AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,21

sur 144 notes
5
19 avis
4
20 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
Prix Pulitzer et National Book Award 1967

Yakov Bok est réparateur de son état, il ne possède pas grand-chose, n'a même plus de femme, depuis que cette dernière l'a quittée. Tout ce qu'il souhaiterait lui, c'est une vie meilleure. La fréquentation qu'il fait depuis quelque temps des livres, et notamment de Spinoza lui en donne le goût. Alors il part, il quitte sa campagne natale, pour aller tenter sa chance à la grande ville, Kiev : « je n'ai pas grand-chose, mais j'ai des projets. » dit-il à son beau-père avant de quitter son shtetl.

Yakov est Juif dans la Russie tsariste, il a assisté aux progroms de 1905-1906, il sait qu'il n'a pas le droit de résider en dehors du quartier juif de Kiev. Il n'est pas pratiquant, ne croit même pas en Dieu « [Dieu] est avec nous jusqu'au moment où les cosaques nous foncent dessus au grand galop, alors il est ailleurs. Il est dans les latrines, si tu veux savoir. » mais il comprend qu'il doit être prudent dans sa nouvelle vie. Un soir, il secourt le riche Lebedev, malgré l'insigne de l'aigle bicéphale des Cent-Noirs qui orne son manteau, indiquant clairement son appartenance à ce groupe antisémite et monarchiste né de la révolution de 1905.

Ce geste d'humanité va pourtant le précipiter en enfer. Yakov accepte de travailler à la briqueterie de Lebedev, située en dehors du quartier juif. Mais lorsqu'un enfant est sauvagement assassiné aux abords de l'usine, les soupçons se portent rapidement sur l'homme juif, qu'on accuse d'avoir perpétré un meurtre rituel. Il devient alors le bouc émissaire idéal, le coupable tout désigné d'une campagne antisémite destinée à détourner l'opinion publique des protestations à l'égard du pouvoir du Tsar.

Ce que nous montre Malamud, c'est l'absurde violence, l'implacable détermination à condamner cet innocent qu'on enferme en prison dans l'attente du procès. Il n'est pas seulement privé de liberté, l est abîmé par ses geôliers, cruellement harcelé par un système absurde aux échos kafkaiens, dans une mécanique d'anéantissement de l'individu, un antisémitisme délirant et une négation de la justice révoltante.

Malamud nous immerge dans la cellule de Yakov, dans ses pensées, ses délires d'homme affamé et désespéré. Mais Yakov ne renonce pas, jamais, il demeure fidèle à la vérité. Inspiré par l'histoire vraie d'un Juif Ukrainien emigré aux Etats-Unis, Malamud nous offre avec ce roman l'un des plus beaux personnages de la littérature mondiale et un chef-d'oeuvre sur la condition humaine. Yakov n'est pas seulement Juif, il est homme qui résiste et qui réveille chez nous le sentiment de l'obligation, celle d'agir, de tendre la main à l'autre. Puissant et indispensable !

Mention spéciale au magistrat Bibikov qui donne l'occasion à Malamud de définir une philosophie tellement actuelle: « je suis adepte du méliorisme. C'est-à-dire que j'ai décidé d'agir en optimiste le jour où je me suis aperçu que le pessimisme m'empêchait d'agir. On se sent souvent réduit à l'impuissance face au désordre des temps modernes […] Mais pour peu qu'on ait quelque chose à offrir, on ne doit pas se soustraire à sa tâche, au risque de se diminuer sur le plan humain. »
Commenter  J’apprécie          180
Ce livre, prêté par mon fils, m'a fait découvrir un auteur remarquable.Prix Pulitzer en 1967 pour ce livre justement, cet écrivain américain de parents juifs immigrés a construit un roman hallucinant.

