y vois aussi la nostalgie d'une solidarité humaine qui, avec la souffrance collective, semble avoir disparu. En lisant ce roman j'avais l'impression que l'auteur s'adressait à moi, personnellement, qu'il me contait un épisode de sa vie qu'il avait jusque là gardé secret peut-être parce qu'il lui en restait une espèce de malaise voire de culpabilité de n'avoir su cultiver cette amitié...
En guise de conclusion, Je dirais qu'il s'agit d'un roman d'un écriture soignée, facile à lire et tout à fait recommandable pour des lecteurs de tout âge et d'intérêts variés.
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