Un vrai plaisir de lire enfin cette dystopie, que j'ai pu acheter réunie en un seul livre, et que j'ai eu de nouveau envie de lire après avoir parcouru des critiques sur Babelio. Ayant fait quelques rangements dans ma vaste bibliothèque, je me suis donc lancée dans la lecture de cette trilogie.
L'auteur a su créer un univers dystopique très cohérent, même si l'histoire est très triste et les personnages vivent des moments très durs, c'est plutôt bien pensé, bien construit, bien imaginé.
Au milieu du 22e siècle en Angleterre, la Longévité existe depuis très longtemps. La Longévité ? l'un des vieux rêves, des vieux fantasmes de l'humanité. Non seulement l'homme peut vivre en bonne santé très longtemps, mais en prenant des pilules de Longévité quotidiennement, il ne vieillira pas et ne mourra pas, il pourra vivre bien plus longtemps que les humains d'avant 2015. Un paradis ? non, ce monde pourrait vite devenir un enfer, et l'auteur nous le montre très bien dans chacun des 3 livres.
Un enfer car pour pouvoir vivre la Longévité, toute personne doit depuis longtemps signer la Déclaration, dès ses 16 ans, qui lui interdit d'avoir des enfants, et ce pour l'éternité. Tout enfant serait considéré comme un Surplus.
Un enfer car la planète est désormais surpeuplée, exsangue, la population Légale vit donc avec des coupons énergétiques de rationnement, tous les repas sont calculés au plus juste selon les besoins nutritionnels instantanés.
Surtout, l'enfance, la jeunesse, la naissance sont devenues taboues, interdites.
Un monde de faux jeunes, de vieux avec une mentalité de plus en plus conservatrice, qui voit les "Surplus", les enfants nés après l'invention de la Longévité, comme des parasites qu'ils doivent tuer ou garder en esclavage.
Eux seuls les Légaux auraient droit aux ressources de la planète ...
Un univers fascisant avec des traques, des rafles, des délations ...
il y a aussi la Résistance qui s'organise, comme pendant la Seconde guerre mondiale. Certains humains tiennent à la vie, la vraie vie, celle qui s'arrête un jour, mais que les enfants et petits-enfants prolongent, en prenant le relais ...
Même si nous sommes probablement très loin de l'invention d'une telle substance "miracle" pour prévenir toutes les maladies et surtout pour vivre plus longtemps qu'une vie naturelle, l'histoire pose de nombreuses questions intéressantes. Qui a le droit de décider de la répartition des richesses de la planète ? Si une avancée médicale décisive est faite, pourquoi certains pays riches en profiteraient-ils seuls, au détriment des pays plus pauvres ?
Pour soigner les uns (les plus riches, encore une fois), attention à ne pas trop laisser faire les savants fous, les charlatans, qui peuvent exploiter le corps humain au mépris de toute éthique, toute morale, tout respect pour l'autre ... Une réflexion intéressante sur les cellules souches, les embryons, les essais médicaux, le trafic d'organes ...
J'ai apprécié la diversité des thèmes abordés dans cette dystopie, pour une fois moins centrée sur les conséquences écologiques et chimiques de la pollution et l'exploitation de la planète. Pour une fois, ce sont l'Homme, l'Humanité et le sens de la vie, qui sont au centre de la réflexion.
Les questions sur la quête obsessionnelle de la jeunesse, la répression politique, les dérives possibles des labos pharmaceutiques, l'exploitation possible des grandes peurs de l'homme sont habilement menées.
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Une thématique original, un monde dirigé par "des vieux" sur-peuplant la terre qui ne peut plus subvenir aux besoin de toute cette population qui ne meurt jamais car ils ont pris un médicament qui prolonge à l'infini leur vie. Un monde ou les enfants sont interdits et ou ceux qui ont vu le jour de manière "illégal" sont traqués et enfermés dans des foyers car ils "dérangent" les adultes. Un monde qui fait peur, dans lequel on est prêt à dénoncer son voisin car il héberge un enfant. Un monde égoïste, à l'agonie ...