Hallucinant d'injustice, de souffrances atroces auxquelles on condamne un innocent.Mais revenons au début: Yakov Bok est un pauvre juif , quitté par sa femme et sans ressources, il est réparateur en tous genres. Il décide d'aller à Kiev , dans l'espoir d'une vie meilleure. Avant de partir, il confie, révolté, à son beau-père: " Tout au long de ma misérable enfance,j'ai vécu dans un orphelinat puant et je me suis borné à exister. Dans mes rêves je mangeais, et je mangeais mes rêves".

Malgré ce destin jusque là terrible, il espère que les choses changeront pour lui. Tout semble plutôt s'améliorer au départ mais le sort s'acharne: il est accusé d'avoir assassiné un jeune garçon.En cette année 1911, le climat politique est agité en Russie.La Révolution de 1905 a eu lieu mais le régime tsariste est toujours en place.Et surtout, la haine du Juif bat son plein.Les pogroms se multiplient.Yakov sert de bouc émissaire.

Commence alors son incarcération et les sévices corporels et mentaux.On pense au " Procès" de Kafka, tant l'absurdité du système judiciaire fait frémir. Yakov, qui désirait s'instruire et lit Spinoza connaît un enfermement insupportable, enchaîné à des fers mais criant toujours son innocence.

La fin est assez apocalyptique, symbolique.

Une oeuvre forte sur la condition humaine, la liberté, d'une ironie sombre.

Commenter  J’apprécie          174
Voilà un livre bien trop méconnu et pourtant extrêmement brillant .
Malamud d'une certaine manière a révolutionné les lettres américaines avec des oeuvres qui sont hélas , tombées dans l'oubli.
Cet opus s'impose comme l'une des plus pertinentes retranscription du quotidien de la vie des juifs en Russie , sujet que Malamud aborde avec beaucoup d'intelligence et de respect.
Cet opus s'inscrit d'une certaine manière dans la tradition du roman politique , une thématique qui donne souvent des catastrophes entre les mains de "tacherons" , ici on retrouve tout le talent d'un auteur devenu culte .
La précision historique dans la description des moeurs russes de l'époque , du contexte politique , autant de points cruciaux que Malamud aborde avec le plus grand sérieux.
Ce livre c'est un bonheur de lecture , de par son intelligence , son respect , autant de qualités bien trop rarement retrouvées.
Commenter  J’apprécie          150
lecture émouvante d'un fait divers romancé qui se passe au début du XXème siècle mais qui fait encore écho au début du XXIème siècle (hélas pourrions-nous dire).
Commenter  J’apprécie          140
Zhenia Golov, un gamin âgé de 12 ans est retrouvé sauvagement assassiné par deux autres gamins. Son corps criblé de coups de couteau avait été saigné à blanc.
"Les Juifs" sont montrés du doigt....
Yakov Shepsovitch Bot, un homme simple, vivant de petits boulots, a été abandonné par son épouse infidèle, alors il part vers la grande ville, vers Kiev dans sa vieille charrette déglinguée tirée par son vieux cheval pour chercher du travail. Il accepte tout, il sait tout faire, notamment réparer tout ce qui est cassé. D'ailleurs il est "Le Réparateur".
Yacov n'est pas un homme inculte, il aime lire Spinoza
Il sauve un vieil homme riche, Nicolai Maximovitch Lebedev, qui s'était affalé dans la neige. Reconnaissant le vieil homme lui proposera de remettre en état un appartement qu'il loue, puis de surveiller sa briqueterie afin de réduire les vols de briques... Yakov se méfie de cet homme qui arbore l'insigne des "Cent-Noirs" épinglé à son manteau...l'insigne d'une groupe ouvertement antisémite et raciste.
Yacov est juif, il a besoin de travailler et malgré les risques qu'il encourt, il accepte ces deux propositions. Et donne toute satisfaction, sauf aux ouvriers et contremaîtres de l'usine...il gêne leurs petits trafics .
Il est juif...il devient donc également le suspect idéal, celui qui a tué le gamin pour récupérer son sang....le sang rituel qui sert à la fabrication des "matsots", ces galettes de pain azyme mangées pour Pessah, la Pâques juive.
Il est arrêté, emprisonné et interrogé par un juge d'instruction et un procureur général qui ne s'aiment pas...l'un fait honnêtement son travail, alors que Yakov est le coupable idéal aux yeux de l'autre. Lutte de pouvoir entre les deux magistrats, entre l'honnêteté et l'antisémitisme. Qui va vaincre selon vous?
Yakov résiste, et se rend compte que chaque geste de sa vie, que chacun de ses actes dans les jours précédant la mort du gamin, est mis a profit pour lui faire endosser la responsabilité de ce crime. Tous les moyens sont bons pour le faire avouer : l'isolement, la nourriture infecte, le froid, les privations de tout, les fers, l'humidité du cachot, l'obscurité...Aucun animal n'aurait résisté ! On s'enfonce dans le sordide, dans la haine, dans l'imagination et le dépravation des uns contre le Droit, contre l'innocence. Que d'imagination du pouvoir et de la "justice" pour avancer dans le pire, vers le paroxysme de la haine et du rejet de l'autre. IYakov va devoir faire face et résister à presque toutes les exactions nées de l'imagination humaine !
Admiration pour cet homme qui lutte pour obtenir un double de son dossier d'accusation et réfute les arguments qu'on lui oppose, admiration pour sa force de caractère.
Il devient un Dreyfus russe, Dreyfus que Bernard Malamud évoque, confirmant sans doute ainsi l'universalité de cette haine et de son propos.
Le procès arrive...
Réparateur....réparer. Oui il faut réparer notre monde, réparer ces cerveaux antisémites ou racistes qui s'estiment supérieurs aux Juifs, et maintenant aux Noirs, aux Arabes...N'est-ce pas le message de Bernard Malamud ?
Un roman sans doute inspiré de la vie de Menahem Mendel Beilis un juif ukrainien accusé d'avoir commis un crime rituel en 1911.
Il suffit de lire la presse, d'écouter les médias pour se rendre compte que cet antisémitisme, que ce racisme sont toujours présents dans de nombreux esprits.
Chacun peut devenir "le Juif" de l'autre : "Ouvrant brusquement un livre à une page couverte de croquis à la plume, il l'orienta de telle sorte que Yakov pût lire le titre imprimé : Nez juifs.
« Tenez, par exemple, voici le vôtre, dit Grubeshov en désignant un nez mince à l'arête busquée et aux narines fines.
— Et voilà le vôtre », répondit Yakov d'une voix rauque en désignant un nez court et charnu aux ailes épatées.." (P. 187)
Sourire à méditer !
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          140