Concernant les personnages, la trilogie ne place pas Anna comme l'héroïne centrale, je dirais même qu'à part dans le premier tome ou elle est le personnage central, par la suite elle est très en retrait. de plus son personnage est un peu agaçant et pas toujours très utile. Elle est très formaté par son passage à Grange Hall mais qui ne le serait pas. Dans le deuxième tome, c'est Peter le personnage central et d'ailleurs c'est peut être un peu lui le personnage principal de cette trilogie car c'est lui "le soldat", celui qui fait évader Anna du foyer de Surplus dans le tome 1, qui intègre le Réseau et Pincent Pharma afin de jouer les taupes dans le tome 2, c'est un rebelle qui a du mal à vivre éloigné de l'action. Mais ensuite il s'efface dans le tome 3 pour faire la part belle à son demi frère Jude qui souhaite une seule chose, que l'on soit fière de lui. On n'a donc 3 personnages principaux, 3 ados qui vont mener une révolution contre le dictat de la longévité. Trois personnages qui sont l'avenir de ce monde.
Une histoire bien menée, qui se lit assez vite, avec des rebondissement notamment à la fin ce qui est plaisant car on comprend très vite ce qui va se passer au fil des tomes. Une histoire qui nous confronte au problème de surpopulation, de pillage des ressources et à l'égoïsme de l'homme lorsque l'on remet en cause son petit monde.
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Anna est une Surplus. Elle vit au foyer de Grange Hall, où elle s'efforce de devenir un Bon Elément, espérant un jour travailler pour une famille Légale et rembourser sa dette à Mère Nature. Sa dette de Surplus. Sa dette contractée du seul fait de sa naissance. Mais un jour, un nouveau Surplus est intégré au foyer. Surplus Peter. Surplus Peter, qui n'a de cesse de répéter à Surplus Anna que ses parents l'aiment, sont vivants, et qu'elle n'est pas une Surplus... J'ai été passionné par ce livre, qui parle d'un sujet très actuel: la longévité, la médication et imagine un univers imprégné de l'une des dérives possibles. Dans un registre steam punk plus que SF, l'auteur nous entraine par sa plume riche et foisonnante; le monde créé est tout à fait plausible, rien n'est surjoué. J'ai adoré la justesse de l'auteur dans sa description des émotions, et des faits de société. Chapeau bas!Anna est une Surplus. Elle vit au foyer de Grange Hall, où elle s'efforce de devenir un Bon Elément, espérant un jour travailler pour une famille Légale et rembourser sa dette à Mère Nature. Sa dette de Surplus. Sa dette contractée du seul fait de sa naissance. Mais un jour, un nouveau Surplus est intégré au foyer. Surplus Peter. Surplus Peter, qui n'a de cesse de répéter à Surplus Anna que ses parents l'aiment, sont vivants, et qu'elle n'est pas une Surplus... J'ai été passionné par ce livre, qui parle d'un sujet très actuel: la longévité, la médication et imagine un univers imprégné de l'une des dérives possibles. Dans un registre steam punk plus que SF, l'auteur nous entraine par sa plume riche et foisonnante; le monde créé est tout à fait plausible, rien n'est surjoué. J'ai adoré la justesse de l'auteur dans sa description des émotions, et des faits de société. Chapeau bas!
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Pour moi qui adore la science-fiction quand elle se rapproche beaucoup de ce que je pense qu'il va se passer très prochainement, ce livre était juste IDÉAL! En lisant sur la quatrième de couverture "Les adultes peuvent choisir de ne plus mourir s'ils renoncent à avoir des enfants", j'ai pensé au VHEMT (mouvement pour l'extinction volontaire de l'humanité), à la surpopulation, au manque d'eau, de nourriture, de pétrole...
Ce livre reflète bien la société d'aujourd'hui, l'égoïsme du peuple, l'augmentation de l'espérance de vie au détriment de la qualité de la vie, et confronte les gens qui veulent une longue vie à ceux qui veulent des enfants.
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Et s'il lui arrivait de se demander, parfois, à quoi bon vivre éternellement si vous n'aviez personne à aimer, personne pour vous aimer, elle ne s'attardait jamais trop longtemps sur la question.
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