J'ai bien à l'esprit que ce livre pourrait faire l'objet d'un approfondissement de chaque thématique telle que l'histoire du peuple juif et russe, les notions de justice, la torture morale et physique, sur la falsification des faits et des témoignages pour faire condamner un homme mais trop c'est trop, et pourtant j'ai l'habitude de lire des livres « difficiles ».
Je ne sais si c'est ce temps gris de mai 2024 mais j'ai ressenti une profonde tristesse vis-à-vis de cette terrible injustice que je me demande encore comment cet homme a bien pu trouver assez de forces en lui pour résister et moi de même pour lire ce terrible récit.
Commenter  J’apprécie          110
Bernard Malamud (1914-1986), écrivain américain de parents juifs immigrants, est renommé pour ses nouvelles chroniquant la vie de ces immigrés juifs d'Europe de l'Est aux Etats-Unis, dans les quartiers pauvres de Manhattan et Brooklyn. Avec Saul Bellow, Malamud est considéré comme l'un des deux maîtres du roman juif-américain, qui ont considérablement influencé les écrivains de la génération suivante tel que Philip Roth. Paru en 1966, son roman L'Homme de Kiev est récompensé par le National Book Award et le Prix Pulitzer. Il est adapté deux ans plus tard au cinéma sous le même titre, par John Frankenheimer avec Alan Bates et Dirk Bogarde.
Empire russe du début du XXème siècle. Abandonné par sa femme, Yakov Bok quitte son petit village pour Kiev où il espère une vie meilleure faite de travail – il sait tout faire et tout réparer – et de temps pour se cultiver un peu et approfondir sa connaissance de l'oeuvre de Spinoza. Lorsqu'un enfant est découvert assassiné, Yakov Bok devient le coupable idéal car dans le climat d'hystérie antisémite régnant dans la Russie de Nicolas II, Yakov Bok est juif et « aucun Juif n'est innocent. »
Le roman de Bernard Malamud est inspiré d'une histoire véridique et qui fit grand bruit, celle de Menahem Mendel Beilis accusé à tort d'avoir assassiné un jeune garçon ukrainien en 1913, un prétendu crime rituel.
Si le début du bouquin peut évoquer le film M le maudit de Fritz Lang (1931) puis le roman de Kafka, le Procès (1925), ces exemples ne sont cités que pour vous donner une idée de l'intrigue car c'est bien Bernard Malamud qui tient les commandes. Très vite Yakov Bok est arrêté par la police et tout le livre est centré sur cette situation épouvantable, un homme innocent est accusé d'un crime atroce par tous, les autorités s'escrimant à tenter de monter en vain un dossier d'accusation solide pour lui signifier son inculpation officielle et ouvrir son procès. Durant les près de trois ans couverts par ce roman, on assiste médusé et scandalisé aux combines, mesquineries, humiliations, vexations, souffrances, infligées à Yakov Bok par ses geôliers pour l'obliger à avouer ce qu'il n'a pas fait.
Et cet homme simple va tout endurer, lui qui est juif mais non pratiquant, il se réclame libre-penseur s'inspirant de Spinoza, les interrogatoires biaisés, les fausses preuves, les dénonciations fallacieuses, les trahisons. Seul contre tous, il résiste, refusant même des compromis qui pourraient - peut-être - le tirer de son malheur. Par principe. Roman sur la liberté individuelle, quand dans les dernières pages s'ouvre enfin le procès, Bernard Malamud opte pour ce que l'on serait tenté de nommer, une lueur d'espoir. Pour rappel, dans l'affaire Beilis, le prévenu avait été acquitté…
Un très bon roman servi par une belle écriture limpide, atténuant à peine les angoissants thèmes abordés, l'antisémitisme dément des uns et la solitude désarmée devant l'adversité, de l'autre. Un livre d'hier pour tous les lecteurs d'aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          112
Quel livre ! Ce n'est pas pour rien qu'il fait partie d'une liste de trente livres qui permettent de comprendre notre actualité, établie par France Culture en mars 2019. Comprendre l'actualité à travers des romans, belle idée de ce qu'est la littérature, et comment elle nous ouvre au monde. Bien sûr, j'ai voulu savoir ce que ces trente romans pouvaient bien receler comme secrets de notre monde.Bernard Malamud a écrit l'Homme de Kiev en 1966, l'histoire a lieu en Russie juste avant la guerre de 14. Et pourtant, la force des préjugés, les manipulations politiques, le sacrifice d'un homme qu'on cherche à détruire, c'est malheureusement intemporel. Mais cet homme résiste, seul, dans une souffrance terrible, il ne renonce pas et trouve sa propre libération. Au début, je n'aimais pas beaucoup Yacov Bok, amer, cynique, en colère contre sa femme et son beau-père, et puis peu à peu le personnage évolue, trouve sa profondeur, son humanité malgré tout ce qu'il subit. Une référence à Spinoza et à la lecture comme outil de libération et d'ouverture, mise en abyme du lecteur dans le livre.
Commenter  J’apprécie          90
"L'homme de Kiev" est une lecture indispensable. Un peu comme "Si c'est un homme" de Primo Levi. Un livre qui traite de l'anti-sémitisme dans la Russie du dernier tsar. Un mal qui était bien enraciné, bien avant l'émergence du nazisme...

Je suis totalement fasciné par le maintien de forts courants anti-sémites dans notre société. On continue à stigmatiser les juifs pour avoir tué Jésus, alors que le christianisme s'étiole dans nos sociétés occidentales. le mal est ancien, il fait surface au moindre prétexte, et le conflit libano-palestinien n'est souvent qu'un prétexte pour faire ressortir la pieuvre de sa boite. Quel acharnement contre ce peuple !

"L'homme de Kiev", écrit par un auteur juif américain dans les années 60, est un livre coup-de-poing sur ce mal endémique qui était déjà virulent dans les années 1910. Les juifs étaient des boucs-émissaires faciles face aux échecs de la politique tsariste. Des mouvements nationalistes puissants luttaient contre ces parasites qui polluaient le sang russe. Et c'est de sang justement qu'il est question dans la mise en cause d'un artisan juif, Yakov Bov accusé d'avoir tué un jeune garçon russe, pour puiser son sang et en faire des gâteaux...

La seule erreur de ce juif est d'avoir voulu sortir de son quartier réservé en se faisant passer pour un chrétien et apporter son savoir-faire à un riche exploitant russe. Il connaît un semblant de succès qu'il vit mal comme un imposteur, allant jusqu'à repousser les avances de la filles de son patron. Jusqu'à la découverte d'un petit cadavre et les soupçons qui s'accumulent sur lui.

"L'homme de Kiev" est un livre qui parle d'enfermement. Près des trois quarts du livre se passent dans une prison austère où il ne se passe rien. le suspect y est enfermé avant son procès qui est reporté de mois en mois, et soumis à une pression psychologique terrible pour qu'il avoue. L'auteur Bernard Malamud nous fait partager les souffrances et les états d'âme de son Yakov, pauvre hère broyé dans la machine impitoyable d'une justice qui ne l'est que de nom. Il réalise au final que son affaire ne le concerne plus, elle concerne la volonté de mettre sur le dos des juifs tout le mal de la société. Et un juif qui ne participe pas à cette vision de la société doit se soumettre ou mourir à petit feu. Terrible, près de 30 ans avant Hitler...

Ce livre n'est pas une lecture facile. Tenir quelques centaines de pages sur un scénario si mince est éprouvant. On sent que l'auteur a voulu transmettre l'évolution psychologique de son héros où percent la souffrance, l'incompréhension, le rejet de soi. Son Yakov symbolise, à lui seul, tous ses compatriotes qui restent mal-aimés et souffrent des pires injustices. C'est puissant et cela reste une forte dénonciation.

Un livre à lire pour dénoncer définitivement le fait qu'un homme ne peut être jugé sur ses seules origines.
Lien : http://calembredaines.fr
Commenter  J’apprécie          92
descente aux enfers par la face nord !!! ce livre colle aux doigts, à la peau, à l'âme, bien après l'avoir refermé. Yakov Block, le pauvre Yacob, décide de quitter son village juif, après s'être retrouvé seul (sa femme s'est enfuie) et malgré les réticences de son beau père.
dans le même temps, un enfant Russe est retrouvé assassiné, poignardé à plusieurs reprises.
Il ne faut qu'un pas pour que Yacob devienne l'accusé (il le restera jusqu'au terme du livre, sans que personne ne puisse trouver de preuves réelles et tangibles). Enfermé d'abord dans une cellule commune, il se retrouve encagé dans une geôle infernale, puis accroché à des chaines, fouillé au corps jusqu'à six fois par jour. Yacob passe du désespoir le plus total jusqu'au pire, c'est à dire un espoir, qui le ronge encore plus qu'une mise en accusation. le juge d'instruction semble seul prendre partie pour Yacob, mais pour une courte durée (je ne souhaite pas dévoiler ce fait marquant du roman).
Machination, injustice, antisémitisme primaire, tout est là pour faire du lecteur un bouillonnant témoin sans pouvoir, ne lui restant qu'à tourner les pages collantes d'une histoire inhumaine et pourtant, malgré l'abjection, tellement vraie. A rajouter obligatoirement à la liste des livres "qu'ils faut avoir lu".
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (420) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1835 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}